rapport des rencontres de caux 2011

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www.caux.ch RencontRes internationales de caux 2011 Combattre la désertification 4 Des jeunes musulmans créateurs de paix 8 Quand la théorie rejoint la pratique 14 les défis pour un avenir durable 16 rapport des rencontres 2011

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Rapport des Rencontres internationales de Caux 2011

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Page 1: Rapport des Rencontres de Caux 2011

www.caux.ch

RencontRes

internationales de caux 2011

Combattre la désertification 4

Des jeunes musulmans créateurs de paix 8

Quand la théorie rejoint la pratique 14

les défis pour un avenir durable 16

rapport des rencontres 2011

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2  RAPPORT DE CAUX 2011

eDitorialsommaire

Les Rencontres internationales sont organisées chaque année à Caux-sur-Montreux par CAUX-Initiatives et Changement et Initiatives et Changement International. Depuis 1946, elles explorent des voies pour transformer la société à travers le changement des individus et des relations. Ce rapport rassemble des ar-ticles et des interviews sur les conférences et les ateliers de la saison 2011.

Vous trouverez des informations, des photos et des vidéos complémentaires sur www.caux.ch/2011

Éditorial

Du personnel à l’universel 3

Sécurité humaine

Nous pouvons combattre la désertification 4Yacouba Savadogo : le savoir-faire des anciens pour combattre la désertification 5Quels défis pour l’islam au lendemain du Printemps Arabe ? 6Département des Affaires Étrangères et Forum de Caux : un partenariat complémentaire 7

Diversité

Des jeunes musulmans créateurs de paix 8La diversité est une chance 9Zahra Hassan : dans les diasporas, travailler pour la réconciliation 10

Formation

Femmes – artisans de paix : des Cercles de paix pour briser les barrières de la différence 12Mary Ella Keblusek : une mise en pratique immédiate 13

Caux Scholars

Quand la théorie rejoint la pratique 1420 ans déjà ! 15

CAUXexpo

Sans les femmes, pas de paix 15

Économie

Göran Carstedt : les défis pour un avenir durable 16Jane Royston : j’ai rêvé de créer une entreprise équitable ; cela a plutôt bien réussi ! 18

Caux et I&C

Voulez-vous participer ? 19Les Rencontres de Caux et Initiatives et Changement 19

Caux 2012

Dates des Rencontres internationales de Caux 2012 20

Mis en page et imprimé par Brunner AG, Druck und Medien, CH-6010 KriensEdition : Chris Breitenberg, Adriana Borra, Andrew Stallybrass, Philipp ThülerTraduction : Geneviève Beauregard, Luca Borra, Philippe Lasserre, Jean-Jacques Odier, Eliane StallybrassPhotos : Abdullah Alwazeen, Maha Ashour, Jean Fichery Dukulizimana, Salim Kassam, Christoph Kaufmann, Raluca Carmen Ocean, Charlotte Sawyer, Kismet Waked, Kosima Weber Liu, Yaya

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Page 3: Rapport des Rencontres de Caux 2011

éDitorial

RAPPORT DE CAUX 2011  3

structurelle  du DFAE,  qui  soutient le  Forum pour la sécurité humaine depuis  ses  débuts  en  2008,  ainsi que  les  initiatives  de  réconciliation menées  par  Initiatives  et  Change-ment (I&C) au Burundi.

La spécificité de Caux est de lier le personnel  à  l’universel.  I&C  recon-naît que  les  changements durables surgissent  toujours  quand  des  vies et des relations sont  transformées. Ce mouvement rassemble des per-sonnes motivées par  le désir d’ap-porter  la  compassion  et  la  justice dans le monde, et par la recherche de  la  sagesse  intérieure  qui  guide chaque  être  humain  dans  son  hu-manité.

Edward A. Peters, Vice-président exécutif

Initiatives et Changement  International

Du personnel à l’universel

Göran  Carstedt,  orateur  principal de  la  rencontre  confiance et inté­grité dans une économie mondialisée a cité Václav Havel : « C’est comme si  quelque  chose  était  en  train  de s’effriter, de se délabrer, de s’épui-ser ;  mais,  qu’en  même  temps, quelque  chose,  encore  indéfinis-sable, surgissait de cette ruine. » Les Rencontres de Caux ont pour but de soutenir cette renaissance.

Cette  année,  l’actualité  était  au cœur  du  programme  des  Ren-contres. Des acteurs du Printemps Arabe  ont  pu  communiquer  leur énergie  lors  de  deux  jours  passés avec  les  hommes  politiques  euro-péens pour étudier comment sou-tenir  la  transition  vers  des  démo-craties durables.

Au  moment  où  la  Norvège  était ébranlée par  le massacre perpétré par  un  extrémiste  de  droite,  45 jeunes européens musulmans assis-taient à une  formation sur  l’instau-ration de la paix et de la confiance.

Dans  un  contexte  de  crise  finan-cière mondiale,  la  rencontre confi­

ance et intégrité dans une économie mondialisée a rassemblé 200 entre-preneurs,  industriels,  économistes et  des  militants  écologistes  pour participer  à  la  création  d’une  éco-nomie juste et équitable.

Alors qu’une surface équivalant à 3 fois celle de la Suisse en terres agri-coles  disparaît  chaque  année  à cause  de  l’érosion  des  sols,  le  Fo­rum pour la sécurité humaine a mis en avant des initiatives qui combat-tent  ce  fléau  mondial.  Luc-Marie Gnacadja, Secrétaire exécutif de  la Convention  de  l’ONU  pour  le combat  de  la  désertification  a  ap-pelé à une approche holistique.

La particularité de Caux est  de  se concentrer  sur  la  dimension  hu-maine. L’ambassadeur Claude Wild, Chef de  la division politique  IV du Département  fédéral  des  affaires étrangères  (DFAE)  l’explique  dans son  interview :  « Les  Rencontres ont  une  approche  très  orientée vers  les  expériences  personnelles, la  responsabilité  individuelle  et  le savoir  être. »  Cette  approche  est complémentaire  de  celle,  plus 

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4  RAPPORT DE CAUX 2011

séCurité humaine

nous pouvons combattre la désertification L’érosion et la dégradation des sols détruisent chaque année une surface équivalant à 3 fois la Suisse.

« L’espèce humaine est la seule qui exploite la terre jusqu’à la déser-

tification. Nous sommes l’acné de la pla-nète » a commencé par dire M. Luc-Marie Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification. Les terres les plus vulné-rables à l’érosion sont les zones arides et celles qui connaissent déjà des stress hy-driques. Elles représentent 1/3 de la sur-face du globe et produisent 44% de l’ali-mentation de la planète. Ce fléau est une cause majeure de conflits, car des milliers de personnes sont forcées de se déplacer vers des terres plus fertiles. « L’équilibre est précaire, mais nous ne nous sommes pas encore attaqués aux racines du problème » a-t-il continué. Il faut doubler la produc-tion alimentaire pour nourrir 9 milliards de personnes, alors que le « cercle vicieux de la pauvreté » empire et que 8 conflits sur 10 surviennent dans des régions arides. « La bonne nouvelle est que les gens se mo-bilisent sur le terrain. » La situation s’amé-liore dans certaines zones arides car les habitants s’efforcent de s’adapter. Luc Gnacadja a appelé à une gouvernance fon-dée sur « un management holistique » et à concentrer nos actions sur les plus pauvres : « le milliard oublié. » « Le coût de l’inac-tion est bien plus élevé que celui de la mo-bilisation » a-t-il mis en garde.

L’espoir se transforme en résultats

Clare Short, Secrétaire d’Etat du Royaume Uni pour le développement international de 1997 à 2003, a confirmé avoir vu des signes de la détérioration de la terre, de la sécheresse et du changement climatique partout dans le monde : cela mène à la fa-mine, comme celle qui sévit en ce mo-ment dans la Corne de l’Afrique. « Il y a des solutions qui peuvent inverser ce que nous avons fait. Nous devons commencer à réparer les dégâts » a appelé Mme Short. Chris Reij, spécialiste de l’agriculture du-rable et professeur au  Centre  for  Inter­national Cooperation  de la Vrije Universi­teit  d’Amsterdam, a aussi parlé des réus-sites. Il a donné des exemples du Sahel,

une région qui couvre 3 millions de kilo-mètres carrés au sud du Sahara. Elle est très affectée par le changement climatique et l’augmentation du prix de la nourri-ture. « Mais l’espoir est là » a-t-il affirmé. Le travail des paysans du Niger en est un bel exemple : « Ces vingt dernières années, 5 millions d’hectares ont reverdi. Ils nour-rissent 2,5 millions de personnes » a-t-il expliqué. Le défi est maintenant de faire connaître les réussites du Niger pour adapter et mettre en pratique ces mé-thodes dans d’autres pays.

L’évènement a rassemblé de nombreux experts, des personnes engagées sur le ter-rain et des agriculteurs – une diversité qui est l’un des points forts de Caux. Martin Frick, venu d’Allemagne et responsable de programme sur la diplomatie clima-tique chez E3G, a conclu : « Cette journée nous a permis de nous faire une idée de la situation, elle nous a inspirés et nous a mis au défi. Ici, j’ai réalisé que nous pourrons assurer notre production ali-mentaire seulement si elle respecte l’envi-ronnement, que nous devons réduire la dégradation des terres à zéro, et que les acteurs les plus importants sont ceux dont on n’a pas encore demandé l’avis : ceux qui sont en bas de la pyramide. »

Andrew Stallybrass

luc-marie Gnacadja

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RAPPORT DE CAUX 2011  5

le savoir-faire des anciens pour combattre la désertificationYacouba Savadogo, agriculteur au Burkina Faso, personnage principal du documentaire L’homme qui arrêta le désert, raconte comment il est parvenu à faire reverdir certaines zones jusque là considérées comme perdues. Âgé de 65 ans, il a sans doute été l’homme le plus applaudi du Forum de Caux sur la sécurité humaine.

Qu’est ce qui vous a motivé à pratiquer l’agriculture ?

J’ai commencé ce travail en 1979. Quand j’étais encore jeune, j’étais commerçant. Ma famille et moi-même souffrions beau-coup de la faim. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour lutter contre cette situation. C’est pourquoi j’ai quitté le commerce pour mieux travailler la terre. Aujourd’hui, je produis bien et tous ceux qui m’ont imité travaillent et pro-duisent mieux. Ma famille n’a plus faim. Il ne se passe pas un jour, sans qu’un groupe de 5 ou 10 personnes ne vienne me demander comment j’ai réussi. Alors nous parlons et j’apprends également beaucoup. Cela m’encourage à persévérer dans mon travail.

Parlez-nous des techniques que vous avez utilisées.J’utilise essentiellement deux techniques traditionnelles : le ZAÏ et les cordons pier-reux. J’ai aussi bénéficié des échanges avec d’autres paysans de la région. J’essaie de collecter les graines d’arbres qui ne figu-rent pas dans mon champ pour les y se-mer. C’est important de diversifier les es-pèces car cela augmente la variété et les possibilités. Puis je regarde comment la terre répond. Plus il y a de variété d’arbres, mieux c’est.

Vous n’êtes pas allé à l’école, comment est-ce que vous saviez que vous étiez sur le bon chemin ?Il ne suffit pas d’aller à l’école pour acqué-rir le savoir-faire. Il faut savoir d’où tu viens et où tu vas. C’est une question de vision, d’observation et de constat. Aussi, j’ai bénéficié de l’encadrement de techni-ciens d’ONGs.

Pensez-vous que votre travail a eu un impact sur les relations entre les gens ?Oui, il faut parler de l’impact sur les relations sociales, la façon dont les gens vivent et se soutiennent mutuellement. Par exemple, si tu travailles bien pendant la saison des pluies, tu auras assez de céréales pour manger toute l’année, tu pourras aussi partager avec les autres per-sonnes démunies. Ceux qui ont adopté les techniques anciennes peuvent mieux pro-duire et partager, ce qui augmente la soli-darité entre eux.

Jean Fichery Dukulizimana

Yacouba savadogo, « l’homme qui a repoussé le désert »

Sécurité Humaine

Le 4ème Forum de Caux pour la sécurité humaine a eu lieu du 10 au 17 juillet. L’objectif de cette session est de mettre en place un cadre d’apprentis-sage focalisé sur les besoins humains fondamentaux et de promouvoir des collaborations entre la société civile, les institutions multilatérales et les gouvernements. Peter Maurer, Secré-taire d’Etat aux affaires étrangères est intervenu lors du lancement de la ren-contre pour affirmer que le gouverne-ment suisse est fier de soutenir les ef-forts de dialogue interculturel ainsi « qu’une initiative innovante dans le domaine de la sécurité humaine ». Quelques 300 participants venus du monde entier – diplomates, scienti-fiques et militants – ont discuté des moyens de faire progresser ce thème central pour la paix dans le monde.

« Savoir d’où tu viens et où tu vas »

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Quels défis pour l’islam au lendemain du Printemps arabe ?La place de l’islam dans la sphère politique en Égypte et en Tunisie était au cœur des débats d’un programme spécial de 2 jours lors du Forum de Caux pour la sécurité humaine. Les 40 participants se sont exprimés avec sincérité et confiance.

Des diplomates, des militants des droits de l’homme et des journalistes

ont exposé les défis auxquels fait face le monde arabe. L’égyptienne Anissa Has-souna a parlé de la nécessité dans son pays de se réconcilier avec ceux qui sont encore liés à l’ancien régime. Le journaliste Lotfi Hajji a insisté sur le besoin de réformer les systèmes policiers et judiciaires tunisiens et sur le rôle des partis politiques. M. Ab-delfattah Mourou, fondateur du parti tu-nisien Ennahda, a dit que le grand défi pour les peuples arabes est d’établir une démocratie pour tous, et non une démo-cratie avec acteurs et sujets. « Certains pensent que les tunisiens sont des isla-mistes, ennemis de la liberté, mais ils ont été bafoués, emprisonnés, forcés de s’exi-ler par des régimes autocrates » a rappelé M. Mourou. Etienne Pinte, membre du parlement français présent lors des discus-sions, a répondu : « Votre destin est entre vos mains, c’est à vous de choisir votre constitution, de construire votre démo-cratie. Nous sommes là pour vous accom-pagner, et non pour nous imposer. »

Les intervenants ont insisté sur la volonté des musulmans arabes de construire une vraie démocratie. « Ils ne pratiquent pas la polygamie, ne demandent pas l’applica-tion de la charia sur le plan pénal et ne prônent pas un retour aux siècles précé-dents » a dit M. Mourou. « Si on oblige les islamistes à quitter la vie politique, on les oblige à se marginaliser » a-t-il insisté.

Bâtir ensemble quelque chose de nouveau

Le sourire aux lèvres, Slim Bouaziz a fait ses bagages après une semaine riche en rencontres. C’était la première fois qu’il venait en Europe. Il espère que l’avenir sera meilleur. « Ils [les occidentaux, Ndlr] ont compris que nos révoltes se sont faites au-delà de l’identité religieuse et que nous ne voulons que la démocratie. C’est le dé-but d’une nouvelle ère » dit ce jeune tuni-sien étudiant en droit.

Frédéric Chavanne, responsable Afrique et Méditerranée pour Initiatives et Chan­

gement  France  confirme : « Les conversa-tions étaient franches. Les Nord-Africains ont pu exprimer leurs sentiments aux oc-cidentaux. » Pour lui, la peur de l’islam pourrait mener ces révolutions à l’échec, mais il espère que le parti islamiste tuni-sien saura montrer au monde que le ma-riage entre l’islam, la démocratie et l’état de droit est possible. « Nous avons tous été surpris par la révolution tunisienne qui nous révèle une autre image du monde arabe. Nous leur faisons confiance » a-t-il dit avant d’exprimer sa satisfaction par rapport aux résultats des discussions.

Jean­Fichery Dukulizimana

séCurité humaine

le journaliste tunisien lotfi hajji

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RAPPORT DE CAUX 2011  7

Claude Wild

DFAE et Forum de Caux : un partenariat complémentaire

Interview de M. Claude Wild, ambassa-deur et chef de la Division politique IV du Département Fédéral des Affaires Etrangères suisse (DFAE), qui soutient le Forum de Caux pour la sécurité hu-maine depuis ses débuts en 2008.

Pourquoi le DFAE soutient-il le Forum de Caux pour la sécurité humaine ?Le DFAE soutient ce Forum depuis 2008, d’une part parce que la thématique de la sécurité humaine rejoint son propre man-dat, et d’autre part dans la perspective de poursuivre la collaboration opérationnelle débutée en 2005 au Burundi entre la Divi­sion  politique  IV (DPIV) et Initiatives  et Changement (I&C).

Cette collaboration est importante pour la mise en œuvre de certaines activités des programmes de politique de paix de la DPIV en Afrique (région des Grands Lacs, Afrique de l’Ouest et centrale).

Au Burundi, I&C a soutenu les efforts de paix et de dialogue entre la rébellion du Palipehutu-FNL et le gouvernement de-puis 2003 et continue à appuyer le dialo-gue démocratique entre l’opposition extra-parlementaire et le gouvernement. Ce pro-jet est financé par la DPIV depuis novembre 2005.

En Afrique de l’Ouest et centrale, la DPIV collabore avec I&C depuis 2007, notam-

ment dans le domaine du renforcement des capacités des praticiens africains dans le domaine de la médiation et sur la ques-tion de la guérison des blessures du passé.

Que peut apporter I&C à la politique étrangère suisse ?Les Rencontres de Caux ont une approche très orientée vers les expériences person-nelles, la responsabilité individuelle et le « savoir être ». Cela représente une ap-proche intéressante pour le DFAE, dans la mesure où notre approche de la sécurité humaine tend, elle, à être plus structu-relle. La DPIV trouve ainsi en I&C un partenaire avec une complémentarité in-téressante, notamment dans une perspec-tive de collaboration plus opérationnelle.

Comment I&C pourrait-il améliorer le Forum ?Le lien entre les acteurs politiques et les acteurs « sociaux » pourrait être renforcé, de manière à permettre un suivi plus actif sur le plan opérationnel de la rencontre dans les différents pays dont sont issus les participants.

Que changeriez-vous dans le Forum pour la sécurité humaine ?Pourquoi changer une initiative qui marche très bien ? La qualité des échanges durant les Forums successifs l’a démontré. Cependant, il serait utile et intéressant – à l’issue du Forum de 2012 qui sera le der-

nier d’une série de cinq sous la forme ac-tuelle – de capitaliser les expériences faites et les leçons apprises durant ces différentes éditions, et de mobiliser davantage de per-sonnalités politiques sur ces questions.

Philipp Thüler

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8  RAPPORT DE CAUX 2011

Diversité

Des jeunes musulmans créateurs de paix45 jeunes musulmans venus d’Allemagne, d’Autriche, de Bosnie, de France, de Grande- Bretagne, de Norvège, de Suède et de Suisse se sont réunis dans le centre de rencontres de Caux pour participer du 20 au 31 juillet à la session : Devenir un artisan de paix. C’est la deuxième fois qu’une telle formation a lieu, animée par l’imam anglais Ajmal Masroor.

mais aussi les uns des autres. Les buts de cette session sont de permettre à chacun de comprendre sa foi et de la vivre dans le contexte européen, pour promouvoir la paix là où il vit. Après les quatre jours de formation sur l’approche islamique de l’instauration de la paix, les participants avaient la possibilité de participer à la ren-contre Apprendre  à  vivre  dans  un  monde multiculturel : le rôle de la diaspora dans la création de la paix en Europe.

Sabina Ali vient du Royaume Uni. Par-lant avec une autorité naturelle, elle af-firme : « Ce séjour m’a permis de vivre les idéaux que j’ai reçus de ma religion, et je pourrai utiliser dans mon environnement professionnel ce que j’ai expérimenté. C’est grâce à ce que j’ai vécu ici que je me sens en confiance en tant que femme mu-sulmane. » Pour elle, les religions ont toutes des points communs. Il est impor-tant de les célébrer, tout en respectant les différences.

Suleyman Sakha, dentiste, également du Royaume Uni, attendait des résultats tan-gibles de la session de formation. « Je ne cherche pas seulement une transforma-tion intérieure, mais un changement qui se prolonge en dehors de moi. » Il espère que ce séjour aidera les jeunes musulmans à faire entendre leur voix sur ce qui se passe dans le monde, de façon à créer une meilleure compréhension entre les reli-gions et les cultures. « On n’a pas besoin, ajoute-t-il, d’être musulman pour com-prendre la beauté de l’islam. Nous devons chercher les points communs entre les va-leurs et les croyances des uns et des autres, afin de faire ce qui est le mieux pour tous, sans empiéter sur les droits humains ou les droits civiques. »

Tanya Wood

« Ce que propose Ajmal Masroor est très courageux », déclare

d’emblée Peter Riddell, coordinateur du programme. « Beaucoup de jeunes musul-mans britanniques considèrent que le pays où ils vivent est en guerre avec les pays d’où viennent leurs parents. Le monde musulman n’est plus en dehors de l’Eu-rope, il en fait désormais partie intégrante. Il y a quelques dizaines d’années, être eu-ropéen allait encore de pair avec une culture blanche et chrétienne ; mais main-tenant, cela peut signifier être d’une toute autre culture ou religion. Les Européens sont embarqués ensemble dans la création d’une nouvelle culture. S’ils font l’effort de comprendre le parcours de chacun et s’ils s’engagent entièrement dans ce processus, l’aventure sera prometteuse. C’est dans ce cadre qu’un programme comme celui-ci prend de l’importance » assure-t-il.

Les participants sont venus pour s’enri-chir de l’expérience de l’imam Masroor,

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RAPPORT DE CAUX 2011  9

oliver Freeman, expert pour le programme Cités interculturelles du Conseil de l’europe

la diversité est une chanceLa migration est une réalité. Que faire de la diversité culturelle qui en résulte ? Cette ques-tion était au cœur du panel de discussions sur Le nouveau « Nous » : visions d’un envi-ronnement interculturel inclusif qui a conclut la rencontre Apprendre à vivre dans un monde multiculturel.

Dibyesh Anand, Professeur associé du département de politique et relations

internationales de l’Université de Westmins­ter à Londres, a insisté sur le fait que l’Eu-rope ne subit pas uniquement des pro-blèmes, mais elle en est également la cause : « C’est problématique, car les valeurs euro-péennes sont perçues à la fois comme uni-verselles (droits de l’homme, démocratie, ...) et uniquement européennes. » D’après lui c’est dangereux, car la démocratie est un idéal pour lequel les peuples doivent constamment se battre – et l’Europe pour-rait même s’inspirer sur certains points des autres continents.

La vraie démocratie n’est pas une tyrannie des nombres, a-t-il poursuivi, mais elle devrait plutôt protéger les droits des mi-norités. Tout le monde doit comprendre que chacun fait partie d’une minorité : « Il n’y a pas de majorités, mais une multitude de minorités. » Cette prise de conscience apporterait au final plus d’humilité. Si nous remplaçons l’orgueil identitaire par de l’humilité, nous ouvrirons la voie vers un nouveau « Nous » et ferons de l’Europe une entité qui, non seulement tolère la di-versité culturelle mais qui l’embrasse plei-nement et s’enrichit à son contact.

Oliver Freeman, ancien co-président de la Conférence suisse des commissions d’intégra­tion, et actuellement engagé en tant qu’ex-pert dans le programme Cités  Intercultu­relles  du Conseil de l’Europe, affirme quant à lui que les migrations et la diver-sité culturelle causent des incertitudes. Il est alors en même temps facile et dange-reux pour les hommes politiques de les transformer en peur et d’en profiter.

M. Freeman a exposé plusieurs stratégies différentes pour faire face aux migrations et aux différences : l’assimilation (a + b = a) mène à une intégration complète du groupe « b » dans la société existante « a ». Le multiculturalisme (a + b = a + b) est la coexistence paisible entre le groupe « b » et la société existante « a ». Une 3ème voie, la Trans- ou Interculturalité correspond à la solution mise en avant par le Conseil de l’Europe : la société existante « a » intègre le groupe « b » pour devenir à terme une nouvelle entité, la société « c ». « Nous ne devrions pas considérer les sociétés comme des machines qui tombent en panne dès qu’un corps étranger entre à l’intérieur. Nous devrions plutôt les considérer comme des écosystèmes qui s’adaptent aux nouvelles situations et qui s’enrichis-sent même au contact de nouveaux élé-ments. » Le « c », a ajouté Freeman, pour-rait aussi être remplacé par un « h », pour humanité.

L’Homme en tant qu’élément fédérateur principal a aussi été au centre de la conclu-sion de John Battle. Cet ancien membre du Parlement britannique a constaté que dans son quartier de Leeds, au sein duquel on parle 21 langues différentes, où se cô-toient mosquées, églises et cultures issues du monde entier, il avait été indispensable de créer un « nouveau Nous ». Cela nous concerne tous. Il a conclu : « Nous devons nous affranchir du « je ». Au lieu de « je pense, donc je suis » (cogito, ergo sum), cela devrait être « tu es, donc je suis ». »

Philipp Thüler

« Nous devrions considé-rer les sociétés comme des écosystèmes qui s’enrichissent au contact de nouveaux éléments »

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10  RAPPORT DE CAUX 2011

Zahra hassan , un engagement remarquable auprès de la diaspora somalienne

Dans les diasporas, travailler pour la réconciliationNée en Somalie, aujourd’hui résidente en Angleterre, Zahra Hassan milite auprès des réfugiés originaires de Somalie, d’Ethiopie et de Djibouti. Elle est convaincue que les femmes ont un rôle spécial à jouer dans les diasporas.

Parlez-nous des organisations avec lesquelles vous êtes engagée.

Toutes trois s’adressent aux membres des diasporas, toujours dispersés et visent à les réunir. Par exemple, l’Association  des femmes de la Corne de l’Afrique agit sur le terrain, particulièrement auprès des femmes seules ou des familles monopa-rentales. Nous visons à réunir tous les membres d’une même communauté en Grande-Bretagne de façon à aider l’en-semble du groupe. La Communauté soma­lie pour le dialogue et la démocratie et Ini­tiatives et Changement  (I&C) poursuivent des objectifs semblables : essayer de réta-blir la confiance d’une communauté à l’autre. En Somalie, la guerre civile fait encore rage ; nos problèmes sont im-menses et bien que nous ne souffrions pas de rivalités de clans dans notre diaspora, nous sommes confrontés aux problèmes du « vivre ensemble dans un monde mul-ticulturel », comme les barrières de lan-gues et de compréhension, la connais-sance de nos droits, etc. … Ces problèmes, il faut les résoudre.

De quelle façon vous impliquez-vous ?Pour ce qui est d’I&C, je travaille avec le

programme Agenda pour la réconciliation, qui organise des réunions portant sur la réconciliation, le pardon et l’établisse-ment de liens de confiance entre tous les groupes participants. Pour nous Soma-liens, le principal problème ce sont les haines au sein même de notre diaspora, ce qui affecte toute notre communauté. Nous apprenons à nous pardonner les uns aux autres et créons ainsi le terrain sur le-quel les gens peuvent se rencontrer et se réconcilier et préparer les conditions du dialogue.

Je suis aussi facilitatrice de groupes de pa-role. Je m’occupe particulièrement des femmes. Je les réunis, nous échangeons sur nos vies et sur ce qui ne va pas et sur ce que nous devons entreprendre pour que les choses changent. On ne peut pas laisser de côté le combat pour la paix.

Quelles sont vos motivations ?En tant que mère et formatrice, je dois être un modèle. Je veux montrer aux gens de notre diaspora qu’en agissant ensemble nous pouvons améliorer les relations au sein de notre communauté. Si notre dias-pora change, cela nous aidera à apporter

notre soutien à ceux qui souffrent dans la Corne de l’Afrique.

Avez-vous vous-même expérimenté le pardon ?Ma force me vient aussi de ma religion, qui m’enjoint d’aider ceux qui sont dans le besoin. Le fait de me référer à ma reli-gion me donne la paix. Allah a dit : « Si tu ne peux pas pardonner aux autres êtres humains, je ne pourrai pas te pardonner. » C’est pour cela que nous devons pardon-ner à ceux qui nous haïssent ; en tout cas, c’est comme cela que j’ai été éduquée. Dans notre communauté, nous discutons par exemple des différences entre généra-tions et du besoin d’améliorer les échanges entre celles-ci. Nous animons aussi des ateliers intergénérationnels.

Y-a-t-il une démarche de pardon que vous sentez devoir faire ?Le mot pardon a un sens très profond car il est difficile, et de pardonner, et de de-mander pardon. Durant mes animations, je dis parfois que le mot pardon, avec ses six lettres, n’est pas un mot difficile à dire, mais que de le dire du fond de son cœur, c’est une autre affaire ! Je suis toujours

Diversité

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prête à demander pardon. Nous sommes humains et il nous arrive toujours des choses très difficiles à supporter. Je prends la peine de m’asseoir avec la personne concernée pour découvrir où le pardon est nécessaire. Il y a toujours une raison de pardonner et une raison de demander par-don.

Pouvez-vous donner un exemple ?Récemment, dans un de nos groupes de parole, une anecdote nous a tous beau-coup touchés. Une femme, qui avait suivi notre formation et reçu son diplôme est rentrée chez elle très émue. Le même soir, elle a entendu au-dessus de son apparte-ment les éclats de voix d’une dispute. Elle s’est rendue chez ses voisins et a frappé à leur porte. La femme a ouvert et notre amie lui a demandé ce qu’il se passait. L’homme et la femme se sont mis à parler tous les deux à la fois. Notre amie leur a parlé de la formation de huit jours qu’elle venait de suivre et a précisé que les deux mots les plus importants de cette forma-tion avaient été « ouverture » et « écoute » et que, dans tout dialogue, on écoute sans interrompre. Elle a alors proposé au

Diasporas pour la paix

couple de s’asseoir pour une tasse de café et de s’écouter l’un l’autre. En moins d’un quart d’heure, le problème était résolu. La pratique de l’écoute est très importante et joue un grand rôle dans les groupes de pa-role.

Jean­Fichery Dukulizimana

La rencontre Apprendre à vivre dans un monde multiculturel : diaspora et promo­tion de la paix en Europe a eu lieu du 26 au 31 juillet. C’était la 3ème session de ce cycle qui se fonde sur la riche expé-rience de CAUX­Initiatives  et  Change­ment dans la transformation des rela-tions, le dialogue et l’instauration de la confiance, avec une attention particu-lière au rôle des diasporas dans l’instau-ration de la paix. Anne Catherine Mé-nétrey-Savary, ancienne membre du parlement suisse, a inauguré la session

en dénonçant les tendances xénophobes et islamophobes qui résultent du manque de confiance entre les commu-nautés migrantes et les pays d’accueil. « La montée des mouvements nationa-listes transformera l’Europe en une for-teresse qui se protège de la menace de l’invasion des migrants venus du sud » a-t-elle prévenu. L'objectif de cette ren-contre est de créer une vision commune pour un environnement interculturel inclusif et de réfléchir à sa mise en œuvre.

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Des Cercles de paix pour briser les barrières de la différenceDans le cadre de la rencontre Transformez-vous – changez le monde, 35 femmes de génération, religion et origine différentes se sont réunies pour étudier les défis de la créa-tion de la paix dans le monde et du développement personnel avec la méthode des Arti-sans de paix.

La formation a permis aux femmes de faire l’expérience d’un Cercle  de  paix 

puis de se former pour animer un cercle dans leur pays. Au cours de l’atelier, cha-cune a été invitée à partager son histoire personnelle avec les autres, comme l’ex-plique Jean Brown qui a élaboré cette mé-thodologie et animé l’atelier. « Les femmes ont un besoin spécial de laisser leur cœur s’exprimer. Cela fait partie du processus de libération et de guérison. » « Beaucoup d’entre elles ont dit qu’elles n’avaient ja-mais eu la chance de raconter leur his-toire » ajoute-t-elle.

C’est la première fois qu’Esther Zando, jeune femme originaire de Côte d’Ivoire, participe à une formation sur les Cercles de paix. « Je venais pour apprendre afin de contribuer à la paix, mais j’ai découvert que je dois, moi-même, trouver la paix in-

térieure. L’ambiance de Caux est convi-viale et humaine. C’est vraiment ce dont j’avais besoin. » Son pays vient de connaître un conflit sanglant et dévasta-teur. Elle dit qu’elle retourne à Abidjan pour contribuer à briser les barrières qui divisent les Ivoiriens. « Même dans cer-taines familles, il y a eu une fracture entre deux camps. Aujourd’hui, dans les quar-tiers, il y a de la méfiance. Il faut briser ces barrières, en nous réunissant, en utilisant les outils des Artisans de paix, pour ame-ner les gens à se libérer et dire que les dif-férences ne doivent pas nous diviser » ajoute-t-elle. « J’ai fait le premier pas, le deuxième sera de travailler au sein de ma famille, avec des amis et des collègues de mon quartier. »

Esther n’est pas un cas isolé. Beaucoup de femmes rentrent ayant pour objectif

d’améliorer les relations dans leur famille, constate Jean Brown. « C’est le début de la guérison. Beaucoup de femmes veulent améliorer les relations qu’elles entretien-nent avec leur mari et leurs enfants. Cela aura un grand impact au niveau de la communauté, et, pourquoi pas, au niveau national. »

Les séminaires des Cercles de paix sont or-ganisés par Femmes – Artisans de paix, un programme conçu par les femmes et lancé lors d’une rencontre d’Initiatives et Chan­gement à Caux en 1991. Actuellement, les Artisans  de  paix jouissent d’un réseau dynamique sur les cinq continents. Des Cercles de paix sont actifs dans plus de 30 pays.

Jean Fichery Dukulizimana

Cette rencontre a eu lieu du 3 au 8 juillet. Quelques 100 participants, ve-nus des quatre coins du monde ont sui-vit l’une des 6 formations proposées. Ces cours ont abordé des thèmes tels que Vivre et animer un Cercles de Paix, Fonction publique et leadership – inspiré

par l’ancien secrétaire général des Nations Unies Dag Hammarskjöld, La méditation et  gestion de  conflit, Réagir  aux  conflits  de manière constructive et Femmes en position de  leadership. En plus de ces formations, les participants ont pu écouter des confé-rences avec des intervenants de premier

plan tels que Cornelio Sommaruga, an-cien président du Comité international de la Croix-Rouge et Jörg Eggimann, joaillier suisse et pionner de la bijoute-rie équitable.

Formation

Transformez-vous – changez le monde

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Une mise en pratique immédiate

paix sont des outils pour créer et trans-mettre la paix. J’ai pris conscience que la meilleure contribution à la paix du monde que je peux faire est de maintenir ma paix intérieure.

Maintenant renouvelée et inspirée, je peux retourner chez moi, prête à mettre en place des Cercles de paix. Ce sera ma contribution pour le changement.

nant de partout dans le monde, qui ont surmonté conflits et injustice en utilisant ces principes de paix.

La deuxième partie du cours était consa-crée à la formation pour la mise en place de Cercles de paix. Les animatrices nous ont guidées à travers le manuel et encou-ragées à apporter notre propre personna-lité et vision dans le programme.

La surprise ? Avoir réalisé que mon ordi-nateur en panne était aussi pour moi un grand cadeau, une opportunité pour mettre en pratique des outils des Cercles de paix et reconnaître que la vie repose sur l’art d’affronter les défis quotidiens, tout en suivant ce que l’on s’est fixé comme objectif.

Je quitte Caux avec une profonde amitié avec ces femmes venant de partout dans le monde. J’ai la certitude que les Cercles de

« Mon ordinateur est en panne, mon lo-yer augmente, mes relations sont mal en point. Comment est-ce que je peux devenir un artisan de paix alors que je ne peux même pas trouver la paix inté-rieure ? » L’américaine Mary Ella Keblusek raconte sa première expéri-ence de Caux et des Cercles de paix.

L’idée que « la transformation personnelle amène au changement global » est sédui-sante, mais comme il s’agit de mes pre-mières aventures avec Initiatives et Chan­gement, j’ai toujours du mal à incarner les principes essentiels et la sagesse qui m’ont attirés vers ce mouvement. Cette semaine a permis de changer tout cela.

Dans la première partie du cours, nous avons mis en pratique un Cercle de paix avec les 11 participantes et 4 animatrices. A travers les sessions successives appelées « points de rencontre », nous avons com-pris ce qui apporte la paix et ce qui la dé-truit, au sein de nous-même et chez les autres. Nous avons utilisé des outils comme la réflexion et l’écoute intérieure. Nous avons partagé nos différentes his-toires, ce qui a ouvert nos cœurs à la com-passion et au pardon, et trouvé l’inspira-tion dans les témoignages de femmes ve-

mary ella Keblusek

« La meilleure contribu-tion à la paix du monde que je peux faire est de maintenir ma paix intérieure »

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tom Duncan (à droite) lors d’un atelier

Quand la théorie rejoint la pratiqueTom Duncan, originaire d’Australie, est consultant en gestion de l’environnement. Il a été Caux Scholar en 2009 et depuis, il est membre de l’équipe qui organise le Forum de Caux pour la sécurité humaine.

Comment avez-vous décidé de suivre ce programme ?

Je travaille dans le domaine de l’environ-nement depuis 2000. En 2004, j’ai tra-vaillé en Chine avec une agence austra-lienne sur un projet concernant la sécurité de l’eau et l’agriculture. J’ai pu constater que malgré les meilleures intentions, on en revient souvent aux facteurs humains. J’ai pensé que le Caux  Scholars  Program pouvait me fournir davantage de compé-tences dans ce domaine, mon intention étant de me servir de ces compétences avancées dans mon travail.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de la formation ?Cela a été franchement extraordinaire. Les enseignants avaient énormément d’expé-rience, et j’ai rencontré des quantités de gens intéressants. C’était vraiment ma-gique, parce que lorsqu’un Caux Scholar rencontrait quelqu’un de passionnant, il l’invitait à dîner avec les autres. Il est sûr que plus ce programme se développe, plus les contacts se créent. Si des problèmes surgissent, on aura plus de chances d’évi-ter des conflits, du fait que les gens, issus de pays, races ou religions différentes, se connaissent.

Qu’est-ce que cela vous a apporté ?Personnellement, bien des conceptions er-ronées ou des préjugés que j’avais sur le monde et sur moi-même ont été ébranlés. J’ai été obligé de me remettre en question. J’ai pu rencontrer les gens, leur parler et leur poser des questions. Je me suis senti bien mieux informé, et c’est comme cela qu’on peut corriger nos idées toutes faites.

En 2009, j’ai rejoint l’équipe qui anime la partie sur l’environnement et l’économie du Forum. C’est une manière de mainte-nir ma passion pour le service des autres. C’est aussi en nourrissant notre enthou-siasme et en restant en contact avec des gens qui renouvellent constamment leur inspiration et leur foi dans l’homme, que nous pouvons trouver des solutions aux questions majeures auxquelles nous sommes confrontés.

Que voudriez-vous dire à quelqu’un qui envisage de participer à ce programme ?Je lui dirais qu’en venant ici, on redé-couvre des tas de choses que l’on connaît déjà, mais on les approfondit. Et si on a envie d’agir pour le monde, et d’être de ceux qui aident à trouver des solutions, alors, c’est ce programme-là qu’il faut

suivre. En temps que Caux Scholar, on apprend la théorie de l’instauration de la paix et de la résolution de conflits, et au Forum de Caux, on la voit en pratique. On ne peut pas faire cela dans une univer-sité. C’est unique, et c’est ce qui fait que le Caux Scholars Program fonctionne.

Adriana Borra

Caux sCholars

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Cauxexpo

Caux Scholars – 20 ans déjà !

Depuis 1991, plus de 300 étudiants is-sus de 86 pays ont participé au pro-gramme, qui a lieu chaque année en juillet. Grâce aux cours théoriques, aux échanges et en participant aux Ren-contres de Caux, ils apprennent com-ment favoriser les transformations indi-viduelles dans le but d’initier un chan-gement global en faveur de la paix. Le programme donne aux étudiants les ou-tils d’analyse ainsi que les compétences nécessaires pour la résolution des conflits en se concentrant sur les di-mensions morales et spirituelles de l’instauration de la paix.

« Pour les 20 ans du Caux Scholars Pro­gram,  nous sommes fiers de la façon dont nos étudiants s’engagent dans le monde. Ils sont médiateurs en Répu-blique démocratique du Congo, ont fondé des ONGs en Afghanistan, à Gaza ou au Kosovo, travaillent pour leur pays, pour l’ONU au Sri Lanka, au Darfour, en Serbie et au Rwanda, pour des ONGs ou dans le monde des af-faires. Ils enseignent dans des écoles et des universités » confie Kathy Aquilina, coordinatrice du programme.

Pour plus d’infos : www.cauxscholars.org

sans les femmes, pas de paixLa féministe et militante pour les droits de l’homme Ruth-Gaby Vermot-Mangold a inauguré cette exposition temporaire dont le public a pu profiter durant tout l’été au musée CAUXexpo.

« Ce n’est pas un secret : le monde de la prolifération d’armes, des

budgets de guerre, c’est un monde d’hommes » a déclaré Madame Vermot-Mangold, qui fut membre du Parlement suisse et du Conseil de l’Europe. « Les femmes ne sont pas meilleures que les hommes, elles soutiennent souvent la guerre et se fichent des conséquences » a-t-elle tout de même concédé. Mais ce sont surtout les femmes qui « reconstruisent les sociétés détruites et prennent soin des personnes traumatisées. Elles travaillent pour réconcilier les communautés dans environ 160 zones de conflit existantes. » Elles ont peu de moyens à disposition. Il n’y a pas de budget pour l’instauration de la paix, bien que la reconstruction et la paix prennent de plus en plus de temps, a-t-elle plaidé.

En temps que présidente de l’ONG Femmes de paix autour du monde ainsi que dans son travail au Conseil de l’Europe et dans de nombreuses zones de conflit, Mme Vermot-Mangold a rencontré des femmes travaillant pour la paix dans un environnement extrêmement dangereux.

Elles fournissaient de la nourriture et des médicaments, recherchaient les personnes disparues, s’occupaient des orphelins et des prisonniers, signalaient les meurtres, viols et enlèvements. Elles organisent des manifestations et des tables rondes. Et elle conclut : « Nous sommes convaincus qu’elles ne doivent pas rester dans l’ano-nymat. Il en va de notre responsabilité à tous. Le travail pour la paix ne s’arrête ja-mais, il recommence, encore et encore. »

Avec d’autres, elle a lancé le projet de pré-senter 1000 femmes militantes pour la paix lors du prix Nobel de la paix 2005. La tentative a échoué, mais ce fut le pre-mier pas vers le développement d’un ré-seau de femmes au niveau mondial – et de plus de 1000 expositions comme celle qui s’est tenue à Caux.

Andrew Stallybrass

Deux des 1000 Femmes de paix présentées dans l’exposition

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éConomie

les défis pour un avenir durable Le Suédois Göran Carstedt préside Natural Step International, une ONG qui promeut le développement durable auprès des entrepreneurs. Sa conférence lors de la session Confiance et intégrité dans une économie mondialisée a conquis l’assemblée.

Etes-vous un idéaliste ?

Oui, dans la mesure où je crois à la force des idées. Ce sont elles qui me font avan-cer. Idéaliste, je le suis également, dans le sens où les idées auxquelles je crois me passionnent, que j’aime les partager avec d’autres et que je crois que le leadership consiste à rassembler des gens autour d’idées directrices.

Qu’est-ce qui vous a conduit vers le dé-veloppement durable ?Cela a été un long cheminement. Origi-naire du nord de la Suède, je me sens très proche de la nature. La Suède se range de-puis longtemps parmi les pays engagés en faveur du développement durable. En 1972, c’est à Stockholm que s’est tenue la première conférence des Nations Unies sur l’environnement humain. Non sans raison. J’appartiens à la génération qui était à l’université à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, précisément à l’époque où a com-mencé à se développer la conscience envi-ronnementale. J’ai débuté chez Volvo parce que le PDG d’alors s’intéressait à cette question. Pour un PDG comme lui, c’était un acte courageux que de s’exposer ainsi et affirmer que nous sommes tous responsables du problème. Lorsqu’il y a vingt ans j’ai entendu parler pour la pre-mière fois de Natural Step, j’ai découvert la pensée de ce mouvement et je me suis familiarisé avec les notions de cellule verte, de photosynthèse, d’écosystème, toutes des réalités non négociables. Celui qui comprend ces enjeux ne peut plus faire comme si de rien était. Du moins, cela a été mon expérience.

Vous avez ensuite travaillé chez IKEA puis, soudainement, vous êtes parti. Pourquoi ?Je me suis toujours intéressé au contexte, au tableau d’ensemble et j’ai eu le senti-ment qu’IKEA pourrait se passer de moi. Je me suis dit que ma vie était trop brève pour ne pas être là où est ma passion et pour ne pas m’ouvrir à tout ce qui est nouveau et intéressant. Comme l’a dit

Vaclav Havel en 1994 : « C’est comme si un monde s’effondrait, se délitait et s’épuisait et que simultanément, confusé-ment, quelque chose s’élevait au-dessus des ruines. » C’est ma curiosité pour ce qui est en train de disparaitre et ce qui est en train de naître qui m’a fait quitter le monde de l’entreprise.

Vous considérez-vous comme faisant partie de « ce qui est en train de naî-tre » ? Est-ce que tout le monde en fait partie ? Pouvez-vous expliquer davan-tage votre décision ?Bien sûr qu’il faut se demander : qu’est-ce qui fait partie de quoi ? Mon sentiment est que nous faisons tous partie à la fois de l’ancien et du nouveau. Si je travaille pour une compagnie pétrolière, je fais partie principalement de l’ancien, puisque j’ai à défendre un bilan et une conception an-cienne de l’entreprise. Mais, si je suis parmi vous à Caux, j’ai des chances de faire partie de ce qui est nouveau, parce qu’ici nous n’avons pas besoin de dé-fendre d’anciennes conceptions de l’entre-prise. C’est un enchaînement logique. En fait, je crois que nous faisons partie des deux, et que nous avons un combat inté-rieur à mener. En quittant le monde de l’entreprise et en travaillant avec des ONG, je fais clairement partie de ceux qui essaient de créer du neuf.

Tenez-vous en même temps à conserver un peu de l’ancien ?Naturellement, et c’est là que je dis aux gens : « Prudence ! » Parce que je n’aime pas qu’on dise qu’il faut tout changer, tout renouveler. C’est très dangereux. Le vrai défi est de comprendre ce que l’on doit conserver. C’est plus difficile que de décider ce que l’on doit changer. Dans ce torrent de nouveautés, il sera important de définir l’essentiel que nous voulons garder.

Göran Carstedt a quitté le monde des affaires pour s’engager dans des onGs.

Ethique et affaires

La rencontre Confiance  et  intégrité dans  une  économie  mondialisée c’est déroulée du 2 au 8 août. Elle a ex-ploré les voies permettant de créer une économie mondiale juste et équi-table, avec pour toile de fond la crise économique grecque, son impact sur l’économie de l’Union Européenne et le débat sur le plafond de la dette américaine. 200 personnes ont parti-cipé à la rencontre. Parmi elles, des entrepreneurs, des industriels, des économistes, des militants écolo-gistes, des étudiants et des activistes. Ils ont pu choisir l’un des 4 groupes de travail proposés : l’éthique dans le monde des affaires, deux approches différentes du leadership ou alimenta­tion et développement durable.

« Le vrai défi est de comprendre ce que l’on doit conserver »

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Où puisez-vous votre inspiration ?Dans le monde qui m’entoure : livres, musique, théâtre et, naturellement, mon cercle d’amis. Je ne regarde jamais la télé-vision, sauf les nouvelles et un peu de sport. Je ne lis ni fiction, ni science-fiction et je ne vais pas au cinéma pour ce genre de films. Le thriller, pour moi, c’est ma propre vie. Je veux rester au courant de ce qui se passe, alors je lis des journaux du monde entier, y compris la presse locale, pour me rendre compte de ce que pensent les gens de la base. J’aime travailler avec les jeunes, qui m’ouvrent de nouvelles perspectives. Et je suis très heureux de voir tant de jeunes ici à Caux.

Quelle a été votre réaction quand vous avez été invité à Caux ?L’invitation m’est parvenue par Michael Smith (un des organisateurs de la ren-contre, Ndlr). Il a assisté à une de mes conférences à Londres et m’a dit que ce que j’avais à dire serait très apprécié ici. Initiatives  et  Changement est une institu-tion assez intéressante. J’aime la façon dont cela a commencé, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, avec l’idée de la réconciliation franco-allemande. C’est bien d’aborder un problème aussi réel par des conversations, par un dialogue franc

et honnête. Ce qui était valable à l’époque l’est encore aujourd’hui. Il nous faut tou-jours mettre en place ce type de dialogue qui permet aux gens de s’écouter les uns les autres. Donnons-nous de l’espace les uns les autres. Il faut que les gens se sen-tent vus, entendus et respectés. Votre pro-

Paul moore (à droite), ancien directeur de la gestion des risques de la hali-fax Bank of scotland (hBos) et reconnu au niveau mondial comme étant le « dénonciateur d’hBos » a appelé à un « Printemps arabe » de la finance. a sa gauche, alain Berset, membre du Conseil des etats suisse, qui a rappelé : « les seuls qui ne payent pas le prix de la crise sont ceux qui l’ont déclanchée. »

grammation est vraiment d’actualité, et l’on rencontre des personnes extraordi-naires.

Christoph Kaufmann

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éConomie

J’ai rêvé de créer une entreprise équitable ; cela a plutôt bien réussi !Peut-on faire marcher une entreprise en faisant ce qui nous semble juste ? Jane Royston, femme d’affaires suisse, qui a animé un atelier sur la responsabilité sociale des entreprises dans le groupe de travail sur le monde des affaires, répond par un oui catégorique.

Jane Royston se souvient clairement du moment où sa carrière a pris un tour-

nant. C’était à Paris en 1986. Elle avait 28 ans et dirigeait pour la France le secteur informatique de la multinationale chimique américaine DuPont, pour qui elle travaillait depuis 6 ans.

Elle était à une réception organisée par le chef européen de DuPont, qui voulait fé-liciter les employés pour une croissance et des bénéfices records. Afin de continuer à atteindre ces résultats, il mentionna en passant que 20% des employés allaient être mis à la porte. Peu de gens réagirent. Elle était furieuse.

Elle rêva cette nuit-là qu’elle créait une compagnie travaillant sur la base de l’équité. « Je me suis dis que je ne pouvais pas continuer avec DuPont. » Elle donna sa démission le lendemain.

Elle retourna chez ses parents à Genève où elle créa sa propre compagnie d’infor-matique, NatSoft SA, pour offrir des solu-tions informatiques pour de grandes com-pagnies. Une compagnie qu’elle voulait équitable, où les décisions seraient prises en commun ou en consultation avec les employés.

En mars 1987, le Département fédéral des finances l’appelle. Il voulait savoir si sa compagnie pouvait mettre à jour tout leur système informatique. D’autres clients suivirent : Roche, Nestlé, Dow, des banques privées, L’OMS et même des boat people vietnamiens sous les auspices du Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.

La compagnie devint la plus grande entre-prise de solutions informatiques en Suisse romande, avec 120 employés de 27 natio-nalités et un chiffre d’affaire de 15 mil-lions CHF. 50% des bénéfices étaient dis-tribués en bonus aux employés. « Ce n’est pas seulement pour sa manière de prendre les décisions que NatSoft était différent » précise Royston. « C’est aussi parce que

nous avons tenu parole avec tout le monde et n’avons jamais abusé de quiconque. » Royston affirme « qu’en affaires, c’est une bonne tactique de faire ce qui est juste : en traitant bien ses employés, on fait des éco-nomies parce qu’il y a moins de change-ment dans le personnel ; en prenant les décisions ensemble, on ne perd pas de temps à persuader les gens d’accomplir des choses contre leur volonté ; en étant dans les temps et en respectant les bud-gets, on fait des économies sur le marke-ting et la recherche de clients parce qu’ils reviennent ».

Pourtant, après que son mari l’a quittée, elle a vendu la compagnie en 1996. Elle avait deux enfants en bas âge et ne pouvait s’occuper d’eux et de l’entreprise. « J’ai dû faire un choix et j’ai choisi les enfants. »

Après quelques années de bénévolat, elle a commencé à enseigner dans plusieurs uni-

versités suisses. Elle est aujourd’hui membre du conseil de 7 compagnies et fondations, et présidente de PRO qui em-ploie 200 handicapés à Genève.

Mike Smith

Jane royston

« En affaires, c’est une bonne tactique de faire ce qui est juste »

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Caux et i&C

voulez-vous participer ?Nous remercions chaleureusement tous les bénévoles sans qui les Ren-contres de Caux ne pourraient avoir lieu. Ils travaillent en cuisine, pré-parent les chambres, assurent le service technique, accueillent les gens à la réception et bien plus encore.

En 2011, 60 jeunes venus du monde en-tier ont participé au Caux Interns Program tout en aidant au fonctionnement de la maison. Chaque rencontre a aussi bénéfi-cié de l’aide de nombreux assistants. 19 artistes ont participé au Caux Artists Pro­gram, organisé par des artistes profession-nels. Les participants des Rencontres ont pu apprécier leurs concerts lors des ses-sions et en soirée. 8 jeunes passionnés de photo et de film ont pris part à la forma-tion en média Caux­Créatifs. Vous pouvez voir leurs films des rencontres sur www.

caux.ch. Plusieurs de leurs photos sont également utilisées dans ce rapport. Nous pouvons également compter sur de nom-breux bénévoles, dont certains reviennent à Caux régulièrement depuis plusieurs an-nées, assurant le bon fonctionnement du centre.

Aimeriez-vous rejoindre cette équipe en 2012 ? De nombreuses possibilités existent, que vous trouverez sur www.caux.ch. Nous nous réjouissons de vous rencontrer !

les rencontres de Caux et initiatives et ChangementLes Rencontres internationales de Caux sont organisées chaque année depuis 1946 par CAUX-Initiatives et Changement et Initiatives et Changement International.

Initiatives  et  Changement (I&C) est un mouvement mondial. Il rassemble des personnes de diverses cultures et origines qui s’investissent pour transformer la so-ciété, à travers des changements au niveau personnel et dans les relations, en com-mençant par eux-mêmes. I&C est actif dans 60 pays. Des organisations natio-nales sont implantées dans 39 pays.

I&C International travaille en priorité sur le lien entre le changement personnel et le changement politique et social. Il vise à soutenir et équiper chacun pour qu’il puisse apporter sa pierre à la construction d’un monde juste, pacifique et durable. Depuis 60 ans, I&C fonde sa démarche autour de 4 idées centrales : rechercher la sagesse intérieure, commencer par soi-même, écouter l’autre et mener des actions ciblées. Le travail d’I&C international s’est depuis développé avec, parmi d’autres, des initiatives comme des dialogues pour la paix, des formations en leadership pour des jeunes professionnels et des campagnes pour des « élections propres ».

Les initiatives actuelles visent à renforcer les fondations éthiques et spirituelles de la société avec le souci de :• promouvoir la réconciliation et faire

progresser la paix dans les conflits• construire des relations de confiance au

sein des communautés nationales et entre les pays

• enraciner l’éthique, la justice et la trans-parence à tous niveaux de la vie écono-mique

I&C International est une ONG dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social (ECOSOC) des Nations Unies et du statut participatif au-près du Conseil de l’Europe.

CAUX­Initiatives  et  Changement est une fondation suisse d’utilité publique, qui travaille pour la promotion de la paix, la prévention des conflits, l’instauration de la confiance, le dialogue interculturel et l’éthique dans le monde des affaires. Elle est membre d’I&C International.

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rencontres internationales de Caux 2012

Caux 2012

Contact

CAUX-Initiatives et ChangementBoîte postale 3909CH-6002 LucerneE-mail : [email protected] : www.caux.chTél. : +41 41 310 12 61Fax : +41 41 311 22 14

Initiatives et Changement International1, rue de Varembé, Boîte postale 3CH-1211 Genève 20E-mail : [email protected] Web : www.iofc.orgTél. : +41 22 749 16 20Fax : +41 22 733 02 67

25 au 31 juilletExplorer les liens entre le personnel et l’universel

2 au 8 août Formations par Initiatives et Changement

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1er au 6 juillet Apprendre à vivre dans un monde multiculturelLes diasporas comme acteurs so-ciopolitiques

8 au 15 juillet5ème Forum de Caux pour la sécurité humaineUne ressource pour les artisans de paix du monde entier

17 au 23 juilletConfiance et intégrité dans une économie mon-dialiséeCréer une économie intégrante et durable

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