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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°240 - Semaine du 11 au 17 juillet 2014 L’ÉTÉ, SOPHIE KUIJKEN, R.O.P. 2014, HUILE ET ACRYLIQUE SUR TOILE CONTRECOLLÉE SUR PANNEAU, 216 X 183 CM COURTESY SOPHIE KUIJKEN & GALERIE NATHALIE OBADIA PARIS / BRUSSELS © WE DOCUMENT ART UN AUTRE REGARD PP. 2-3 Vacances Portrait Jacques Cerami, galeriste à Couillet, a l’art et le sport vissés au cœur. P.16 Arts Libre part en vacances ! Rendez-vous le vendredi 29 août pour la rentrée. P.2 La vente d’automobiles d’Artcurial a attiré la foule en ce début juillet. PP.10-11 Vente publique ARTCURIAL

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Arts Libre du 11 juillet 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°240 - Semaine du 11 au 17 juillet 2014

L’ÉTÉ,

SOPHIE KUIJKEN, R.O.P. 2014, HUILEET ACRYLIQUE SUR TOILE CONTRECOLLÉESUR PANNEAU, 216 X 183 CMCOURTESY SOPHIE KUIJKEN & GALERIENATHALIE OBADIA PARIS / BRUSSELS©WE DOCUMENT ART

UNAUTREREGARD

PP.2-3

Vacances PortraitJacques Cerami, galeristeà Couillet, a l’art et le sportvissés au cœur. P.16

Arts Libre part en vacances !Rendez-vous le vendredi29 août pour la rentrée. P.2

La vente d’automobilesd’Artcurial a attiré la fouleen ce début juillet. PP.10-11

Vente publique

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2 L'actu SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

L’étrange regard de Sophie Kuijken

h Solitaire, peu montrée, Sophie Kuijken surprend, atomise l’espace.Sous le couvert de l’anonymat, des tableaux coup de poing.

LES VRAIES SURPRISES SONT RARES. Mais quand ellesvous agrippent sans que vous vous y attendiez, la dé­couverte prend une dimension soudain inédite, vousbouscule et vous somme d’ouvrir les quinquets.Ce pri­vilège nous est advenu et nous nous en félicitons. Puis­se­t­il vous surprendre à votre tour, combler votre soifde peinture de cette valeur ajoutée qui appartient auxcréateurs de vérité, aux grands, fussent­ils encore peuconnus.

Sophie Kuijken est membre d’une famille de musi­ciens belges de première qualité et sa petite ou grandemusique à elle emprunte la voie plus marginale de lamise en scène et en couleurs d’une humanité passée autamis du non­dit.

Elle peint des portraits. Mais pas n’importe lesquels.Des portraits d’anonymes. Et, plus que cela, d’individusdont elle aurait elle­même façonné le visage à force d’enmélanger des dizaines, tous inconnus, par le biais del’ordinateur. Multipliant les identités, elle n’en retientqu’une seule, transcrite sur la toile, banalisée mais étran­gement identitaire à force de conscients amalgames.

Un travail de sape et d’identification pour le moins in­habituel et qui fonctionne. Au point de s’ancrer en vousavec la force des évidences. Sophie Kuijken, ce faisant, li­bère un mystère qui devient sa force de frappe. On peut,de loin, penser à Borremans : c’est plus oppressant, plusvibrant, plus picturalement subtil que du Borremans !

Née à Bruges en 1965, diplômée de l’Académie deGand en 1988, l’artiste s’était alors retranchée dans unatelier que nul ne pénétrait. Elle y fomenta seule sa ré­volution picturale. Pénétrée d’elle­même, elle s’y activaà rendre la peinture efficace. Emplie de valeurs discrè­tes, secrètes, déterminantes.

L’histoire est belle : coupée de l’extérieur, Sophie Kuij­ken a peint sans relâche et tout détruit aussi énergique­ment. Jusqu’au jour de 2010 où, surpris comme on peut

l’être en pareil cas, son mari – Jan Vermeulen, maître dupiano forte ­, pénétré par l’étrangeté des derniers ta­bleaux, confia sa surprise à un couple de collection­neurs. Décontenancés à leur tour, ceux­ci firent part deleur découverte à Joost Declercq, directeur du Dhondt­Dhaenens. La suite se devine. L’excellent musée deDeurle afficha la belle inconnue en 2011. Et, dans lafoulée, Nathalie Obadia, soucieuse d’intégrer de jeunesartistes belges dans sa programmation, décida d’offrirses cimaises à Sophie Kuijken, que voici…

Vériste, comme purent l’être les peintres italiens de lafin du XIXe, Kuijken détourne d’admirable manièrel’apparente banalité de ses sujets en leur confiant unevérité indissociable d’un rendu d’une incroyable effica­cité. Eprouvée en secret depuis vingt ans, sa techniquefait merveille. Sophie Kuijken peint sur des panneauxde bois, d’abord à l’acrylique qu’elle recouvre d’huile etde couches de glacis. Classique, elle est de pleine actua­lité par la densité de ses arrêts sur l’image qui fait mou­che.

Mâtinée de surréalisme, son approche picturale sentle nord, culottée, expressive par l’absurde. Face à ses ta­bleaux, on ne sait pas très bien dans quel monde on est.Mais on participe, l’ambiance vous accrochant âme ettripes. Et puis, c’est admirablement peint. Et l’on y sent,omniprésente, complice attentive, la main qui a choisiles attitudes, couleurs, les contrastes. Avec un décalagequi excite l’imaginaire.

La peinture est raffinée, tous détails à nu, des bretellesrouges d’un inconnu aux plis sombres d’un vêtement.Du réalisme revu et corrigé par le prisme de l’incongru.

Et puis, il y a tous ces regards, très diversifiés, qui voustoisent avec un naturel désarmant. 13 tableaux pour lemoins intrigants : Sophie Kuijken nous dépeint son hu­manité aux abois.Roger Pierre Turine

Commentaire

Et vive lesvacances !

Par Roger Pierre Turine

Faites comme nous : profitez de l’étépour décompresser, pour raviver devieilles envies délaissées, pour complo­ter une rentrée sur les chapeaux deroues, ce que nous ferons avec vous dèsle 29 août.Et puis, si nécessaire pour ne pointrisquer l’overdose, oubliez l’art letemps de recharger des accus propicesà de nouvelles découvertes !Toutefois, car cela existe, si l’art vousturlupine au point de vous empêcherde dormirmême au joli temps desvacances, point demouron à vous faire,les occases sont belles, qu’il serait sotd’envoyer au panier.De belles villes nemanquent pasd’atouts, de Paris à Londres, de Barce­lone à Sète ou Palma deMajorque. Etde grands noms vous y guettent.Exemples : Rodin etMappelthorpe, BillViola (jusqu’au 21 juillet) ou Fontana, àParis; Yoko Ono, à Bilbao; Miro qui sedétriple à Barcelone, Sète et Palma; etMatisse, d’abord à Londres, mais aussià Troyes.Si vous préférez des lieuxmoins cou­rus, ciblez Alechinsky à laMaisonErasme, à Anderlecht, et le mêmePierrot insatiable en région plus gou­leyante, au château Lynch­Bages, àPauillac, près de Bordeaux. Allez aussiau jovial sculpteur catalan Riera iArago, hôte de Folon à La Hulpe.Sans oublier, must inédits, Soulages enson superbemusée de Rodez et BernarVenet en son domaine d’exceptionduMuy, près de Saint­Tropez. Preuves’il en est qu’il n’est demorte saison auroyaume de la création.Au niveau des galeries, c’est, chez nous,surtout à la Côte qu’il conviendra de sedégourdir les jambes et Guy Pietersmènera la danse à Knokke en y ouvrantune énième galerie : ouverture enfanfare le 8 août avec… Bernar Venet.Les ventes publiquesmettent leursactions en veilleuse, mais Sotheby’s aconclu ses festivités sur le grand bra­quet à Londres. Sa der des ders offraitl’avantage de pièces du dessus de lamêlée. Les amateurs y firent bombancede folies, folles enchères à l’appui deleurs désirs.Héros de la fête, Francis Bacon a encorefrappé fort. Mais que dire, sinon ap­prouver pareil méfait pour pareil ar­tiste. Enchère hallucinante pour unpetit triptyque, “Trois études pour unportrait de George Dyer” envolé à26millions de livres sterling !D’autres records ont suivi pour un“Country­Rock” de Peter Doig, unFrank Auerbach, un Hurvin Anderson.Il est temps de s’aérer les méninges…Bonnes vacances !

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3L'actuSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

L’étrange regard de Sophie Kuijken

Infos pratiques

Galerie Nathalie Obadia, 8, rueCharles Decoster, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 2 août, du mardi auvendredi, de 10 à 18h; le samedi,de 12 à 18h. Infos : 02.648.14.05et www.galerie-obadia.com

Bio express

Née en 1965 à Bruges, vit àWillebringen près de Leuven. Expomonographique au Musée Dhondt-Dhaenens, à Deurle, en 2011. Exposchez Geukens&De Vil à Anvers et àKnokke en 2012 et 2013.

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Sophie Kuijken, O.D.G. 2014 huile et acrylique sur panneau, 100 x 244 cm.A droite, M.O., 2014, huile et acrylique sur panneau, 233 x 61 cm.H.L.H., 2014, huile et acrylique sur panneau, 180 x 110 cm;et S.T.P., 2014, huile et acrylique sur panneau, 122 x 63,5 cm.

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4 L'actu SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les frivolités coloré es et voilées de Lionel Estève

L’ŒUVRE DE LIONEL ESTÈVE REPOSE sur quelquesmots clés : couleur, légèreté, mouvement, spatialité,minimaliste joyeux, fragilité, qui ne sont certes pas li­mitatifs et méritent quelques explications. Son exposi­tion actuelle en la galerie Albert Baronian, constituéed’œuvres inédites, voilages, photos, interventions insitu, objets, églomisés, conjugue ces données avec in­ventivité et un sens du baroquisme subtil flirtant habi­

lement avec les limites du décoratif.Lionel Estève est avant tout sculpteur non dans le

sens traditionnel du terme mais dans la mesure oùl’une de ses préoccupations est de concevoir ses réalisa­tions par rapport à l’espace, qu’elles soient posées ausol comme ses galets aquarellés, au mur mais à distance(tissus et voilages), suspendues au plafond (mobiles),peintes sur les vitres transparentes et donc entre inté­rieur et extérieur. Même les deux photographies qu’ilprésente, une tête de femme à la chevelure abondantevue de dos, nue, se situe d’emblée dans l’espace de lagalerie comme si elle y déambulait tout en gardant sonvisage caché au visiteur. Celui­ci correspond­il auxpromesses de la chevelure ? On ne le saura jamais !

L’artiste apprécie ce type de situation qui tient à lafois du secret et de la séduction. Il titille les sens pourcréer l’émoi, la curiosité, voire le désir ou l’envie. Unepetite sculpture accrochée au mur, des fleurs de pavotcouvertes de feuilles d’or, sont devenues des objets pré­

h A travers la légèreté des tissus,les brillances fluo, les ors, les motifsdécoratifs, les transparences picturalessur verre, l’artiste taquine et exciteles sens, les sensations, les plaisirs,par le visuel.

Bio express

Né à Lyon en 1967, Lionel Estève vit ettravaille à Bruxelles depuis près devingt-cinq ans. Outre en Belgique, il aexposé collectivement à New York (PS1),en France (Tourcoing, Rennes, Lille…), àMunich, à Bâle, à Haïfa (Israël), Miami,Los Angeles… et en solo au Mam de Paris,à Frieze London, à Helsinki… Des œuvrespermanentes sont en place à Las Vegas etau WGC à Gand. En Belgique, ses œuvresont été montrées, hors galeries, à laVerrière Hermès, au CAB, au Palais desBeaux-Arts de Bruxelles et au MAC’s duGrand-Hornu. Il est représenté à Bruxel-les par la galerie Baronian où il exposedepuis 1999, à Paris et New York par lagalerie Perrotin et à Athènes par lagalerie Bernier/Eliades.

Publication

“A small part of infinity”, LionelEstève. Un ouvrage récent portant surles mobiles, sculptures de l’artiste.Interview de l’artiste par PhilippeJoppin, 72 pp., ill coul. sur fond noir,cart. 350 ex. Ed. Jan Verhoeven. Laphrase citée est extraite de l’interview,elle peut s’appliquer à l’expositionprésente.

Sm’ArtLambert fermeFigure de pointe des galeristes parisiens,Yvon Lambert fermera sa galerie en dé­cembre prochain après une expo finaleconsacrée à Anselm Kiefer. Né à Vence en1946, Yvon Lambert a ouvert sa galerieparisienne en 1966. Il y a défendu des ar­tistes tels Buren Lévêque, Lavier, Carl An­dré, Ryman Twombly, Basquiat, Combaset le Belge David Claerbout ainsi que Ken­del Geers (vit en Belgique). Il avait ferméprématurément ses galeries de Londres en2008 et de NY en 2011. Il annonce se re­centrer sur la bibliophilie et sur la gestionde sa collection à Avignon où il doit en­core trouver un accord avec la Ville. (C.L.)UGalerie Yvon Lambert, 108 rue Vieille­du­Temple, 75003 Paris. Expo : Mario Testino.Jusqu’au 24 juillet.

La plateforme RechPour sa dernière exposition de la saison, lagalerie Almine Rech a construit au centrede l’espace principal un très grand soclerectangulaire, sorte de présentoir, sur le­quel ont été disposés, comme dans un ma­gasin, des sculptures de taille moyenne etdes objets de design d’environ trente­cinqartistes, généralement de la galerie, deJohn Armleder à Cari Zalloni en passantpar Sylvie Fleury, Donald Judd dont lasculpture devient armoire (!), AnselmeReyle, Gregor Hildebrandt avec son Juke

Box… L’ensembleoù trône le “Don’twait for anything”de John Giono esttrès design. (C.L.)UPlatform.Curator NicolasTrembley. GalerieAlmine Rech, 20 ruede l’Abbaye, 1050Bruxelles. Jusqu’au26 juillet. Dumardiau samedi.

Paysages à front de portMG Art, la galerie d’art contemporain deZeebrugge, est située tout au bord d’unnouveau port de plaisance, à deux pas desflots gris. Avec une exposition intitulée“Landscape II”, la galeriste convie son été àde nobles réjouissances artistiques. Lesdeux invités ont, depuis longtemps, faitleurs preuves aux cimaises d’un peu par­tout. Et voici Jacques Vilet, le photographedes instants sensibles, et Bob Verschue­ren, le créateur épris de nature, réunis enun duo plein de charme et de sens. Pas dedoute, l’été sera beau à Zeebrugge !(R.P.T.)UMGArt, Rederskaai, 16, 8380 Zeebrugge.Jusqu’au 15 septembre, du vendredi au lundi,de 11 à 13h et de 15 à 18h. Infos :0475.983.999 et www.mgart.be

Beau monde à KnokkeGuy Pieters n’a pas son pareil pour multi­plier les invitations et les événementscomme il multiplie ses galeries de Knok­ke­Heist à Saint­Paul de Vence ! Débutd’été en fanfare pour lui avec l’AméricainSam Francis au 279 de la Kustlaan et Nikide Saint­Phalle au 753 de la Zeedijk, sansoublier Berner Venet qui s’en viendraquelques jours plus tard en un nouveaulieu à découvrir à… Knokke. (R.P.T.)UGaleries Guy Pieters, 8300 Knokke­Heist.Infos : 050.62.33.80 etwww.guypietersgallery.com

Infos pratiques

Lionel Estève. “Impudique”. GalerieAlbert Baronian, 2B rue Isidore Verhey-den, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 30 août.Fermeture estivale du 21 juillet au19 août, visite srv. Du mardi au samedide 12h à 18h. www.albertbaronian.com

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5L'actuSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les frivolités coloré es et voilées de Lionel Estève

cieux comme des bijoux, splendides objets de désirs…Que dire alors des voiles translucides, bleus commel’azur ou l’océan, tirés tout le long des larges baies vi­trées donnant sur la terrasse, et subtilement peints enune tonalité dégradée ? Ils ne cachent rien et cepen­dant la tentation est de les soulever, d’aller vérifier s’iln’existe pas un secret bien caché, impudique commel’indique le titre de l’expo, d’autant plus que leurs fris­sons ressemblent à des vagues d’une sensualité d’ap­pel.

La séduction est omniprésente jusqu’à l’évocation dela frivolité déclinée tout en finesse, en délicatesse, encaresses chromatiques et lumineuses. Lionel Estèvejoue de ces rapports au sensible, à une forme de beautéun peu magique qui tiendrait d’une certaine douceuret féminité, d’une forme d’élégance formelle et coloréeévitant les excès tout en assurant une présence remar­quée et harmonieuse.

Les effets optiques qu’il obtient en manipulant les

matières et les matériaux, en sélectionnant des accordschromatiques en teintes rares choisies pour leurs affi­nités festives, en jouant sur les frontières de la percep­tion, tiennent d’une certaine fantaisie assumée, d’unegaieté qui voyage entre des normes populaires etd’autres appartenant au raffinement. Il défait ainsi lescatégories trop strictes et se permet de provoquer desémerveillements simples, inattendus, agréables, oppo­sés à toute prise de tête. Il se situe dans la souplesse duregard, dans le plaisir de l’œil, de l’esprit et des sens.Dans une sorte d’érotisation à la fois recherchée, so­phistiquée, distinguée et coquette, de tout ce qu’il tou­che. Il est dans l’approche, dans l’évocation suggestive,jamais dans la description ou l’illustration. Ainsi, sesmotifs peints sur les vitres appellent les regards de l’ex­térieur pour entrer dans l’intimité de l’exposition oùtout est comme en état de suspension dans l’attente devoluptés visuelles.Claude Lorent

“Je ne sais pas si parlerde ‘qualité de présence’est compréhensiblemais c’est justementla qualité de présence

qui est l’objectifde ce travail.”Lionel Estève

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Lionel Estève, voilages diaphanes en nuances de bleus d’azur et de mer. A droite, LionelEstève, des fleurs de pavot couvertes de feuilles d’or et accrochées par des fils roses .En bas à droite, les motifs décoratifs peints sur les vitres appellent les regards versl’intimité de l’expo.

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6 Les galeries SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontWannes Lecompte. Peintures. ‣ Jus-qu’au 13·07. Du J. au D. de 13h30 à 19hou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

c-o-m-p-o-s-i-t-eAct like u don’t know. Oeuvres d’OliviaDunbar. ‣ Jusqu’au 19·07. Du J. au S.de 14 à 18h.URue du Marché aux Porcs 10 -1000 Bruxelles - www.c-o-m-p-o-s-i-t-e.com

Catherine BastideMotifs. Oeuvres de Sarah Crowner.‣ Jusqu’au 26·07. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71 - www.catherinebastide.com

ChampakaLe crayon dans la peau. Planches, cou-vertures et illustrations de FrançoisWalthéry. ‣ Jusqu’au 26·07. Du Me. auS. de 11 à 18h30, le D. de 10h30 à13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Galerie Martine EhmerUlrike Bolenz. Peintures et installa-tions. ‣ Jusqu’au 14·07. Du J. au D. de11 à 18h.URue Haute 200 - 1000 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Galerie Morbee100 dessins érotiques. Croquis etaquarelles de Marec. ‣ Jusqu’au19·07. Les V. et S. de 14h15 à 19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

J. Bastien-ArtIdeations. Peintures de de S. HarshaVardhana. ‣ Jusqu’au 12·07. Du Me.au S. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan Mot (nouvel espace)Mon Amour. Reading Films. Oeuvresde David Lamelas. ‣ Jusqu’au 19·07.Du J. au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryRust and Fire. Oeuvres de Gal Weins-tein. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma. au S. de12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryHenri Michaux. Peintures et oeuvressur papier. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma.au S. de 10h30 à 18h30.Paul Kallos. Peintures et oeuvres surpapier. ‣ Jusqu’au 19·07.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Meessen De ClercqDouble readings. Ignasi Aballí réperto-rie des échantillons de couleurs etdresse une relation ambiguë entretexte et image en se référant à des pas-sages d’“Ulysses” de James Joyce.‣ Jusqu’au 12·07. Du Ma. au S. de 11 à

Les cailloux de Vokaer

La mise en parallèle, chez Faider, des travaux de patience deMarie Girard et de Robin Vokaer (Bruxelles, 1966) est uneréussite. Les noirs de l’une et les gris de l’autre se répondentdans une sorte de symbiose des contrastes. Aux plis surfins deGirard, les assemblages de gros cailloux concassés de Vokaeradjoignent une solidité qui n’est pas sans en référer auxvibrations de la nature.Au four et au moulin entre les divers modes de l’expressionplastique, de la sculpture à la peinture et de celle­ci auxcouleurs, Robin Vokaer a choisi de nous montrer ses sphèrescaillouteuses.Des sphères aux contours irréguliers, les unes à fond plutôtplat, les autres, plus ou moins ovoïdes, qui s’inscrivent dansl’espace non pas en cailloux du Petit Poucet mais en balisesdu vide et du plein qui sont aussi notre lot quotidien dans lavie.Ces gros assemblages paraissent d’une exemplaire simplicité.

Jointoyés entre eux par de la colle, des fragments de pierreexpriment de concert et sans armature – d’où le travail depatience de l’artiste – non plus la pesanteur que l’on serait endroit d’en attendre, mais une approche plus électrisante de lafragilité que peut aussi incarner une pierre disloquée, puisrecomposée en concrétion plus arbitraire.Ce n’est pas par hasard que, dans certains assemblages,Vokaer insiste sur les nervures blanches qui, tranchant dansle gris, témoignent des affres, des blessures, dont souffreparfois la pierre au fil du temps.Vokaer est un sculpteur qui donne à voir, à entendre, àpenser. Il aurait peut­être intérêt à oublier de le formuler avecdes mots ! (R.P.T.)

UGalerie Faider, 12, rue Faider, 1060 Bruxelles. Jusqu’au12 juillet et du 13 juillet au 15 août sur rendez­vous. Infos :02.538.71.18 et www.galeriefaider.be

Assemblages

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7Les galeriesSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

18h.Pedestal for a water drop. Oeuvres deBenoît Pype. ‣ Jusqu’au 12·07.What is missing ?. Peintures et instal-lation monumentale d’Ellen Harvey.‣ Jusqu’au 12·07.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MOTinternationalThe Meeting. Par le biais de vidéos,peintures, installations sonores et rea-dy-made, Laure Prouvost joue avec leslimites de la communication, son envi-ronnement quotidien et les erreurs detraduction. ‣ Jusqu’au 02·08. Du Ma.au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryVentilator Blues. Oeuvres d’Aaron Bo-brow. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Me. au S.de 11 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Pierre HalletSummer Time #2. Oeuvres de BernardGaube, Regina Gimenez, Petrus DeMan, Georges Meurant, Louis Van Lint,Jacqueline Devreux, Willy Anthoons...‣ Jusqu’au 30·07. Le S. de 11 à 18h30,le D. de 11h30 à 13h30 ou sur rdv.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GalleryOneiric Landscapes. Peintures de Mi-chaël de Kok. ‣ Jusqu’au 07·09. DuMa. au V. de 14 à 18h, les S. et D. de 11

à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Sorry We’re ClosedLisa. Oeuvres de John De Andrea.‣ Jusqu’au 31·08.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseExposition collective. Oeuvres desplasticiennes Estelle Adoud, NathalieGrall, Janica, Marta Pan, Annie Polak,Martine Rassineux, Raphaëlle Sainte-noy, Danielle Stabel, Marie Thérèse Va-cossin et Ann Vinck. ‣ Jusqu’au 19·07.Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryPatience. Photos de Josef Hoflehnerprises entre 2006 et 2013, constituantune sorte de carnet de route des voya-ges qu’il effectue tout au long de l’an-née avec son fils. ‣ Jusqu’au 20·07. DuMa. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

Albert BaronianImpudique. Oeuvres de Lionel Estève.‣ Jusqu’au 30·08. Du Ma. au S. de 12 à18h, fermé du 21·07 au 19·08.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

BodsonDes Chevals. Peintures de Dimitri Ca-rez, Frédéric Dumoulin, Dieter Durinck,Pierre Konder, Julien Meert, Tim Onder-beke et Laurent Veldekens. ‣ Jusqu’au

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8 Les galeries SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

Tableaux de laine

Le résultat est assez impressionnant pour unetechnique personnelle à découvrir. Pour sa secondeexpo solo à la galerie, Gal Weinstein (Israël, 1970) aréalisé une série de grands tableaux qui ne sont,malgré les apparences, ni des peintures, ni desdessins à proprement parler. La technique est à lafois simple et sophistiquée. Elle exige maîtrise,méthode et une immense patience. Ses œuvres,majoritairement en noir et blanc avec quelquesaccents chromatiques, légèrement vibrantes, sobres,sont exécutées à l’aide de très fines particulesmétalliques provenant de la laine de verre. D’où lesreflets, les brillances, les variations très subtiles de la

lumière suivant les orientations, les aérations deblancs qui confèrent à ces œuvres quelque chosed’aérien. Pour les touches chromatiques, il fait unusage parcimonieux de laine de polyester (ouate) quiintervient comme un élément atmosphérique,presque éthéré, amplifiant l’impressiond’immatérialité. Tout dans ces œuvres est endélicatesse.Il ne faudrait pas croire que cette techniqueremarquable soit gratuite. Ce travail de l’artistes’inscrit dans la continuité de recherche d’impliquerde nouveaux matériaux dans la création et de lesdétourner de leur utilisation fonctionnelle prévue.

L’artiste rejoint par­là les pratiques expérimentalesengagées au cours du 20e siècle par les novateurs etavant­gardistes.D’autre part, traitant de sujets sensibles,catastrophes écologiques diverses, phénomènesnaturel non maîtrisables par l’homme, évocationsd’espaces historiques à préserver ou désertiques, GalWeinstein en montre la fragilité à travers une formepoétique de dématérialisation. (C.L.)

UGalWeinstein. “Rust and Fire”. Keitelman Gallery, 44rue Van Eyck, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 19 juillet. Dumardi au samedi de 12h à 18h.

Expérimental

COUR

TESY

KEITELMAN

GALLER

Y

13·09. Du Me. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodsongallery.com

Nadine FerontEverything Must Go !. Oeuvres de LoïcPantaly, Rémi Tamburini, JulienAmillard, Felix Kindermann et L.A.A.A.‣ Jusqu’au 12·07. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 ou 0479 95 07 10www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaSophie Kuijken. Portraits. ‣ Jusqu’au02·08. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsKen Eastman & Elke Sada. ‣ Jusqu’au12·07. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenMarlo Pascual. ‣ Jusqu’au 18·07. DuMa. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.Mountain Stream Ring Tone. Oeuvres

de Louis Eisner. ‣ Jusqu’au 18·07.Painting With Stars. Peintures de Da-vid Ratcliff. ‣ Jusqu’au 18·07.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Aeroplastics ContemporaryAfter you. Peintures récentes de KateWaters. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma. auV. de 11 à 18h, le S. de 14 à 18h ou surrdv, fermé les j.f.Guanxi. Peintures et dessins récents deMingjun Luo. ‣ Jusqu’au 19·07.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes estivales. Photos de Na-thalie Lamoral et Mireille Roobaert.‣ Jusqu’au 31·07. Du J. au S. de 14 à19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Le Salon d’ArtTexture de la Mémoire. Oeuvres récen-tes d’Yves Zurstrassen. ‣ Jusqu’au12·07. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.

URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

RossicontemporaryCredi Poetic. Encres sur papier d’Em-manuel Tête. ‣ Jusqu’au 30·08. Les J.et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ousur rdv.Photo de Groupe. Oeuvres de RomainCadilhon, Eric Croes, Thomas Mazza-rella, Jonathan Rosic, Eleonore Gaillet,Chisato Ishiyama, Marie Rosen...‣ Jusqu’au 30·08.Vertueux dans la colère. Oeuvres deJean-Marc De Pelsemaeker. ‣ Jusqu’au30·08.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

HAINAUTTOURNAIRasson Art GallerySalon d’été. Oeuvres de Pat Andrea,Edouard Buzon, Antoine Gamard, Phi-lippe Pasqua, Olivier Vincent... ‣ Jus-qu’au 27·07. Du J. au D. de 14 à 18h30ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -0474 93 50 22 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

STAVELOTTriangle bleuSensus. Oeuvres de Jacques Charlier,Anthony Duchêne, Baudouin Ooster-lynck, Stéphanie Roland et Rémi Tam-burini. ‣ Jusqu’au 27·07. Du J. au D. de14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtLive. Oeuvres d’Alain Bornain. ‣ Jus-qu’au 31·08. Les S. et D. de 10 à 18hou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourFilipe Courbois & Laure Lernoux.‣ Jusqu’au 02·08. Du Ma. au V. de

12h30 à 17h30 et le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

FLANDRE OCCIDENTALE

KNOKKEAbsolute Art GalleryUnseen McQueen. L’expo présente desphotos rares de Steve McQueen prisespar son ami Barry Feinstein. ‣ Du08·08 au 07·09.UZeedijk Het Zoute 806 - 8300 Knokke -02 374 07 04 - www.younggalleryphoto.com

KNOKKE-HEISTMaruani & Mercier GalleryBlack, Bird, Brain. Oeuvres de l’artisteaméricain Ross Bleckner. ‣ Du 02 au31·08. Les S. et D. de 11 à 18h30.Black, Bird, Brain. Peintures de l’ar-tiste émaricain Ross Bleckner. ‣ Du 02au 31·08.UKustlaan 90 - 8300 Knokke-Heist -0475 31 97 49 - www.maruani-mercier.com

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPM PressPrint. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints:Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité: Martine Levau

(0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

A l’étranger

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LuxembourgJulius Grünewald – Peinture

Luxembourg – Nosbaum et RedingNatures mortes, intérieurs d’habitations et portraits formentles sujets anodins, presque banals, des tableaux de l’artiste al­lemand (1965). L’iconographie choisie ne laisse aucun doute.Le vrai sujet de cette peinture fraîche et spontanée, c’est lapeinture elle­même.U Jusqu’au 16 août. Galerie Nosbaum et Reding, 4, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.nosbaumreding.lu

AngleterreAvant-garde russe – Photographie

Londres – Richard Saltoun GalerieLa galerie a réuni, en provenance d’une riche collection, unesélection d’une centaine de photographies rarement mon­trées d’Alexandre Rodtchenko (illu) et de l’atelier VKhOUTE­MAS qui, de 1920 à 1930, a surtout travaillé avec les adeptesdu constructivisme, du suprématisme et du rationalisme ar­chitectural.U Jusqu’au 29 août. Richard Saltoun Galerie, 111 Great Titchfieldstreet, W1W6RY Londres. www.richardsaltoun.com

Edward Thomasson – VidéoLondres – Chisenhale Gallery

La video “Le Present Tense” de l’artiste anglais (1985, vit àLondres) regroupe trois histoires d’interconnexions, en ex­plorant la manière dont la proximité et la distance modifientnotre compréhension de l’autre. Une approche spécifique dela narration qui puise dans le genre de la comédie musicale.U Jusqu’au 24 août. Chisenhale Gallery, 64 Chisenhale Road, E35QZ Londres. www.chisenhale.org.uk

SuisseBernar Venet – Sculpture

Bâle – Von Bartha GarageSous le titre “L’hypothèse de l’arc” l’artiste français (1941, viten France et à New York), présente un ensemble de sculptu­res monumentales en acier corten rouillé, disposées en deséquilibres souvent précaires, des arcs en désordres, des arcsdressés, des enroulements patinés de noir.U Jusqu’au 19 juillet. Von Bartha Garage, Kannenfeldplatz 6,4056 Bâle. www.vonbartha.com

Pays-BasAdriana Duque – Photographie

Amsterdam – Witzenhausen GalleryL’artiste colombienne (1968, vit à Bogota) pratique une sortede maniérisme photographique dans lequel elle met en scènedes réalités du paysage social. Ses images construites sur ordi­nateur font allusion au silence dans la peinture et sont bâtiessur des contrastes entre la culture occidentale et les mythesde son pays.U Jusqu’au 14 août. Witzenhausen Gallery, Hazenstraat 60,1016 Amsterdam. www.witzenhausengallery.nl

FranceUematsu et Watanabe – Sculpture

Paris – Galerie Baudoin LebonL’expo est une mise en parallèle du travail des deux artistesjaponais Keiji Uematsu et de sa compagne Nobuko Watanabe,réunis par leur goût pour l’économie des moyens, verre, pier­res et bois (Keiji Uematsu), toiles (Nobuko Watanabe/illu) etla simplicité de leurs assemblages.U Jusqu’au 26 juillet. Galerie Baudoin Lebon, 8, rue Charles­François Dupuis, 75003 Paris. www.baudoin­lebon.com

COUR

TESY

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Maruani & Mercier GalleryDetroit. Photos de McDermott &McGough. ‣ Du 02·08 au 31·08. Les V.et S. de 11 à 18h30.UKustlaan 124-126 - 8300 Knokke-Heist -0475 31 97 49 - www.maruani-mercier.com

Pierre Soulages

Rompant avec la traditionnelle interview, notre confrèreRoger Pierre Turine a préféré le récit de sensibilisation, unbrin lyrique, fortement personnalisé, afin d’évoquerl’homme,le peintre, sa vie, son épouse (depuis plus de 70 ans), sesexpositions majeures, le récent musée de Rodez, et aussi sonenvironnement, voire sa fortune critique et dereconnaissance. Plus que d’une conversation, c’est d’unevraie rencontre dont il est question, d’un dialogue riche àtravers lequel perce l’empathie pour la personnalité à la foismodeste et hors du commun, ainsi que l’admiration enversune œuvre de persistance, d’obstination, vouée presqueentièrement au noir, plus précisément à “l’outrenoir” quepratique Pierre Soulages depuis 1979. Un terme qui désigne“un effet mental qui nous habite à partir d’une émotionesthétique : la lumière qui surgit du noir, variable selon la façondont le noir est étalé sur la toile”.Né à Rodez (1919) il revendique des origines celtes, “prochesdes gens des Flandres”, il vit à Sète face à la grande bleue, et àParis, loin des mondanités. À 95 ans, infatigable, il proclame :“Je n’ai qu’une envie : peindre !”, et son bonheur “est dansl’atelier” où il prépare une expo chez Perrotin à New York. Lechoc de l’art, c’est à Conques qu’il l’a ressenti où bien plustard il a réalisé d’extraordinaires vitraux avec son “seul outil :la lumière !” Il estime que “l’art participe de l’indicible” que “cen’est pas un signe” et qu’il “n’a pas de valeur en soi”, que “leprix est un phénomène social” et d’ajouter impératif : “lesthéoriciens de l’art, je les fuis comme la peste”. On le comprend.(C.L.)

UPierre Soulages. Conversation avec Roger Pierre Turine. 58 pp.,illus n/bl, témoignage de Michel Ragon, éd Tandem.

Parution de la semaine

TAND

EM

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

Giacomettiou Matisse

Chez Christie’s à Londres à nouveau, le 24 juindernier, le deuxième plus haut prix semblatomber sur une sculpture d’Alberto Gia­cometti (1901­1966). “Femme de Venise II”,avait été conçue en 1956 et conservée dans lacollection du maître. Annoncée entre 6 et8 millions de livres sterling, elle fut adjugée àneuf millions de livres sterling. Mais a­t­elleété payée ? Selon que l’on consulte l’un oul’autre communiqué, le lot 13 apparaît ou estsignalé inexistant. Du coup, la seconde placedu podium est occupée avec certitude par les6,8 millions de livres sterling d’une toile deMatisse, “L’artiste et le modèle”, peinte à Niceen 1921, située au lot n°7.

6,8 millions de £

CHRISTIE’S

LongoLe lot 10 de lavente d’art con­temporain du25 juin dernierchez Pierre Bergéet Associés à Parisétait détenu parune feuille de Ro­bert Longo “Unti­tled (Zeus)”, da­tant de 2008. Ils’agissait d’un fu­sain et encre surpapier, adjugé à

226380 euros. “Ce dessin spectaculaire fait pen­ser à une bombe atomique”, nous confiait Na­thalie du Breuil, chargée de la communicationchez PBA; on ne va pas la contredire.1413320€ furent réunis autour des près de130 lots proposés à la vente.

226380 €

PBA

Schwitters

Chez Christie’s le 24 juin dernier, la vented’art impressionniste et moderne a rapporté107 millions d’euros (85,7 millions de livressterling). Soixante lots étaient offerts à lavente. Quarante furent vendus, ce qui n’estpas très glorieux à ce niveau de qualité. Lapièce la plus chèrement disputée fut cette toilede Kurt Schwitters (1887­1948), peinte en1920 et nommée “Ja­Was­Bild ?”. La composi­tion de 109 x 82 cm était annoncée entre 4 et6 millions de livres sterling. Au bout d’un longcompte, il en vint, avec les frais, pas moins de13970500 £. La toile avait été achetée à la cé­lèbre galerie Gmurzynska de Cologne en1981.

13970500 £

CHRISTIE’S

l Vente publique

Gros suc cès au Mans Classic

h La vente d’Artcurial a attiré lafoule en ce début juillet. Me HervéPoulain fêtait ses 45 ans de marteau.

BONHAM’S D’UN CÔTÉ à Goodwood, Art­curial de l’autre au Mans, voilà ce qui étaitau menu de cette fin de semestre pour lesamateurs d’automobiles anciennes ou ré­centes, de course ou bien d’usage familial.On sait ce qu’il advint de Bonham’s. Pour cequi est de la première étude hexagonaledans le secteur automobile, les affaires rou­lèrent sans peine et une fois la ligne d’arri­vée franchie, la coupe débordait d’euros,comme une corne d’abondance de sesfruits.

Quatre­vingt­deux pour cent des lots trou­vèrent preneur pour un montant total detreize millions d’euros (13 264 345 €). Tren­te­sept véhicules changèrent de mains à

HERV

ÉPO

ULAIN

CollinLe 23 juindernier, il yavait unebelle ventecataloguéechez Am­beres, à An­vers évi­demment.

Plusieurs lots furent très bien défendus et leplus haut prix de la journée fut obtenu pourune “Panthère” en bronze patiné signé par Al­béric Collin. Le marteau chut à 44000 € plusles frais. On donna aussi 26000 €, somme con­sidérable en l’occurrence, pour une coupe enargent massif, d’origine indienne et duXIXe siècle finissant. Il s’agissait sans douted’une sorte de trophée de chasse, au repoussé.L’objet mesurait quand même 115 cm de hautet pesait il faut le dire 18,4 kg d’argent.

44000 €

AMBE

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11Le marchéSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Gros suc cès au Mans Classic

plus de 100 000 €. Il y avait 111 lots à pren­dre, sans compter les 148 lots d’“Automobi­lia”, consacrés aux accessoires. Quinze pourcent des acheteurs furent américains. Cin­quante­deux pour cent vinrent d’Europe,hors la France qui pourvut les acheteurs res­tants. Il y avait 250 acheteurs inscrits sur lavente en “live” et la salle aurait compté jus­qu’à deux milles personnes. Il a fallu septheures pour venir à bout de ce programme.Voilà pour les statistiques. Si les voituresétaient de types rapides, les enchères le fu­rent moins, ce qui signifie que les bataillesd’enchères furent légion.

Pour ce qui fut des voitures elles­mêmes,on trouvait là quelques perles rares, très dif­ficiles à voir puisque toutes conservées encollections privées et destinées à y retournersous d’autres cieux.

Parmi les lots les mieux défendus, ontrouva la fameuse Jaguar de MkVII cabrioletBeutler de 1953 (lot 210) qui atteignit les160 900 €, frais compris, sur des estimationsde 60 000 à 80 000 €. Puis il y eu la FerrariF40 qui obtient 691 400 €, sur une four­chette d’estimations allant de 450 000 à500 000 €; ce fut un achat d’un amateur sud­africain.

Certains lots ont donné lieu à de véritablesdisputes entre les enchérisseurs. Ce fut no­tamment le cas pour le cabriolet AstonMartin DB2/4 MKIII qui a triplé son estima­tion après une longue bataille entre télépho­nes et quelques individus en salle. Ce véhi­cule a été vendu à 602 000 € (à 240 000 €,elle pouvait partir), et il permet au départe­ment automobile d’Artcurial d’établir unnouveau record aux enchères pour ce mo­dèle. Comme dans le strict monde des anti­quités, la découverte d’un lot, rare par es­sence, si on ose le dire, provoque une envo­lée et des combats d’enchérisseurs qui sontsymptomatiques de la gourmandise desamateurs, autant que le sont les moteurs, ilfaut le dire. Ce fut le cas avec la Porsche 9112,7 L Carrera RS 5, découverte à Marseille etvendue au Mans contre 580 500 €, car lesvoitures fraîches sur le marché créent la sur­prise et suscitent l’engouement des collec­tionneurs. Porsche récolta elle aussi denombreux succès. Pour les 83 ans de lafirme de Stuttgart, le succès des modèles an­ciens est d’ailleurs grandissant. Il y avaitquatorze véhicules portant les armes desducs de Wurtemberg et de l’Etat libre deWurtemberg. Les belles italiennes ont évi­demment elles aussi la cote et il est difficilede résister à ces marques de Modène oud’ailleurs. Pour le coup, c’est une Lancia quia décroché l’un des plus belles palmes. Ils’agissait de la Lancia Stratos de 1978 (lot307), très bien vendue à 417200 € sur unebase d’évaluation allant de 280 000 à320 000 €. Elle fut en son temps, dans le do­maine des rallyes, l’emblème de toute l’Ita­lie. Le plus haut prix est toutefois tombé surune Mercédès 300 SL de 1961, avec “hard­top”, vendue dans la norme annoncée, soit1 115 600 €.Ph. Fy.

Cette Mercedes-Benz de 1961, du modèle 300 SL est partie au Mans chezArtcurial à 1 115 600 €. En bas, l’Austin Mini a été vendue à 13 112 €.

ARTU

CURIAL

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12 Le marché SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Enchères

Vente record d’artcontemporain à Londres

h La vente estivale de la maison Sotheby’s sur la scènelondonienne a réservé bien des surprises.

NOUS EN PARLONS BRIÈVEMENT dansnotre commentaire de la page 2 du pré­sent numéro. Les 30 juin et 1e juillet, So­theby’s a assuré une vente d’art con­temporain qui a crevé bien des pla­fonds.

Un bien, un mal ? L’avenir le dira maisil est évidemment encourageant, mêmeen pleine spéculation financière surtous les fronts, de voir que l’art, mêmes’il ne file pas toujours aux mainsd’amoureux de la création, agite tou­jours davantage, fût­ce par la bande, lesconsciences et les porte­monnaie.

La vente estivale de la maison Sothe­by’s sur la scène londonienne a réservébien des surprises avec quelques re­cords et des prix qui doublaient ou tri­plaient les estimations.

Le résultat le plus tonitruant a été ob­tenu par un triptyque de taille fortmoyenne de Francis Bacon. Ses “Troisétudes pour le Portrait de George Dyer”,l’amant de l’artiste décédé peu avant,huile sur toile peint en 1964, a atteint lasomme explosive de 33 265 148 mil­lions d’euros.

Bacon est, depuis longtemps et de sonvivant déjà, une valeur sûre de l’art. Ilpeut, il est vrai, être tenu pour l’un desplus importants peintres de l’après­Se­conde Guerre mondiale : expression­nisme douloureux, basculement descorps dans l’espace, audaces chromati­ques.

Une autre étude du même Bacon,“Study for Portrait of P.L. N°1”, unehuile sur toile de 1957 a d’ailleurs étéacquise, au cours de la même vente,pour 5548451 livres sterling.

Record aussi pour l’Anglais Peter

Doig, l’un des meilleurs peintres actuelsqui s’affirme dans une peinture de pay­sage légère et atmosphérique, à contre­courant des tendances. Il a bénéficiéd’expositions majeures à Londres et àParis. Un “Country­Rock” (Wing Mir­ror) de Doig, une huile sur toile de1999, a réalisé la deuxième plus hauteenchère de la vente avec une adjudica­tion à 10575157 millions d’euros !

Allemand de Londres, assimilé àL’école londonienne auprès de Bacon etde Freud notamment, Frank Auerbach(1931) a battu tous ses records avec satoile “Primrose Hall, Summer”, enlevéeà 3951734 euros.

Au cours de cette vente, fait à retenir,25 % des acheteurs n’avaient jamais en­core acheté de l’art contemporain auxenchères. La vente entière a rapporté,outre neuf records d’artistes, la baga­telle de 136, 20 millions d’euros, bienau­delà de l’estimation haute.

D’autres prix sont à retenir. Ils concer­nent des artistes qui ont écrit l’histoirede la modernité ou qui écrivent celle del’art actuel.

Deux pièces d’Yves Klein ont faitbanco. Klein se fit connaître par des per­formances sans précédent, par un bleuKlein qu’il inventa, par sa participationau Nouveau Réalisme. Il mourut trèsjeune en 1962. De lui, “Untitled FireColorer Painting”, une peinture brûléede 1962, fit 4012513 euros; “UntitledBlue Monochrome (IKB 271)”, de 1960,fut adjugée 3453990 euros.

Une “Composition n°8”, huile surtoile de 1957, de l’admirable Bram VanVelde s’échangea pour 476179 dollars.Si des enchères pour Fontana, Richier,

Baselitz, Dubuffet, Soulages, Richter onttourné autour du demi­million de dol­lars, un albâtre d’Anish Kapoor montajusqu’à un million trente mille dollars.

Et Andy Warhol fit mieux que se dé­fendre. Neuf déclinaisons colorées de“Marilyn”, 1979­1986, s’élevèrent à5668082 euros. Et son “Dollar Sign Yel­low” fit 4 989 928 d’euros. Chérot ledollar !

Une toile abstraite de Gerhard Richterde 1997 monta à 3 174 729 millionsd’euros, tout comme un Mark Rothko,de 1949. Londres a vécu deux soiréesmémorables !Roger Pierre Turine

SOTH

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D’Andy Warhol, ces neuf déclinaisons coloréesde “Marilyn”, 1979-1986, s’élevèrentà 5668082 euros.

SOTH

EBY’S

Ce triptyque de Francis Bacon, “Trois études pour le Portrait de George Dyer”. huilesur toile peinte en 1964, a atteint la somme explosive de 33265148 millions d’euros.

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13Le marchéSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Foire

Fête nationalede la brocante à Ciney

CELA FAIT TRENTE­HUIT ANS que la famille Lalouxorganise à Ciney un éventail de foires diverses quicommença par de la brocante et de l’antiquité. Pouraffronter les crises successives en près de quatre dé­cennies, ces entrepreneurs familiaux ont diversifié lessujets, avec notamment “Retromoteurs”, “Tuning”qui vient d’avoir lieu le 4 juillet, mais aussi un salon“Déco­Jardin”, un autre pour les “Puces” à l’automneet à Pâques, un autre pour le “Militaria” et un autreencore consacré aux effets d’occasion dans le mondeagricole. Cela bouge donc sans cesse sur le plateaucondruzien et la foire à la brocante qui naguère en­core englobait le jour du 21 juillet reprend des cou­leurs. Cette fois­ci, le rendez­vous est donné aux ama­teurs les 19 et 20 juillet. Les activités déburetont cecidit le 18 juillet à partir de 14 heures, avec un déballageréservé aux professionnels. Peut­être y­aura­t­ilmoyen pour les privés de s’y insérer. Nous ne savonspas quel est le degré de surveillance de la part de l’or­ganisateur.

Le crû Ciney 2014 n’est certes plus à l’image de lagrande époque où la foire s’abritait sous le marchéaux bestiaux. Le métier a beaucoup évolué. Mais avecle grand bâtiment couvert, propriété des Laloux (lemarché aux bestiaux appartient à la ville de Ciney), laqualité de l’accueil a été renforcée.

La dernière foire à la brocante, version vacances dePâques, montrait bien que le taux de remplissage desespaces repartait dans le bon sens, surtout en inté­

rieur ; au dehors c’était beaucoup plus aléatoire. Enjuillet, de part et d’autres, on annonce entre 500 et800 exposants. Dans ce genre de manifestation, lescontrats peuvent se signer à la dernière minute. Ren­dez­vous donc à Ciney samedi et dimanche prochain

pour découvrir des milliers de choses du temps de nosgrands­mères.Ph. Fy.U Infos : www. Cineyexpo.be. De 10 à 19h. Entrée : 8 €.Parking gratuit.

PH.FY

Ciney, c’est de la brocante à 1 € jusque 5000 €. Il y a des milliers de lotsà voir et des perles à trouver.

h Plus de 600 stands en intérieur etextérieur vous attendront le week­endprochain pour la plus grande réuniondu genre en Belgique.

l Exposition

Un anniversaire couleur vermeil

IL Y A PRESQUE CINQUANTE ANS,Jacques Kugel qui était déjà un trèsgrand antiquaire, avait organisé danssa galerie de la rue de la Paix à Paris,une exposition restée, dit­on, dans lesannales. Elle traitait, comme celle­ci,de l’art des orfèvres strasbourgeoisdepuis le XVIe siècle, jusqu’auXIXe siècle. En 2014, en hommage àleur père et à Hans Haug, conservateurdu musée de la capitale alsacienne, Ni­colas et Alexis Kugel remettent lescouverts, coupes, hanaps, calices et

autres objets généralement fasteux,façonnés dans l’un des meilleursfoyers du Saint­Empire, puis deFrance.

Ces deux antiquaires qui travaillentcomme des conservateurs de musée,mettent cette exposition en place dans

la foulée de la Biennale des antiquairesqui aura lieu dès le 10 septembre auGrand­Palais à Paris. Leur galerie estune annexe de la célèbre manifesta­tion. Une visite s’imposera donc. Maispour voir quoi ? Le communiqué reçunaguère est explicite et provoque déjàle désir incompressible d’être plusvieux de deux mois.

L’exposition sera articulée de ma­nière chronologique. Elle permettrad’admirer dans un premier temps lesinfluences germaniques sur cette villelibre, riche, parce que commerçanteet multilingue, placée au carrefour del’actuelle Allemagne, de la France etdes cantons suisses. Entre 1540et 1800, la ville qui détient toujoursles plaques d’insculpation des poin­çons des orfèvres réunis dans une cor­poration dite “La Tribu de l’Echasse”,compta plus de 500 noms. C’est dire sila demande était forte. Il sortit de ces

ateliers nombreux des chefs­d’œuvreincomparables.

Cette influence germanique seramanifeste durant la Renaissance et lesdébuts de l’ère baroque, jusque 1680­1690. Puis un glissement stylistiqueva s’opérer à la fin du règne de LouisXIV, vers le style français, baroque luiaussi mais plus classique, puis vers lemonde de l’art Louis XV et passer lesétapes du temps jusqu’à la fin du Pre­mier Empire. Cela s’explique carStrasbourg sera rattachée à la Franceen 1681. L’exposition comptera plusd’une centaine de pièces. Toutes se­ront à vendre. Un catalogue riche dedécouvertes immortalisera cette réu­nion qui se terminera le 8 novembre.Ph. Fy.U Infos : 25 quai Anatole France, justeaprès Orsay et le musée de la Légiond’Honneur. Entrée gratuite. Cat. : 385pp., 85 €.

HUGU

ESDU

BOIS

Cette écuelle et son présentoir, de 1768,aux poinçons de J.-L. III Imlin sera l’une desvedettes de l’exposition chez les Kugel.

h Les frères Kugel préparentune exposition dont ils ontle secret sur le vermeilà Strasbourg du XVIe auXIXe siècle.

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14 Le marché SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Lettre politique du futurLouis XVIII

IL S’AGISSAIT D’UNE VACATION DE TYPE classiqueconcernant le monde du livre ancien et moderne, cejeudi 3 juillet à Bordeaux en l’Hôtel des Ventes deSainte­Croix, chez Me Antoine Briscadieu. Le matin, ily avait eu cent­trente cartons plein à ras­bord de li­vres issus d’un commerce terminant ses activités. Puisl’après­midi, on proposait plusieurs centaines de lotsde littérature, de voyages, de sciences et d’art. Il y avaitlà une petite section consacrée à l’Histoire. Et quandelle toucha à celle de la famille royale de France, latournure se fit plus pompeuse. En effet, l’étude propo­sait avec l’aide de l’expert Michel Convert, un docu­ment qui provenait de la première vente d’effets his­toriques d’Alain Bancel, passée en mars 2003 en venteà Paris. Il y eut, semble­t­il, une seconde vente Bancelchez Piasa en 2012. En 2003 est donc apparue cettefeuille encadrée, écrite et signée de Louis de Bourbon,frère de Louis XVI, ici nommé Régent, pour le dau­phin, depuis la mort de Louis XVI et devenu LouisXVIII “de jure” à la mort certaine de Louis XVII auTemple.

Quand Louis XVI et sa famille quittèrent Paris pourVarennes en juin 1791, le frère du roi, alors comte deProvence, en fit de même. Il passa par Avesnes,Maubeuge et se rendit à Bruxelles avant de descendrevers Coblence. Puis il retrouva son autre frère, lecomte d’Artois (furtur Charles X), dans le sublimechâteau de Pillnitz, sous Dresde, qui domine majes­tueusement l’Elbe. Là se trouvaient l’empereurd’Autriche et le roi de Prusse. Il en sorti une déclara­

tion portant le nom du château saxon qui, vue deFrance, fut considérée comme une déclaration deguerre. Le comte de Provence quitta Pillnitz pour lapetite ville de Hamm (au nord­est de Dortmund) où ilrédigea le document mis en vente. Hamm est une villecréée à la fin du XIIIe siècle par un comte de La Marck(Adolf) et les armoiries des La Marck sont toujours cel­les de la ville. Le château­fort a été reconstruit après1955.

Le futur Louis XVIII enjoint ici le peuple de Francede reprendre ses esprits et de permettre, dans l’intérêtde tous, le retour d’un Roi providentiel. D’après l’ex­pert, “c’est un texte puissant et empreint d’émotion, danslequel l’auteur en appelle à la mémoire et aux sentiments

les plus profonds des Français. Leur rappelant l’affectionqui les liait à leur monarque et les espoirs déçus de la Ré­volution, il espère alors qu’une prise de conscience collec­tive les sauvera de la situation désespérée dans laquelleest plongée le pays et que le Dauphin, à ses yeux, seul es­poir de la nation, retrouvera son héritage légitime. L’his­toire, comme on le sait, en décidera autrement. Puis, il ex­horte, après le décès de son neveu, les partisans de la mo­narchie ainsi que tous ceux qui comme lui, ont dû s’exiler,à l’aider à remettre la Maison de Condé sur le trône deFrance”. Louis XVIII n’évoque pas les Capet ni lesBourbon, mais les Condé qui en était une branche. Lelot a été vendu à 6655 €.Ph. Fy.

h L’étude Briscadieu à Bordeauxa vendu le 3 juillet une lettre très raredu futur roi de France, écrite en exil,à Hamm.

Ce document manuscrit du comte de Provence en exil à Hamm, en Westpha-lie, été vendu à 6655 € chez Briscadieu à Bordeaux le 3 juillet.

PUYS

EGUR

l L’objet de la semaine

Lustre corbeille

IL Y A CHEZ COSTERMANS au Sa­blon, à Bruxelles, des choses trèsbelles et nombreuses, à voir et à ad­mirer. Outre la demeure qui estl’une des plus belles de toute la cité,les salons alignés sur deux niveauxne manquent pas de créer des sur­prises et des envies. La jeune généra­tion (Arnaud et Valérie) a ici pris lecommerce en mains et elle défendavec autant de simplicité, de finesseet de goût les arts anciens que le pa­

ternel (Marc­Henri Jaspar) qui vientde s’effacer après cinquante ans detrès bons et loyaux services.

On a déjà évoqué en ces pages lesdécorations et mises en scène imagi­nées avec brio par le Namurois Gé­rald Watelet. Cela, c’est pour le rez.Le lustre en corbeille que l’on voitci­contre se trouve au deuxième ni­veau (premier étage) et orne l’un dessalons du XVIIIe siècle. Tout estd’époque ici dont les décors murauxhérités de cette magnifique maisonnoble de l’Ancien Régime. Elle vautpar ses décors ceux de l’hôtel deLannoy ou celui des Merode (rueaux Laines), ou ceux encore de l’hô­tel de Ligne, sur le parc royal. Sans

oublier une cage d’escalier d’époqueLouis XVI fabuleuse. Le mobilier estcomposé de consoles, commodes etencoignures d’époques Louis XV,Louis XVI et Empire.

C’est un endroit magique où enplus on restaure les meubles desparticuliers qui le désirent et où l’ontravaille le métal jusqu’à refaire desgrilles de châteaux ou de parcs,comme celui, justement précité, duparc royal.

Prix du lustre sur demande.Ph. Fy.U Infos : 5 place du Grand Sablon,1000 Bruxelles. Tél : +32 (0) 2 512 2133. Web : www.costermans­antiques.com

D.R.

Le point d’orgue du salon, richement décoré, estsans doute son éclairage.

h Le salon de la maisonCostermans brille de millefeux.

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15Le marchéSEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Paris a le souriresous le marteau

APRÈS LES ANGLAIS QUI TIRÈRENT les pre­miers, Sotheby’s affichant 116 millionsd’euros (+ 9 %), voilà que les salles françaisesinstallées à Paris, commencent à dévoiler leurschiffres. Et en tête du peloton, on trouvera Art­curial qui grimpe à 105 millions d’euros en af­fichant une progression de 14,6 %. Il faudra at­tendre les chiffres de Christie’s pour savoir sicette compagnie est deuxième ou troisièmesur le podium. En tout cas, les montants sontsuperbes.

Chez Tajan, on est content quand même etalors que la hausse du chiffre d’affaires n’estque de 3 %, à 23,7 millions d’euros. On se glori­fie de deux records du monde pour un masqueafricain de la tribu des Gouro (CDI, parti à1375000 €) et pour une toile d’Augustin Le­sage (1876­1954; œuvre de 1929 vendue à373800 €), sans oublier un grand nombre depréemptions par les musées. Chez Piasa, dontFrédéric Chambre a pris en grande partie la

responsabilité, il n’y a pas globalement d’aug­mentation du chiffre d’affaires. Celui­ci restefixé à un peu plus de 17 millions d’euros. Maisla ventilation des revenus est intéressante car ils’y dégage un doublement du chiffre pour lesarts décoratifs du XXe siècle et pour le design,qui passe de 3,8 à plus de 8 millions d’euros. Cequi signifie que d’autres segments sont en criseou sont désactivés. Frédéric Chambre prévoitquand même une hausse à deux chiffres duvolume des affaires d’ici la fin de l’année, au vude ce qui est programmé. Une stabilité frappeégalement les chiffres de Pierre Bergé et Asso­ciés. Le produit vendu, toutes charges compri­ses, est de 11900000 € pour Paris. A quoi ilfaut ajouter 1 593 000 € pour les ventes àBruxelles dans les salles du Cercle de Lorraine.Chez nous, ce sont les ventes de design quiamènent la plus large part du chiffre d’affaires.

Chez Beaussant­Lefèvre par contre, on resteconfiant mais on est un peu déçu car malgré detrès bonnes adresses reçues lors de ces six pre­miers mois (notamment la suite des toiles deMaurice Denis vendues pour plus d’un milliond’euros), le chiffre d’affaires a baissé légère­ment. En 2013, il était de 12028928 €. Cettefois­ci, le résultat global affiche 11073598 €.On se console en constatant que 91 % des lotsont changé de mains, ce qui est énorme dans cesecteur.Ph. Fy.

CHAM

BRE

Ce “Narcisse se mirant dans l’eau”, (54 x 52 cm),sculpté par Allegrain a été vendu chez Piasa à la mijuin à 496540 € sur une estimation de 100000 €.

h Les premiers résultatssemestriels sont très positifs surla capitale française. Petit tourd’horizon en attendant encoreune suite.

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16 L'actu SEMAINE DU 11 AU 17 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Portrait

Cerami un jour, Cerami toujours

DITES “CHÉRAMI”, CHER AMI en quelque sorte,façon plus accorte de vous adresser à lui comme fe­rait un Sicilien dans sa langue maternelle. Car si Jac­ques Cerami est né à Charleroi en 1959, sa famillenous vient de Sicile. Son père Ernest et ses onclesPino et Nino sont d’ailleurs nés là­bas et Pino, leplus valeureux héraut des trois, a marqué le sportbelge et cycliste d’une belle étoile.

Réputé sur la scène belge de l’art contemporainplutôt pur et prospectif que convenu et malingre,Jacques fut, comme son oncle et son frère, coureurcycliste avant de devenir un expert en créationplastique.

Après avoir couru six ans dans les classes débu­tant, junior, amateur, Jacques, faute d’édifiantesvictoires, a raccroché son vélo au clou. Et, apprentimécano, il aida Pino dans son magasin de cycles.Jusqu’à ce que celui­ci ferme boutique. De là date ledéclic imprévu…

L’histoire est belle, rare et digne : “Je n’avais guère

fait d’études, je ne connaissais rien en art. Mais, fer­mant le magasin, mon oncle m’a donné un vieux meu­ble, peint et repeint, dans lequel il enfournait des brico­les. Je l’ai décapé et l’acquisition s’est révélée être unmeuble en chêne du XVIIIe. Je l’ai toujours”

“Ce cadeaum’a donné l’envie d’en savoir plus. J’ai ac­quis des livres spécialisés, me suis intéressé à la bro­cante, suis devenu brocanteur, ai fait des foires, desmarchés.“J’ai acheté beaucoup de livres et me suis retrouvé

plein de respect pour les auteurs impliqués autour del’art et des artistes. Le livre m’a tout apporté !“Autodidacte complet, je suis aussi fonceur. J’ai multi­

plié les acquisitions, appris le métier de marchandd’art en me trompant beaucoup.”“Et j’ai ouvert une galerie de tableaux de peinture

belge et régionale. Rencontrant des veuves de peintreset des peintres, j’ ai peu à peu compris pourquoi des ar­tistes peignaient et, surtout, comment reconnaître lesbons et les autres.”“Un livre de Federico Zeri sur la peinturem’a apporté

l’essentiel. On l’appelait L’Occio (L’œil). Il disait : “Il fautaller dans lesmusées, les bonnes expositions, s’affûter leregard.” J’ai suivi le conseil. Aujourd’hui, je crois pou­voir décortiquer un tableau.”

Jacques Cerami a l’art de reconnaître l’œuvre à la­quelle il ne faut surtout rien retrancher, rien ajou­ter. Initié à la photographie, il aime pouvoir, devantune pièce, dire “C’est juste !”

Il a participé sept fois à Art Brussels, après avoirouvert sa galerie d’art contemporain en 2002. Unsacré défi quand on vit à Couillet. Gageure tenue, ilpeut dire avec fierté que l’art, c’est sa voie. Qu’il nelui arriverait pas d’entrer dans une ville sans en vi­siter les musées, de passer devant une librairie sansy entrer.

“L’art ? C’est ma vie ! Je regrette qu’il soit si souventincompris, il pourrait sauver tant de gens. L’art estouverture de cœur et d’esprit.”

Qui fréquente sa galerie sait qu’on n’y rencontrepas n’importe quoi. Ses artistes participent tous àl’aventure actuelle… Vincen Beeckman, Lore Rabautet Frank Depooter, Michaël Matthys, Michel Coutu­rier, Ronny Delrue, Philippe Herbet, Iris Hutegger…Du beau monde. Des décrypteurs de vie et de so­ciété. Des inventeurs d’espaces, des artistes quis’engagent.

“J’aime les artistes engagés ! Une Mona Hatoum, uneBerlinde De Bruyckere, un Paolo Pellegrin…”

Jacques Cerami, une femme et deux filles adora­bles, princesses d’une trattoria souveraine tout àcôté, “Sotto il Ponte”, vit sa vie sur le grand braquet.“Tout à droite”, rayon démultiplications.

Cri du cœur : “Je suis fier d’être galeriste à Couillet,même si ce n’est pas facile. Mais le métier ne l’est pasnon plus !”Roger Pierre Turine

h Dans sa région de Charleroi, il faitexception. Il a l’art et le sport vissés aucœur. Il ose les grands débordementsdes champions.

ALEXIS

HAUL

OT