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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. BRAFA TÊTE VOTIVE, ENTRE 1ER SIECLE AVANT J.-C ET 1ER S. APRÈS, 31 CM, COURTESY FINCH & CO NOS COUPS DE CŒUR PP.12-13 Supplément à La Libre Belgique - N°260 - Semaine du 23 au 29 janvier 2015

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Arts Libre du 23 janvier 2015

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© S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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Supplément à La Libre Belgique - N°260 - Semaine du 23 au 29 janvier 2015

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2 L'actu SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les ima ges tremblées de Cognée

h Philippe Cognée et ses toilesfloutées investissent Bruxelles.Le peintre français harmoniseavec bonheur réalité et irréalité.

DANIEL TEMPLON PEUT SE TARGUER d’une expo­sition qui séduit autant qu’elle porte un regard lu­cide et réfléchi sur ce que sont nos vies, aujourd’hui.Ce qu’elles seront toujours plus, demain. Nos vies,nos aléas à travers celles­ci, nos habitats, nos démar­ches obscures de foules en apnée, pour qui, pourquoi.Peintre s’appuyant, nouveau travail, sur des imagespuisées dans Google Earth et Google Street, Cognéecogne là où tout devient indécis, imprécis, leurre plusque vérité.

Une petite dizaine de tableaux de moyen format re­présentent des façades de maisons captées sur l’ordi­nateur. Maisons de New York, Rio ou même Charle­roi. Souvent mal filmées, elles apparaissent à l’artisteavec leur côté décor qu’amplifient les défauts de laprise de vue. Mais elles sont plus qu’un décor : ellessont ambiguës, réalité ou irréalité ?

Cire d’abeille sur toile“J’utilise ces aberrations pour en faire une image aber­

rante profondément retravaillée…” Outre qu’il l’a tou­jours fait même lorsqu’il n’utilisait pas l’ordi et sesmoteurs de recherche, Cognée peint ses images à lacire d’abeille écrasée au fer à repasser pour obtenirdes vues brouillées, il y eut toujours chez lui une vo­lonté de détourner l’image de son profil premier de­gré. Ses façades captent ostensiblement le regard dequi les visite et s’y sentirait chez lui, parce que nosenvironnements sont ainsi, même, parfois, dans nosplus chics quartiers. “Je voulais des portraits de mai­sons. Maisons plutôt bricolées, comme abandonnées.Quand il m’a fallu réfléchir à ce que je montrerais àBruxelles, j’ai pensé à “La ruelle” de Vermeer. J’aime lenon­sujet que cette peinture incarne, même si on y voitdes personnes plus ou moins affairées.”

Prises dans Google, les masures semblent à l’aban­don, mais leur climat n’est pas très éloigné de celuide “La ruelle”. “Mes maisons sont plates, elles sont à lafois décoratives et symboliques.”

Portraits de maisons“J’attire l’attention sur des maisons qu’on ne regarde

pas. A priori, elles n’ont rien d’excitant. Mais je les aichoisies après de longues recherches. Porte déglinguée,

Commentaire

Liberté chérie

Par Roger Pierre Turine

“Liberté, j’écris ton nom…” Et l’exerguecélèbre de Paul Eluard pourrait s’ac­compagner d’un “Je suis Charlie” à neplus oublier en route ! Pour la libertéd’expression et la liberté tout court.Pour oser dire tout haut ce que tout lemonde pense tout bas. N’avoir pas à secacher sous du politiquement correct,imbuvable.L’art aide à panser des plaies. Il aide àavancer. A croire aux lendemains quichantent, quand desmains se tendentet acclament les artistes qui fustigentinconvenances, réalités, contre­vérités,mensonges, balivernes. Gare toutefoisaux supercheries de l’art. Aux élucu­brations à court de sens, qui se vendentpourtant à prix exorbitants. Indécents.On y tue, à petit feu, la poule auxœufsd’or. La poule qui pond pour le bien­être commun.Comment peut­on tuer, quand notreseul devoir, c’est vivre? Et vivre enaccord avec une humanité en quête deprogrès ! Ce que nous venons de vivreest une régression et cette régressionprend date tous les jours à travers unmonde d’infamies.“Faut pas rêver !”, nous dit­on. Oui,mais alors quoi ? Si rêver nous est aussiinterdit, à quoi bon vivre ! Le progrèsde l’humanité n’a rien à voir avec celuidu confort, des bonnes habitudes, dufric, des records à tire­larigot. On nousbassine les oreilles, pour ne pas direpire, avec les prix de l’art. Avec lessommes faramineuses accordées auxstars du foot. Avec les scandaleuxémoluments d’hommes publics… Et onoublie de parler, ou on en parle si peu,des laissés pour compte. Ces démesu­res sont pour bonne partie la cause desrévoltes qui nous assaillent. En aurait­iltoujours été ainsi ? Lemonde n’a ja­mais été aussi mercantile que de nosjours. Tout se vend et tout s’achète. Legeste gratuit ? Ravalé dans les oubliet­tes d’une histoire pourtant pas si an­cienne !Les artistes, les vrais (qui sentent,pensent, se donnent) – seraient­ils deplus en plus rares, oubliés au fondd’ateliers ringards ? – créent pourfructifier unmonde nouveau, meilleur,en accord avec lemonde vivant. L’artsauve nos vies, pourfend les exactions.Il rend compte desmisères autant quedes joies, de nos aspirations commu­nes, de notre rapport au temps, à l’es­pace. L’art et l’amour vrais, l’humour,restent les seuls adjuvants sensibles,profonds, quand tout vamal. Merci,Charlie et vous autres !

COUR

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“Il y a toujours une part du tableau qui m’échappe,comme dans le repassage, par exemple. L’image n’estfinie qu’à la fin du processus. Le cœur bat donc jusqu’aubout. Et j’aime cette tension de la surprise, cette“révélation” au sens le plus mystique du terme.”Philippe Cognée

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3L'actuSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les ima ges tremblées de Cognée

fenêtre brisée, tags, elles sont à l’image d’une certainedésolation. Or, elles ont été construites, souvent par lepropriétaire lui­même, on y vit.”

“Plusieurs de ces maisons ont été édifiées avec de la bri­que, à l’instar des maisons belges et ce “Pas de porte àvendre” de Charleroi m’a plu. Je lui ai collé un ciel bleuqui, quand même, existe ici aussi.”

“Le tableau fini est toujours mon tableau, parce qu’à laphoto initiale, je rajoute plein de choses. Je prends le droitde maçonner mes maisons, de les taguer. Je leur donnedes coloris doux et prenants. S’en suit un univers quicolle aux trois quarts des habitants des banlieues.”

Couleurs chaudes, apparence inerte : jaune, bleu,blanc, rose, vert léger, intemporalité confortée par leflou. Matières vivantes, brillances lumineuses. Pein­ture animée et fuyante. D’où le côté irréel, poétique,qui sied à l’artiste. Un auteur qui aime jouer avecl’envers et l’endroit des choses, entre beauté et lai­deur : “J’aime ce qui se contredit en permanence.”

“Grâce à la cire, on ne sait jamais si l’image est à lasurface du tableau ou dans sa profondeur. Mes toiles sontdes miroirs dans lesquels chacun pourra se projeter.”

Des miroirsPhilippe Cognée peint ses “Territoires”. Ses mai­

sons, ses villes parfois vues d’en haut, ses foules. Ici, le

registre diffère. Ses foules semblent s’aventurer dansdes décors lunaires, inquiétants. Décor à perte devue. L’irréalité, l’intemporalité toujours. Mais autre­ment. “La peinture est une illusion. En peignant ces fou­les, j’ai pensé aux tableaux de Bruegel. Ils fourmillentd’êtres magnifiques occupés à trente­six choses. Lemonde a changé : sait­on encore, à l’heure actuelle, tra­gique parfois, où l’on va ?” “Mes maisons sont, pour moi,des portraits avec deux yeux et une bouche, comme lespremiers dessins d’enfants. Il n’y a quasi plus rien dephotographique dedans. Il y a la peinture d’un surgisse­ment.”

Cognée parle et c’est bonheur de l’écouter. Ce qu’ildit colle à sa peinture, profonde, troublante, efficace.On y sent l’enchantement du peintre à se créer desunivers. “On reste de grands enfants”, dit­il. “La plusbelle partie de nous­même, c’est l’enfance ! On trouve detout dans l’art d’aujourd’hui : du social, du politique, dudur, avec raison. Mais, je reste très près des artistes quipréservent leur âme enfantine. Un Hockney, par exem­ple, qui préfère la beauté à l’horreur.”

“Il faut être un homme libre. Rester soi­même en res­pectant les autres. Il faut surtout ne pas se mentir.”

Philippe Cognée est cet homme libre qui nousémeut avec sa peinture de l’au­delà des apparences.Roger Pierre Turine

Infos pratiques

Galerie DanielTemplon, 13a, rueVeydt, 1000 Bruxel-les. Jusqu’au 21 fé-vrier. Infos :www.danieltem-plon.com et02.537.13.17

Bio express

Né à Nantes en1957, y vit. Profes-seur à l’Ecole desBeaux-Arts de Paris.En 2011, “Echo” auChâteau de Ver-sailles; 2012, Muséede Grenoble; 2013,Musée des Beaux-Arts de Dole; 2014,Château de Cham-bord. Beau livre“Philippe Cognée”,par Guy Tosatto(Actes Sud 2012).

COUR

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Ci-dessous, “Rideau tiréau numéro 12”, 2014,

peinture à la cire surtoile, 153 x 125 cm.

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A gauche, Philippe Cognée, “Pas de porte à vendre à Charleroi”, 2014, peinture à la cire surtoile, 153 x 153 cm; “Promenade inquiétante”, 2015, peinture à la cire sur toile, 200 x 200cm. Ci-dessous, “Maison à Brasilia I”, 2013, peinture à la cire sur toile, 153 x 225 cm.

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4 L'actu SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

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l Expo en vue

Le paradis perduselon Yang Yongliang

LORSQU’IL PRÉSENTA LE TRAVAIL deYang Yongliang au Prix de la Décou­verte des Rencontres d’Arles en 2009,Claude Hudelot parla de “sanshui pho­tographique”. Même s’il reprenait làl’expression utilisée par des exégètes dela tradition, on peut dire que la formulepouvait passer pour un oxymore. À pre­mière vue en effet, il n’y a rien de plusantiphotographique que cette peinturetraditionnelle chinoise déclinant depuis

le XIIIe siècle la double thématique de lamontagne et de l’eau. Le réalisme quiest une bonne part du fond de com­merce de l’image argentique n’est entout cas pas son affaire et la réalité aveclaquelle le photographe travaille ne luiest même pas nécessaire. Cependantd’un autre côté, Hudelot n’avait pas tortdans la mesure où l’esprit de l’œuvre deYang Yongliang rejoint cette vision despeintres calligraphes entre rêve et cau­chemar. En effet, dans ses compositions,on perçoit d’abord à distance l’harmo­nie de paysages de montagnes brumeuxet ensuite, en se rapprochant, on décou­vre que ces collines représentées sonten fait des agrégats de villes monstrueu­ses, des entassements de buildings cou­verts non de sapins, mais de pylônesélectriques.

Le yin et le yangAvec l’intrusion des horreurs de la

modernité dans ses agencements minu­tieux, le principe du yang (pour la mon­tagne) et du yin (pour l’eau) se rappro­che de celui plus occidental de “su­blime”. À savoir cette beauté effrayantequi inspira tant les Romantiques, cet“horrible charme”, pour reprendre l’ex­pression de Gu Zheng, un de ses profes­seurs au “China Fine Art Academy Insti­tute” où il étudia ­ dix années durant ­la peinture traditionnelle chinoise et lacalligraphie. Un long apprentissaged’un art ancestral qui permet à Hudelotde préciser que Yang Yongliang s’inscritdans la lignée “au point de décliner avecgrâce les signes distinctifs du shanshui :pics et vallées, sceaux, poèmes, nuages,pleins et vides se succédant pour mieuxcréer un espace­temps consubstantiel à cetart, avant de nous plonger sans crier garedans l’enfer de ce que lui­même nomme“les villes fantômes”.

Impressions photographiquesÀ la galerie Paris­Beijing qui expose

pour le moment une quinzaine de sesœuvres – impressions photographiqueset lightbox – on ne manquera pas de va­rier cette distance du regard qui permetde passer de la tradition à sa négation,de la beauté harmonieuse au chaos ef­frayant. On ne manquera pas égalementde scruter plus avant les imagesfouillées pour y dénicher comme dansun jeu de piste toute une série de sym­boles dont la culture chinoise est sifriande.Jean-Marc BodsonU“From the NewWorld” photographies deYang Yongliang. Bruxelles, Galerie Paris­Beijing, rue de l’Hôtel des Monnaies, 66.Jusqu’au 17 mars 2015, du mardi ausamedi, de 11h à 19h. Infos :www.galerieparisbeijing.com

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“From the New World”, un des collages photographiques minutieux de Yang Yongliang.

h Chez Paris Beijing, latradition chinoise à l’épreuvede la modernité dans unesérie de “sanshui”photographiques.

“… Yang Yongliang est toutsauf un artiste “rétro” : sonœuvre visionnaire s’inscrit deplain-pied dans l’artcontemporain. Que ce travailse lise en outre comme un crid’alarme, face aux effetsdévastateurs d’uneurbanisation et d’uneindustrialisation sauvage, estd’autant plus fort.”Claude Hudelot

Bio express

Né en 1980 à Shanghai, photo-graphe, peintre, vidéaste et plasti-cien, Yang Yongliang est aussienseignant au Shanghai Instituteof Vision of Art. Ses œuvres sontcollectionnées et exposées par leMOCA (Shanghai), le Bates CollegeMuseum of Art (Etats-Unis), leBritish Museum et la Red MansionFoundation. Artiste résident auGyeonggido International Festivalen 2007 et aux rencontres d’Arlesen 2009 où il a été sélectionnépour le prix de la découverte. Sontravail a récemment été exposé auPalais des Beaux Arts de Lille et auBotanique de Bruxelles sous letitre Babel.

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“Wolf and Landmines, The Silent Valley”, tous les signes distinctifs du sanshui.

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5L'actuSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Expo en vue

L’abstraction géométrique,optique et cinétique

BIEN QUE LEURS ORIGINES REMONTENT, toutcomme l’abstraction géométrique, au début du sièclepassé, les arts optiques et cinétiques ont connu leursheures de gloire au milieu des années soixante. S’ap­puyant sur les bases de l’abstraction construite par larigueur géométrique des compositions, ces deux ten­dances s’en sont distinguées en apportant d’une partdes illusions d’optique, d’autre part en introduisantle mouvement dans les œuvres. Avec Victor Vasarely,des artistes tels Morellet, Julio Le Parc ou Carlos Criz­Diez ainsi que Jesus­Raphael Soto, en sont quelques­unes des figures internationales les plus marquantes.En Belgique, on rattache souvent à cette mouvanceun Pol Bury, qui introduisit le mouvement lent dansla sculpture et provoqua des effets d’optique dans sescollages et autres œuvres sur papier, cinétisations etramollissements. On y joint bien évidemment, ducôté des pionniers, Walter Leblanc. Il est cependantun autre artiste belge dont l’œuvre, méconnue, ap­partient à cette triple mouvance résolument abs­traite : Henri Gabriel. Et qui ne démérite absolumentpas !

Papier buvardCet ingénieur de formation et de métier, attiré par

la modernité, entreprendra une carrière artistique àla fin des années cinquante. D’emblée, il se tournevers l’abstraction, vers la rigueur toute géométriquedes formes simples et, constructeur de ses propresœuvres à la manière d’un artisan, il investira assez ra­

pidement l’espace avec des structures métalliques.L’exposition rassemble justement des œuvres quidonnent un très bel aperçu d’une démarche méritantune reconnaissance accrue et donc une réévaluation.L’artiste tient en effet une place singulière dans cecréneau notamment à travers l’utilisation de maté­riaux inhabituels.

Dès le début des années soixante, il utilise le papierbuvard, une texture particulièrement spongieusequ’il peint en blanc après avoir collé plusieurs feuillesl’une au­dessus de l’autre. Dans cette épaisseur, il dé­coupe de petits carrés ou des ronds, de profondeursdiverses. Leur disposition constitue alors des figuresvariées de formes simples dans lesquelles la lumièreintervient en fonction du relief et rejaillit par l’inten­sité du blanc. Circulaires, rondes, régulières ou pas deforme, certaines de ces compositions offrent un ca­ractère architectural évident qui élargit le propos etouvre des perspectives.

Une autre pièce majeure, “Rythmes”, de 1964, estconstituée d’un tissu plastique coloré tendu sur ducontreplaqué et perforé de cercles ordonnés en figu­res géométriques.

SpatialitéL’autre particularité de l’œuvre d’Henri Gabriel est

le positionnement dans l’espace, par suspension, denombre de sculptures en métal, voire en bois, aux­quelles le vent ou le déplacement d’air imprime unmouvement naturel. Parfois il y adjoint du plexiglasstransparent. Dans ces œuvres, les compositions sontlinéaires et certaines sont proches de celles d’un Mo­rellet par accumulations de droites et d’obliques. Cessont des mobiles libres, autonomes qu’il nommesculptures optico­spatiales ou parfois optico­cinéti­ques. Dans le même état d’esprit, il crée égalementdes bijoux, portables, sortes de petites sculpturesabstraites.

Bien que la couleur soit généralement peu pré­sente, on retiendra aussi le dessin en rouge et blanc,un hommage à Georges Vantongerloo, un pionnierbelge de l’abstraction qui influença son regard.Claude LorentUHenri Gabriel (1918­1994), Mobiles cinétiques &Papiers­buvards optiques. Galerie Quadri, 105, av MarieHenriette, 1190 Bruxelles. Jusqu’au 14 février. Vendrediset samedis de 14h à 18h.

h Belle et nécessaire expo rétrospectivede l’œuvre un peu oubliée d’un ferventadepte de la mouvance internationalede l’op’art : le Bruxellois Henri Gabriel.

“L’artiste entend créer ‘destableaux continus, sans fin nicommencement’.”Laura Nève

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Henri Gabriel,“Cube cinétique noir”,

1963, bois peint.En bas, “Composition

optique”, 1963,Papier-buvards

achrome.

Bio express

Né en 1918, Henri Gabriel embrasse la carrièreartistique en 1958 et opte d’emblée pour l’abstractionconcrète. En 1960 il se tourne vers l’op’art, les cons-tructions spatiales et aborde un peu plus tard l’artcinétique. La Galerie St Laurent (Bruxelles) révèle sontravail. En 1965, il crée avec d’autres le groupe D4(4ème dimension) qui deviendra Geoform de 1966 à1971. Il expose en groupe avec les représentantsinternationaux de la mouvance. Il décède en 1994.

Publication

Henri Gabriel, “Quand Éole soufflait sur Vulcain”. 48pp. textes inédits du peintre Jean-Pierre Maury (“Jereste étonné de la sous visibilité de l’œuvre d’unhomme dont les préoccupations furent à ce point dansl’air du temps…) et de l’historienne de l’art Laura Nève(“ [il] se fraye dès les premières années de son par-cours artistique une voie personnelle dans le mondede l’art.”), ill. n/bl, 198 ex. numérotés dont 28 avecune sérigraphie originale de J.P. Maury, impressionsur papier Multidesign 170 gr., éd. Quadri Gallery,Bruxelles.

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“Wolf and Landmines, The Silent Valley”, tous les signes distinctifs du sanshui.

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6 Les galeries SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontOù ? Entre ciel et terre. Dessins et pein-tures de Nancy Seulen, André Dael etBern Wery. ‣ Jusqu’au 22·02. Du J. au D.de 13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

AlicePump Pump. Oeuvres de Todd James.‣ Jusqu’au 28·02. Du Me. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

Catherine BastideMaking Friends. Oeuvres de Nick Bastis.‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. au V. de 10 à18h30, le S. de 12 à 18h.Pride. Oeuvres d’Henrik Olai Kaarstein.‣ Jusqu’au 24·01.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71 - www.catherinebastide.com

Galerie Martine EhmerContaminations textiles. Oeuvres de So-nia Aniceto. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Me. auD. de 11 à 18h.URue Haute 200 - 1000 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Gladstone GalleryBois Dormant. Oeuvres récentes de Pa-loma Varga Weisz. ‣ Jusqu’au 06·03. Du

Ma. au S. de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Huberty & Breyne GalleryEric Liot. Héritier de la figuration narra-tive et du Pop Art, l’artiste mixe imagesnippones et icônes manga, en résonanceavec l’univers de Marc Michetz. ‣ Jus-qu’au 08·02. DuMe. au S. de 11 à 18h, leD. de 11 à 17h.URue de Bodenbroeck 8 - 1000 Bruxelles -02 893 90 30 - www.hubertybreyne.com

J. Bastien-ArtEn équilibre. Chacune des créations deJean Rulens est une mise en forme del’équilibre. ‣ Jusqu’au 28·02. Du Me. auS. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jablonka Maruani Mercier GalleryAndy Warhol Society Portraits. Pola-roïds, peintures et dessins. ‣ Jusqu’au25·03. Du L. au S. de 11 à 18h.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10 - www.jmmgallery.com

Jan MotTino Sehgal. ‣ Du 24·01 au 28·02. DuMe. au V. de 14 à 18h30, le S. de 12 à18h30 ou sur rdv.

URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryEndless. Exposition collective réunissantdes oeuvres de Lucile Bertrand, ClaudeCortinovis, Jacob El Hanani, Liza Lou...‣ Jusqu’au 28·03. Du Ma. au S. de 12 à18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryGeer van Velde. Oeuvres sur papier desannées 1930 à 1960. ‣ Jusqu’au 04·04.DuMa. au S. de 10h30 à 18h30, le D. surrdv.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Maison d’Art Actuel des ChartreuxBrussels Background. Oeuvres de YounesBaba-Ali.‣ Jusqu’au 31·01. Du J. au S. de14 à 18h.URue des Chartreux 26-28 - 1000 Bruxelles -02 513 14 69 - www.maac.be

Mathilde Hatzenberger(Hi)Story]X]-IV - Théâtre des opérations(...une suite) -. Oeuvres de Claude Pa-nier. ‣ Jusqu’au 28·02. Du Me. au V. de13 à 19h, le S. dès 11h, ou sur rdv.

Les espaces de l’Islandais FridfinnssonIl est né en Islande en 1943, vit à Amsterdam. Peu connu cheznous, il est une valeur de référence sur la scène internationaleet son compatriote Olafur Eliasson (1967) lui rend de constantshommages. Veine conceptuelle, ancrage profond autour de lalumière, du temps, de l’espace, Fridfinnsson joue du leurre de lavision, le taraude, crée l’ambiguïté permanente.Que croyons­nous percevoir ? D’où, astucieuses, des mises enabîme, parfois archi­simples, pour nous intimer l’ordre duquestionnement. Quand, par exemple, il dessine, ce peut l’êtreavec des filaments de toiles d’araignée. Ses “Atelier Sketches”sont de cet ordre : la légèreté du trait est celle du travail depatience de l’insecte à son ouvrage. Récupération de l’artistesublimée par sa mise sous vitre. Ailleurs, il surprend par descercles noirs posés là où on ne les attend pas. L’artiste nousinvite à ouvrir l’œil partout, tout le temps. Et ce qui, chez lui,peut apparaître désordonné, sans queue ni tête par rapport àd’autres de ses travaux, est cette maille du filet qu’il tisse entre

IllusionSm’ArtDuo à GandPour le 80e anniversaire de l’artiste, la Jan Colle Galerijde Gand invite le peintre et dessinateur Sylvain Cosi­jns à exposer en compagnie de Jacques Dujardin. Onconnaît bien ce dernier et ses œuvres en matière orga­nique montrées notamment à l’Office d’Art Contem­porain à Bruxelles, quant au premier, il a exposé à Artet Marges, au MAD Museum, au Museum Dr. Guislainet dans des ensembles signés par Jan Hoet. Il appar­tient authentiquement à cette communauté d’artistesde l’art outsider où sa personnalité s’est largement af­firmée. (C.L.)USylvain Cosijns et Jacques Dujardin. Jan Colle Galerij,Jakob van Caeneghemstraat 16, 9000 Gand. Jusqu’au2 mars. Vendredi, samedi et lundi de 14h à 18h, dimanchede 11hà 12h30 et de 15h30 à 19h. www.jancolle.be

Liu Yi chez OdradekDirigé par un duo féminin, à savoir Simone Schuiten etMaud Salembier, Odradek est un lieu d’expositionbruxellois atypique. Tout d’abord parce que chaqueresponsable a sa propre ligne de développement artis­tique et ensuite parce chaque exposition est le résultatd’une résidence d’artiste de trois mois. En ce moment,l’exposition est consacrée aux œuvres Liu Yi, une ar­tiste chinoise (1964) qui vit à Péking. Adepte de la cal­ligraphie traditionnelle, suite à sa découverte deBruxelles, elle a troqué le signe graphique contre desévocations libres et abstraites tracées à l’encre deChine sur papier. (C.L.)ULiu Yi. Œuvres sur papier. Odradek, 35, rue Américaine,1050 Bruxelles. Jusqu’au 30 janvier. Vendredi et samedi de14h à 18h et sur rendez­vous. www.odradekresidence.beet [email protected]

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7Les galeriesSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

URue Léon Lepage 11 - 1000 Bruxelles -02 611 51 70 ou 0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

Meessen De ClercqBetween what and what not. Oeuvres deHreinn Fridfinnsson. ‣ Jusqu’au 07·02.Du Ma. au S. de 11 à 18h.Collecting the Alphabet : The Prequel(or how I met W). Kelly Schacht déve-loppe un abécédaire visuel, explorantavec malice le langage et la narration.‣ Jusqu’au 07·02.Herbstnebel. Oeuvres de Chaim van Luit.‣ Jusqu’au 07·02.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MOTinternationalService. Oeuvres de Florian Roithmayr.‣ Jusqu’au 07·03. Du Ma. au S. de 10 à18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GallerySculpturecommunism. Oeuvres de Jan DeCock. ‣ Du 24·01 au 07·03. Du Me. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxelles- 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Roberto Polo GalleryThe Scent of Mimosa. Oeuvres de WernerMannaers. ‣ Jusqu’au 01·02. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h ousur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Young GalleryBefore They Pass Away. Le photographeJimmyNelson entend garder trace de civi-lisations en passe de disparaître auxquatre coins du globe. ‣ Jusqu’au 07·02.Du Ma. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

QuadriHenri Gabriel. Plexiglas cinétique et pa-pier-buvards optiques. ‣ Jusqu’au 14·02.Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianPeintures d’Italie. Oeuvres de MichelFrère. ‣ Jusqu’au 07·03. Du Ma. au S. de12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Albert BaronianThe Dark Pool. Oeuvres de David Panos.‣ Jusqu’au 07·03. Du Ma. au S. de 12 à18h.URue de la Concorde 33 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Box GalerieComme chez soi. Photographies in situ.Des photographies entrent en dialogueavec des pièces demobilier du XXe siècle.‣ Jusqu’au 31·01. Du Me. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Didier DevillezPaul Schrobiltgen (1923-1980). Huilessur carton et lithographies. ‣ Jusqu’au31·01. Du J. au S. de 14 à 18h30 ou surrdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05 - www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandRougir. Sérigraphies de Françoise Petro-vitch (lavis et encres sur papier, sérigra-phies, wall drawings...). ‣ Jusqu’au24·01. Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Fred LanzenbergLa peinture à son paroxysme. Oeuvres dePascal Courcelles. ‣ Jusqu’au 28·02. DuMa. au V. de 14 à 19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d’YsHélène de Troie. Oeuvres récentes de Ya-semin Senel. ‣ Du 25·01 au 22·02. Du J.au S. de 14 à 18h, le D. de 13 à 15h ou surrdv.URue de l’Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie LazarewExplosion. Peintures de l’artiste béninoisRafiy. ‣ Jusqu’au 21·02. Du Me. au S. de14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxelles -02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryFrom East to West. Oeuvres de David Le-

leu. ‣ Jusqu’au 21·02. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Levy.DelvalJeff Baij / Jeanette Hayes / Michael Man-ning. Dessins récents. ‣ Jusqu’au 07·03.What Do You Mean She Destroyed TheFlash Drive ?. Oeuvres d’Hugo Scibetta.‣ Jusqu’au 07·03.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -0484 96 66 47 - www.levydelval.com

Mazel GalerieExposition collective “Sur le papier”.Oeuvres de François Boisrond, Maike

Les espaces de l’Islandais Fridfinnssonses diverses approches.L’illusion est sa profession de foi, son étendard. Avec “ThirdHouse”, trois éléments, Fridfinnsson nous émerveille devant lamaison mythique qu’en 1973, il déposa au fond d’un espaceimprobable entouré d’espaces lunaires. Aux côtés de photos deslieux, belles en soi, l’artiste se joue de notre incrédulité, notreperception erronée de l’espace et du temps. Redevenons poète !L’illusion est totale et l’hologramme nous trompe. Nous croyonspouvoir saisir à pleines mains la maisonnette profilée sur ledessus d’un cratère… Notre main brasse du vide !L’intime est vaste, sans frontières, “habiter le monde, c’est êtrehabité du monde.” Fridfinnsson cible du rêve à se préserver.Deux artistes aux étages : Kelly Schacht et Chaim Van Luit.(R.P.T.)

UMeessen De Clercq, 2a, rue de l’Abbaye, 1000 Bruxelles. Jusqu’au7 février. Infos : www.meessendeclercq.com

PHILIPPE

DEGO

BERT

COUR

TESY

:L’ART

ISTE

ETMEESSEN

DECLER

CQ,BRU

XELLES

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8 Les galeries SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

Y’a d’la joie !C’est sur l’air (1936 !) de Charles Trenet (quis’en souvient ?) que l’on visite avecenthousiasme la nouvelle exposition despeintures récentes (et très fraîches, encoreodorantes) de Pascal Courcelles. Oui, “Y’a d’lajoie”, comme le clamait le fou chantant ! Ceuxqui, comme nous, suivent l’artiste bruxellois(1956) depuis des années, ne seront passurpris car ils retrouveront la mêmegénérosité, les mêmes débordements, uneferveur colorée pleine d’allégresse et uneluminosité qui font la nique avec exaltationaux temps désespérants que nous traversons.Plus que jamais, dans la noirceur actuelle, nosyeux, nos cœurs, nos pensées, nos émotions,ont besoin de cette frénésie revigorante quinous aide à tenir debout et à avancer.Structurées comme des villes modernespeuvent l’être avec en leur cœur de vieuxquartiers plus désordonnés, les toiles de PascalCourcelles sont avant tout des abstractionspicturales dans lesquelles chacun verra cequ’il a envie de voir. Ce qui compte, c’est leurpuissance d’irradiation, leur capacité de nouscontaminer pour un mieux­être. Elles sontcapables de nous instiller un virus

régénérateur de bonne humeur et de joieautant intérieure qu’extravertie, explosante,éclatante. “Un tableau qui vous procure dubonheur, c’est suspect”, écrit Fred Lanzenbergdans le catalogue. Et il corrige d’emblée en setournant vers le plaisir revendiqué parl’artiste. Et le bonheur c’est génial, c’est ce àquoi nous aspirons tous, c’est ce qui devraitgangrener les esprits.Les reliefs bouillonnants, les cavités secrètes,les montagnes imaginaires, les éclats desmauves saillants, des verts pétants, des rosesradieux, et mille couleurs chantantes, sont deshymnes à la joie qui nous réconcilient avec lavie, avec les hommes ! Attention, contagiongarantie. (C.L.)

UPascal Courcelles, Peintures. Galerie FredLanzenberg, 9, av. des Klauwaerts, 1050 Bruxelles.Jusqu’au 28 février. Du mardi au vendredi de 14hà 19h, samedi de 10h à 19h.

UPublication. Catalogue des œuvres exposées,introduction : “La peinture à son paroxysme” parFred Lanzenberg, 30p., ill. coul. de toutes lesœuvres.

A l’huile

COUR

TESY

GALERIEFR

EDLANZ

ENBE

RG,BRU

XELLES

©D.R.

Freess, Stéphane Pencréac’h, Vuk Vidor,Davor Vrankic, Benjamin SPaRK, LaurinaPaperina, Lucien Gilson... ‣ Jusqu’au24·01. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Puls Contemporary CeramicsNicholas Lees & Ashraf Hanna. ‣ Jus-qu’au 21·02. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenFriends and Family. Oeuvres de JackGreer. ‣ Jusqu’au 20·02. Du Ma. au V. de10 à 18h, le S. de 14 à 18h.Mood. Oeuvres d’Aleksander Hardash-nakov. ‣ Jusqu’au 20·02.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Zedes Art GalleryKarlo Binsztok. Peintures. ‣ Jusqu’au

13·02. Du Me. au V. de 12 à 18h, le S. de14 à 18h.URue Paul Lauters 36 - 1050 Bruxelles -02 646 00 04 - www.zedes-art-gallery.be

Antonio NardoneCopyrighted Future. Peintures de Juan Mi-guel Pozo Cruz. ‣ Jusqu’au 07·02. Les J. etV. de 14 à 18h, le S. de 15 à 19h ou sur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectReddish Blue. Oeuvres d’Ivan Argote.‣ Jusqu’au 07·02. Du J. au S. de 12 à18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -02 537 76 30 ou 0494 62 43 13www.dt-project.com

FaiderVibrations. Peintures de Béatrice Casa-desus. ‣ Jusqu’au 21·02. Du Me. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles - 02 538 71 18- www.galeriefaider.be

Galerie Paris-BeijingFrom the New World. Rétrospective del’artiste chinois Yang Yongliang. ‣ Jus-qu’au 07·03. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxelles- 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtFlux et reflux. Gravures de Koyuki Kaza-haya. ‣ Jusqu’au 07·03. Du Ma. au V. de14 à 18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Valérie BachDistortions. Jeanne Susplugas présentedes oeuvres complexes aux multiplesstrates de lecture explorant les distor-sions de la vie, autant physiques que psy-chologiques. ‣ Jusqu’au 28·02. Du J. auS. de 11 à 13h et de 14 à 19h, le Me. surrdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 ou 0486 296 839www.galerievaleriebach.com

RossicontemporaryBrisants. Dessins au fusain de RomainCadilhon. ‣ Jusqu’au 14·03. Les J. et V.de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.De l’an 2000. Oeuvres de Thomas Maz-zarella. ‣ Jusqu’au 14·03.Gestures. Oeuvres de Lore Stessel. ‣ Jus-qu’au 14·03.Night Shot. Oeuvres de Jelena Vanover-beek. ‣ Jusqu’au 14·03.URivoli Building - Chaussée de Waterloo 690 -1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

Galerie VerhaerenAu gré des lignes. Photos de Jean-LucFeixa. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Me. au S. de14 à 18h, le D. de 10 à 13h.L’oeil du caméléon. Photos de FrançoisCornil. ‣ Jusqu’au 22·02.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles - 02 662 16 99- www.galerieverhaeren.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°De l’Intuitif vers la Compréhension.Oeuvres de Paul Antony Delattre. ‣ Jus-qu’au 14·02. Le Me. de 15 à 18h et le S.de 14 à 17h en présence de l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud -02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BChuchotements. Aquarelles, pastels etphotos de Marina Bortolotti. ‣ Du 24·01au 08·02. Les S. et D. de 14 à 18h ou surrdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais - 067 79 08 11 -www.espaceb.be

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GalleryBorn to be Dead. Oeuvres de Pascal Ber-nier. ‣ Jusqu’au 08·03. Du J. au D. de14h à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -0474 93 50 22 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGEEspace 251 NordImages volées. Peintures et objets dePierre Gérard. ‣ Jusqu’au 14·02. Du Me.au S. de 14 à 18h.Images volées. Peintures et sculptures(assemblage d’objets) de Pierre Gérard.‣ Jusqu’au 14·02.URue Vivegnis 251 - 4000 Liège -04 227 10 95 - www.e2n.be

Les DrapiersRangement ordinaire. Les oeuvres deMarianne Berenhaut se présententcomme des sculptures/structures noma-des, à la fois dans l’espace et dans l’inter-prétation. ‣ Du 24·01 au 07·03. Du J. auS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

Nadja VilenneExercices de style. Oeuvres de SophieLangohr, Jacques Lizène, Capitaine Lon-champs, Emilio Lopez-Menchero, Benja-min Monti, Pol Pierart... ‣ Jusqu’au31·01. Du J. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuAux arbres... etc !. Oeuvres de Jean-Pierre Ransonnet. ‣ Jusqu’au 14·03. DuJ. au D. de 14 à 18h30.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourClaudine Péters-Ropsy. ‣ Jusqu’au14·02. DuMa. au V. de 12h30 à 17h30, leS. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyBlind walls and night trees - My favou-rite things. Oeuvres récentes de MichaelWolf. ‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. au S. de13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers - 03 289 84 58 -www.gallery51.com

Fifty One TooWho are you, Vivian ?. Photos non pu-bliées de Vivian Maier datant des années50-70. ‣ Jusqu’au 31·01. Du J. au S. de13 à 18h ou sur rdv.UHofstraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

NK GalleryInvasion. Oeuvres de Kirill Chelushkin.‣ Du 30·01 au 03·03. Du J. au S. de 12 à18h.

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPM PressPrint. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints:Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité: Martine Levau

(0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.VA

LENT

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URTESY

GAL.N.

OBAD

IACO

URTESY

GAL.PERR

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COUR

TESY

R.SA

LTOU

NGA

L.

FrancePascal Pinaud – Peinture

Paris – Galerie Nathalie ObadiaFidèle à ce qu’il déclare “Mon travail évolue au gré des circons­tances. Il se nourrit du contexte, des lieux, des événements et desrencontres. Tout me va et je ne m’interdis rien a priori”, l’artistefrançais (1964, vit à Nice) poursuit son exploration picturaleen réintégrant la figuration.U Jusqu’au 28 février. Galerie Nathalie Obadia, 3, rue du CloîtreSaint­Merri, 75004 Paris. www.galerie­obadia.com

Jean-Baptiste Bernadet – PeintureParis – Galerie Valentin

Cette série de tableaux de l’artiste français (1978, vit àBruxelles) emprunte son nom Vetiver à une racine exotiqueutilisée en parfumerie. Elle se présente aujourd’hui selon unenouvelle variation et reprend le principe technique d’étire­ment et de synthèse de la peinture à même la toile, pour unrésultat séduisant.U Jusqu’au 7 mars. Galerie Valentin, 9, rue Saint Gilles, 75003Paris. www.galeriechezvalentin.com

Jesús Rafael Soto – PeintureParis – Galerie Perrotin

L’exposition “Chronochrome” de l’artiste vénézuélien (1923– Paris 2005) qui se tient également à New York, comporteune soixantaine d’œuvres réalisées entre 1957 et 2003 (illu,1982), en provenance de la succession ou de musées et re­trace le cheminement d’une abstraction à la fois chromati­que, optique et cinétique.U Jusqu’au 28 février. Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne,75003, Paris. www.perrotin.com

LuxembourgJean-Luc Moerman – Peinture

Luxembourg – Nosbaum&RedingDans cette nouvelle exposition, le peintre belge (1967, vit àBruxelles) nous plonge dans sa mouvance graphique et proli­férante qui tient autant d’une certaine organicité vitale qued’un univers fantastique rempli d’objets réels ou copiés, d’ob­jets d’illustration ou de représentation.U Jusqu’au 7 mars. Galerie Nosbaum&Reding, 4, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.nosbaumreding.lu

AngleterreRobert Filliou – Pluridisciplinaire

Londres – Richard Saltoun GalerieC’est sous la direction artistique de l’artiste français FrançoisCurlet (1967, vit à Bruxelles) que se tient une première expoà Londres de Robert Filliou (1926 ­1987), l’artiste conceptuelde Fluxus dont l’évocation sera entourée d’œuvres des JohnLatham, Barry Flanagan, Tony Morgan et de l’Irlandais JamesColeman.U Jusqu’au 30 janvier. Richard Saltoun Galerie, 111 GreatTitchfield Street, W1W6RY Londres. www.richardsaltoum.com

Michael Williams – Peinture et dessinLondres – Michael Werner Gallery

A départ d’un travail réalisé sur tablette numérique, retouchépar ordinateur et ensuite imprimé, l’artiste américain (1978,vit à New York, expose actuellement au Moma) complète pic­turalement ou pas le résultat obtenu et crée ainsi un universpersonnel teinté d’humour noir, imprégné d’émotions et devisions psychédéliques.U Jusqu’au 31 janvier. Michael Werner Gallery, 22 Upper BrookStreet, W1K 7PZ Londres. www.michaelwerner.com

COUR

TESY

MWER

NERGA

L.CO

URTESY

NOSB

AUM&R

EDING

UMuseumstraat 35 - 2000 Anvers -03 237 98 22 - www.nkgallery.be

Tim Van Laere GalleryGreat Hits. Oeuvres d’Anton Henning.‣ Jusqu’au 24·01. Du Ma. au S. de 13 à18h.Run for the Roses. Oeuvres d’Adrian Ghe-nie, George Grosz, Kati Heck, Tomasz Ko-walski, Edward Lipski et Rinus Van deVelde. ‣ Du 29·01 au 07·03. Du Ma. auS. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GalleryRoot and Branch. Oeuvres de Mircea Su-ciu.‣ Jusqu’au 28·02. DuMe. au S. de 13à 17h.Works on Paper II. Oeuvres de Jan DeMaesschalck, Marlene Dumas, SusanHartnett, Johannes Kahrs, John Körme-ling, Jockum Nordström, Pietro Rocca-salva, Luc Tuymans et Jack Whitten.‣ Jusqu’au 28·02. Du Me. au S. de 13 à17h.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

FLANDRE OCCIDENTALE

DAMMEGalerie IndigoSacrale Symboliek. Oeuvres de Luc

Hoenraet. ‣ Jusqu’au 22·02. En semainede 11 à 13h et de 14 à 18h (fermé lesMa.,Me. et J. matin), les S. et D. de 11 à 18h.UKerkstraat 15 - 8340 Damme - 050 37 03 31 -www.indigoartgallery.be

KNOKKE-HEISTJablonka Maruani Mercier GalleryNobuyoshi Araki. Des oeuvres mêlantphotographie et peinture. ‣ Jusqu’au02·02. Les S. et D. de 11 à 18h30.UKustlaan 90 - 8300 Knokke-Heist -0473 97 72 36 - www.maruani-mercier.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTTatjana PietersArcade (Londres) @ Galerie Tatjana Pie-ters. Oeuvres d’Anna Barham, Luca Ber-tolo et Johan Wallbank. ‣ Jusqu’au08·02. Du Me. au D. de 14 à 18h ou surrdv.UNieuwevaart 124/001 - 9000 Gent -09 324 45 29 - www.tatjanapieters.com

Lismonde

Les cataloguesraisonnés,indispensablespour fixerl’œuvre d’unartiste, peuventêtre despensums.Heureusement

les techniques contemporaines permettent à ces outils d’êtred’efficaces sources de renseignements et de connaissance.Publié à l’initiative de la Maison Lismonde, une asbl sise dansson ancienne demeure à Linkebeek et qui assure lapérennité de l’œuvre de l’artiste, le catalogue raisonné del’œuvre de Jules­Clément Lismonde prend un double aspect.D’une part un petit ouvrage imprimé, de l’autre un DVD quireprend les 3915 œuvres répertoriées, une biographieillustrée, la liste des expositions, une bibliographie, lesprésences dans les collections publiques et même unesoixantaine d’œuvres non identifiées. L’avantage d’un teldocument numérique est qu’il peut être modifié et complétésans difficulté.L’ouvrage papier donne un bel aperçu de l’œuvre par unesérie de photos et de reproductions qui étayent un texte del’historien de l’art Serge Goyens de Heusch. Ce dernier,auteur du catalogue raisonné avec l’aide de quelquescollaborateurs, retrace un itinéraire qui débuteartistiquement en 1924 lors de l’inscription à l’Aca deBruxelles, se poursuit par une première expo en 1930, desvoyages, une carrière d’enseignant jusqu’en 1963, et tout aulong par le développement d’une œuvre qui, à l’orée 1950,passe du paysage et du portrait, à des “compositionslinéaires plus abstraites”, et plus tard à des sortes de haïkusgraphiques à l’encre de Chine.L’ouvrage, préfacé par Catherine de Braekeleer, présidentede la Fondation Lismonde, est ponctué de textes de PhilippeRoberts­Jones, et comprend une brève biographie ainsi quele recensement des monographies. (C.L.)

ULismonde. Catalogue raisonné. 56 pp. + DVD. Édition MaisonLismonde.

UExposition temporaire : “Lismonde et l’estampe”. Du 31 janvierau 15mars, le dimanche, Maison Lismonde, “Les Roches”,Dwersbos, 1, 1630 Linkebeek. www.maison­lismonde.be

La parution de la semaine

ÉDITIONMAISO

NLISM

ONDE

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Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

Petrus

Chez Me Besch à Cannes, sur la Croisette, aun°45, presque en face du Palais des Festivals,on a proposé le 27 décembre une grande ventede vins rares et pas toujours anciens. Lesgrands crûs sont comme les grands maîtres del’art, toujours très recherchés. Et quand onpropose un flacon tiré à très peu d’exemplai­res, alors les compteurs s’affolent. Ce fut le casavec une bouteille de Petrus de l’an 2000, demodèle “Impériale” qui a été échangé contre33900 €, frais compris.

33900 €

BESC

H

Romantisme

allemandChez Henry’s, près de Mannheim, on propo­sait le 30 décembre une vacation de tableauxanciens et modernes. Plus de 40 % des lotsn’ont pas trouvé preneur, à l’instar d’un jolipaysage peint par Appol, annoncé à 900 €. Lagrande majorité des tableaux s’est venduedans la fourchette des estimations. Mais il y aeu de belles surprises comme avec cette toilede Heinrich­Jacob Fries (1802­1870), natif deQueichheim et décédé à Munich. Ce petit pay­sage animé d’un “coach” fonçant à vive allure,avec le Vésuve en arrière­plan, était annoncé à2500 €. Mais la toile de 43 x 51 cm, hors cadre,eut l’heur de plaire à plusieurs amateurs et fi­nalement le marteau est tombé à 10 000 €,hors les frais.

10000 €

HENR

Y

VercelliGrâce au site auc­tion.fr, on peutdéambuler dansune foule de sallesde ventes interna­tionales, de grandou petit gabarit.Allons donc à Ver­celli dans le Mila­nais, où le 11 jan­vier dernier chez“Meeting Art Spa”on proposait unevente d’art con­temporain à fortes

dominantes italiennes. On y a adjugé cettetoile de Felice Levini, né en 1955, “Sinfonia inblu”, technique mixte sur une toile de 70 x50 cm, à 1150 €, hors frais, sur une estimationde 500 €.

1150 €

MEETING

ART

l Vente publique

Ado Cha lesur la pr emière marcheh Chez Horta à la mi­janvier, detrès bons scores sont tombés. Avecdu mobilier moderne en tête, c’estrare.

ADOLPHE PELSENER DIT ADO CHALE, né en1928, a pris un pseudo proche de celui de sonépouse luxembourgeoise Huguette Schaal(1929­2011), laquelle fut galeriste, installée ruede Livourne puis sur l’avenue Louise à Bruxel­les. Comme Barrocal, Olivier Strebelle et tantd’autres artistes de cette génération, Ado Chaleaura connu le succès dans les années soixante­septante avant d’entrer en purgatoire. Puis ilressort des limbes depuis trois ou quatre anspour voir ses œuvres atteindre des prix consé­quents.

HORT

A

Vinckboons

Originaires de Malines comme les Beethoven,les Vinckboons quittèrent cette ancienne ca­pitale en 1576, trois ans après la naissance deDavid, pour aller s’installer à Amsterdam. Da­vid fut peintre comme son père et il fut célè­bre, il l’est encore, pour ses paysages animés,ses vues de villages et de villes, de châteauxremplis de gens élégants. Chez Millon, à Paris,le 17 décembre, dans une vacation de dessinsanciens et de tableaux, on trouvait cette bellecomposition, montrant un banquet dans unparc avec une belle fontaine. Le panneau de 24x 39 cm, était annoncé entre 15000 et 20000€. Il a été adjugé à 38000 €, hors frais. Le pan­neau était monogrammé et daté de 1607.

38000 €

MILLO

N

HORT

A

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11Adjugé!SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Vente publique

Ado Cha lesur la pr emière marche

Et kwè Chale ?Il suffit que le marché s’en empare de nou­

veau et là c’est l’œuvre de quelques antiquairesqui l’ont défendu, de la même manière qu’ils lefont depuis peu avec Jules Wabbes, pour que lescotes repartent vers le ciel. C’est sans doute cequi arriva ce 12 janvier quand on vit passerdeux tables basses du maître. La première, dumodèle “Goutte d’eau”, datait des années sep­tante, semble­t­il, à l’époque où même le gothas’emparait de ses créations. La table ici propo­sée (de 140 cm de long et aux coins arrondis),était annoncée entre 6000 et 8000 €. Une largedispute permit de vendre le lot à 33600 €, fraiscompris (comme les lots suivants). La secondetable était d’un modèle différent, mais aussi àvocation décorative et à placer dans un salon. Ils’agissait d’une table ovale en mosaïque d’agateet de calcédoine, reposant sur un double piéte­ment métallique. Cette table­ci (de 123 cm de

longueur), était annoncée comme la précé­dente à un petit prix, soit 3000 à 5000 €. Et unenouvelle dispute s’engagea au plus grand profitdu déposant qui recevra 25200 €, moins sesfrais et ceux pris à l’acheteur.

Salomé ?Cette même somme de 25200 € vint couron­

ner une belle feuille à l’encre de Chine de PaulDelvaux (1897­1994). On en parle commed’une “Etreinte”, mais la jeune femme fortamoureuse ne tient dans sa main droite qu’unetête barbue sans corps. Heureusement qu’il n’ya point de sang, sans quoi le sujet serait devenu“Salomé”. Cette feuille de 1942 était évaluéeentre 20000 et 25000 € quand même. Elle aété vendue, à l’estimation haute donc; coupchance pour le déposant.

Ceci dit, le meilleur différentiel de la premièresoirée tomba sur un vase en émaux cloisonnésagrémenté de bronzes ciselés et dorés se termi­nant par un dragon. Il s’agissait d’une œuvrechinoise non datée, sans doute du début duXIXe siècle à voir les bronzes un peu trop verts,haute de 66 cm, que la salle pensait vendre en­tre 2000 et 2500 €. Là encore le déposant a dûfaire des bons de joie car le marteau fut frappé,avec les frais à 31200 €.

De SmetRetour vers les tableaux anciens et modernes

pour finir cette petite évocation. Et contente­ment pour les 15600 € obtenus sur une toile deFrançois Musin (1820­1888) figurant des pê­cheurs pris dans une tempête (71 x 121 cm); ceprix est celui de l’estimation haute augmentéedes frais. Puis on donna encore 14400 € pourun très rougeoyant “Coucher de soleil sur le vil­lage” de Léon De Smet (1881­1966), que la salleavait estimé entre 12000 et 15000 €. Par con­tre, il fut un peu compliqué de vendre une dan­seuse, exécutée par Chiparus, haute de 25 cm etannoncée entre 4000 et 6000 €. Elle a été adju­gée à 3200 €, hors frais. Enfin, un dessin à l’en­cre de Chine de Rik Wouters, figurant commesouvent “Nel, à sa fenêtre”, s’en alla à 9000 €hors frais sur une base de 5000 €.Philippe FarcyU Infos : 02.741.60.60.; www.horta.be

Joli succès pour unegrande feuille de PaulDelvaux “L’Etreinte”,

datant de 1942. Elle a étéadjugée chez Horta à

25200 €, à la mi-janvier.

Cette longue table aux coins arrondis, par Ado Chale, a été vendue chez Horta pour 33600 €, frais compris.

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12 Le marché SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Salon

Brafa : coups de cœur éclecti ques

h La soixantième éditiondu salon des antiquairesde Belgique, la Brafa, estune mine de découvertes.Petit tour du propriétaire.

PRÈS DE 130 STANDS, choisis avec unéquilibre subtil pour survoler l’ensem­ble des segments du marché de l’art,voilà ce qu’offre la Brafa. Et la qualité estlà, constante, de haut niveau, suffisanteet juste par rapport à la clientèle natio­nale. Peut­être ce salon entraînerait­il unlégère moue quand on parle de qualité,quand on la met en rapport avec ce quiest offert à Maestricht ou dans les gran­des ventes de Londres et de New York.

Mais ici, le propos de cette manifesta­tion de qualité n’est pas d’atteindre dessommets inaccessibles. Il est de convenirà une clientèle fortunée et ayant du goût,certes, mais à notre niveau de pouvoird’achat. Dès lors on peut commencer àchiner à la Brafa à 2000 €, moins mêmequand il s’agit de livres présentés sur lestand groupé de près de dix libraires bel­ges et français. C’est là une mine de peti­tes découvertes qu’il ne faut pas laisserde côté.

TamaraPuis il y a les sommets, à plusieurs cen­

taines de milliers d’euros comme lesdouze volumes du “Grand Atlas” deBlaue, rarissime ensemble présenté chez“Sanderus”. Et même parle­t­on de plu­sieurs millions d’euros, comme ce doit

être le cas avec l’incroyable toile de fondde stand que l’on trouve chez “Kunstbe­ratung” (Zurich­Moscou). Il s’agit d’unecomposition de Tamara de Lempicka.C’est là le “must” absolu de la Brafa. Onpourrait lui adjoindre sur un mode justemineur, une très belle toile de Chagallchez “Stern­Pissaro” (Londres).

Louis XVUne Brafa qui se veut diverse et at­

trayante, laissant de la place à tous lesgenres, depuis les antiquités grecques etromaines où domine le stand de la gale­rie “Phoenix” (Zurich), jusqu’à de l’artcontemporain déjà classique chez GuyPieters (Le Zoute). Le mobilier français“Grand Siècle” se trouve chez BenjaminSteinitz (Paris­Bruxelles) qui a conçuson stand sur quatre parois de boiseriesparisiennes de style Louis XV, en chênenaturel, dont on nous dit qu’elles pro­viennent d’un hôtel de maître london­nien des Sassoon, alliés aux Rothschild.Dans le même genre, le stand d’OlivierDelvaille (Paris) vaut le détour, toutcomme celui d’Alain Berger (Beaune) etcelui du jeune Léage (Paris) qui a reprisavec brio la succession de feu son père.Et on finira ce volet Louis XIV­Louis XVpar Olivier Theunissen qui se positionnecomme le dernier des Belges à défendrece segment.

TendancePuis il y a les stands très tendance, qui

privilégient les arts du XXe siècle en mo­bilier, comme chez Vervoordt qui mé­lange avec des antiques ou chez “Ro­berta e Basta” (Milan) dont le stand estcomme un décor de cinéma des années

cinquante. Et puis il faut voir celui de“Futur antérieur” (Bruxelles) pour seseffets métalliques et colorés. Si vousvoulez danser, ce sera chez “Cento Anni”(Bruxelles) avec plus de vingt jeunesfemmes allègres de Chiparus et d’autressculpteurs Art déco. Dans un autregenre, il ne faut pas manquer non plus lestand de Dario Ghio (Monaco), remplide surprises baroques. On lui joindra lanouvelle galerie “Porfirius” installée à

Neerysche (Neerijse) où l’on cultive lesobjets genre “schatzkamer”. On termi­nera d’abord par deux vases en porce­laine aux effigies de Léopold II et de sajeune épouse, chez les Lemaire (Bruxel­les). Enfin, signalons cette suite très inté­ressante de huit statues de la fin duXVIIIe siècle, (quatre sont présentées), enpierre par Godecharle et Calloigne pro­venant d’un château d’Izeghem, chezChamarande (Bruxelles). Et on ne vous a

Ce tableau deChagall, “Le Cirquedans le Ciel Bleu de

Paris”, huile sur toile,100 x 73 cm, exposé

chez Stern Pissarroest l’un des “must”

de la Brafa.

GALERIEHA

RMAK

HIS

Vase canope de la douzième dynastie égyptienne, 31 cm, à la galerie Harmakhis.

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13Le marchéSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

Brafa : coups de cœur éclecti ques

pas parlé des tableaux anciens et moder­nes, ni des stands de grande décoration,de la BD et de l’art africain. Comptezcinq heures pour voir le salon comme ilfaut.Philippe FarcyU Infos : www.brafa.be; Tour&Taxis,Avenue du Port 86 C, B­1000 Bruxelles; Du24 janvier au 1er février, de 11h à 19h.Entrée : 20 €. Conférences tous les jours à16h.

La Fondation Roi Baudouinaccueille les collectionneurs

LE MARCHÉ DE L’ART est fait de relations entre desgens et des œuvres. Souvent ce sont les œuvres quel’on magnifie, à raison bien sûr, mais derrière elles, il ya les artistes d’abord et leurs défenseurs ensuite. Cesont ces derniers que la Fondation Roi Baudouin(FRB), à travers son segment de protection du patri­moine mobilier, dirigé par Dominique Allard, veutmettre en avant.

Une premièreL’idée est géniale et c’est une première chez nous,

sauf erreur. Comment n’y avoir pas pensé plus tôt ?Car que serait le marché de l’art sans les collection­neurs ? Nous évoquions la semaine passée la magnifi­que collection Guggenheim­Abbot, qui sera venduepar Sotheby’s à la fin du mois. On pourrait remettredans vos souvenirs la collection Besteigui ou celle deGivenchy, celles du baron de Rédé ou d’Yves Saint Lau­rent et tous les dons effectués par les Rothschild dansles divers pays où ils résidèrent. Ce sont là des collec­tions historiques. Il y en a des milliers de par le monde.Puis il y a le petit pays composé d’irréductibles pas­sionnés dont on ne parle guère : la Belgique.

C’est un peu la faute des collectionneurs eux­mêmesqui cultivent la discrétion. “Pour vivre heureux, vi­vons cachés”, tel est le leitmotiv. Or là, aubaine, grâce àla FRB, pas moins de neuf collectionneurs, anonymessauf les Gillion­Crowet et Madame Knaepen, ont dé­cidé de jouer le jeu et de montrer une partie de leurpatrimoine. Il n’est pas dit ce qu’il adviendra de ces

presque deux­cents pièces exposées, dont une cen­taine de tabatières.

Rendre hommage“Ce sont toujours des pièces majeures” nous affirme

Anne De Breuck de la FRB. “Ce que nous voulons sur cetespace où chaque collection est mise en valeur sans êtreisolée des autres, c’est rendre hommage à ces collection­neurs. C’est leur stand, plus le nôtre, et dans chaque es­pace on essaye de traduire un esprit. Les collectionneurssont des acteurs majeurs de la défense du patrimoine. Cespersonnes n’ont pas de liens privilégiés avec nous. Nous nesavons pas ce que ces collections deviendront. Ce sont descollections belges, réunissant des pièces de toutes époqueset de très nombreux foyers culturels à travers le monde.La diversité est grande. De nombreux artistes connus fi­gurent sur le stand, comme Jordaens, Greuze, Sam Franciset d’autres. Puis il y a là des objets de l’Extrême­Orient,d’autres en argenterie, des objets d’art et un peu de mobi­lier”. La FRB s’efface donc derrière les collectionneursprivés. Ceux­ci sont appelés dans notre pays à voir leurrôle culturel croître à mesure que les moyens des mu­sées diminuent. “Les collectionneurs sont des passeurs depassions, des protecteurs du patrimoine”, termine AnneDe Breuck, qui oublie par modestie de dire que la FRBen fait autant, en fédérant les forces vives et en met­tant des moyens exceptionnels pour défendre notrepassé qui est, à travers les arts, l’âme de notre nation.Ph. Fy.U Infos : www.kbs­frb.be. 02.511.18.40. La FRB reçoittous les dons et les legs, lesquels sont défiscalisés.

VINC

ENTEV

ERAE

RTS

Ce Magritte célèbre, dit “La Fée ignorante”,figure Anne-Marie Crowet en 1956; titre cu-rieux car le modèle a encore tout d’une féeet strictement rien d’une ignorante.

COUR

TESY

STER

NPISSAR

RO

h Au sein de la Brafa, un stand de 400 mètres carrés mettra en honneurles collectionneurs belges. Le geste est fort, beau, stimulant.

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14 Le marché SEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Résultats

Peintures à l’hon neur chez VDK

LES VENTES DE CES 13 ET 14 JANVIER ont trèsbien fonctionné à Bruxelles, tant chez Horta (voirpar ailleurs), qu’ici chez Vanderkindere. Les deuxsalles concurrentes qui ratissent leurs champs de

prospection de la même manière et filtrent les lotsavec des exigences identiques ont très bientourné. Les événements dramatiques de ces der­niers jours n’ont donc pas beaucoup influé sur lecomportement des acheteurs.

Et à Uccle cela a fusé dès le premier lot car le jeuétait très accessible grâce à de nombreuses esti­mations attrayantes. Ce premier lot était occupépar Sadji (1914­2005), peintre belgo­chinois. Illaissait ici une gouache intitulée “Jeune Femme etEnfant” tracée sur carton et mesurant 510 x413 mm. La salle l’avait annoncée entre 500 et

h Sadji et des Flamands pourmonter au firmament, il n’y a riende tel. La preuve à Uccle où le jeuétait très ouvert.

Cette petitecomposition

de l’entourage ?de David

Vinckebons filade 3000€

à 43921€ fraiscompris, chez

VDK le 13 janvier.

l Antiquités

Un triumviratsur la Régence

DEUX FRANÇAIS ET UN BELGE ont ouvert en cette mi­jan­vier une nouvelle boutique d’art, d’antiquités, de grandedécoration, de choses rares et surprenantes, comme le mar­ché peut en offrir à travers des marchands très spécialisés.

Le Sablon comme beaucoup de quartiers d’antiquairesdans les grandes et moyennes villes en Europe, est à lapeine. Des enseignes ferment et donc des opportunités secréent pour divers professionnels capables de surfer entreles vagues montantes et descendantes. C’est évidemment lecas de Benjamin Steinitz, un des dix plus puissants mar­chands d’art de l’Hexagone. La chance est donc de le retrou­ver sur cette belle rue, dans une zone au haut potentiel cul­turel. Il prend dans ses bagages son compatriote du MidiJean­François Régis dont l’accent chante comme les cigalesà Arles, mais lui il est plus de l’Ouest encore. On le connaîtdepuis dix ans pour donner à notre capitale et dans certai­nes foires comme Namur et Deulin, un genre “grande déco­ration” et “Grand Tour” comme on disait jadis à propos destouristes bien nés qui parcouraient l’Europe avant de ren­trer dans leurs châteaux anglais. C’était au XIXe siècle. Unsiècle inventif autant qu’il fut copiste, mais œuvrant sou­vent dans l’excellence. Quant au petit Belge de la bande, filsde marchand, il travaille au Sablon depuis quelques années,et proposait jusque­là du design, des luminaires, des sculp­tures et des objets intéressants, mais sans faste particulier.Et c’est cette dernière caractéristique que recherchent lestrois marchands, mêlée à ce qui est le plus important peut­être, la surprise. Henri Van Hoenacker promeut les mêmesréflexes depuis sa maison de Woluwé­Saint­Lambert. Il fautcela pour que naisse dans la tête des clients, collectionneursavertis ou non, le coup de cœur déterminant.

Le communiqué signale que les objets et meubles seronttoujours présentés en l’état et non restaurés; ce n’est qu’unpieux mensonge car les pièces exposées sont toutes dans unétat impeccable. On trouve chez eux des vases en marbre,des portraits en bronze, des objets en porcelaine de Sèvres,des miroirs superbement ornés, des consoles puissantes, unpeu moins de meubles car la galerie n’est pas immensecomme l’est la maison des Steinitz rue du Faubourg­Saint­Honoré à Paris, en face du Bristol.

Ce que les promoteurs signalent par ailleurs, c’est qu’il afallu deux ans pour mettre tout en œuvre. Et il est vrai qu’en2014 déjà ils étaient sur les listes pour Brussels Arts Square.Cette fois, profitant de l’ouverture de la Brafa, l’ouvertureest officielle. Tant mieux pour le quartier qui a toujours be­soin de sang neuf.Ph. Fy.U Infos : 15 rue de la Régence. Tél. : 0497.04.62.32. Ouvert dumardi au samedi.

REGE

NCEAR

TSUN

LIMITED

Ces vases, ces coupes en marbre et pierre dure posés sur leurs co-lonnes, sont typiques du goût des trois antiquaires de “RegenceArts Unlimited”.

h Steinitz, Régis et Dierick s’associent ausein de “Regence Arts Unlimited”, face àl’Académie royale de Musique à Bruxelles.Tout bon pour le Sablon.

l Foire Art contemporain

Focus sur Genève

LES AMATEURS ET GLOBETROTTERS des foiresd’art contemporain n’ont que l’embarras duchoix pour leurs déplacements. A Singapour, laArt Stage poursuit sa route jusqu’au 25 et enre­gistre la participation de la galerie Paris­Beijing/Bruxelles avec les Chul­Hyun Ahn, Fu Site, Jae­Hyo Lee, Liu Bolin, Yang Yongliang et Zhu Xinyu;à Bologne, la Arte Fiera s’ouvre ce 23 janvier; ALos Angeles, la Art L A Contemporary accueilleradès le 29 janvier (jusqu’au 01.02) la galerie

bruxelloise Levy. Delval qui a un relais sur placeet proposera des œuvres de Brian Khek, SpencerLongo et Kate Steciw; mêmes dates pour la Lon­don Art Fair au Business Design Centre, tandisqu’à Anvers s’ouvre également le 29 le WE ArtAnvers accessible jusqu’au 1er février. La plupartdes galeries d’art contemporain et des muséesanversois participent à l’événement qui est unepremière.

On pointera pour notre part la 4ème édition deArt Genève, une foire qui confirme son implanta­tion dans la partie francophone de la Suisse etvise donc un public spécifique. On compte cetteannée les participations des Bernier, Gagosian,Bernard Ceysson, Ropac, Nosbaum&Reding…Trois galeries parisiennes majeures installées enBelgique en seront également : Nathalie Obadia,

h Abondance de foires de l’Europeà Los Angeles et premier week­end Art à Anvers.

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15Le marchéSEMAINE DU 23 AU 29 JANVIER 2015 ARTS LIBRE

l Résultats

Peintures à l’hon neur chez VDK

700 €. Il en vint 9761€, avec les frais, ce qui estformidable pour le déposant. Le même artisteréapparaissait dès le lot n°5 avec cinq feuilles tra­cées à l’encre et à l’aquarelle. On y voyait un“Vieux Sage”, une “Geisha”, un “Bouddha” etd’autres personnages. On escomptait de 800 à1000 € pour l’ensemble. Mais la salle en décidaautrement et au final le marteau chut à 7809 €,toujours avec les frais. La fanfare roula tambourencore au lot 10, avec un petit cuivre donné avecprudence à l’entourage de David Vinckebons(1576­1632). Le peintre flamand montrait là une

petite vue d’un village animé de gens divers de lapaysannerie. Il semble que la qualité d’exécutionait fait tourner la tête à plus d’une personne carce lot évalué entre 3000 et 4000 € a été poussé à43921 €, avec les frais. A ce tarif­là ce doit êtreun achat de marchand qui le destine au négoceinternational, après que l’œuvre sera restaurée.Le tableau était en effet un peu affecté par letemps comme en témoigne la photo ci­contre.

Sadji toujoursEt puis Sadji revint avec cette fois une petite

huile sur toile de 52 x 35 cm figurant une “Dameélégante”. On espérait 600 à 800 € de ce lot etSerge Hutry eut la joie de l’adjuger à 10737 €(8800 € sans les frais). Avec une autre gouache àmotif d’animaux “Cervidés sous un arbre enfleurs”, Sadji continua sur sa lancée et vit filercette feuille de 650 x 500 mm, de 600 € à 11225€. Ensuite, au lot 23, on proposait une petitecomposition attribuée à Albert Cuyp (1620­1691), peintre hollandais très fameux. Il s’agis­sait d’une “Fermière à l’étable”, que le commis­saire­priseur lança à 3000 €. La salle apprécia àla fois le panneau et le cadre Régence d’époquecar au final le marteau tomba à 9151 €, fraiscompris; ceci dit ce n’est pas le prix d’un originalde Cuyp.

Reaburn lui aussiSadji laissa passer ces gens du Nord pour re­

faire parler de lui un peu plus tard. Un autre toiledu Sino­belge apparut et il s’agissait cette foisd’une “Nature morte aux fruits”. Les expertsmaison avait placé la barre entre 700 et 900 €.Evidemment, les gens en salle et aux téléphones,déjà abreuvés, suivirent les effets des premièresenchères et la toile fila à 25621€, frais compris.Le feu fut continu de la sorte pendant toute cettepremière soirée. En témoigne au n°95, cette toiledu colonel britannique Mac Donald, à cheval, at­tribuée à Reaburn (1756­1823) que la salle an­nonçait entre 2000 et 3000 €, malgré une pro­venance Rothschild. Les amateurs se sont dis­puté le lot jusqu’à 13 177 €, frais compristoujours.Ph. Fy.UBruxelles, 685 chaussée d’Alsemberg. Infos :02.344.54.46.; www.vanderkindere.com

VAND

ERKIND

ERE

l Foire Art contemporain

Focus sur Genève

Almine Rech et Daniel Templon. Et l’on comp­tera aussi trois galeries bruxelloises. Le stand deKeitelman sera réservé à un solo de MounirFatmi (Tanger, 1970, vit à Paris) qui exposeraprochainement au Mamco. La galerie Baronianréservera un solo à Éric Poitevin et un stand àdes œuvres de Thomas Bogaert, Maire José

Burki, Lionel Estève, Mekhitar Garabedian,Fiona Mackay, Olivier Mosset et Bruno Serra­longue qui aura une expo au Mamco en février.Enfin, chez Meessen De Clercq, le solo seraconsacré à Léon Vranken et le stand rassem­blera des artistes autour de la notion de la lu­mière. Ils aborderont la question du spectre lu­mineux (Hreinn Fridfinnsson et Adam Henry),le pouvoir symbolique de la lumière (ClaudioParmiggiani et Fabrice Samyn), ses applica­tions semi­industrielles (Kelly Schacht), ou en­core l’origine cosmique (Nicolas Lamas et JoséMaria Sicilia).C.L.UArt Genève. Du 29 janvier au 1er février.Palexpo SA, 30 rue François­Peyrot, 1218 LeGrand­Saconnex, Suisse. www.artgeneve.ch

KEITELMAN

GALLER

Y

Mounir Fatmi, “The Blinding Light”, 2013, 150 x103 cm, une œuvre exposée à Art Genève par la ga-lerie Keitelman.

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