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RE Tanin MI Projet de mise en valeu Groupement Semis Direct de M R de M d M 1 EPOBLIKAN’I MADAGASIKARA ndrazana – Fahafahana – Fandrosoana -------------- INISTERE DE L’AGRICULTURE -------------- ur et de protection des bassins versants du (BV Lac Alaotra) Maitrise d’oeuvre délégué FEVRIER 2010 Madagascar RAPPORT DE MISSION M. olivier HUSSON (GSDM) au Lac Alaotra du 10 au 18 septembre 2009 Marché n° 24/MAEP/BVLAC II Lac Alaotra

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Page 1: RAPPORT DE MISSION de M. olivier HUSSON (GSDM) au ...iarivo.cirad.fr/doc/scv/Rapport-missionHussonBVLac09...2 Olivier HUSSON du GSDM a effectué une mission au Lac Alaotra du 10 au

REPOBLIKAN’I MADAGASIKARATanindrazana

MINISTERE DE L’AGRICULTURE

Projet de mise en valeur et de protection des bassins versants du Lac Alaotra

Groupement Semis Direct de Madagascar

RAPPORT DE MISSIONde M. olivier HUSSON (GSDM)

du 10 au 18 septembre 2009

Marché n° 24/MAEP/BVLAC II

1

REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA Tanindrazana – Fahafahana – Fandrosoana

--------------

MINISTERE DE L’AGRICULTURE --------------

Projet de mise en valeur et de protection des bassins versants du Lac Alaotra(BV Lac Alaotra)

Maitrise d’œuvre délégué

FEVRIER 2010

Groupement Semis Direct de Madagascar

RAPPORT DE MISSION de M. olivier HUSSON (GSDM)

au Lac Alaotra

du 10 au 18 septembre 2009

Marché n° 24/MAEP/BVLAC II

Projet de mise en valeur et de protection des bassins versants du Lac Alaotra

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Olivier HUSSON du GSDM a effectué une mission au Lac Alaotra du 10 au 18 septembre 2009. Cette mission entre dans le cadre de l’accord passé entre le projet BV-LAC et le GSDM sur le suivi des opérations SCV. Trois missions de suivi des actions de diffusion des opérateurs de BV Lac sont prévues avec GSDM pour cette nouvelle phase du Projet. Ces missions concernent le suivi de la saison pluviale, la programmation et évaluation antérieure et le suivi de la contre saison pour chaque campagne agricole. Les objectifs de cette deuxième mission de suivi du GSDM auprès du Projet BV Lac étaient les suivants :

• Bilan de la première campagne d’intervention pour la nouvelle phase de BV Lac en matière de diffusion de SCV : campagne de saison (pérennisation, extension, pénétration SCV, …) et de contre saison 2009 (systèmes diffusés, performance agronomiques, …).

• Validation des résultats de la saison : rapports de saison pluviale 2008-2009, résultats technico-économiques, BDD saison. Il est utile de préciser que le Projet dispose une BDD depuis la saison 2006-2007 et l’analyse des résultats devra se faire en continuum.

• Appui à la préparation de la saison pluviale 2009-2010 : choix des systèmes à diffuser selon milieu, montage PTA, recommandations techniques sur les systèmes de cultures en semis direct pour la saison pluviale 2009-2010, préparation des cultures de saison selon états des couvertures,....

• Appui à la programmation des activités menées avec FOFIFA Entomologie et l’ONG TAFA pour la campagne agricole 2009-2010 : dispositif de recherche, collections, essais complémentaires.

La mission concernait les trois zones d’interventions du Projet BV Lac retenues pour cette deuxième phase : zone Ouest du Lac avec AVSF/ANAE, zone Nord et Sud Est du Lac avec BRL Madagascar et l’ensemble de la zone du Projet pour l’appui spécifiques des grands exploitants avec SD Mad/Agro BP. Elle était menée conjointement avec celle d’Hubert CHARPENTIER au Lac, avec certains termes de références en commun. En conséquence, certaines conclusions communes sont reprises dans les deux rapports, et certains points traités dans le rapport de mission d’Hubert CHARPENTIER ne sont que rapidement repris ici. Par contre, ce rapport s’étend largement sur la définition des unités agronomiques et reprend dans le détail les visites effectuées. D’autre part, un aide mémoire sur les principaux résultats a été réalisé et transmis aux opérateurs dès la fin de la mission, pour qu’ils soient en mesure d’engager rapidement les actions nécessaires et urgentes. Ce rapport, est rédigé tardivement du fait de la nécessiter de finaliser les premiers chapitres du manuel pratique des SCV à Madagascar, qui répond dans le détail, et de manière plus large et plus complète, à un certain nombre de questions posées dans les termes de référence (principes de choix des systèmes, préparation des cultures de saison selon l’état des couvertures, etc.). La structure de ce manuel et où ils trouveraient les réponses aux questions posées a été présentée aux différents opérateurs lors de la restitution, durant laquelle des versions provisoires du manuel ont été distribuées (format .pdf).

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1. Déroulement de la mission Jeudi 10/09/2009: Trajet Antananarivo – Ambatondrazaka par la route, en compagnie de H. Charpentier. En fin d’après midi : réunion de préparation de la mission avec les responsables du projet BV LAC et les opérateurs (ANAE, AVSF, BEST, BRL, SD Mad, cellule de coordination) Vendredi 11/09/2009 : Visite de parcelles sur les terroirs encadrés par BRL sur l'axe Ambatondrazaka – Imerimandroso. Après midi : Visite des essais au Cala (Metarhizium anisopliae, multiplication de semences). Samedi 12/09/2009 : Visite des dispositifs de TAFA à Marololo et dans la vallée Marianina. Après midi : travail en salle avec TAFA sur les essais à conduire Dimanche 13/09/2009 : Travail en salle sur le manuel pratique des SCV à Madagascar avec H. Charpentier. Lundi 14/09/2009 : Visite de parcelles sur les terroirs de Marotaolana, Ambohibary, Ambatoharanana et Morafeno encadrés par le consortium AVSF/ANAE. Mardi 15/09/2009 : Visite de parcelles en régie de SD MAD à Ambohiboromanga et Ambohitsilaozana. Après midi : Visite des collections de riz irrigués en contre-saison près d'Ambatondrazaka (SD MAD – ANDRI'KO). Mercredi 16/09/2009 : Visite de grandes exploitations encadrées par SD Mad- Agro BP sur la rive Est du lac. Jeudi 17/09/2009 : Travail sur base de données. Préparation de la restitution de la mission et de l’aide mémoire. Vendredi 18/09/2009 : Restitution de la mission aux opérateurs / cellule de projet et trajet Ambatondrazaka - Antananarivo

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2. Bilan de la première campagne d’intervention BV Lac II

2.1. La diffusion (voir également le rapport de H. Charpentier)

2.1.1. La qualité des réalisations par opérateur/zone

* BRL : lot 2 (Nord Est) et 3 (Vallée du Sud-Est) : Globalement, les réalisations de BRL sont de très bonne facture, en quantité (au dessus des objectifs) et en qualité. Les systèmes proposés sont adaptés, la maîtrise technique est bonne et l’intégration agriculture/élevage est bien prise en compte. Les actions sur le plan organisationnelles sont efficaces, alors que le suivi semble bien mené (base de données, SIG). Les « kits vesce » en particulier marquent le territoire en contre-saison, avec 15-25% des surfaces dans certaines zones. Seul bémol, les « démonstrations » à faible niveau d’intrants, semées beaucoup trop tard (la priorité ayant été logiquement donnée à l’appui des paysans, rôle premier de BRL), et les protocoles, compliqués à mettre en place, doivent être simplifiés. * AVSF/ANAE Lot 1 (Zone Ouest). Le consortium AVSF/ANAE fait toujours face aux contraintes du milieu d’intervention qui limitent les possibilités de couvrir de grandes surfaces : faible population de densité dans la zone de travail, parcelles éparses sur les plateaux, petits bas fonds (potentiel de surface faible dans chaque village), éloignement (temps de trajet important entre villages), etc. Il est préférable d’essayer de concentrer les actions sur quelques plateaux, de grouper les actions sur une échelle d’intervention marquante, sur quelques terroirs bien conduits, plutôt que de disperser les efforts et perdre du temps en transports coûteux. Les actions en bordure du lac (Marotolona) sont beaucoup plus efficaces et réussies que celle éloignées sur Imamba Ivakaka. De plus, sur cette rive Ouest du lac, l’importance des superficies en rizières et la place donnée par les paysans à ce milieu par rapport aux tanety fait que les superficies encadrées en SCV tanety sont proportionnellement plus faibles que dans les autres zones. Des systèmes très intéressants apparaissent sur bourrelets de berge (Riz + stylosanthes/ haricot+stylosanthes dans la même saison, avec production de stylosanthes suffisante pour culture en continu). Par contre, des difficultés persistent dans les rizières organiques où la vesce se développe très mal. * SD-MAD/Agro-BP conseil : La mécanisation et l’appui aux grandes exploitations La dizaine de grands exploitants encadrés par SD-MAD a pu bénéficier de formations diverses, de très bonne qualité. SD-MAD et AgroBP ont sus concevoir et développer rapidement ce programme de formation dont devraient pouvoir bénéficier un plus grand nombre d’exploitants pour la prochaine campagne. Hubert Charpentier, qui a pu consacrer plus de temps à l’appui de SD Mad-AgroBP présente dans son rapport d’autres réalisations majeures.

2.1.2. Les réalisations totales : évolution des surfaces en SCV

• Les systèmes les plus diffusés Sur tanety relativement riches et sur baiboho, les systèmes le plus diffusés sont les associations maïs + légumineuse (dolique, niébé, vigna ou mucuna) en rotation avec le riz

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pluvial. Ces systèmes très performants sont maintenant largement répandus. A noter cependant qu’avec l’augmentation des prix des engrais, les fertilisations apportées ont été fortement réduites. Très souvent, elles ne compensent plus les exportations, ces systèmes en semis direct ayant des rendements relativement élevés (souvent plus de 4 t/ha). On risque fortement de voir une chute de la production (graines et biomasse), ce qui entrainera des difficultés pour la conduite en SCV les années suivantes. Il faut donc alerter les paysans sur ce risque considérable, avant que la fertilité n’ai chutée. Sur tanety pauvres, les systèmes à base de stylosanthes sont en train de se diffuser largement, tant leur intérêt est grand de pouvoir conduire des cultures de manière durable, à faible niveau d’intrants, même sur sols dégradés. Dans les RMME, le système riz/vesce couvre maintenant des surfaces considérables et marque le territoire, avec des performances très intéressantes, là encore dans un contexte de baisse des intrants du fait de l’augmentation des prix.

• Surfaces cultivées en SCV au lac Alaotra en saison 2008/09 et contre-saison 2009

Surfaces totales au lac Alaotra

Surfaces par années d’ancienneté en SCV : Lot 1 AVSF/ANAE, Rive Ouest

Surface (ha) Nb exploitants Surface (ha) Nb exploitant sSCV Tanety et baiboho 950 1 439 256 1454

Fourrages 90 243RMME 346 452 140 627

Rizière irriguée 326 284 118 369

Reboisement, vergers, végétalisation 46 55Sous total lot 1, 2 et 3 Tous systèmes confondus 1 758 2 326 513 1 347

SCV Tanety et baiboho 4 2 1 2

Hors SCV Tanety et baiboho 37 10RMME 118 10 3 11

Rizière irriguée 210 9 4 6

Sous total lot 4 Tous systèmes confondus 369 10 8 8Total encadrement 08-09 Tous systèmes confondus 2 130 nd 521 1 355

Lot 4 (appui aux grandes exploitations)

Lot SpéculationsCampagne de saison 08-09 Campagne de contre saison 2 009

Lot 1, 2 et 3 (appui technique à la production agricole)

A0 A1 A2 A3 A4 A5

Stylosanthès 2,8

en pure 0,0

Brachiaria 0,2

Cajanus 0,1

Eleusine 0,3

en pure 8,2 0,5 5,8

Stylosanthès 0,7

Haricot Eleusine 0,9

Dolique 3,0 0,7 0,3 0,2 0,4

Niébé 6,0 0,4 0,3 0,0

Stylosanthès 0,5 0,2 0,1 0,1

Vigna umbellata 2,3

Brachiaria 0,3

Eleusine 0,9 0,3 0,0 0,1

Stylosanthès 2,2 0,1 0,1

Stylosanthès + Bracharia 0,3

Crotalaire 0,6

Eleusine 1,1

Stylosanthès 7,5

Crotalaire 5,4

en pure 122,4 0,9 0,9 1,0 0,8

Stylosanthès 30,7 0,8 0,5 0,2 0,2 0,2

Crotalaire 0,8

Eleusine 0,6

Stylosanthès 1,5

Stylosanthès en pure 4,8 0,1 1,2 0,1

Autres systèmes 3,6 0,4 0,5 0,7 0,1

SRI/SRA 39,1

Toutes cultures principales Toutes cultures associée s 245,9 4,4 10,5 2,0 0,7 1,5

Soja

Arachide

Brachiaria

Maïs

Pois de terre

Riz pluvial et RMME

Manioc

Cultures principales Cultures associéesAnnée de SCV et surfaces en ha

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Surfaces par années d’ancienneté en SCV : Lot 2 : BRL, Nord-Est

Surfaces par années d’ancienneté en SCV : Lot 3 : BRL, Vallées du Sud-Est

A0 A1 A2 A3 A4 A5

Brachiaria 0,5

Stylosanthès 12,2 2,9 0,3 0,0

En pure 11,4 6,3 1,7 0,7

Stylosanthès 0,3 0,2

En pure 0,6 6,7 3,7 2,3

Niébé 0,1

Dolique En pure 0,0 1,9 0,3 0,2

Stylosanthès 0,7 0,1 0,5

En pure 0,3 1,2 0,3 0,2 0,1

Dolique 12,0 6,2 1,8 1,1 0,2

Niébé 26,9 8,7 1,5 7,9 1,6

Soja 0,4

Stylosanthès 2,2 5,0 0,8 1,1

Vigna umbellata 4,1 0,5 0,1

En pure 6,1 4,9 0,6 0,5 0,2

Brachiaria 2,0 0,6 0,2 0,4 0,1

En pure 1,6 1,1 0,5

Stylosanthès 3,7 2,6 0,2 0,3

Eleusine 0,2

Niébé En pure 3,8 14,6 0,4 0,8

Stylosanthès 1,2 1,6

En pure 0,2 1,1 0,1 0,2

Cajanus 0,1

Stylosanthès En pure 0,3 10,1 1,7 0,4 0,5

Stylosanthes 13,8 6,0 0,4 1,6 0,3

En pure 142,0 32,1 10,8 9,3 4,0

Riz sur RMME En pure 69,4 2,7 0,8 0,2

SRI/SRA 87,5

Autres systèmes 9,5 3,2 0,5 0,2

Reboisement 1,2 14,2 0,4

Démonstrations (bas niveau d'intrant et fourrages) 5,5

Verger 3,0

Toutes cultures principales Toutes cultures associées 411,2 143,1 27,5 27,7 7,4

Manioc

Pois de terre

Riz pluvial

Arachide

Brachiaria

Haricot

Maïs

Cultures principales Cultures associéesAnnée de SCV et surfaces en ha

A0 A1 A2 A3 A4 A5

Stylosanthès 14,4 0,3 0,2

en pure 5,5 0,5 0,1

Arachis pintoi en pure 0,1 0,1 0,2 0,04

Stylosanthès 0,1 1,1 1,5 2,9 0,2

en pure 1,6 1,9 6,8 16,7 0,4 0,4

Stylosanthès 2,1 0,1

en pure 2,9 0,3 0,2 0,1 0,05

Dolique en pure 1,0 0,1 0,1

Arachide 1,2

Dolique 10,9 0,4 0,7 0,8 0,1

Haricot 0,4 0,4 0,1 0,1 0,1

Mucuna 0,1 0,2 1,0 0,4

Niébé 12,9 1,2 1,7 0,7 0,2 0,1

Pois de terre 0,5

Soja 0,3

Stylosanthès 2,5 0,4 0,2 0,3 0,1

Vigna radiata 0,1

Vigna umbellata 8,2 1,8 1,4 1,0 0,4

Brachiaria brizantha 0,2 0,1

Brachiaria ruziziensis 0,7 0,2 0,1

Stylosanthès 22,1 1,1 0,1 0,8

en pure 10,5 0,6

Stylosanthès 6,7 0,1 0,03

en pure 1,4

Stylosanthès en pure 0,3 4,5 1,1 0,3 0,1 0,2

Riz sur RMME en pure 152,2 7,0 4,3 2,0 0,9

Stylosanthès 18,3 0,3 0,3

en pure 229,2 24,9 20,2 12,7 4,8 2,2

Éleusine coracana 0,02

Autres systèmes 9,1 0,5 0,3 0,3 0,1

Reboisement 16,5 0,3 0,1

Verger 2,6

Démonstrations (bas niveau d'intrant et fourrages) 4,0

Essai additionnel TAFA 0,1

Végétalisation sur ligne de crête 1,0

SRI/SRA 198,3

Toutes cultures principales Toutes cultures associées 737,4 47,8 39,8 40,4 7,8 2,9

Haricot

Maïs

Manioc

Pois de terre

Riz pluvial

Arachide

Brachiaria

Cultures principales Cultures associéesAnnée de SCV et surfaces en ha

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• Rendements moyens et valorisation de la journée de travail par année de SCV au lac Alaotra en 2008/09

Rendements moyens et valorisation de la journée de travail : Lot 1 AVSF/ANAE, Rive Ouest

Rendements moyens et valorisation de la journée de travail : Lot 2 : BRL, Nord-Est

0 1 2 3 4 5Nombre observations 18 3 1 1 3 26

Moyenne rendement (kg/ha) 1 847 2 056 1 700 1 364 2 431 1 914

Moyenne de VJT (Ariary) 4 563 7 744 7 248 2 115 6 570 5 171

Nombre observations 28 1 1 30

Moyenne rendement (kg/ha) 1 104 2 800 2 100 1 194

Moyenne de VJT (Ariary) 3 224 4 385 11 369 3 524

Nombre observations 6 3 1 1 11

Moyenne rendement (kg/ha) 1 252 2 583 1 250 3 000 1 774 Moyenne de VJT (Ariary) 3 073 3 750 2 984 7 251 3 630 Nombre observations 13 3 7 2 1 26

Moyenne rendement (kg/ha) 2 095 2 260 1 901 845 3 383 2 015

Moyenne de VJT (Ariary) 7 318 9 752 9 001 1 570 14 898 7 901

Nombre observations 137 2 2 1 2 144

Moyenne rendement (kg/ha) 2 159 3 060 2 681 1 900 2 128 2 177

Moyenne de VJT (Ariary) 7 277 10 927 14 801 9 587 5 818 7 364 Nombre observations 18 4 1 3 3 29 Moyenne rendement (kg/ha) 1 622 1 364 3 000 1 972 2 375 1 748 Moyenne de VJT (Ariary) 5 127 3 368 22 668 8 255 7 143 6 021 Nombre observations 32 2 1 1 2 1 39 Moyenne rendement (kg/ha) 2 149 2 038 2 250 2 625 2 750 500 2 146 Moyenne de VJT (Ariary) 6 734 6 172 5 188 5 148 7 035 1 134 6 503 Nombre observations 141 1 142 Moyenne rendement (kg/ha) 3 726 3 200 3 723 Moyenne de VJT (Ariary) 22 567 21 204 22 558

Niébé

Stylosanthès

En pure

En pure

Stylosanthès

En pure

Stylosanthès

Dolique

Baiboho

Tanety

RMME Riz

Maïs

Riz

Riz

Ancienneté de la parcelle en SCV (années)Total Toposéquence Culture Culture associée Valeurs

0 1 2 3 4 5 6Nombre observations 30 12 2 1 45 Moyenne rendement (kg/ha) 1 132 1 012 1 521 918 1 112 Moyenne de VJT (Ariary) 3 796 5 381 6 413 3 179 4 321 Nombre observations 40 30 10 8 1 89 Moyenne rendement (kg/ha) 2 210 2 146 2 644 2 719 2 867 2 290 Moyenne de VJT (Ariary) 7 069 5 848 9 629 6 399 7 247 6 887 Nombre observations 96 57 8 35 12 3 211 Moyenne rendement (kg/ha) 2 001 2 054 2 205 2 366 2 629 2 168 2 122 Moyenne de VJT (Ariary) 5 313 6 028 7 138 7 544 10 244 4 566 6 215 Nombre observations 9 24 3 6 42 Moyenne rendement (kg/ha) 1 882 1 995 1 601 2 593 2 028 Moyenne de VJT (Ariary) 6 335 10 193 6 744 14 550 9 742 Nombre observations 16 16 4 4 1 41 Moyenne rendement (kg/ha) 2 069 2 236 2 025 2 568 2 300 2 184 Moyenne de VJT (Ariary) 5 714 6 672 10 257 12 027 11 168 7 280 Nombre observations 13 4 1 18 Moyenne rendement (kg/ha) 1 822 1 313 2 909 1 769 Moyenne de VJT (Ariary) 4 504 2 483 8 684 4 287 Nombre observations 5 4 9 Moyenne rendement (kg/ha) 1 033 1 162 1 090 Moyenne de VJT (Ariary) 5 050 14 982 9 464 Nombre observations 42 23 4 9 1 79 Moyenne rendement (kg/ha) 2 331 2 797 2 376 2 405 3 312 2 490 Moyenne de VJT (Ariary) 4 788 6 768 5 426 6 048 8 208 5 584 Nombre observations 291 182 40 49 16 1 1 580 Moyenne rendement (kg/ha) 2 171 2 537 2 489 2 840 2 889 7 000 3 008 2 394 Moyenne de VJT (Ariary) 4 912 7 121 6 937 9 314 8 522 14 692 8 327 6 239 Nombre observations 8 1 9 Moyenne rendement (kg/ha) 2 220 2 250 2 223 Moyenne de VJT (Ariary) 3 902 4 424 3 960 Nombre observations 125 31 7 5 2 170 Moyenne rendement (kg/ha) 1 919 3 324 3 034 3 107 2 658 2 265 Moyenne de VJT (Ariary) 4 220 8 907 11 168 9 245 6 810 5 539 Nombre observations 120 12 5 1 138 Moyenne rendement (kg/ha) 2 151 2 990 3 285 3 000 2 271 Moyenne de VJT (Ariary) 5 189 10 263 11 975 15 667 5 952

Tanety

Arachide

Maïs

Pois de terre

Riz

Vigna umbellata

Stylosanthès

Stylosanthès

En pure

Riz

Stylosanthès

Dolique

Niébé

Stylosanthès

En pure

Baiboho Riz

Stylosanthès

En pure

En pureRMME

Ancienneté de la parcelle en SCV (années)TotalToposéquence Culture Culture associée Valeurs

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8

Rendements moyens et valorisation de la journée de travail : Lot 3 : BRL, Vallées du Sud-Est

2.2. La recherche d’accompagnement * CALA /FOFIFA : Les essais mis en place cette année au CALA ont permis la production d’une bonne biomasse, indispensable au bon fonctionnement des systèmes SCV. Les essais sur le Metarhizium en grandes parcelles indiquent que cet entomopathogène se conserve beaucoup plus longtemps en semis direct (environ 4 ans grâce aux meilleures conditions d’humidité, d’aération, de matière organique, en liaison avec la forte biomasse), que sur labour (un an au plus). La matrice du projet « PEPITE », récemment installée, montre également une forte biomasse de manière générale, ce qui traduit d’une installation dans de bonnes conditions, dès la première année. En revanche, les parcelles de multiplication de semences, installées beaucoup trop tardivement, ne permettront pas la production escomptée. * TAFA : Les problèmes de financement/gestion ajoutés aux problèmes de personnel rencontré par TAFA cette année ont pesé sur les résultats. TAFA a réussit à maintenir les dispositifs expérimentaux de Marololo (Tanety, Baiboho et RMME), et de la vallée Marianina. L’utilisation de l’Arachis repens en couverture vive (du riz ou du maïs) sur les baibohos paraît un système particulièrement intéressant, maintenant qu’il est maîtrisé. Il est très regrettable que TAFA ai prélevé pour la vente des boutures d’Arachis repens dans la seule parcelle expérimentale disponible jusqu’ici (site de Marololo), qui n’est plus utilisable pour la recherche. Sur le dispositif de la vallée Marianina, le battage du riz dans les allées (étroites) à conduit à des tas de paille très importants, qui empêchent la croissance de la vesce et semblent déborder sur les parcelles, ce qui modifierait considérablement les conditions (risque de carence en

0 1 2 3 4 5 6 7

Nombre observations 21 3 1 25 Moyenne rendement (kg/ha) 730 577 847 716 Moyenne de VJT (Ariary) 7 248 5 758 10 846 7 213 Nombre observations 23 1 2 3 29 Moyenne rendement (kg/ha) 2 046 1 800 2 594 2 405 2 113 Moyenne de VJT (Ariary) 6 024 10 864 10 876 10 857 6 831 Nombre observations 1 2 5 2 10 Moyenne rendement (kg/ha) 2 143 1 899 2 456 2 293 2 281 Moyenne de VJT (Ariary) 5 913 7 158 9 326 6 200 7 926 Nombre observations 21 2 3 1 27 Moyenne rendement (kg/ha) 1 975 1 997 2 188 2 059 2 003 Moyenne de VJT (Ariary) 6 102 15 003 8 929 9 831 7 070 Nombre observations 6 1 2 1 10 Moyenne rendement (kg/ha) 1 872 3 058 1 887 1 970 2 003 Moyenne de VJT (Ariary) 7 665 13 153 11 897 13 586 9 652 Nombre observations 12 2 2 1 17 Moyenne rendement (kg/ha) 1 992 2 160 1 429 2 080 1 950 Moyenne de VJT (Ariary) 5 832 9 222 4 723 8 341 6 204 Nombre observations 30 1 31 Moyenne rendement (kg/ha) 3 030 2 700 3 019 Moyenne de VJT (Ariary) 15 468 14 943 15 452 Nombre observations 71 23 13 6 4 1 3 1 122 Moyenne rendement (kg/ha) 2 613 2 987 3 140 3 195 2 509 3 300 2 719 2 412 2 772 Moyenne de VJT (Ariary) 12 485 14 266 16 596 14 543 8 745 12 704 13 338 10 146 13 241 Nombre observations 25 2 5 1 1 34 Moyenne rendement (kg/ha) 2 124 2 467 3 196 3 500 3 888 2 394 Moyenne de VJT (Ariary) 8 208 11 009 11 841 12 457 19 280 9 325 Nombre observations 35 8 9 4 2 1 59 Moyenne rendement (kg/ha) 1 938 1 865 2 357 2 160 2 001 1 700 2 005 Moyenne de VJT (Ariary) 6 438 7 790 9 476 7 717 7 852 6 243 7 203 Nombre observations 7 1 1 1 10 Moyenne rendement (kg/ha) 1 751 2 061 1 089 2 190 1 760 Moyenne de VJT (Ariary) 9 233 8 307 1 715 7 693 7 642 Nombre observations 21 5 6 6 1 39 Moyenne rendement (kg/ha) 1 865 1 776 1 978 1 838 2 570 1 885 Moyenne de VJT (Ariary) 5 931 5 340 7 753 5 578 8 702 6 147 Nombre observations 7 1 8 Moyenne rendement (kg/ha) 1 756 1 800 1 761 Moyenne de VJT (Ariary) 10 015 7 036 9 642 Nombre observations 780 158 146 71 35 16 1 206 Moyenne rendement (kg/ha) 2 588 3 225 3 076 3 034 3 259 2 917 2 781 Moyenne de VJT (Ariary) 11 088 16 194 13 497 13 430 14 607 11 484 12 291 Nombre observations 304 30 21 7 5 367 Moyenne rendement (kg/ha) 2 884 3 166 3 312 3 096 4 268 2 954 Moyenne de VJT (Ariary) 12 669 15 646 14 359 10 856 26 001 13 147

Niébé

Stylosanthès

Vigna umbellata

Stylosanthès

en pure

en pure

en pure

Stylosanthès

Dolique

Mucuna

Dolique

Niébé

Stylosanthès

Vigna umbellata

Stylosanthès

Baiboho

RMME

Tanety

Maïs

Riz

Riz

Arachide

Maïs

Riz

Total Toposéquence Culture Culture associée ValeursAncienneté de la parcelle en SCV (années)

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azote sur les zones couvertes de paille de riz), alors que par ailleurs, la croissance de la vesce est remarquable. En dehors des dispositifs pérennisés, un des rôles attribués à TAFA était d’affiner les systèmes les plus diffusés par les opérateurs pour les rendre plus performants. En particulier, les questions liées à la gestion du stylosanthes en grandes parcelles, ou de la conduite du maïs dans du stylosanthes installé l’année précédente, ainsi que les possibilités d’accélérer la production de graines par la vesce étaient primordiales dans la dynamique actuelle de diffusion de ces systèmes. Malheureusement, ce travail n’a pu être conduit et les opérateurs restent sans réponse à des questions fréquemment posées.

3. Le suivi de la diffusion. Les bases de données La somme de données à gérer, en constante augmentation, fait que la gestion des bases sous la forme de fichier excel devient de plus en plus difficile, que ce soit pour les tenir à jour ou les exploiter. La qualité et la fiabilité des données risque de chuter avec l’augmentation du nombre de données à collecter, qui devient trop important pour continuer à être géré sous cette forme. Le passage sous Manamora (en cours de construction) devrait faciliter ce travail exigeant mais nécessaire de suivi. Les données sont déjà disponibles pour le géo-référencement des parcelles. BRL produit déjà des cartes sur lesquelles sont positionnées les parcelles suivies, ce qui montre l’impact sur le territoire des pratiques SCV dans certains terroirs.

4. Exploitation des résultats - Validation des résultats de la saison : Des conseils pour l’exploitation des données et la présentation des rapports ont été donnés. De manière générale, il faut éviter de trop grouper les résultats, faute de quoi il devient difficile d’en tirer des conclusions pertinentes. Les informations importantes, en particulier les distinctions réalisables entre systèmes, avec leur mise en œuvre et leurs performances, suivant les différentes unités agronomiques sont pour l’instant souvent « noyées » dans la masse des résultats. Dans le même ordre d’idée, les classes utilisées pour regrouper les rendements sont à revoir. Elles ne sont pour l’instant pas toujours suffisamment discriminantes. Il faudrait en particulier les modifier dans les rizières où près de 90% des parcelles sont au dessus de 2,5 t/ha (la distinction 0-2, 2-4 et plus de 4 t/ha semble plus pertinente que la distinction actuelle (<1, 1-2,5 et plus de 2,5). Il serait également utile de bien distinguer ce qui est du semis direct du reste (SRI/SRA, etc.), et de mettre en avant l’évolution des surfaces et du nombre de paysans dans le temps, avec le nombre d’années en SCV, et de calculer le taux d’abandon d’une année sur l’autre (entre A0 et A1, entre A1 et A2, etc), en se penchant sur les raisons de succès ou d’échec, sur les systèmes les plus « durables », etc.. Des conclusions claires devraient permettre de mettre en avant les avancées, les problèmes, les solutions proposées et les moyens mis en œuvre pour faire progresser la diffusion et la pérennisation des parcelles, etc.

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5. Préparation saison suivante et recommandations techniques

5.1. Les unités agronomiques La définition claire des différentes unités agronomiques pour le lac Alaotra a été finalisée durant la mission (et mise en accord avec les unités similaires pour le Moyen-Ouest), avec les opérateurs au Lac Alaotra. Ces unités agronomiques se définissent comme des ensembles homogènes unités de paysage le long des toposéquences, au sein desquels les systèmes possibles sont tous identiques. Les critères discriminants entre unités ont été identifiés et utilisés pour aboutir à une identification aisée de l’unité agronomique concernée dans une parcelle donnée. On distingue en premier lieu les tanety des milieux de plaines et vallées. La fertilité des sols, leur niveau de compaction, le régime hydrique de la parcelle en saison (risques d’inondation, maîtrise de l’eau) et en contre-saison (possibilité de production en contre saison) sont les principaux critères utilisés. La texture et le taux de matière organique des rizières permet également de distinguer des sous-unités (pour lesquels les systèmes sont les mêmes, mais demanderont des itinéraires techniques différents). Ce travail a donc permis de poser les bases pour une bonne compréhension du milieu par les opérateurs. Après identification de l’unité agronomique concernée, il devient très aisé d’identifier les systèmes techniquement possibles sur cette unité, au sein desquels ont choisira ceux qui sont les plus adaptés aux conditions de l’exploitation. On peut ainsi distinguer : Les zones de fragilité (ZF) aux sols très dégradés Les zones de rupture du relief entre plateaux ou terrasses et la plaine sont des zones de grande fragilité, aux sols très dégradés, à la végétation éparse et où l’érosion est très active, du fait de la faiblesse du couvert végétal et de l’importance des pentes.  Ces zones ne sont que très rarement cultivées et sont généralement surpâturées par les animaux, fréquement brulées, ce qui explique la faiblesse de la végétation naturelle et la pauvreté des espèces dominée par les genres Aristida et Sporobolus (quand ils peuvent se développer). Ces zones sont souvent en amont immédiat des aménagements rizicoles et leur manque de protection est préjudiciable à leur maintient.  Même si la mise en valeur agricole de ces sols très dégradés n’est pas rentable sur le plan individuel, des actions de protections communautaires (revégétalisation, aménagement anti-érosifs) de ces zones sont importantes dans le cadre de l’aménagement de l’espace lors des interventions au niveau d’un terroir. Les sols pauvres de tanety compactés (SPT    C) Ces sols se retrouvent essentiellement sur le Sud et l’Ouest du lac Alaotra, formés sur des matériaux acides (granites, migmatites, etc.) au niveau de glacis-terrasses anciens ou de plateaux sommitaux . Ils correspondent aux sols ferrallitiques du Moyen-Ouest. Ce sont des sols ferrallitiques de couleur ocre ou jaune, fortement désaturés. Ils sont acides (pH autour de 5) et pratiquement vides chimiquement, entrainant des carences en phosphore, calcium, magnesium, potassium et oligo-éléments dont le bore. Leur texture est limono-sableuse à sableuse et leur structure est peu développée, très fragile en surface, poussiéreuse et soufflée quand elle est travaillée compte tenu de la présence de pseudo-sables et de la faible teneur en matière organique. La végétation naturelle est assez pauvre, dominée par des graminées (genres Aristida, Sporobolus, etc.). La culture de plantes exigeantes (maïs, riz) n’y est pas possible sans engrais. Dans le Moyen-Ouest, la pression du striga est très forte sur ces sols et ne permet pas la culture de céréale en système traditionnel. Les cultures pratiquées sont peu exigeantes (manioc, pois de terre, etc.), avec des rendements

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faibles. Ces sols sont la plupart du temps compactés, du fait de leur faible teneur en colloïdes (matière organique, hydroxydes de Fe et Al, kaolinite) et de leurs caractéristiques physiques qui les rendent sensibles à ce phénomène dès qu’ils sont travaillés. Les lavakas y sont très fréquents, les caractéristiques physico-chimiques de ces sols et le régime hydrique (faible infiltration en particulier) y étant favorables. Les sols moyennement riches de tanety et les colluvions de bas de pente (SMRT) Les sols moyennement riches de tanety Ces sols, formés sur des matériaux basiques (gneiss à amphibole, basaltes, etc.), correspondent à la plupart des sols de collines sur la rive Est du lac Alaotra et aux sols sur basaltes (volcanisme ancien) dans le Moyen-Ouest Ce sont des sols ferrallitiques désaturés, de couleur rouge (richesse en oxydes de fer), brun-rouge ou “chocolat” (basaltes). Ils sont argileux (autour de 60 % d’argiles), à pH peu acide (5,5 à 6). Leurs caractéristiques physiques (texture et structure permettant une bonne infiltration de l’eau) et chimiques en font des sols aptes à de nombreuses cultures, malgré le faible niveau de saturation en bases. Les pentes régulières, sans ruptures de pentes ni obstacles sur de longs versants favorisent l’érosion en nappe puis sa concentration en ravinements, mais les lavakas qui peuvent se développer restent en général isolés. La végétation naturelle y est assez diversifiée, avec des plantes indicatrices d’une fertilité relativement bonne (genres Ageratum, Cynodon, diverses légumineuses, etc.) Ces sols sont généralement en culture, en particulier sur les zones les moins pentues, permettant la production de plantes exigeantes comme le maïs ou le riz pluvial. Les colluvions de bas de pente Ces sols correspondent aux zones d’accumulations des colluvions, dans le bas des toposéquences et aux cônes de déjection. Il s’agit en général de sols moyennement riches, souvent laissés en jachère (souvent à Lantana camara) qui servent de protection des aménagements rizicoles des bas-fonds et vallées en aval, mais de plus en plus fréquement mis en culture. Sur le plan agronomique, ces deux types de sols sont identiques : ils offrent les mêmes possibilités de cultures en saison, ne permettent pas la production en contre-saison (pas de réserve en eau suffisante, sauf dans certains cas particuliers) et exigent des niveaux d’intensification similaires. Parmi ces sols, il faut cependant distinguer : * les sols moyennement riches de tanety compactés (SMRT C) La compaction est souvent liée au travail du sol pour la mise en culture. Le Cynodon dactylon, quand il est présent, se développe mal, et on observe fréquemment des plantes indicatrices de compaction (genres Urena, Sida , etc.). Le striga y est souvent abondant dans le Moyen-Ouest.  Les paysans y cultivent en général du manioc ou de l’arachide. Le riz pluvial et le maïs y ont des rendements très faibles à nuls les années sèches. * les sols moyennement riches de tanety non compactés (SMRT NC) La flore naturelle dominante est composée de Cynodon dactylon bien développé et d’Hypparhenia spp.  Les paysans y cultivent du riz ou du maïs avec des rendements moyens (1 à 1,5 t/ha), de l’arachide, etc. Dans le Moyen-Ouest, le striga peut être un obstacle à la culture de céréales en système traditionnel. Dans le Moyen-Ouest (et plus rarement au lac Alaotra), ces sols peuvent être aménagés en terrasses (en particulier les surfaces d’aplanissement bien conservées, les pénéplaines et les piémonts de tanety, mais une grande partie des tanety peut être également aménagée ainsi). Dans tous les cas, les sols sont moyennement riches (soit de par l’origine des matériaux, soit du fait d’un enrichissement après l’aménagement en terrasses), et les parcelles présentent toutes une semelle de labour, créée volontairement par un travail répété du sol pour conserver l’eau. Selon l’accès à l’eau, on distingue alors :

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* les pseudo-rizières non irriguées, pour lesquelles l’alimentation en eau est pluviale, sans possibilité d’apport. Elles sont en général cultivées en riz durant la saison des pluies, avec des rendements faibles, très dépendants des conditions climatiques (0 à 1 t/ha). Sur le plan agronomique, il est préférable de les gérer comme les sols moyennement riches de tanety compactés (le travail du sol dans ces pseudo-rizières ayant créé une semelle de labour imperméable), en conduisant ces parcelles en culture pluviale après avoir brisé la semelle de labour ; * les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau, exondées (RMME    E), dans lesquelles le riz est la culture dominante en saison mais dont l’irrigation très aléatoire conduit à des rendements moyens (0,5 à 1,5 t/ha) et irréguliers. En fonction des possibilités de production en contre-saison (de culture ou de plante de couverture) grâce à un accès à l’irrigation ou à la possibilité pour les plantes de capter la nappe phréatique (nappe peu profonde ou remontées capillaires importantes), on distingue les RMME E sans contre-saison des RMME E avec contre-saison, qui offrent plus de possibilités et pour lesquelles un plus grand nombre de systèmes peuvent être proposés pour améliorer les sols et la production ; * les rizières irriguées exondées (RI    E), dans lesquelles le riz est cultivé avec d’assez bons rendements (1,5 à 2 t/ha) grâce à l’irrigation. Là encore, on distingue les rizières irriguées exondées sans contre-saison possible (RI E sans CS), des rizières irriguées exondées avec contre-saison (RI E avec CS) qui offrent elles aussi plus de possibilités. Plus bas sur la toposéquence, en arrivant dans la plaine ou les vallées, de grandes différences en matière de régime hydrique peuvent exister en fonction du niveau topographique. Il est important de bien les caractériser (date d’arrivée et de départ de l’eau, risques d’inondation, risque d’engorgement en fin de cycle pouvant gêner l’installation d’une contre-saison, etc.) pour adapter le système de culture à la situation précise.  On retrouve en premier lieu des parcelles qui ne sont pas sujettes aux inondations ou dans lesquelles les inondations sont rares et/ou très temporaires, de toute façon limitées à moins de 5 jours consécutifs. Ces sols permettent la production de toutes les cultures en saison. En fonction des possibilités d’irrigation, on distingue: Les sols exondés dans la plaine et les baiboho (SEPB) Cette unité agronomique correspond au lac Alaotra aux sols alluvionnaires, souvent riches (en particulier en potasse, issue des roches micacées en amont), déposés dans les vallées et bas-fonds. De texture généralement limoneuse, ils sont sensibles au phénomène de battance lorsqu’ils sont travaillés.  Ils sont largement cultivés (en culture pluviale) durant la saison des pluies, souvent avec des cultures exigeantes comme le riz ou le maïs. Ils ne sont pas irrigués (ni en saison, ni en contre-saison), mais l’alimentation hydrique des plantes en saison sèche par remontées capillaires y est souvent possible, à condition que la plante ai pu s’enraciner suffisamment tôt sur un sol encore humide en surface. De ce fait, des cultures de contre-saison, en particulier le maraîchage, y sont fréquemment conduites, avec ou sans irrigation d’appoint. La flore qui s’y développe est indicatrice d’une relativement bonne fertilité (ageratum, roettboelia, etc.) mais les Cyperus qui peuvent y être très abondants constituent souvent une contrainte importante aux cultures. Les possibilités de culture en contre-saison sont variables, liées à la texture et à la position topographique. On distingue donc : * les sols exondés dans la plaine et les baiboho sans possibilité de contre-saison (SEPB    sans CS) Dans ces parcelles, la production n’est pas possible en contre-saison, soit du fait d’une position trop élevée (et d’une nappe trop profonde), soit du fait de la présence d’un horizon très sableux qui empêche les remontées capillaires. Cet horizon sableux peut se retrouver sous forme de “lentilles”, dispersées dans les parcelles, ce qui fait que certaines parcelles peuvent correspondre en partie à cette unité agronomique, et en partie à l’unité suivante, avec possibilité de contre-saison. Si une gestion différenciée des différentes parties de la parcelle

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n’est pas possible, il faut la conduire, dans son ensemble, par défaut pour l’unité agronomique la plus limitante (SEPB sans possibilité de contre-saison). * les sols exondés dans la plaine et les baiboho avec possibilité de contre-saison (SEPB    avec CS) Cette unité est très largement répandue au lac Alaotra. Ces sols, à très bonne remontée capillaire où dont la nappe phréatique reste peu profonde en saison sèche offrent des possibilités très intéressantes de production en contre-saison. On y rattache également les cas particuliers des colluvions de bas de pentes où la production de contre-saison est possible, en général grâce à l’affleurement de la nappe, ou même de résurgences, au pied des tanetys. Cette unité correspond aussi aux bourrelets de berges et baibohos (BBB) dans le Moyen-Ouest, sur lesquels une contre-saison est en général possible. Lorsque ces sols exondés (à inondations rares et/ou très temporaires) sont aménagés en rizières on distingue, selon les possibilités d’irrigation : * les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau, exondées (RMME     E), qui correspondent à la même unité que sur les aménagements en terrasse, dans lesquelles le riz est la culture dominante en saison mais dont l’irrigation très aléatoire conduit à des rendements moyens et très irréguliers (0 à 3 t/ha en fonction des pluies, avec environ 1 t/ha en moyenne). Lorsqu’une contre-saison est possible (culture ou plante de couverture) grâce à un accès à l’irrigation (très rare) ou à la possibilité pour les plantes de capter la nappe phréatique (nappe peu profonde ou remontées capillaires importantes), on les classe comme RMME E avec contre-saison. A l’inverse, quand la production en contre-saison est impossible (nappe très profonde ou présence d’horizons sableux ou au contraire très argileux qui bloquent l’accès des racines à la frange humide), on les classe comme RMME E sans contre-saison, qui offrent moins de possibilités et pour lesquelles un nombre plus restreint de systèmes peuvent être proposés pour améliorer les sols et la production ; * les rizières irriguées exondées (RI    E), dans lesquelles le riz est cultivé avec d’assez bons rendements (2 à 4 t/ha) grâce à l’irrigation. Le riz est la culture quasi-exclusive en saison dans ces situations, bien qu’il soit possible de cultiver d’autres plantes en saison, sauf dans les périmètres irrigués où l’irrigation apportée pour le riz au niveau d’une maille ne permet pas un drainage suffisant dans des parcelles individuelles pour une culture comme le maïs. Là encore, on distingue les rizières irriguées exondées sans contre-saison possible (RI    E    sans CS), des rizières irriguées exondées avec contre-saison (RI     E    avec CS) qui offrent un grand nombre de possibilités pour le choix des systèmes. Ces rizières peuvent être cultivées ou non. On y retrouve fréquemment du Cynodon dactylon, signe qu’elles ne sont pas inondées durablement, le Cynodon ne supportant pas une inondation prolongée. En descendant plus bas le long de la toposéquence, on arrive sur des parcelles en général irriguées (avec une maîtrise variable de l’irrigation), mais pour lesquelles le risque d’inondation prolongée en saison des pluies (plus de 5 jours consécutifs, sans possibilité de drainage) est important. Seule la culture du riz y est possible en saison.  Quand l’apport d’eau n’est possible que par moments, les rizières sont classées comme rizières à mauvaise maîtrise de l’eau, inondables (RMME     I).      Dans ces rizières inondables, il existe de grandes différences dans les caractéristiques des sols suivant la texture et le taux de matière organique. Il est important de distinguer les rizières bien minéralisées des rizières hydromorphes très organiques (dans les zones basses, mal drainées) qui peuvent engendrer des toxicités fortes (fer, H2S).Ces différences de sols influencent avant tout l’itinéraire technique (type de fertilisation à apporter, variétés, dates de semis, possibilités de repiquage, etc.). Elles n’influencent le choix des systèmes qu’indirectement, à travers le régime hydrique et en particulier les possibilités de contre-saison. On distingue donc deux grandes unités

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agronomiques (déterminant les choix des systèmes) qui peuvent se subdiviser en sous-unités (pour lesquelles les itinéraires techniques doivent être adaptés) : * les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau, inondables sans possibilité de contre-saison (RMME    I sans CS).     C’est en particulier le cas des : - RMME inondables sableuses dans les zones de recouvrement (RMME I sableuse sans CS) ; - RMME inondables organiques peu évoluées, avec présence d’un horizon sableux (RMME I organique sans CS) - RMME argileuses, qu’elles soient alluvionnaires ou organiques(RMME I argileuse sans CS). Il peut s’agir de rizières dans lesquelles l’apport d’eau n’est possible que tardivement, après l’installation des pluies (rizières dites “hautes”, très fortement représentées au lac Alaotra), ou au contraire celles dans lesquelles l’eau est disponible en début de cycle mais ne l’est plus en fin de cycle (cas plus rare des rizières dites “basses”). Dans tous les cas, les remontées capillaires sont bloquées par l’horizon sableux ou argileux et ces RMME I sans contre-saison constituent un milieu très limitant, dans lequel un seul système est possible : la culture de riz en saison. Les différences au sein de cette unité agronomique ne concernent que l’itinéraire technique. Le repiquage du riz est possible dans les rizières dites “basses” alors qu’il ne l’est pas dans les rizières dites “hautes”, les sols organiques peu évolués demandent des variétés et une fertilisation particulières, les sols argileux lourds doivent être travaillés en fin de saison des pluies quand ils sont humides, etc. * les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau, inondables avec possibilité de contre-saison (RMME    I avec CS).     Cette unité rassemble des sols tels que : - les sols organiques peu évolués sans horizon sableux (RMME I organique avec CS) ; - les sols sablo-limoneux ou limono-sableux (RMME I SL avec CS). Là encore, il peut s’agir de rizières dans lesquelles l’apport d’eau n’est possible que tardivement, après l’installation des pluies (rizières dites “hautes”, très fortement représentées au lac Alaotra), ou au contraire celles dans lesquelles l’eau est disponible en début de cycle mais ne l’est plus en fin de cycle (rizières dites “basses”)  Quand ces rizières inondables sont irriguées en saison (RI    I) , on distingue, en fonction de l’accès à l’eau en contre-saison : * les rizières irriguée inondables sans contre-saison (RI    I     sans CS), dans lesquelles le seul système possible est de la monoculture de riz irrigué ; * les rizières irriguées inondables avec contre-saison (RI I avec CS), qui permettent une culture de contre-saison en alternance avec une culture de riz irrigué Enfin, les rizières en bordure du lac Alaotra (RBL) sont soumises à un régime hydrique particulier, permettant la culture de riz de décrue en début de saison sèche. Ces unités sont synthétisées dans la figure et les tableaux suivants :

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Les unités agronomiques au lac Alaotra

Position sur la

toposéquencePossibilité de contre-saison Unités agronomiques

Sols très pauvres, fortement

dégradés Compactés Contre-saison impossible Zones de fragilité

Sols pauvres Compactés Contre-saison impossible Sols pauvres de tanety compactés

Compactés Contre-saison impossibleSols moyennement riches de tanety

compactés

Non compactés Contre-saison impossibleSols moyennement riches de tanety non

compactés

Caractéristiques du sol

Tanety et

colluvions de bas

de pente

Sols moyennement riches

Position sur la

toposéquencePossibilité de contre-saison Unités agronomiques Sous unités

Contre-saison impossibleSols exondés dans la plaine et baiboho sans

possibilité de contre-saison

Contre-saison possibleSols exondés dans la plaine et baiboho avec

possibilité de contre-saison

Contre-saison impossibleRizières à mauvaise maîtrise de l'eau, exondées,

sans possibilité de contre-saison

Contre-saison possibleRizières à mauvaise maîtrise de l'eau, exondées,

avec possibilité de contre-saison

Contre-saison impossibleRizières irriguées exondées sans possibilité de

contre-saison

Contre-saison possibleRizières irriguées exondées avec possibilité de

contre-saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, sableuses, sans possibilité de contre-

saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, argileuses, hautes, sans possibilité

de contre-saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, argileuses, basses, sans possibilité

de contre-saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, organiques, sans possibilité de

contre-saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, organiques, avec possibilité de

contre-saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, sablo-limoneuses ou limono-

sableuses, hautes avec possibilité de contre-

saison

Rizières à mauvaise maîtrise de l'eau

inondées, sablo-limoneuses ou limono-

sableuses, basses avec possibilité de contre-

saison

Contre-saison impossibleRizières irriguées inondées sans possibilité de contre-

saison

Rizières irriguées inondées sans possibilité de

contre-saison

Contre-saison possibleRizières irriguées inondées avec possibilité de

contre-saison

Rizières irriguées inondées avec possibilité de

contre-saison

Inondé en fin de saison

des pluies et saison

sèche

Pas d'irrigationContre-saison impossible

(inondation)

Rizières en bordure de lac, inondées en fin de saison

des pluies

Rizières en bordure de lac, inondées en fin de

saison des pluies

Inondées plus de 5 jours

consécutifs sans

drainage possible.

Riz seule culture

possible en saison

Plaines, vallées ou

bas-fonds (sols

moyennement

riches à riches)

Régime hydrique (irrigation en saison)

Irrigation aléatoire

Pas d'irrigation

Exondé ou drainable:

inondation rare et/ou

très temporaire (moins

de 5 jours consécutifs).

Toutes cultures

possibles en saison

Irrigation contrôlée

Irrigation contrôlée

Irrigation aléatoire

Contre-saison possibleRizières à mauvaise maîtrise de l'eau inondées, avec

possibilité de contre-saison

Contre-saison impossibleRizières à mauvaise maîtrise de l'eau inondées, sans

possibilité de contre-saison

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Il est important, dès à présent, que tous les opérateurs n’utilisent plus que ces unités agronomiques définies en commun dans la suite de l’ensemble des activités : programmation et suivi des opérations (en particulier pour les bases de données).

5.2. Le manuel pratique du semis direct à Madagascar

Une version provisoire des 5 premiers chapitres du manuel pratique du semis direct à Madagascar a été présentée et remise aux différents opérateurs. La structure du manuel, sa conception, et son mode d’utilisation ont été présentés. Des remarques/commentaires sur le fond et/ou la forme ont été sollicités : éventuelles erreurs, difficultés de compréhension, etc.

5.3. Recommandations pour la saison 2009/10

5.3.1. Les systèmes diffusés et les besoins d’adaptation

5.3.1.1. Les plantes de couverture utilisées Les recommandations pour le choix et l’adaptation des systèmes en fonction des unités agronomiques sont présentées dans le rapport d’H. Charpentier. Elles ne sont pas reprises ici. Globalement, les systèmes diffusés reposent sur trois grandes plantes de couverture, qui jouent un rôle fondamental pour les SCV à Madagascar.

• Le stylosanthes guianensis (cv CIAT 184) Plante indispensable sur les tanety pauvres (d’autant plus dans le contexte actuel de prix élevés des engrais et des pesticides), très utile sur tous les sols de tanety ou les sols exondés dans la plaine (dont les baibohos). La diffusion à large échelle au lac Alaotra est maintenant enclenchée et porte ses fruits. Deux adaptations doivent être mises au point rapidement pour renforcer la dynamique de diffusion rapide : * la maîtrise de la préparation de la couverture à partir d’une forte biomasse de stylosanthes (et la gestion de cette biomasse) en grandes parcelles ; * la maîtrise de la production de maïs dans un stylosanthes vivant, implanté l’année précédente (souvent dans le riz, mais aussi dans le maïs, l’arachide, etc.). ce point fait l’objet de protocoles détaillés dans le rapport de H. Charpentier. Ces deux adaptations, pratiquement maîtrisées, permettraient de faire face à la plus part des demandes des paysans aux opérateurs de diffusion. On rappellera pour mémoire qu’il est fondamental de ne diffuser que la variété CIAT 184, l’ancienne variété étant trop sensible à l’anthracnose. La production de semences de cette espèce ne pose pas de problème particulier. Seul le temps de récolte explique le prix relativement élevé des semences. Une organisation pour la production de semences par les paysans (éventuellement en groupements), avec en particulier la possibilité de récolter soi-même les semences dont on peut avoir besoin, en payant au propriétaire de la parcelle une somme réduite, devrait permettre d’améliorer l’accès à ces semences à un prix réduit.

• La vesce, dans les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau et sur les baiboho La diffusion des « kits » vesce a permis une diffusion rapide de ce système très intéressant, qui marque déjà le paysage.

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Cependant, une contrainte clairement identifiée à ce système (avec le niveau de maîtrise actuel) est la production de semences. Le cycle de la vesce semée en poquet après la récolte du riz ne permet pas une production de graines avant la date de semis du riz de l’année suivante, ce qui oblige les paysans à immobiliser une partie de la parcelle pour produire leurs propres semences. Il est donc nécessaire d’ajuster l’itinéraire technique pour permettre la production de semences sans immobiliser la parcelle. On peut pour cela essayer de :

o semer la vesce en dérobé dans le riz, sans attendre sa récolte (à ajuster en fonction de l’humidité de la parcelle)

o stresser la vesce durant son cycle (stress chimique, hydrique ou mécanique, voir en annexe)

Outre ce travail sur la production de semences, il sera également intéressant de travailler pour permettre d’étendre les superficies potentiellement concernées par ce système : semis en dérobé (à quelle date ?) dans le riz pour les parcelles à assèchement précoce, adaptation (choix de la plante de couverture ?) pour les rizières organiques.

• Les brachiarias La grande majorité des parcelles installées en brachiaria depuis quelques années ont montré que ces plantes étaient capables d’utiliser remarquablement le peu de fertilité restant dans les sols de tanety au lac Alaotra. Cependant, elles ont très souvent été surexploitées, sans aucun retour de fertilité pour compenser les exportations, ce qui a conduit à « miner » le peu de fertilité restant dans ces sols, et à la disparition de ces espèces (recolonisation par le « bozaka »). Une telle utilisation de ces plantes remarquables est contre-performante. Il est donc indispensable de ne proposer ces systèmes à base de brachiarias que pour les éleveurs, dont les revenus (lait en particulier) et/ou le fumier procurés par l’élevage permettent de restituer la fertilité aux parcelles pâturées. En dehors de ces trois espèces, l’Arachis repens, encore peu diffusée, semble être très prometteuse sur les baibohos par son aptitude à contrôler l’enherbement (principal facteur limitant sur ces sols) et par ses apports d’azote au sol. Il s’agit pour l’instant d’ajuster l’itinéraire technique pour son contrôle dans les meilleures conditions, et de commencer au plus vite la multiplication pour disposer rapidement de boutures en nombre suffisant pour permettre une extension de ce système. Enfin, s’il en avait les moyens, TAFA pourrait utilement continuer l’ajustement au lac Alaotra de systèmes à base de plantes déjà bien maîtrisées dans d’autres zones et dont le potentiel semble intéressant : Desmodium (D. uncinatum et D. intortum) sur les baibohos, et Eleusine coracana (vérifier en particulier les unités agronomiques où elle se développe bien).

5.3.1.2. La gestion de la fertilité Avec la hausse du prix des engrais, la fertilisation apportée par les paysans a fortement baissé, en particulier sur les tanety. Pour le système largement diffusé depuis plusieurs années [maïs + légumineuse volubile // riz pluvial] sur les tanety, les exportations par les grains uniquement sont relativement importantes du fait des très bons rendements (fréquemment 4t/ha de riz et souvent plus de 5t/ha de maïs) suite à l’amélioration des sols par les systèmes SCV bien conduits. A ces niveaux de rendements, la fertilisation apportée en retour ne compense pas les pertes, et la conduite de ce système se fait de façon « minière », en puisant dans la fertilité restaurée du sol. Comme il est beaucoup plus difficile de restaurer la fertilité une fois qu’elle a chutée que de la maintenir, il est très important de mettre en garde les paysans de ce risque important.

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A défaut d’apporter des engrais minéraux, souvent perçus comme trop coûteux, la fertilité doit être maintenue, par :

• des apports de fumier. Les exportations de N, P et K pour une tonne/ha de riz sont d’environ 16 kg/ha N, 3,5 kg/ha P et 2,5 kg/ha K. Pour compenser les pertes en P, il faut environ 2 t/ha de fumier (frais, de bonne qualité) par tonne/ha de paddy exporté, ce qui compense également les pertes en K. Pour le maïs, les exportations par tonne de grains sont de 20-3,5-3,5, ce qui fait qu’il faut apporter la même quantité de fumier que pour le riz pour compenser les pertes en P et K. Pour l’azote, le fumier à cette dose de 2 t/ha permet de compenser approximativement les pertes par le riz, mais n’est pas suffisant pour le maïs (besoin de 2,5 t/ha par tonne de grains exportés).

• et, autant que possible, l’inclusion dans les successions de cultures de plantes restauratrices de la fertilité (comme le stylosanthes, laissé un an, qui fixe de l’azote en grande quantité et aide à mobiliser le P et le K présents dans le sol, quand il en contient).

Pour un système produisant 3 t/ha de riz puis l’année suivante 4 t/ha de maïs, il faudrait, pour compenser les pertes par exportation, apporter en moyenne 8t/ha /an de fumier frais, ce qui est très rarement le cas en pratique (le fumier étant souvent destiné en priorité aux rizières et aux cultures maraîchères). Les niveaux de production actuels ne pourront donc pas être maintenus sans une gestion raisonnée de la fertilité, qu’il faut promouvoir autant que possible, dès maintenant. Il serait bon que des démonstrations soient conduites chez les paysans pour montrer ce risque de chute de la fertilité (avec ses conséquences négatives sur les productions, mais aussi sur le fonctionnement des systèmes en SCV : adventices moins bien contrôlées, déséquilibre entre les plantes associées qui demande un réajustement des dates/densités de semis, etc.)

5.3.1.3. Les milieux difficiles Trois situations relativement fréquentes posent encore des problèmes et demandent une mise au point de systèmes adaptés :

• Les baibohos avec une couche de sable qui limitent fortement les possibilités de contre-saison (on les classe actuellement comme baibohos sans contre-saison possible en l’absence de système maîtrisé permettant cette contre-saison).

• Les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau inondées, argileuses, hautes, sans possibilité de contre-saison (en l’état actuel des connaissances), dans lesquelles on n’arrive pas à implanter à temps une plante de contre-saison qui puisse s’enraciner suffisamment vite (l’argile limite fortement les remontées capillaires). Travail à poursuivre sur le choix des espèces et la date de semis (en dérobé dans le riz).

• Les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau inondées organiques, sans possibilité de contre-saison (en l’état actuel des connaissances), sur lesquelles la vesce en particulier se développe mal. La encore, travail à poursuivre sur le choix des espèces et la date de semis (en dérobé dans le riz).

5.3.2. Les bases de données et le suivi

L’ampleur des surfaces encadrées (et surtout le nombre de parcelles) ne permet plus un suivi systématique complet de toutes les parcelles (cas actuel, avec de nombreuses difficultés de suivi et un temps, et un coût, consacrés à cette activité très importants). Le passage à la base Manamora en cours de construction devrait permettre de faciliter la gestion des données (saisie et exploitation), mais doit impérativement être accompagnée d’une réduction du nombre de données à collecter par parcelle.

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On pourrait s’orienter vers une sélection d’un échantillon de parcelles (aléatoirement, permettant de couvrir les grands types d’exploitations, les différentes unités agronomiques et les grands types de systèmes) qui seraient suivies dans le détail (comme actuellement), le suivi des autres parcelles se limitant aux :

• Caractéristiques de l’exploitation • Unité agronomique • Itinéraire technique (labour ou SCV) • Système de culture (cultures, plantes associées ou en successions) • Date de semis • Niveau de fertilisation apporté • Date de récolte • Production

L’échantillon suivi dans le détail pourrait représenter 10 à 20 % du total des exploitations, qui permettrait de faire les calculs économiques indispensables. L’évaluation des systèmes les plus performants et les plus diffusés, par unité agronomique et type d’exploitation pourrait être conduite sur l’ensemble des parcelles. Une telle simplification du suivi allègerait la tâche des techniciens et des cadres, permettrait une meilleure qualité des données collectées, et fournirait l’ensemble des informations nécessaires au pilotage du projet, en temps réel et à moindre cout. Elle serait également beaucoup plus motivante pour l’ensemble du personnel.

5.3.3. L’organisation des tâches L’ajustement des systèmes déjà largement diffusés devrait se faire autant que possible en interactions étroites entre TAFA et les opérateurs de diffusion. La réduction des moyens disponibles et l’incertitude qui pèse sur ces moyens dont disposera TAFA dans l’avenir devraient conduire cette ONG à limiter ses actions et à se recentrer sur des priorités bien établies. Elle pourrait éviter de se disperser dans la conservation de matériel végétal peu utile et limiter la mise au point de nouveaux systèmes à quelques systèmes/plantes, déjà identifiés comme très prometteurs. Une fonction indispensable sur laquelle TAFA devrait concentrer ses efforts est l’ajustement, avec les opérateurs de diffusion, des systèmes actuellement en cours de diffusion rapide, à grande échelle. Un déficit de réponses (rapidement) aux quelques questions posées par la confrontation avec le milieu réel, à grande échelle, pourrait compromettre la suite de la diffusion. Pour faire face à cet enjeu majeur, TAFA devra dans tous les cas renforcer au plus vite son équipe au Lac Alaotra (pour compenser le départ du responsable d’antenne). Si pour une raison ou une autre, TAFA s’avérait incapable de conduire, avec les opérateurs de diffusion, les essais indispensables à ces ajustements de systèmes, ces opérateurs devraient rapidement prendre en main ces essais afin d’assurer au plus vite la construction de ces ajustements, avec les paysans concernés. En ce qui concerne les opérations de diffusion en général, rappelons que pour des systèmes proposés à la diffusion, en particulier ceux qui s’éloignent des habitudes paysannes (comme le changent de l’itinéraire technique proposé dans les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau), il est très important de démontrer, même sur une petite parcelle, le nouveau système bien conduit du début à la fin. L’identification des systèmes à proposer et à démontrer doit être, quand à elle, basée sur les unités agronomiques, qui doivent pour cela être clairement identifiées, sur la base des critères maintenant bien établis (et présentés ci-dessus).

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Pour les opérateurs, la question se pose des capacités d’encadrement : combien de parcelles/paysans un technicien peut il raisonnablement suivre ? Une centaine de parcelles par agents paraît être un chiffre déjà très élevé. Pour SD Mad, qui encadre de grands exploitants, la question se pose différemment : les thèmes abordés sont très vastes (cochons, oignons, etc.) et demandent des compétences bien au-delà des SCV. La question de la durabilité de ses actions se pose également (financement pas encore assuré). Il serait dommage que les formations construites par SD Mad ne puissent pas bénéficier à plus d’exploitants dans les années à venir. Se pose enfin la question du matériel. Il est disponible auprès de SD-Mad / Agro BP conseil mais pas encore au niveau des exploitations. On peut facilement imaginer un travail sous forme de prestations de service, mais jusqu’à quelle échelle ? Enfin, il est important que l’ensemble des opérateurs adopte les unités agronomiques définies ensemble, que ce soit pour le diagnostique, le choix des systèmes ou le suivi (base de données). Cela facilitera la tâche des techniciens, et permettra une exploitation des données performantes, au niveau des opérateurs, de la cellule du projet et du GSDM.

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ANNEXES

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Annexe 1 : les visites de terrain effectuées

Vendredi 11 septembre 2009 : Rive Est du lac (Lot II : BRL) Ambohipasika : Très nombreuses parcelles en vesce, qui marquent le territoire, avec un très beau développement.

Discussion sur le problème des parcelles sur baiboho avec horizon sableux à Antsirika Visite d’une parcelle avec problème d’excès d’eau au semis et apparition de sels minéraux : la vesce y est très irrégulière Parcelle de stylosanthes déjà préparées pour le semis direct. Très belle biomasse Discussion sur les systèmes Maïs + Stylosanthes // Riz + stylosanthes : Lorsque la fertilité du sol augmente, le stylosanthes se développe plus rapidement et doit être géré autrement pour éviter la compétition avec le maïs les années suivantes.

Ambodivory : visite de parcelles d’un paysan éleveur qui gère la vesce en fauche pour vaches laitières, et s’est fabriqué son propre rouleau en béton.

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Parcelle de brachiaria ruziziensis fortement exploitée (développement en touffes, ne couvrant plus le sol) « Démonstration à bas niveau d’intrant », semée beaucoup trop tard. Faible croissance de manière générale. Seul le cajanus présente une belle biomasse sur ces sols pauvres, avec fertilisation. Des traitements ne permettront pas une utilisation à faible niveau d’intrant et compliquent le dispositif.

Parcelles sur sol très dégradé, reprises avec le stylosanthes. La récolte des graines demande un gros travail, ce qui fait que les paysans n’osent pas en récolter trop pour la vente, de peur de ne pas récupérer leur investissement. Proposition d’organisation de la récolte de graines par les paysans : ceux qui en veulent s’organisent pour récolter dans la parcelle et payent un prix (bas) par kilo de semence récolté.

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CALA : Le dispositif d’essais sur metharyzium, bien conduit, présente une belle biomasse, tout comme la matrice. Discussions sur les protocoles de l’essai. Par contre, la multiplication de dolique, mise en place beaucoup trop tardivement ne donnera pas les résultats escomptés. Samedi 12 septembre 2009

• Visite du dispositif de TAFA à Marololo Les difficultés rencontrées par TAFA ont handicapé la conduite du dispositif. Vigna et vesce sur baiboho, avec belle production de biomasse et de graines. Parcelle d’Arachis repens exploitée pour la vente, ce qui est dommage ce traitement étant particulièrement intéressant sur ce dispositif et montrant d’excellents résultats depuis plusieurs années. Collection de plantes de couverture bien conduite, mais peu utile du fait des espèces proposées.

• Visite du dispositif dans la vallée Marianina Très belle production de biomasse par la vesce. Les tas de paille du riz après battage semblent déborder des allées et pourraient poser problème pour la mise en place d’essais sur le riz ou de collections la saison suivante. Divers essais proposés par les missions précédentes n’ont pu être mis en place (accélération maturité de la vesce, contrôle du stylosanthes, etc.)

Lundi 14 septembre 2009 : Marotaolana : Visite d’une très belle parcelle avec système très intéressant de Riz + stylosanthes / Haricot (+ stylo). Très belle biomasse après un an.

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Visite de parcelles sur les terroirs de Marotaolana, Ambohibary, Ambatoharanana et Morafeno encadrés par le consortium AVSF/ANAE.

• Marotaolana Belle parcelle de tabac sur paillage. Maraîchage sur paillage de stylosanthes, etc. Parcelle de vesce sur rizière organique. Le développement de la vesce est très médiocre. Ce système doit être revu et amélioré pour ces conditions de sols organiques. Très forte production de biomasse par le stylosanthes, toute l’année, dans ces sols qui conservent de l’humidité. Possibilité de produire dans l’année plusieurs cultures plus de la biomasse comme riz/maïs + stylosanthes. Difficultés de semis dans une biomasse de stylosanthes trop forte (laissée en jachère un an).

• Ambohimandroso : Parcelle de manioc + brachiaria + stylosanthes en rang séparés. Le mélange des deux plantes fourragères sur les lignes serait préférable. Parcelles de fourrage surexploitées. Il est très important de mettre engarde les exploitants pour qu’ils compensent les exportations de fourrage par un apport d’engrais, surtout pour le brachiaria. Risque d’exploitation de la fertilité entraînant une chute de la fertilité qu’il sera très difficile de rattraper. Les parcelles de brachiaria implantées il y a quelques années ont pratiquement toutes disparues du fait de leur surexploitation, sans retour de fertilité. Ne proposer du brachiaria qu’aux éleveurs qui tirent un profit de la vente du lait, ce qui leur permet de se procurer des engrais pour compenser les exportations.

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• Ambatoharanana

Rizières dans un petit bas-fond. Pomme de terre et maraîchage en contre-saison, avec paillage. Proposer sans buttage, et faire riz en SCV derrière. De nouveau, gros problème de développement de la vesce sur sols organiques.

• Morafeno

Reprise d’une grande parcelle sur sol pauvre, de stylosanthes de 3 ans, pour culture de riz. Travail manuel considérable. Les graines de stylosanthes tombées au sol les années précédentes ont levé (grandes tiges très allongées pour aller chercher la lumière) et il faut les « sarcler » après avoir coupé les pivots du stylosanthes âgé. Amélioration du sol remarquable par le travail du stylosanthes.

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Mardi 15 septembre 2009 : Visite de parcelles en régie de SD MAD :

• Ambohiboromanga Grande parcelle mécanisée. Mélange de vesce et de dolique (accidentelle !). Très belle production de biomasse. Visite d’une parcelle qui sera louée pour culture en régie.

• Ambohitsilaozana.

Parcelle de 30 ha de vesce. Forte production de biomasse mais nombreuses attaques d’insectes et développement d’une maladie fongique (liée aux traitements insecticides ?) Champignon absent dans les petites parcelles paysannes voisines.

Forte activité biologique sous vesce

Parcelle de multiplication de sorgho. Système racinaire très puissant. Cala : Parcelle de multiplication de brachiaria brizantha (cv marandu).

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• Visite des collections de riz irrigués en contre-saison près d'Ambatondrazaka (SD MAD – ANDRI'KO).

Collection large de variétés pour la contre-saison. Grandes variations sur l’allongement des cycles en saison froide entre les variétés. Bon comportement de certaines nouvelles lignées et de Sebota.

Mercredi 16 septembre 2009 : Visite de grandes exploitations encadrées par SD Mad- Agro BP sur la rive Est du lac.

• Exploitation de Mr Alphonse : Engraissage de porcs (100) au tourteau d’arachide produit sur tanety. Huilerie. Fanes d’arachide exportées.

Achat des porcs de 3-4 mois (60 kg, 200 000 FMG), engraissés deux mois et vendus à 120 kg (16 000 fmg /kg poids vif) Veut faire soja sur 12 ha. A 2 ha de rizière, haricot en contre-saison. Sols de tanety dégradée. Faible rendement du sorgho (IRAT 204). Propose de remplacer par IRAT 203. Divagation de zébus rendant problématique la conservation de la biomasse.

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• Exploitation de Mr Ranjara 12 ha de rizières. 2 ha d’oignon en contre-saison. Très bonne maîtrise. A reçu formations par le projet. Difficile à passer en SCV.

• Exploitation de Mr Godin à Angozo 34 zébus, 40 ha en bord du lac qu’il voudrait irriguer. 3 ha de baiboho, 6 ha de rizière irriguée. Discussion sur possibilités d’irrigation sur ces sols, sur l’accès au matériel, etc.

• Exploitation de Mr Donald Baiboho, sols riches. Production de Manioc, maïs, riz. Possibilité d’associer du stylosanthes. Proposition pour culture de riz pluvial, etc . Nombreuses possibilités d’amélioration par les SCV. Autres terres moins fertile, production de manioc. Associer au Stylosanthes

• Parcelle Mr William en bord de route.

Vesce et dolique, associées au sorgho. Faible développement du sorgho (photopériodisme ?) et concurrence entre plantes.

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Annexe 2 : propositions d’essais additionnels à conduire par TAFA (voir rapport d’H. Charpentier)

Essais additionnels à conduire pour “réglage” des systèmes en diffusion (discussions avec TAFA du 12/09/2009) Essais stress de la vesce : A faire immédiatement pour évaluation rapide, puis remettre comme il faut Traitement à 120 litre /ha Vinaigre 3l/ha Vinaigre 3l/ha + KCl 15 l/ha Vinaigre 3l/ha + KCl 7,5 l/ha Coca cola 3l/ha Coca cola 10 l/ha Gestion du Stylosanthes durant interculture (1 an)

• roulage ou • fauche

Sur stylosanthes développé (0,7m) recroisé avec une autre ou pas (Éventuellement avec ou sans exportation des résidus) Mesurer les temps de travaux Essais pérennisé, suivi (pénibilité, flore, fertilité) Garder un témoin = priorité absolue x sol pauvre et sol riche de tanety Reprise du stylo (agro PB – SD Mad) : • Fauche • Roulage + herbicide (glyphosate + 2 ,4D) • Roulage + KCl + vinaigre (varier doses) • Rotovator (pas gyro qui met en tas) Date installation du stylosanthes (conservé vivant) pour rotation avec maïs (qu’il ne soit pas trop grand dans le maïs) Dans arachide, pois de terre Gestion du stylo : à ivory, gros essais Gestion du stylosanthes dans rotation continue maïs riz ou maïs Maïs sur baiboho Rappel : autre système sur baiboho : arachis repens

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Pour les annuelles : pour le riz est le mieux que toutes les autres sur baiboho, contrôle cyperus au basagran, densité riz forte. Variétés stylosanthes Bourrelets de berge : Ris + stylo / maïs + stylo Stylo à la volée dans le cynodon en place Buses bas volume Vesce : Accélérer la maturité Réglone Gramoxone Régulateurs de croissance Vinaigre Coca cola X date d’application (éventuellement 2 fois) X doses Date d’installation de la vesce dans le riz A la volée après floraison, après le riz ça marche. Essayer du semis à fin floraison, ts les 15 jours, sur RIA avec contre saison, pas sur baiboho Sur mulch de vesce et en première année Densité de la vesce : 40 x 40 et 20 x 20 Inventaire matériel végétal a TAFA Plantes de couvertures pour rizières argileuses et baibohos sableux Rizières argileuses : • Crotalaria juncea au semis et 30 jours • Sesbania au semis et à 30 jours • Stylosanthes au semis et à 30 jours • Vesce à différente date du semis à maturité tous les 15 jours

Comportement Eleusine x sols sur colline