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Arts Libre du 13 décembre 2013

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°212 - Semaine du 13 au 19 décembre 2013

MASQUESET

HELL’O MONSTERS / COURTESY A.L.I.C.E/ GALLERY : BRUXELLES

CHAPEAUXPOINTUS

PP.2-3

Expo en vue Le marchéNathalie Guiot raconte lesrelations entre artistes etcollectionneurs. P.14

A la galerie Almine Rech àBruxelles, le retour attendude Matthieu Ronsse. PP.4-5

La vente Maurice Chevaliera cassé la baraque à Drouot.P.13

Vente publique

DIGA

RDPESTEL-DEB

ORD

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2 L'actu SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les dessins goguenards des Hell’O Monsters

h Leur nom pourrait être celui d’un trio de jongleurs de cirque, il est plussimplement celui de trois artistes en prise sur leur époque.

JÉRÔME MEYNEN, FRANÇOIS DIELTIENS et An­toine Detaille : trois Bruxellois, les trois mains d’uncollectif d’artistes mis sur pied à la fin des années 90.Trois créateurs lancés à bride abattue sur les rudeschemins de l’art à une époque qui chamboule tout.Preuve irréfutable : l’internet a pris nos vies enmains. Ce qui, vu sur un plan planétaire et à la vi­tesse où les infos, grâce à lui, circulent, traversentl’espace, se rejoignent d’un bout à l’autre du mondeà la vitesse de l’éclair, confère une tout autre dimen­sion aux faits et gestes d’un chacun et, partant, de lacréation elle­même, quand celle­ci s’installe en de­vanture de petits écrans s’interpellant d’un monde àl’autre. Raphaël Cruyt, le galeriste et compagnond’Alice tient à souligner combien, en effet, ses troisHell’O Monsters, qu’il montre pour la seconde fois,sont de cette génération “Millénaire” nourrie à l’in­ternet. Une génération qui, si l’on en croit les socio­logues, serait “plus civique, plus cosmopolite. Leur nou­veau mode de pensée est non hiérarchique et coopéra­tif.” Ce mode de fonctionnement collectif plaîtparticulièrement à Cruyt soucieux de voir sa galeriedevenir plus participative et donc moins normativeen cultivant par­dessus tout la confiance, sans rechi­gner aux formules hybrides. De quoi privilégier leplaisir sans amarres plutôt que la formule stéréoty­pée d’une galerie ancrée dans son immobilisme.“Nous voulons travailler avec les artistes sans pour

autant nous les approprier. Ce qui ne doit rien changerau travail de fond mais qui, au niveau de l’état d’esprit,générera plus d’amitié vis­à­vis des exposants.”

Les exposants de cette fin d’année et du début d’unnouveau cycle, ce sont donc les trois Hell’O Monstersvenus combler les murs blancs du lieu avec d’ironi­ques dessins (millimétrés à la main et souvent partrois mains agissant de concert). Tout y gesticule, sa­rabande de lutins goguenards se jouant autant de lavie que de la mort, de la réalité que de son doublesurréel, de symboles très simples que d’associationsalambiquées qui interpellent, vous projettent dansun monde de tous les possibles quand la vie s’y ébatsans œillères ni frontières. Leur faconde est assuré­ment iconoclaste, revisite avec une espèce d’allé­gresse débridée la création contemporaine commeelle se délecte de réappropriations médiévales,d’images populaires à masques et chapeaux pointus.C’est de la vie qui bout, va libre et s’exécute sur unmur, un papier, un tableau avec l’arrogance et la vir­tuosité d’un dessin mouchant le nez à l’entendu.

Dessin de la ligne claire et traits de graphiste s’y ar­ticulent en bonne complaisance avec une imageriequi ne craint point d’emprunter, pour l’esprit et lalettre, à Bosch ou Bruegel, à l’Optical Art, à l’ethnolo­gie, aux vanités, à l’auto­parodie, à la bédé under­ground. C’est enlevé et audacieux. Cela rigole et secasse la gueule en rigolant !

Commentaire

“Oui,mais moi,mon colon…”Par Roger Pierre Turine

Veille de fêtes, de l’an nouveau, decélébrations, de cadeaux.. N’en dé­plaise auxmanufacturiers de festivités,leurs reliefs se revendront sur e­bay,les flonflons du bal rangés au placarddes lettresmortes. Et 2014 sera l’annéedu centième anniversaire de la Pre­mière Guerremondiale, boucherie s’ilen fut, effroyable tombe à ciel ouvert.Or, précédant lesmanifestations quiremettront l’abominablemachineguerrière sur les rails de lamélancolie(!) ou du “Jamais plus ça !”, des exposd’art nous y renvoient déjà. Belle,solides, surprenantes. Heureux lesdamnés de la terre qui ne s’en remet­tront pas pour autantmais qui, peut­être, l’œil hagardmouillé de pleurs,revivront, par la tangente artistique,l’absurde épopée qui leur aura rac­courci la gueule, les deux jambes, la vieà la fleur de l’âge. Nos grands­pèresfurent victimes forcées de cesmassa­cres baïonnette au canon et, comme ondisait en ces temps plus amènes, ils ontdonné leur vie pour que vive unenation roulée dans la farine par unenvahisseur sans scrupule. Tempsanciens, temps bénis ? Si les guerres nesont plus notre lot d’Européens plusmatures, elles demeurent, inextingui­bles et féroces, à travers lemonde. Lerappel du souvenir n’est donc pointusurpé. Les expos de Namur (Grosz,Dix, Braeckman), deMalines avec JanVanriet, de Gand auMusée du DrGuislain, viennent à la bonne heure.Toutefois, sans entrer dans une que­relle d’idées qui, parfois, sème à sontour lamort, il peut être préférable desurfer sur la tragédie avec humour ettendresse. C’est moins ravageur, pluscapiteux. Tonton Georges, alias Bras­sens, poète facétieux et clairvoyant,lucide quoi que bonhomme, collec­tionnait tout ce qui se rapportait à uneGrande Guerre qu’il vécut par ouï­dire.La chanta au gré d’une ritournelleexhibant à la queue­leu­leu les san­glantes joutes de l’histoire. Commentalors résister à son souriant “Maismoi,mon colon, celle que je préfère, c’est laguerre de 14­18 » ! L’anar goguenard etsage fit fort, avant d’en remettre unecouche qui ameuta les patriotards.Dans “Les deux oncles”, il renvoyait àleurs études ses deux tontons, dontl’un était pour les Tommies et l’autrepour les Teutons. En des temps quiprêchent la fraternité, on peut rêver àunmonde enfin sans guerre, que Noëlsanctifierait d’un drapeau sans vanité !“Mourir pour des idées, d’accord, maisdemort lente”, du Brassens qui semérite.

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3L'actuSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les dessins goguenards des Hell’O Monsters

Un certain surréalisme s’y arroge l’univers de la plan­che à dessin. Et puis, même si l’aventure s’ancre dansune parodie d’existentiel, il paraît vite évident qu’à tropvouloir en découdre avec les symboles émergés ici ou là,on y perd vite le droit fil de la folle aventure d’un dessinfou qui s’amuse à se mordre la queue et joue à se fairepeur, tout en se déridant. Danse macabre ou tatouage, lamarche en avant des Hell’O Monsters passe tout à lamoulinette de sa débordante créativité. L’humour y rè­gne en maître, que les images soient en deux ou en troisdimensions, qu’elles soient fresque ou découpage, queles humains s’y arrogent des allures animalières ou queles animaux s’y retrouvent piégés en des états huma­noïdes. Tout y fait flèche de tout bois. C’est hyper préciset tout aussi anar dans le propos, incongru et tonique.Ca danse et ça vole, ça vous emberlificote entre fan­tasme et vérité. Du plain­chant visuel revu et corrigépar les lascars d’une époque en quête de paradis perdu.Roger Pierre Turine

Infos pratiques

“Deaf, Dumb andBlind” à la Alice Gallery,4, rue du Pays de Liège,1000 Bruxelles. Jusqu’au5 janvier (fermé pendantles fêtes de fin d’année),du mercredi au samedi,de 14 à 18h. Infos :www.alicebxl.com

Bio express

Collectif – JérômeMeynen, François Diel-tiens, Antoine Detaille –formé fin des années 90.Deuxième expo chezAlice. Ont exposé à Parischez Agnès B et à Shan-gaï.

COUR

TESY

A.L.I.C

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ALLERY

JérômeMeynen, François Dieltiens et Antoine Detaille, Sans titre, (Bird Carnaval1), 2013, peinture et encre sur papier, 110 x 30 cm. A droite, sans titre, 2013, encre sur papier, 72 x 102 cmet sans titre, 2013, peinture et encre sur papier, 70 x 108 cm.

COUR

TESY

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ALLERY

COUR

TESY

A.L.I.C

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ALLERY

PRIXDe 600 euros à 5.000 euros

… “ Je vois dans letravail d’Hell’OMonsters une visionmétaphorique d’unesociété très complexe,une sorte de shakermulticulturel inspirantet angoissant à la fois.De même, la précisionde leur dessin absorbemon attention et créeune distance avec lesujet…”Raphaël Cruyt

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4 L'actu SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le retour attendude Matthieu Ronss e

EN UNE PETITE DIZAINE D’ANNÉES, ce jeune ar­tiste flamand fortement soutenu par la galeriefranco­belge qui l’expose régulièrement et parquelques collectionneurs, s’est imposé en tantque nouvelle figure de pointe de la peinture dansle Nord du pays. Il faut bien dire qu’il se démar­que de ses prédécesseurs les plus connus en bous­culant les conduites monocordes de la plupartd’entre eux car son travail va un peu dans tous lessens sans se fixer sur une ligne si ce n’est celled’une exploration sans limite du fait pictural.Comme nombre de plasticiens du Nord, il plongeson regard et ses pinceaux dans l’histoire de lapeinture et son intention semble être celle de s’yressourcer pour s’en inspirer autant que pours’en libérer. Dans son cas, les leçons de l’histoirelui donnent du tonus et lui ouvrent les portesd’un potentiel illimité à partir du moment où ilconsidère le passé comme un terreau des plus fer­tiles ne manquant jamais d’en exploiter les ri­chesses.

Son exposition se présente à la manière d’unatelier ouvert où tout est montré dans le feu del’action et dans la pensée agissante. Essais et er­reurs sont de la partie autant que les travaux quel’on peut considérer comme terminés. Mais enest­on certain ? Car l’artiste aime reprendre, in­tervenir à nouveau, corriger, ajouter, dérangerpour mieux repartir. Sa force est une ouverturetous azimuts et l’installation proposée s’appa­rente à un moment figé sans que cette fixationsoit définitive. Dans le capharnaüm chaotique etquelque peu iconoclaste de l’installation géné­rale où se mélangent constructions sculpturales,objets privés de leur fonction (transat sans toile),on passe du trash (jambes humaines coupées,amoncellement volcanique…) à l’extrêmementfini et soigné, du jeté à la parfaite maîtrise jusquedans le détail, d’une accumulation hétéroclite àune peinture de nu dans un intérieur, d’une évo­cation du Greco à travers les livres à l’insolentebeauté lumineuse d’un tableau d’un repos dansun jardin ensoleillé. Il ne se refuse rien, nil’audace, ni la démonstration du talent jamais os­tentatoire mais naturelle. Il le possède à fond et ils’en sert. On n’est ni dans le post, ni dans le néo,ni dans le passé, ni dans le futur mais dans unprésent qui s’offre tous les moyens pour goûterau plaisir intense d’un art qui se donne le droitde se défouler tout en s’appliquant et en réno­vant les recettes.

La salle conjointe à celle de cette vaste installa­tion s’impose dans un autre registre et un autreton, plus réservé, misant sur une poétique narra­tive laissée bien entendu à la libre interprétation.Face à cette étendue créatrice et à cette énergie,on ne peut que souhaiter ardemment une chose,que Matthieu Ronsse ne s’assagisse pas trop vite !Claude Lorent

h Deux expos conjointes se partagentles espaces de la galerie Almine Rechà Bruxelles. Les peintures métalliquesde Daniel Lergon et une nouvelledouble installation pharaonique deMatthieu Ronsse.

Matthieu Ronsse, vue partielle de l’expo “Exchange Pie-ces” en la galerie Almine Rech à Bruxelles. En bas, DanielLergon, “Sans titre”, eau pulvérisée sur du cuivre surtoile, 300 x 300 cm, 2013.

Infos pratiques

Matthieu Ronsse. Exchange Pieces. Daniel Lergon.Correspondances métalliques. Galerie Almine Rech, 20rue de l’Abbaye, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 19 décembre.Du mardi au samedi de 11h à 19h.

Sm’ArtPas un pigeonIl est américain, jeune et inconnu. Parchoix, Pat McCarthy (1987, vit à NY) n’apas de site et préfère fréquenter ses pi­geons qu’en devenir un dans la jungle dumilieu de l’art ! Son parcours est atypiqueet rejoint le nomadisme poétique desadeptes du “on the road again” des an­nées septante. La Beat Generation renaît àtravers des fanzines où l’écriture de sonaventure personnelle se mêle aux dessinset photos en noir et blanc, le tout photo­copié et plus souvent distribué quevendu. Parfois, une photo couleur vient seglisser, histoire de surprendre. Pour lapremière fois, il expose en solo en galerieen Europe. Et c’est à Bruxelles, chez De­lire qui a gagné sa confiance et qui mon­tre la série complète de ses fanzines dontles premiers numéros sont totalementépuisés. Deux sculptures accompagnentces publications. (C.L.)UPat McCarthy. Fanzines et sculptures.Delire Gallery, 21 rue de Praetere, 1180Bruxelles. Jusqu’au 18 janvier. Du jeudi ausamedi de 13h à 18h.

Brut de décoffrageLes sculptures sont en ciment et si ellesn’étaient pas datées du présent on pour­rait penser qu’elles proviennent de la pé­riode de l’Arte povera mâtiné d’un apportdu Pop’art, d’une forme de récupération àla façon des Nouveaux Réalistes et qu’el­les sont aménagées formellement selondes principes de l’art concret et construitgéométrique. Brutes de décoffrages quilaissent des traces bien lisibles de leurmatérialité, ces sculptures de BenjaminSabatier dans lesquelles sont prisonniersdes objets souvent en relation avec leurétat (barres de fer d’un béton armé, sac deciment avec sa marque…) et leur finalité,agissent aussi par leur poids en écrasantdes canettes ou un pot de peinture éven­tré dont le liquide joue tout naturelle­ment son rôle en se transformant en in­tervenant pictural. La conception et laréalisation de ces sculptures sont des pro­jets froidement établis avec plans d’exé­cution évacuant dans leur littéralité, lasubjectivité mais non l’aléatoire. (C.L.)UBenjamin Sabatier. “Reinforced Concrete”.Bodson Gallery, 70 rue de Hennin, 1050Bruxelles. Jusqu’au 21 décembre. Dumercredi au samedi de 14h à 19h.

Un prix de gravure à VéroniqueGoossensVéronique Goossens, artiste qui vit et tra­vaille à Bruxelles, a remporté un prix à laTriennale de Gravure de Toulouse Estam­padura. A cette occasion, elle exposera du13 février au 22 mars près de Toulouse.Ses “tableaux, dessins et gravures sont alorsdes champs après la bataille, note­t­elle, deslieux synchrones, témoins de toutes les con­frontations, de toutes les collisions”.UExposition à Villeneuve­Tolosane(Toulouse) du 13 février au 22mars. Infos :0033. (0) 5.62.20.77.40 etwww.veroniquegoossens.be

Wéry au château : précisionsNous vous en parlions la semaine passée.Précisions utiles toutefois : l’expositionest à voir encore lezs 15, 21 et 22 décem­bre, de 14 à 18h.ULe Manoir, 21, rue de la Bruyère, 1332Genval. Infos :[email protected]

Abstractions métalliques

L’autre expo de la galerie est consacrée à de nouvellesséries de peintures de l’artiste allemand Daniel Lergon(1978, vit à Berlin). Dans deux salles, il expose de trèsgrandes peintures basées sur des réactions chimiques etlaissant donc la part belle aux effets imprévisibles.Travaillant sur fond uniforme, l’artiste pulvérise de l’eausur des surfaces enduites de divers minerais. Selon qu’ils’agit de cuivre, de fer ou d’étain, les oxydations diffèrentet laissent des traces aux colorations variées. Ces abs-tractions légèrement matiéristes aux reflets métalliquesne sont pas simplement aléatoires dans leur résultat,elles dépendent aussi de la manière dont l’artiste inter-vient avec l’eau sur la surface. Le geste, les coulures, lesimprégnations, la quantité de liquide, induisent destraces et des intensités de fluidité qui constituent unvocabulaire informel propre à l’exercice, et engendrentdes effets visuels.

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5L'actuSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le retour attendude Matthieu Ronss e

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Bio express

Expo Matthieu Ronsse est né en 1981 à Courtai. Il vit et tra-vaille à Mullem. Il expose régulièrement depuis 2003. Sontravail a fait l’objet de plusieurs expositions en Belgique et àl’étranger, notamment au Cultuurcentrum Malines (2007), MKMMuseum Kuppersmühle (2008), Kunstverein Bonn (2010),MuZee Ostende (2010), Sint-Baafskathedraal Gand (2012).Cette expo est la cinquième de la galerie Almine Rech Paris/Bruxelles.

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6 Les galeries SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

ABCEijberg. Sculptures. ‣ Jusqu’au 28·12.Du Ma. au S. de 10h30 à 12h30 et de14h30 à 18h30 ou sur rdv.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

AliceDeaf, Dumb and Blind. L’esthétique ducollectif belge Hell’O Monsters est unmélange iconoclaste de références àl’art contemporain, de sub-cultures etde culture populaire. ‣ Jusqu’au20·12. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

Catherine BastideUse Period. Oeuvres de Valerie Sno-beck. ‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxel-les - 02 646 29 71www.catherinebastide.com

Christine De Cuyper Art GalleryDirk De Keyzer, Rietje Geurts, PatriciaBroothaers et Jully Denis. Sculptureset peintures. ‣ Jusqu’au 30·01. DuMa.au D. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles -02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Espace BlancheVilson Biçaku. Peintures figuratives.‣ Jusqu’au 06·01. Du L. au D. de 14 à18h (présence de l’artiste les we).URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles- 02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d’en face projectsJutta Koether: un établissement auxFolies-Koethère. ‣ Jusqu’au 22·12. DuMe. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Gladstone GalleryGedi Sibony. Oeuvres sculpturales.‣ Jusqu’au 20·12. Du Ma. au S. de 10 à18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryRétrospective Jean Milo (1906-1993).Huiles, gouaches, aquarelles et encresde 1925 à 1990. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

HopstreetSee You When You Get There. Oeuvresde Bas van den Hurk. ‣ Jusqu’au 21·12.Du J. au S. de 14 à 18h.URue du Houblon 7 - 1000 Bruxelles -02 511 05 55 - www.hopstreet.be

Jan MotPostscript II (Berlin). Oeuvres de TrisVonna-Michell. ‣ Jusqu’au 18·01. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryBehind the Screen. Oeuvres de NamJune Paik (1932-2006). ‣ Jusqu’au18·01. Du Ma. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryFrançoise Pétrovitch. ‣ Jusqu’au21·12. DuMa. au S. de 10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Maruani & Noirhomme GalleryGas Stations. Oeuvres de David LaCha-pelle. ‣ Jusqu’au 25·01.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.maruani-noirhomme.com

MH GalleryBis non repetita. Oeuvres de YoshifumiHayashi et Denyse Willem. ‣ Jusqu’au11·01. Du Me. au S. de 11h30 à 18h30ou sur rdv.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

MOTinternationalAishan Yu. Dessins. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Ma. au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryBanana Tourist. Dessins, peintures etoeuvres sculpturales de Kyle Thurman.‣ Du 14·12 au 08·02. Du Me. au S. de11 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Roberto Polo GallerySilent Treatment. Oeuvres de Mil Ceu-lemans. ‣ Jusqu’au 19·01. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18hou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryJohan Baudart. Peintures, collages etsculptures. ‣ Jusqu’au 31·01.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54

Sorry We’re ClosedPoems. Sculptures d’Ugo Rondinone.‣ Jusqu’au 26·12.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseFlash Black. Sélection d’oeuvres surpapier en noir et blanc de Pol Bury, Ma-dlen Herrström, John-Franklin Koenig,Mark Tobey... ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenStreet Geometries. Oeuvres d’AlainBiltereyst. ‣ Jusqu’au 21·12. Du Me.au S. de 13 à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxel-les - 02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryAcross the Ravaged Land. Par le biaisde son objectif, Nick Brandt nous con-fronte à une réalité dérangeante où lesanciens rois sont devenus des marty-res, des portraits d’animaux aux allu-res d’icônes d’une Afrique autrefoispréservée. ‣ Jusqu’au 08·02. Du Ma.au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

Les Ateliers Galerie de L’ÔAstro Boy... lyrique ou onirique ?. Cé-ramiques de Safia Hijos et sérigraphiesd’Alix Le Grouyellec. ‣ Du 17 au 24·12.Du Ma. au S. de 14 à 18h.URue de L’eau 56a - 1190 Bruxelles -0495 28 71 74 - www.galeriedelo.be

QuadriTransit Uranien. Exposition à l’occa-sion de la sortie de “Transit Uranien”,un roman avec neuf dessins de LionelVinche. ‣ Du 18 au 21·12. Vernissagele Me. 18·12 à 18h30, expo du 19 au21·12 de 14 à 18h.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianAndy Boot. ‣ Jusqu’au 11·01. Du Ma.au S. de 12 à 18h.Glare Schematics. Oeuvres de TonyOursler. ‣ Jusqu’au 11·01.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

BodsonReinforced Concrete. Sculptures deBenjamin Sabatier. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Me. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodson-emelinckx.com

Box GalerieAfrique africaine. Objets d’art africain

et photos de Marina Cox, Isabel Muñoz,Bernard Plossu, Bernard Descamps,George Rodger... ‣ Jusqu’au 01·02. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Delire GalleryPat McCarthy. ‣ Jusqu’au 18·01. Du J.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Elaine Levy ProjectDebaser. Oeuvres de Kate Steciw.‣ Jusqu’au 21·12.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsCoups & Blessures. Dessins et sculptu-res de Muriel de Crayencour, photos etécorces de Janine Laurent Josi et bijouxde Sophie de Kinkelin. ‣ Jusqu’au21·12. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Mignot Delstanche 51 - 1050 Bruxelles- 0476 28 37 35 - www.estherverhaeghe.com

Feizi GalleryHe Yunchang. ‣ Jusqu’au 11·01. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue de l’Abbaye 8b - 1050 Bruxelles -02 647 55 16 - www.feizi-gallery.com

Fred LanzenbergEndless Landscape. Peintures de Lio-nel Guibout. ‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma.au V. de 14 à 19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d’YsOutrage. Photos de Jacques Courtejoieet dessins de Giuseppina Caci et SabineDelahaut. ‣ Jusqu’au 29·12. Du J. au S.de 14 à 18h30 et le D. de 13 à 15h.URue de l’Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie LazarewL’Autre Côté de la Ligne. Dessins deSergio Moscona. ‣ Jusqu’au 05·01. DuMa. au V. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryStockholm Syndrome. Oeuvres deLello//Arnell. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J.au S. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Mazel GalerieL’Attente. Peintures de Son Seock.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S. de 11 à19h ou sur rdv.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontMetacognitive Artefacts. Oeuvres deChristina Mitrentse et Emmanuel Dun-dic. ‣ Jusqu’au 01·02. Du J. au S. de

Sen et Zhen

Deux expos clôturent l’année chez NathalieObadia à Bruxelles. Dans le cadre de la saisonindienne à laquelle participe Mithu Sen (1971,vit à New Delhi) dans l’expo “Corps de l’Inde” àBozar, la même artiste expose quelques dessinsdans lesquels le rouge, couleur de sang et del’ardeur vitale, est omniprésente. Quelquestitres d’œuvres induisent un contenu auminimum sensuel si pas franchement érotiquedans une approche évocatrice et non pasdescriptive qui donne un tour éminemmentpoétique aux travaux. Cette part allusive desimages auxquelles participent des squelettesqui s’embrassent jette le trouble et introduitun sentiment d’inquiétude. Les plaisirs de lachair et la mort qui rôde s’associent en des jeuxà la fois attirants et dangereux.La seconde expo est consacrée à un artistechinois qui se distingue nettement descréations picturales habituelles et dont on a puvoir des œuvres au Smak voici quelquesannées. Xu Zhen (Chine, 1977) est le nom d’unplasticien initiateur de la démarche qui cacheun collectif d’artistes, la Madeln Company quiconçoivent et réalisent les œuvres avec lui.

L’exposition est constituée de deux sériesd’œuvres, des tableaux de grandes dimensions,des collages sur toile présentant des universimagés foisonnants, hybrides, peuplés d’objets,d’êtres étranges, d’animaux, de figuressymboliques et de référence, soit despatchworks dans lesquels toutes lescomposantes sont prises dans un tourbillonqui brasse les époques et les situations. Tout estpassé à la moulinette critique jusqu’au pastichedes tapisseries anciennes à la gloire des grandsde leur temps. Une forme de dérisionburlesque qui atteint son comble dans lesquatre statues, fétiches géants de cultures ditesprimitives, chacune coiffée d’un couvre­chefsymbole d’un pouvoir colonial. On sesouviendra que dans les pays où la démocratieest un leurre, il faut biaiser pour affronter lesréalités. (C.L.)

UXu Zhen byMadeln Company et Mithu Sen,“Cannibal Lullaby”. Galerie Nathalie Obadia, 8 rueCharles Decoster, 1050 Bruxelles. Jusqu’au21 décembre. Dumardi au vendredi de 10h à 18h,samedi de 14h à 18h.

Inde et Chine

COUR

TESY

XUZH

ENBY

MAD

EINCY

&GAL.OBA

DIA©D.R.

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7Les galeriesSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Puls Contemporary CeramicsMerete Rasmussen & Antonino Spoto.‣ Jusqu’au 21·12. Du Me. au S. de 13 à18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rainhart GalleryDialogos entre Cuba - Brasil. Dessinsde six artistes latino-américains con-temporains: Kilian Glasner, Bruno Vi-lela, Marcio Almeida, Douglas Argüel-les Cruz, René Francisco et Yoan Ca-pote. ‣ Jusqu’au 31·01. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Washington 90 - 1050 Bruxelles -02 649 24 69 - www.rainhart.net

Rodolphe JanssenJürgen Drescher & Sam Moyer. Sculp-tures et peintures. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.Rehabilitating the Steinway TubeDucts. Oeuvres d’AdamMcEwen. ‣ Jus-qu’au 21·12.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Zedes Art GalleryDidier Mahieu. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au V. de 12 à 18h, le S. de 14 à 18h.

URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

100 TitresAutofictions. Oeuvres de Jean-PierreMarquet mêlant notes, dessins, colla-ges, mémos... ‣ Jusqu’au 22·12. Du J.au D. de 14 à 18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Antonio NardoneLes Mondes Particuliers. Oeuvres dePablo Mesa Capella, Giuseppe Paolilloet Elisabeth Houtart. ‣ Du 20·12 au25·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectStephan Balleux & Hannu Prinz. Pein-tures. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J. au S. de12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com

FaiderHommage à Colette Fallon (1949-2009). ‣ Jusqu’au 22·12. Du Me. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes hivernales. Peintures etoeuvres plastiques de Sibylle Baltzer,

Les silences évocateurs de CathyWilkes

Première belge pour l’artiste irlandaise CathyWilkes née en 1966 à Belfast. Le nouvelespace de Xavier Hufkens semble avoir étéconçu pour elle, tant elle s’y inscrit telle qu’enelle­même de deux façons qui se répondentsans hiatus, avec légèreté et, cependant,profondeur. L’œuvre s’y déploie naturelle,qu’il s’agisse de ses installations ou de sespeintures et leur découverte n’est pas sansprolongements sur le spectateur car c’est unpeu la vie de l’auteur qui, comment endouter, s’y trouve en jeu entre réalitétransgressée et regard visionnaire. Wilkesnous raconte des bouts de vie qui, d’évidence,n’ont rien eu de limpide. Il y est question de

misère, de lourdeur, quelque part de déchéance. La vie n’est pas un long fleuve tranquille et CathyWilkes en est à ce point consciente et alarmée qu’elle évoque, en trois dimensions qui, parfois,comme ici à l’étage, occupent toute une salle, des bouts d’existence à tu et à toi avec la pesanteur desjours, voire de certains jeux soudain dérisoires quand les assiettes sont vides, que le temps semblesuspendu. L’artiste, qui expose en ce moment à la Biennale de Venise, après y avoir représentél’Ecosse en 2005 (elle a fait ses classes artistiques à la Glasgow School of Art), fut nominée pour leTurner Prize en 2008. Plus frappante que l’installation à l’étage, celle qui surprend le visiteur àpeine est­il entré dans la galerie, le prend de plein fouet. On y pressent toute la misère du monde.Suspendu sur un fil à linge un tissu, délicatement coloré, laisse apercevoir en transparence unefemme, qu’on imagine vieille ou alors vieillie par le labeur. Avec son tablier vert brodé de fleursmais sali par l’usage et son châle sur la tête, elle semble s’en venir à nous, mais c’est un leurre… Elleva seulement son chemin appauvri qui, inexorablement, la mènera à une mort sans pitié. Ailleurs,posées très bas sur les murs, quatre petites peintures emplissent l’espace d’une aura certaine,indicible mais très présente. Sur des toiles qu’on sent travaillées, grattées, réinvesties par un ouvragede fond, apparaissent des formes colorées qui pourraient être des fruits, voire les empreintes d’unpouce. Peu importe. Ces formes plutôt rondes ont des couleurs – du mauve, du rose, du jaune – quicrèvent l’écru de la toile. C’est très beau et cela ne s’explique pas. Cela vit. (R.P.T.)

UGalerie Xavier Hufkens, second espace, 107, rue Saint­Georges, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 18 janvier.Infos : www.xavierhufkens.com et 02.639.67.30

Bouts de vie

COUR

TESY

GALERIEHU

FKEN

S.BR

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8 Les galeries SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

Le refuge d’Emilia Stéfani­Law

En coin de terrasse, sur le chapeau de la colonnefixant les deux balustrades, la flammedécorative en pierre qui surplombe la mer estde couleur bleue, bleu outremer bien entendu.On se dit “c’est bien vu”, comme on se le dit àchacune des images ­pas très grandes­ quis’égrènent tout au long des murs de la galeriebruxelloise La Part du Feu. Ces notes discrètes,comme murmurées à des oreilles amies, sont dela photographe Emilia Stéphani­Law. En cestemps où les photographies sont hurlées entrois mètres de long, cette retenue et cettedélicatesse font plutôt du bien.Ces images nous disent des choses aussisensibles que les courts textes qu’elle écritpour trouver un refuge dans le flot de latrivialité quotidienne : “Retour par les nationales,la route est belle, plate et brumeuse. Le ciel s’estouvert et ce soir, j’ai comme besoin de traces.” Cestraces “que laissent en nous des minutes anodines,des matières à peine perçues, une mémoireolfactive, un touché…” Dans un format carré auxcouleurs assez sombres, on retrouve donc toutaussi bien un rayon de soleil d’hiver venuembraser des rideaux qu’un lilas en fleur, qu’unchat pensif ou qu’une fillette courant dans la

brume. Autant de choses simples qu’on la vitpartager avec le photographe Olivier Cornildans une correspondance exposée, il y a trois àl’espace Contretype. Autant de moments captéspour en souligner la saveur particulière, pourtraduire au plus près des sensations ce que celafait de vivre. C’est en tout cas le but que s’estassigné cette jeune femme native de Paris (maisvivant désormais à Bruxelles). C’est ce qu’ellenomme “l’exploration de l’épaisseur textuellequotidienne”. Y passent les thèmes à prioripoétiques comme l’amour, la mort, la solitude,l’angoisse existentielle, la nature ou la rêverie.Le tout avec des accents lyriques, que ce soitdans les photographies ­le vol des oiseaux dansun ciel lumineux, la cime des sapins au­delàd’une fenêtre embuée de voiture – ou dans lesmots : “Il y a commeunbruit de fondqui ressembleaux battements de mon cœur impatient.” Unrégal. (J­M.Bo)

UBruxelles, Galerie La Part du Feu, rue Saint­Ghislain, 55. Jusqu’au 22 décembre, les samedis etdimanches de 10 à 18h. Les livres : Editions YellowNow, Coll. Côté photo/Angles vifs, 2 volumes, 72pp. et 38 p. Env. 70 ill. couleur, 21,85 €

Photographie

EMILIA

STÉFAN

I-LAW

Yuko Nakaya et Raphaèle Bernard-Ba-cot. ‣ Du 19·12 au 24·01. Du J. au S.de 14 à 19h.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Daniel TemplonAnthony Caro. Sculptures récentes.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au S. de 11 à18h. URue Veydt 13A - 1060 Bruxelles -

02 537 13 17 - www.danieltemplon.com

Galerie Paris-BeijingDay is Done. Collages et sculptures ducollectif new-yorkais Ghost of a Dream.‣ Jusqu’au 18·01. DuMa. au S. de 11 à19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Caméléon CoquetRewind. Oeuvres gravées de RogerDewint. ‣ Jusqu’au 20·12. Du Me. auV. de 13 à 18h.UPlace Van Meenen 34 - 1060 Bruxelles -0478 93 42 79 - www.lecameleoncoquet.be

Le Salon d’ArtKikie Crêvecoeur. Gommes et linos.‣ Jusqu’au 21·12. Du Ma. au V. de 14 à18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Libre ChoixCart’Art. Cartes postales d’artistes.‣ Jusqu’au 15·12. de 14 à 19h.URue Defacqz 152 - 1060 Bruxelles -0476 77 53 60 - www.librechoix.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Les pein-tures de Chéri Samba, sur une périodeallant de 1989 à 2009, révèlent sa per-

ception de la réalité sociale, politique,économique et culturelle du Zaïre, ex-posant toutes les facettes de la vie quo-tidienne à Kinshasa. ‣ Jusqu’au 21·12.Du Ma. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachA Finnish Frame of Mind. L’expo con-fronte les univers de deux photogra-phes finlandais, les autoportraits ennoir et blanc de Arno Rafael Minkkinenaux compositions abstraites de NikoLuoma. ‣ Jusqu’au 21·12. Du J. au S.de 11 à 13h et de 14 à 19h.

Arts Libre. Supplément hebdoma-daire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle: Gilles Milecan

et Camille deMarcilly. Réalisation: IPM Press Print. Administra-teur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédac-teur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef ad-joints: Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Mile-can. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert.Publicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

LaGalerie.beLe Fil d’Arianne. Installation de Mi-reille Liénard. ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.au S. de 16 à 19h ou sur rdv (présencede l’artiste les S. 14·12 et 11·01).URue Vanderlinden 65 - 1030 Bruxelles -0475 60 66 97 - www.lagalerie.be

RossicontemporaryDaniel Coves. Peintures récentes.‣ Jusqu’au 25·01. Les J. et V. de 13 à17h et le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Du bout des doigts. Oeuvres d’Eleo-nore Gaillet. ‣ Jusqu’au 25·01.Lights Out. Encres sur papier de Jona-than Rosic. ‣ Jusqu’au 25·01.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieWinter Attitude With Her. Oeuvres deJulia Von Troschke, Phil Billen, OlivierSonck, Roby Comblain, StéphaneDauthuille... ‣ Jusqu’au 22·12.URue de l’Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenBeauté du Liban. Deux photographesdu Proche-Orient, Rend Haffar etHouda Kassatly, nous apportent leur vi-sion du Liban, entre beauté et destruc-tion, nostalgie et espoir... ‣ Jusqu’au19·01. Du Me. au S. de 14 à 18h, le D.de 10 à 13h.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLONBRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Anne Vijverman “Vlaams-Waals” &Anita Stein “Terminus taalgrens”.Photos. ‣ Jusqu’au 22·12. LeMe. de 15à 18h et le S. de 14 à 17h.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

LOUVAIN-LA-NEUVEEspaces LoungeatudeBlancs. Peintures de Pierre Debatty.‣ Jusqu’au 15·01. Du L. au V. dès 11het le S. dès 18h.

UPlace Polyvalente - 1348 Louvain-la-Neuve- 010 45 64 62 - www.loungeatude.be

Galerie des HallesConnexions. Oeuvres de Pierre De-batty. ‣ Jusqu’au 25·01. Du L. au S. de11 à 18h.UPlace de l’Université -1348 Louvain-la-Neuve

HAINAUTTOURNAIRasson Art GalleryChristo, Jeanne Claude - Voltz / Arman/ Claude Gilli. ‣ Jusqu’au 12·01. Du J.au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -069 64 14 95 - www.rassonartgallery.be

LIÈGELIÈGEMonos GalleryYakusa & Heavenz. Oeuvres d’AntonKuster. ‣ Jusqu’au 15·01. Du J. au D.de 14h30 à 18h30.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège -04 224 16 00 ou 0485 91 16 02www.monosgallery.com

STAVELOTTriangle bleuPainting endless. Oeuvres de BernardGilbert. ‣ Jusqu’au 29·12. Du J. au D.de 14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMURJAMBESDétourNotes. Photos de Jean-Louis Vanesch.‣ Jusqu’au 04·01. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

NAMURGalerie du BeffroiMachinations. Sculptures en mouve-ment de JohnnyWhite et AmandaWray.‣ Jusqu’au 05·01. DuMa. au S. de 11 à18h et le D. de 12 à 18h.URue du Beffroi 13 - 5000 Namur -081 24 64 37 - www.ville.namur.be

ANVERSANVERSFifty One Fine Art PhotographyHans-Christian Schink. ‣ Jusqu’au25·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Tim Van Laere GalleryCorn in your fruity basket. Peinturesd’Armen Eloyan. ‣ Jusqu’au 25·01. DuMa. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

valerie_traan13 | Berliner Mood. Exposition d’artis-tes, de designers et d’architectes, de etsur Berlin. Oeuvres d’Annemie Augusti-jns, Marian Beschoner, Isabelle Krieg...‣ Jusqu’au 03·01. Du J. au S. de 14 à19h.UReyndersstraat 12 - 2000 Anvers -0475 75 94 59 - www.valerietraan.be

BORGERHOUTZeno X GalleryTwice. Oeuvres de Marlene Dumas etLuc Tuymans. ‣ Jusqu’au 21·12. DuMe. au S. de 13 à 17h.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

Kunst op deCampus

Oui, le titre est enflamand car l’universitéest anversoise. Elle vientde publier un nouvelouvrage reprenant lesœuvres de sa collectionque l’on retrouvedisséminée dans leshalls, couloirs, diversessalles des bâtimentsainsi que dans lesespaces du jardin etmême sur les mursextérieurs. Cettecollection d’œuvrescontemporaines est

donc accessible à tous ceux, étudiants, visiteurs, professeurset autres qui déambulent dans ces lieux fort fréquentés.Belle initiative donc que cette collection universitaire à labase de laquelle on retrouve en personne le recteur, AlainVerschoren. Dans l’album, l’œuvre de chaque artiste estillustrée in situ et accompagné d’un court texte deprésentation. Ils sont plus de quatre­vingt appartenant àplusieurs générations puisque l’on y rencontre aussi bienMichel Seuphor que Liliane Vertessen, ils sont belges pour laplupart mais avec quelques exceptions dont MichelangeloPistoletto, Gio Pomodoro, Bernard Schultze ou ShinkichiTajiri. On ne s’étonnera donc pas de croiser des œuvres deJan Fabre, de Gaston De Mey, de Paul Van Hoeydonck, dePhilippe Vandenberg ou Guy Vandenbranden… artistes deFlandre. Un choix très diversifié qui montre l’ouverture de lacollection. Par contre et il faut le souligner parce que c’estdevenu trop rare, cette collection anversoise comporte desœuvres d’artistes du Sud du pays, dont Pierre Alechinsky,Pol Bury, Folon, Éric Fourez, ainsi que Patricia Dopchie. Unseul regret, les textes sont en néerlandais et anglais. (C.L.)

UKunst op de Campus. 108 p., ill. coul., préface d’AlainVerschoren, cart. Éd. UPA.

La parution de la semaine

UPA

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10 Adjugé! SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

Cor dechasse

Toujours chez Neumeister à Munich,plus récemment encore, on a vendu lecontenu du château de Teisbach, vil­lage situé entre Regensburg et Munich.Il y avait plusieurs centaines de lots àprendre et parmi eux ce cor de chasseen laiton, daté de 1724 et signé de Jo­han Willem Haas à Nuremberg. Le lotétait évalué entre 150 et 200 €, mais lasalle ne l’entendit pas de cette oreille etle marteau chut à 14 000 €, frais com­pris.

14000 €

D.R.

Navire de table

Chez Neumeister, à la fin de novembre, on vendait des objetsd’art anciens, dont beaucoup de porcelaine. Il s’y trouvait égale­ment de l’argenterie, souvent de belle qualité et parfois specta­culaire, à l’instar de ce navire en argent, posé sur quatre roues, àmettre en milieu de table ou dans un endroit visible d’un salonque l’on imagine prestigieux. Le lot, venu de Nuremberg et da­tant des années 1630, était annoncé entre 70000 et 80000 €. Ilfut adjugé à 150000 €.

150000 €

D.R.

l Au marteau

Vente p our l’Unicefh Le docteur Rau a laisséses tableaux anciens pourles enfants du monde.

GUSTAV RAUS EST UN MÉDECIN quiaurait pu reprendre les affaires de son pèreprénommé comme lui, et qui, à Stuttgartavait fait fortune avant la deuxième guerremondiale en vendant des pièces automobi­les. Né en 1922, notre Gustave a rendu sonâme à Dieu en janvier 2002 et c’est mainte­nant que Bonham’s a été chargé de vendreune partie de ses collections. Cela s’estpassé le 4 décembre à Londres dans la ventede tableaux anciens. Nous ne parlerons icique des lots offerts par la famille du doc­teur et/ou ses héritiers à travers les fonda­tions caritatives qu’il fonda à Zurich et àSaint­Gall. Car selon la volonté jadis expri­mée par le docteur, il fallait vendre l’en­semble des peintures anciennes au profitde l’Unicef et de ses programmes pour lesenfants. Il avait en effet pour eux une pas­sion sans borne et il passa sa vie de médecindans les pays les plus pauvres, notammentau Congo Brazzaville depuis les années cin­quante.

Cette activité médicale ne l’empêcha pasd’accumuler les œuvres d’art, uniquementpar goût et coups de cœur, n’achetant quece qui lui plaisait. Plus de quatre­vingt lotspasseront en vente dont des objets d’art,placés sur une autre vacation. Pour les ta­bleaux, il fit des achats de qualité, plutôtraisonnés, vers des maîtres flamands, fran­çais et hollandais, espagnols, italiens de laRenaissance et surtout des portraits depeintres anglais du XVIIIe siècle qui ontcomme toujours un côté sucré assez pro­noncé. La beauté était toujours présente,appuyée sur des qualités picturales éviden­tes.

Sans doute l’effet caritatif a­t­il aidé à ob­tenir des résultats très satisfaisants, avecmême une explosion de livres sterling pourune toile française du XVIIIe siècle.

Il s’agissait d’une huile de Fragonard fi­gurant le comte François­Henri d’Har­court, peint avec une vibration dans les co­loris et dans le modelé qui fit la une dupeintre de son vivant et celle du docteurRau pour une gloire posthume. La salle at­tendait quelques petits millions d’eurospour ce chef­d’œuvre publié ci­contre,mais quand même pas autant que ce quifut adjugé, à savoir 17 millions de livressterling et des poussières. Le docteur avaitacheté le lot lors de la vente des meublesdécorant le château de Champs­de­Ba­taille, repris et restauré fastueusement parle décorateur Jacques Garcia. Le domaineappartenait aux d’Harcourt. Le docteuremporta alors le lot contre 340000 livressterlings. Elle devait valoir plus du doubleque sa valeur actuelle; n’empêche, la plus­value est immense et c’est l’Unicef qui en

René CharChez Beaus­sant­Lefeb­vre à Paris, le26 novem­bre dernierdans unevente de li­vres rares delaquellenous avionssorti les vo­lumes desMémoiresd’Outre­

Tombe de Châteaubriand. Ces volu­mes rarissimes ont été vendus dansla zone de l’estimation haute, soit500 000 €, juste avant la vacation àla Bibliothèque nationale. Il y avaitégalement ce très rare volume deRené Char. Il s’agissait d’une éditionoriginale d’“Artine”, illustrée parDali et à lui dédicacée. Il n’y a quedeux exemplaires du même souscette forme, parus en 1930. Le lot aété vendu à 108 900 €.

108900 €

D.R.

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11Adjugé!SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Au marteau

Vente p our l’Unicef

profitera. Le précédant record pour Frago­nard tournait autour des cinq millions de li­vres. Cette enchère magistrale restera pourcette année comme la plus haute dans le do­maine des tableaux anciens. Le prochainrendez­vous est fixé à New York à la fin dejanvier 2014.

Par ailleurs, lors de cette vente Rau, on notales 1 082 500 £ (dans la fourchette des esti­mations), obtenus pour une grande cruci­

fixion d’origine allemande, vers 1480, peintepar un artiste non identifié. Le panneau de144 x 142 cm, qui était en prêt au musée deRemagen, va donc changer d’univers. Il ensera de même, mais hors de la collection Rau,pour un panenau de 51 x 36 cm de LucasCranach figurant une Vénus en pied, et nue,mais chapeautée. Elle a été vendue à2 210 500 €.Philippe Farcy

BONH

AM’S

Ce portrait très enlevé et typique de Jean-HonoréFragonard (1732-1806), a été vendu chez Bonham’sle 4 décembre contre 17 millions de livres sterling,au profit de l’Unicef.

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12 Le marché SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Satisfaction du côté médiéval

h Le 4 décembre fut riche à Paris également et chez Piasaon se réjouit de voir le succès des pièces Haute­Epoque.

COMME POUR L’ENSEMBLE DES SEG­MENTS du marché de l’art, quand laqualité est là tout va. Ce fut le cas ce4 décembre à Drouot dans une vente or­ganisée par Piasa et conseillée par Lau­rence Fligny, experte en ces matièresvastes et étendues que l’on regroupedans la Haute­Epoque. Cela nous mènede la période romane en passant par legothique puis de la pré­Renaissance auxdébut de l’ère baroque.

La vente comportait 263 lots et la plu­part ont été vendus. Il y avait en fin devacation des lots dignes d’une brocanteet même un crâne de dauphin et unedent de cachalot.

Le plus important était présenté en dé­but de vacation et c’est au lot 15 que lesenchères durèrent le plus longtemps (àvivre pour ceux qui aiment l’ambiancedes salles de ventes, sur www.drouot­live.com, sans obligation d’enchérir).

Ce lot était occupé par un ange en boisde chêne, de 109 cm de haut, souriant,comme on en trouve aux portes de la ca­thédrale de Reims. Il était situé par l’ex­perte soit en Artois, soit de Picardie, soitoriginaire d’Île de France. Le rapproche­ment le plus évident semble être à faireavec deux sculptures du musée d’Arras.Les archives en signalent de nombreuxen ce genre, qui servait à décorer des

autels dans les chapelles castrales. Il n’enresterait que vingt­cinq datant du XIIIIesiècle et celui­ci était un des plus élé­gants. On en espérait entre 100000 et150000 €. Il en vint 273160 €, fraiscompris. Puis il vint une tête d’hommeen pierre de Caen sculptée vers 1400 etqui était annoncée entre 10 000 et12000 €. Le raffinement de la taille destraits du personnage coiffé d’un bonnetcomme on le voit dans les tableaux fla­mands du XVe siècle, a permis de voir lesenchères s’envoler jusqu’à 248400 €.

Ensuite, il y avait un très importantgroupe figurant le “Couronnement de laVierge”, comme on en voit un à l’entréede l’église Saint­Jacques à Liège et unautre au portail de la cathédrale de Sen­lis. Ici, il s’agissait de deux blocs de boispolychromé et doré, du moins en partie,hauts de 43 cm. Le lot provenait d’uneéglise de Cologne, aux Saints­Apôtres.L’objet était annoncé entre 40000 et60 000 € et il fut disputé jusqu’à198800 €.Ph. Fy.

PIAS

A

Cette délicate tête d’homme en pierre de Caen, vers 1400,est partie contre 248400 €. On l’annonçait à 10000 €.

PIAS

A

Cet ange du XIIIe siècle, sans doute de l’Artois, aété vendu chez Piasa à Paris pour 273160 €.

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13Le marchéSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Vente publique

Maurice Chevalier fait un malheur

DEPUIS QUINZE JOURS, la presse périodique et quo­tidienne en France avait relayé l’information de lavente prochaine des objets ayant appartenu à Mau­rice Chevalier. Votre journal préféré en fit de mêmesur son site internet. C’était donc ce mardi matin etdurant tout l’après­midi que les études Digard etPestel­Debord unirent leurs forces pour défendre aumieux l’artiste et ses successeurs. Ils y parvinrentmagnifiquement. Le peuple de Paris y contribua for­cément.

547 lots étaient à prendre, sans compter quelquesajoutes de dernières minutes et notamment des lotsde photographies. Il y avait foule dans la salle 5 del’Hôtel Drouot à quelques centaines de mètres desFollies Bergères où “Momo” (1888­1972) avait par­tagé les planches avec Mistinguett. Ce fils du quartierde Belleville qui avait vécu dans une certaine misèrependant sa jeunesse première, devint comme on lesait, du moins les plus âgés, une star mondiale. Chan­teur, il fit également du cinéma et remporta des suc­cès magnifiques aux USA.

Depuis le décès de ce grand artiste, sa maison dite“La Louque” en souvenir de sa mère, était restée in­tacte. Maurice Chevalier avait légué l’ensemble de sesbiens à sa dernière compagne, Odile Meslier, décédéeen 1992. Ensuite de quoi c’est la fille de cette dameconservatrice de l’âme de la grande maison de Mar­nes­la­Coquette qui hérita du domaine et de tout soncontenu. La demeure était un musée, gardée commetel par cette descendante. Mais celle­ci étant lourde­ment handicapée et prenant de l’âge, il a été décidépar un collège de protecteurs de procéder à la disper­sion des souvenirs de l’artiste. “Ceci se produit dans lestrict respect des volontés du chanteur”, nous disait unresponsable de la vente, “ce n’est donc pas triste puis­que M. Chevalier désirait protéger sa compagne et safille également”.

L’ambiance dans la salle était électrique et le commis­saire­priseur ne savait plus où donner de la tête (surtoutquand il porta un canotier), du marteau et de la voix,pris dans un emballement qui lui venait d’une foule

nombreuse. Il y avait même des caméras de télévi­sion.

Les premiers lots à avoir très bien marché ce sontles photos. Elles étaient précédées par des livres, quine flambèrent guère, sauf pour cinq volumes de Pa­gnols, dédicacés et partis à 1500 € sur une base de300 €. Les estimations basses servirent systémati­quement pour lancer les enchères. Les prix énoncéssont ceux obtenus au marteau; il faut donc y ajouterun bon 20 %.

Entre les deux et juste avant d’aller déjeuner, on fitpasser la Mercédès Benz 250 S de 1967, affichant72978 km mais ayant le furieux handicap de ne plusrouler. Annoncée entre 2000 et 3000 €, elle a étévendue à 12000 €. Par contre, quand il s’est agi dephotos dédicacées par des collègues du service “star­system”, alors cela fusa dans tous les coins. Les esti­mations tournaient en général autour des 300 à500 €. On donna tout d’abord 3200 € pour unephoto de Colette en 1906, debout et seins nus. Puis ily eut ces 11000 € offerts pour une photo de CharlieChaplin datée de décembre 1925. Celle de LucienGuitry ne fit que 500 € mais celle de son fils Sacha filaà 3300 €. Le duc et la duchesse de Windsor obtinrentdes hommages appuyés avec une cote de 3100 €. Unedrôle de photo de Maurice Chevalier imitant MisterHardy de Laurel et Hardy, évaluée entre 3000 et5000 €, eut l’heur de plaire et fut enlevée à 15000 €.Il en fallait 4000 pour Marlène Dietrich, 3000 pourGrace Kelly, deux fois 3000 encore pour AudreyHepburn. 3000 autres euros furent requis pour unenvoi d’Elisabeth II et du duc d’Edimbourg en 1953.

Vinrent ensuite les habits et notamment les cano­tiers qui étaient sa marque de fabrique. On en pro­posait plusieurs, dédicacés par les firmes et en parfaitétat de conservation. Ils firent tous autour de4000 €. Par contre, les patins à glace de l’artiste ne fi­rent que 80 €, mais ses costumes et chapeaux de feu­tre ou de tweed ou taupé, firent souvent entre 300 et500 €. Le plus haut prix est venu sur une montre dePatek Philippe annoncée à 3 000 € et vendue à22000€. La place nous manque pour tout dire. Lavente par l’afflux de mains levées comme autantd’applaudissements fut d’une lenteur extrême;onction ultime d’une ville qui doit tant à ce chanteurhors norme.Ph. Fy.

DIGA

RDPESTEL-DEB

ORD

Cette photo amusante de Maurice Chevalier imi-tant Hardy, de Laurel et Hardy a été vendue à15000 € ce mardi à Paris chez Digard.

h Hommage de Paris à sa plus grandestar chantante du XXe siècle.

“Ma Pomme” a cassé la baraque àDrouot ce mardi 40 ans après sa mort.

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14 Le marché SEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Focus

Les relationsartistes/ collectionneurs

NATHALIE GUIOT S’EST MISE À RÊVERd’une vie à la manière des Stein, grandscollectionneurs américains, qui fré­quentaient assidûment les artistes lesplus en vue en début du siècle passé,Matisse, Cézanne, Picasso… Notre épo­que n’a plus rien à voir avec celle­là et lefait de collectionner l’art de son tempsest devenu aujourd’hui bien plus com­mun. Certains collectionneurs en fontd’ailleurs un véritable métier en inté­grant les divers rouages du commerceartistique. La multiplication des artis­tes, le phénomène de mondialisation etl’étendue du marché de l’art, le noma­disme des plasticiens, ne favorisent pasles échanges personnels suivis. Face àcette situation et pour y remédier per­sonnellement en s’investissant davan­tage par rapport aux artistes, NathalieGuiot a créé Thalie Art Project “une pla­teforme de performances nomade etmulticulturelle : Experienz”, s’est “en­gagée dans un processus de produc­tion” et “a inauguré avec le commissaireEmmanuel Lambion un cycle d’exposi­tions en invitant des acteurs de la scèneémergente européenne à prendre pos­session de l’espace de sa villa”. Poursui­vant dans cette voie du rapprochemententre collectionneurs et artistes, elle ainitié un ouvrage qui vient de paraîtresur cette relation bilatérale puisqu’ellea demandé à neuf artistes de la scèneinternationale “quel était le collection­neur avec lequel ils souhaitaient dialo­guer”. Le résultat se présente sous laforme de neuf entretiens menés par Na­thalie Guiot, des portraits à travers les­quels l’initiatrice a souhaité esquisser“une typologie du collectionneur” etrépondre aux questions : “Qui collec­tionne ? Pourquoi collectionne­t­on ?Qu’est­ce qu’une collection ?” Une ap­proche en fait doublement révélatrice,des artistes et des collectionneurs. Na­thalie Guiot a choisi entre autres un ar­tiste présent dans sa collection, en l’oc­currence Camille Henrot dans une ren­contre avec Sandra Mulliez.

Difficile de résumer un tel ouvragetant les positions des uns et des autressont divergentes, et s’il n’y a pas un seultype de collectionneur, ni un seul visagede l’artiste contemporain, l’emprise dumarché est telle à travers la plupart desconversations qu’il est hasardeux dedistinguer par exemple le collection­neur du mécène, du producteur, du

commanditaire et l’auteur d’autres ini­tiatives qui soutiennent le travail et ladiffusion de certains artistes auxquelsils s’intéressent et dont ils acquièrentdes pièces. Tous les clivages ont sautés.Nathalie Guiot qui se définit comme“collectionneuse et mécène” annonceaussi qu’elle “est membre du PAC (pro­jet pour l’art contemporain) au CentrePompidou, patron à la Serpentine Gal­lery et à la Tate Modern à Londres,membre fondateur du Tokyo Art Club(Palais de Tokyo, Paris)”. Soit un ensem­ble de cellules actives à un niveau inter­national pour soutenir l’art actuel et lepromouvoir dans un cadre très sélectif.

En avant­goût, on livrera quelques ré­

flexions puisées dans l’ouvrage : “Cer­tains collectionneurs sont devenus trèsvisibles grâce à des achats donnés enspectacle. Ils sont désormais aussi mé­diatiques que les artistes eux­mêmes[…]” (Hélène Lemoine). “Je crois aussique ces artistes qui pensent changer lasociété sont très prétentieux et quec’est plutôt la société qui fait changerles artistes […]” (François Morellet). “Cesdix dernières années les choses ontvraiment changé. Il y a de nombreuxnouveaux collectionneurs qui ne sontpas tous uniquement dans la spécula­tion […]” (Patrizia Sandretto Re Rebau­dango).Claude Lorent

h Française, collectionneused’art contemporain installéeà Uccle, Nathalie Guiot publieun recueil de conversationscroisées avec des artistesplasticiens et descollectionneurs.

Nathalie Guiot.

Le livre

“Conversations. Artistes et collection-neurs”. Nathalie Guiot. Entretiens avecDavid Claerbout et Hélène Lemoine,Michelangelo Pistoletto et GiulianaSetari Carusi, François Morellet et ErikaHoffmann, Camille Henrot et SandraMulliez, Lawrence Weiner et JackWendler, Doug Aitken et Patrizia San-dretto Re Rebaudango, Jeff koons etDakis Joannou, Luc Tuymans et ÅkeSkeppner, Joana Hadjithomas&KhalilJoreige et Sheikha Hoor Al-Qasimi. 232p., ill. coul., fr/angl. Black Jack éditions.

Bio Express

Ancienne journaliste, éditrice etco-fondatrice des éditions ANABET,Nathalie Guiot a commencé à collec-tionner l’art contemporain en 2008.Sa collection comprend des œuvres deMichel Blazy, Roger Ballen, MichelFrançois, Louise Lawler, Franz West,Erwin Wurm… ainsi que de FarahAtassi, Charlotte Baudry, Lucia Bru,Benoit Platéus… Son festival deperformances “Experienz” s’est tenuau Beursschouwburg et au Wiels. Ellea publié précédemment “Présiden-tielles : Royal 1986-2006, Ségolène adit” et “Collectionneurs/Les V.I.P del’Art Contemporain”.

A CONTRE-COURANT

“Les collectionneurs sonttrop partiaux pour êtrede bons témoins. Ilsdéfendent leurs proprespréférences. L’art abesoin de neutralité.”Haral FalckenbergCollectionneur d’art contemporain, in“M lemagazine duMonde” du 9.11.13.

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15Le marchéSEMAINE DU 13 AU 19 DÉCEMBRE 2013 ARTS LIBRE

l Salle des ventes

Paris afficheune belle santéen contemporain

CE DÉBUT DE MOIS DE DÉCEMBRE a vu lesdeux grandes salles d’obédience britanniquesse disputer les lauriers de la première marchedu marché de l’art contemporain sur Paris.Mais au­delà de deux journées de ventes, il y atoute la mouvance de ce segment qui court surdouze mois. N’ayant pas les chiffres globaux deChristie’s pour2013, on nepourra que secontenter deceux de Sothe­by’s. Et là, onaffiche ungrand sourireavec 51 mil­lions d’eurosde revenus.Pour les vaca­tions de la se­maine passéepar contre,nous possé­dons les chif­fres des deuxmaisons et làc’est Christie’squi prend latête avec unrevenu de24 769 775 €,alors que So­theby’s, trèscontente deson sort, affi­che 19,8 mil­lions d’euros.

Les 4 et5 décembreChristie’s pro­posait près de250 lots,peints ousculptés. Lorsde la vente dusoir, la sélec­tion était très serrée et on ne proposait que deslots capables de dépasser les 500000 €.

Dans l’ordre décroissant, le meilleur prix esttombé sur une toile en triptyque de Joan Mit­chell (1925­1992), “Aquarium”, cédée contre2 113 500 €. Ceci n’était “que” l’estimationbasse, charges comprises; pour un peu on seraitdéconfit. Mais il ne fallait pas oublier que cetrès beau travail de 1967 affichait une taille im­mense de 162 x 488 cm.

Puis vint le tour de Kazuo Shiraga (1924­2008), avec sa toile intitulée “Chinsei Haku­kada”, offrant de belles dimensions de 162 x

130 cm. L’artiste japonais créa ceci en 1961. Lesestimations évoluaient entre 800 000 et1,2 million d’euros. Il en fut proposé 2 113 500par un connaisseur fortuné. Le troisième lot leplus prisé était une toile de Martial Raysse (néen 1936) et qui provenait de la célèbre collec­tion de Dagny et Jan Runnqvist. La peinturemontrant une jeune femme aux cheveux pla­cés sous un bandeau typique de ces années1964 qui la vit naître, était annoncée entre 1,5et 2 millions d’euros. Le marteau fut frappé àl’estimation basse, soit 1 777 500 €. Enfin, ledernier très haut prix tomba sur une toile deNicolas de Staël (1914­1955), intitulée “Arbreset maisons” que le commissaire­priseur adju­gea à 1721500 € sur une fourchette d’estima­tions évoluant de 700 000 à un 1 000 000

d’euros.Chez Sothe­

by’s ensuite,on a obtenu lemeilleur ré­sultat globalpour une ces­sion d’art con­temporaindepuis la pré­sence de lasalle sur Paris.90 % des lotsont été échan­gés à la ventedu soir, avecen tête de listele même pein­tre que chezChristie’s, àsavoir JoanMitchell. Ici, ils’agissait de lacompositionnommée “LaGrande valléeXIII”, peinteen 1983 et ad­jugée à3 569 500 €.Sur cecoup­là,Christie’s futbattue.

Puis il y eutles “disputes”entre ZaoWou Ki, Si­mon Hantaï,

Pierre Soulages, Nicolas de Staël et Serge Po­liakoff qui prirent à eux cinq les neuf dernièresplaces de ce que l’on nomme dans le jargon bri­tannique le “top ten”. Simon Hantaï obtint ici,le 3 décembre, son plus haut prix jamais at­teint. Le marteau tomba à 2561500 € sur unetoile de 1960 intitulée “Mariale”. Ce lot étaitpourtant évalué entre 500 000 et 700 000 €.Zao Wou Ki suivit avec une composition de1964 annoncée entre 1 et 1,5 million d’euros.Les amateurs se disputèrent le lot jusqu’à2561500 € également.Ph. Fy

D.R./SOT

HEBY

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Chez Sotheby’s, le 3 décembre à Paris, cette toile pleine de couleurset de joie de vivre peinte par Joan Mitchell fila à 3 569 500 €.

h Sans doute est­ce tout le négoced’art contemporain qui profite deslocomotives que sont Sotheby’s etChristie’s sur la place française.Les chiffres 2013 sont très bons.

l Focus

Les relationsartistes/ collectionneurs

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