el_watan_20120317

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El WatanLE QUOTIDIEN INDPENDANT - Samedi 17 mars 2012N 6510 - Vingt-deuxime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

COLLOQUE AUJOURDHUI VIAN

HARKIS ET ULTRAS FRANAIS VEULENT PERTURBER LVNEMENT

UN DOSSIER PARUTION D NQUANTENAIRE R LE CI SPCIAL SU PENDANCE DU DE LIND

PHOTO : AFP

LIRE LARTICLE DE NADJIA BOUZEGHRANE EN PAGE 3

e raconte LAlgrie s IAT AVECEN PARTENAR

El WatanLIRE EN PA GE 3

50 PROPOSITIONS DU FCE

Les propositions concernent le soutien linvestissement, la lutte contre lconomie informelle, le climat des affaires et lorganisation conomique dans son aspect institutionnel

Un nouveau pacte pour une croissance conomique

15e DITION DU SALON DE LAUTOMOBILE ON

Le Forum des chefs dentreprises (FCE) appelle rtablir la libert totale de lacte dinvestir, pour que linvestissement ne soit plus soumis autorisation ou agrment.

GRANDE AFFLUENCE DU PUBLIC

LIRE LES ARTICLES DE LYES MECHTI ET HOCINE LAMRIBEN EN PAGE 7

REPORTAGE

SOUFFRANT DURANT DES ANNES DANONYMAT TOURISTIQUE La station de Tikjda nattire pas uniquement les touristes en qute de villgiature Les commerants la sauvette y viennent galement, chaque week-end, installer leur charrette.LIRE LE REPORTAGE RALIS PAR ALI CHERARAK EN PAGE 8PHOTO : H. LYES

Le site de Tikjda renat de ses cendresa 15e dition du Salon de lautomobile dAlger a ouvert ses portes, jeudi, au grand public devant une afuence record. Labsence dune inauguration ofcielle a t trs remarque alors que certaines confrences de presse se sont droules dans

L

PHOTO : DR

la confusion, ce qui dnote lamateurisme de certains concessionnaires face de grands vnements. Le problme des interminables embouteillages au niveau des entres de la Safex revient encore une fois sur le devant de la scne.

LIRE LES ARTICLES DE NADIR KERRI EN PAGES 18 ET 19

LUNDI DANS VOS KIO SQUES

El Watan - Samedi 17 mars 2012 - 2

LACTUALIT DRA EL MIZAN (TIZI OUZOU)

La mmoire des cinq colonels honore La mmoire de cinq colonels de la rgion, Ali Mellah, Amar Ouamrane, Slimane Dhiles, Salah Zamoum et Krim Belkacem, a t honore lors dun recueillement organis hier au village At Berdjal.

LETTRE DE GILBERT MEYNIER AU PRFET DU DPARTEMENT DU GARDMonsieur le prfet, ai appris avec consternation les attaques dont a fait lobjet le colloque qui doit se tenir Nmes les 10 et 11 mars sur La Fdration de France du FLN (1954-1962) et les menaces qui pesaient sur ce colloque auquel jai t invit en tant quhistorien-chercheur qui a consacr 45 ans de son existence lhistoire de lAlgrie. Le colloque de Nmes, sur la Fdration de France du FLN pendant la guerre dAlgrie, nest pas une entreprise idologique, cest une entreprise historienne : les historiens spcialistes de lhistoire de lAlgrie, entre autres de la guerre en France, sont majoritaires : 7 sur 10 intervenants les 3 restants tant la ralisatrice Batrice Dubell qui doit venir prsenter son film El Bir sur les solidarits entre chrtiens lyonnais et Algriens centr sur la personne du pre Albert Carteron, investi par le cardinal Gerliet, archevque de Lyon et primat des Gaules, prcisment, dune mission de solidarit et dentraide avec les Algriens immigrs dans la capitale des Gaules. Les deux intervenants restants, Ali Haroun et Ali Boudina, ont t des acteurs et tmoins de cette histoire : rien de plus normal que les historiens travaillant, aussi parmi dautres documents, avec des tmoignages produits par des tmoins, aient t invits. Personnellement, je nai jamais eu coutume de censurer ce que javais dire. Lors du colloque international que jai contribu organiser sur lhistoire franco-algrienne lEcole normale suprieure de Lyon, les 20, 21 et 22 juin 2006, nous avons t attaqus symtriquement par des associations de rapatris/le Front national et des sous-agents du consulat dAlgrie Lyon : pour les premiers, ce colloque tait une entreprise antifranaise, pour les seconds, une entreprise anti-algrienne Lhistorien na, pour sr, pas trier entre les assertions et autres effractions idologiques de facture analogue, mme opposes pour lui, ce sont aussi des documents historiques qui tmoignent de rancurs et de mal-tre rsiduels, lvidence instrumentaliss de longue date, et toujours encore, dans le champ politique. Je me permettrai in fine dvoquer la stature du regrett Jacques Berque (1910-1995) fils dun directeur des Affaires indignes au gouvernement gnral de lAlgrie : ce grand sociologue et historien, spcialiste de lAlgrie, du Maghreb et du Monde arabe, et traducteur minent du Coran, avait commenc sa carrire comme administrateur civil au Maroc dans les annes trente, et cet authentique savant pied-noir fut une des premires personnalits alerter sur les impasses auxquelles conduisait le systme colonial. Lhistorien ne pourra mon sens qutre au diapason de la formule de Jacques Berque, selon laquelle les dogmatiques (ce terme est employ en euphmisme), mme ennemis, en loccurrence tant du ct franais qualgrien, sont symtriquement unis, comme le sont les nnuphars par leurs racines. Des nnuphars, il va de soi que je mautorise prfrer les fleurs. Sur cet pilogue que jespre sduisant et prometteur, je vous prie de croire, Monsieur le prfet, ma haute considration. Gilbert Meynier Professeur luniversit de Nancy II Le 28 fvrier 2012

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Des moudjahidine hier lors du recueillement la mmoire des cinq colonels

en Haute Kabylie. En 1958, jtais aux frontires tunisiennes. Jai connu Si Salah (colonel Dhiles) en 1960, ajoute-t-il. Dautres moudjahidine de la rgion sud de la wilaya de Tizi Ouzou ont galement revisit ces chefs historiques. Hocine Ahmed Ben Belkacem, ancien maquisard et fils de chahid, nous raconte : Jtais un peu jeune au dbut de la guerre, mais je me rappelle de Ali Mellah, car il habitait pas loin de notre village. Ctait un homme trs calme comme Mohand Oulhadj. Ali Dhiles, fils du colonel Si Saleh, nous a galement parl de son pre : Mon

pre ma dit quil na pas voulu assister aux Accords dEvian parce que la liste des participants a t faite par Boumedine, or il tait contre. Au lendemain du dclenchement de la guerre de Libration nationale, il est rentr dAlger pour rencontrer, Dra El Mizan, Ali Mellah et Krim Belkacem. Il connaissait avant le dbut de la guerre Ouamrane. Il tait un grand baroudeur qui avait un esprit lucide. Sa sur enchanera : Mon pre aimait beaucoup Abane Ramdane et Larbi Ben Mhidi. Quand il tait alit avant son dcs, il me rptait souvent : Jai hte de mou-

rir pour rencontrer Abane et Ben Mhidi. Par ailleurs, notons que lassociation Tarwa nKrim Belkacem organise aussi des expositions, des confrences et des tables rondes sur la rvolution, la maison de jeunes de Dra El Mizan, au muse Krim Belkacem At Yahia Moussa. Les membres de ladite association prvoient aussi, pour lundi, loccasion du cinquantenaire de la journe de la victoire nationale, des recueillements sur les tombes de Krim Belkacem, Ali Mellah, Mohamed Zamoum et Amar Ouamrane au cimetire El Alia, Alger. Had Azzouzi

GILLES MANCERON. Historien

LOAS empchait le processus de transitionLhistorien et spcialiste de la colonisation franaise en Algrie, Gilles Manceron, estime, dans un entretien lAPS, que pour progresser vers une perception apaise du pass, il faut dpasser ce ressassement des mmoires meurtries et accepter la libre recherche historique.50 ans aprs la signature des Accords dEvian, on narrive toujours pas dpasser le contentieux historique entre lAlgrie et la France. Lentente conclue Evian a-t-elle dfinitivement scell la paix entre les deux pays ? Si les Accords dEvian ont marqu larrt de la guerre entre larme franaise et lALN, ils ont laiss place une guerre des mmoires qui sest poursuivie depuis cinquante ans. En effet, puisquils ne disent rien sur les causes de cette guerre ni sur la lgitimit de la lutte de lun des camps qui saffrontaient, toutes les interprtations diffrentes ont pu perdurer. Lurgence tait darrter la guerre. Dans ces conditions, la socit algrienne qui gardait le souvenir de la violence de la colonisation et, dans la socit franaise, ont pu perdurer majoritairement les mythes anciens sur luvre coloniale civilisatrice ainsi que le dni officiel des crimes coloniaux. Le courant anti-colonial dans la socit franaise tait trs minoritaire en 1962. Aucune parole officielle nest venue lui donner raison. Au lendemain de la signature de ces Accords, le sang a continu couler de part et dautre, la plupart des actions meurtrires tant luvre de lOAS. En dpit du fait que les Accords prvoyaient des garanties lgard des Europens pour rester ou quitter lAlgrie, les affrontements se poursuivaient. La nonmise sur pied dune autorit pour veiller lapplication stricte du cessez-le-feu en serait-elle lunique raison ? LOAS refusait lindpendance de lAlgrie et elle a tout fait pour empcher le processus de transition que prvoyaient les Accords dEvian. En se lanant dans des attentats terroristes qui ont tu de nombreux civils algriens, elle a compromis le maintien en Algrie dun nombre important de pieds-noirs. Les ngociateurs dEvian envisageaient le maintien denviron 400 000 pieds-noirs. Il nen est rest que moins de 200 000 la fin de lanne 1962. LOAS, en sattaquant lexcutif provisoire qui devait organiser la transition vers lindpendance, a compromis leur avenir en Algrie. Mais ce nest pas la seule raison pour laquelle les Accords nont pas t appliqus. Ils prvoyaient des garanties pour la population europenne. Mais un courant partisan dune citoyennet algrienne fonde sur la seule religion musulmane et la seule langue arabe, qui existait de manire minoritaire dans le FLN ds le dbut et avait t dsavou lors du Congrs de la Soummam en aot 1956, na cess de prendre de limportance avec la prolongation de la guerre et laccroissement des violences entre les communauts. Ce courant ne voulait pas non plus quun nombre important dEuropens prenne leur place dans lAlgrie indpendante. Aujourdhui, la France continue dans le dni de ses crimes coloniaux en Algrie. La reconnaissance par la Rpublique de son pass peu glorieux tait-elle la seule mme de jeter un regard apais sur cette guerre et de permettre dentrevoir un avenir meilleur pour les deux pays et les deux peuples. Et quelles sont, selon vous, les raisons qui poussent le prsident Sarkozy continuer dans le dni (discours de Perpignan, notamment), tout en faisant un clin dil aux nostalgiques de lAlgrie franaise, se recrutant essentiellement parmi lextrme droite ? Cest essentiellement dans un but lectoral que le prsident Sarkozy a choisi de rechercher lappui de la fraction de lopinion reste attache la colonisation. Cela la conduit faire rapparatre au grand jour des discours racistes et colonialistes, alors que, pendant une vingtaine dannes, cette fraction de lopinion ne pesait pas lourd parmi les forces politiques du pays. Aprs la loi de 2005 sur la colonisation positive, cela a donn, en 2007, les discours du prsident Sarkozy sur le refus de la repentance. Cinquante ans aprs la fin de la guerre dAlgrie, on assiste la rsurgence de haines anciennes. Mais ceux qui les expriment ne font pas le poids face la volont de comprendre des nouvelles gnrations, au travail des historiens et aux efforts de nombreuses associations. Pour progresser vers une perception apaise du pass, il faut dpasser ce ressassement des mmoires meurtries, il faut accepter la libre recherche historique, lcart de toutes les instrumentalisations officielles. Pour quune connaissance se dveloppe sur la base des regards croiss des historiens des deux pays.PHOTO : D. R.

PHOTO : D. R.

PHOTO : D. R.

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association culturelle Tarwa nKrim Belkacem de la commune dAt Yahia, 25 km au sudouest de Tizi Ouzou, rend hommage, ces jours-ci, aux valeureux chefs historiques de lancienne commune mixte de Dra El Mizan. Un programme dactivits a t mis sur pied pour honorer la mmoire de cinq colonels de la rgion, Ali Mellah, Amar Ouamrane, Slimane Dhiles, Salah Zamoum et Krim Belkacem. Hier, lors dun recueillement sur la tombe de Slimane Dhiles, au village At Berdjal, nous avons assist aux tmoignages des moudjahidine qui ont connu ces chefs de lALN. Jai connu Krim Belkacem au dbut de la guerre quand il venait dans notre village avec ses troupes. Je me rappelle quil tait surnomm Si Omar, alors quavant, on ne savait pas que ctait lui. Jai rencontr aussi Amirouche et je lui ai mme fait la liaison. Krim, Ouamrane, Dhiles et Mellah taient des baroudeurs, nous a racont Ramdane Sana, prsident de lAssociation des grands invalides de guerre. De son ct, lancien maquisard Ahcne Marak nous dira : Jai pris le maquis depuis le dclenchement de la guerre de Libration, en 1954. Jtais agent de liaison avec Krim Belkacem et Ouamrane, notamment

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LACTUALIT LE FFS PRSENTERA DES CANDIDATURES DANS UNE TRENTAINE DE WILAYAS

La lutte, affirme une source proche du parti, tait rude au niveau des wilayas de la Kabylie entre les membres de la direction nationale, ayant mis le vu de reprsenter le parti dans cette joute lectorale et les militants locaux.es choses srieuses commencent au Front des forces socialistes (FFS). La direction du plus vieux parti de lopposition a reu les dossiers de candidatures aux lgislatives du 10 mai prochain. Les fdrations du parti, charges de faire leur proposition leur direction nationale pour la confection des listes lectorales, se sont acquittes de leur tche depuis jeudi dernier. Un travail caractris par une bataille acharne pour la dsignation des personnes qualifies pour conduire les listes FFS la victoire. La lutte, affirme une source proche du parti, tait rude au niveau des wilayas de la Kabylie (notamment Tizi Ouzou, Bouira, Bjaa) entre les membres de la direction nationale, ayant mis le vu de reprsenter le parti dans cette joute lectorale et les militants locaux. A Bjaa, on enregistre une rivalit entre le charg de communication du parti, Chafa Bouache, lactuel prsident de lAPW, Hamid Ferhat, le responsable de la section de Tazmalt,

Rude bataille pour les ttes de listes en Kabylieminimes devant eux. En tout, 40 dossiers ont t envoys, jeudi, la direction nationale, estime notre source. Dans la wilaya de Bouira, le scnario est plus compliqu pour les membres du secrtariat national du FFS issus de cette rgion, savoir Ahmed Betatache et Djamel Bahloul. Lentre en lice de lun des plus anciens militants de base du parti et puissant dirigeant du Cnapest dans la wilaya de Bouira, en loccurrence Messaoudi Zoubir (enseignant en sciences naturelles au secondaire) a chamboul leurs calculs. Le charisme et la popularit du syndicaliste dans cette wilaya, explique notre source, ont jou en sa faveur. La base du FFS Bouira insiste pour que Messaoudi Zoubir soit tte de liste. 80% des militants sont convaincus quil est en mesure de faire gagner le parti dans la wilaya, prcise la mme source qui ne cache pas ses craintes de voir la direction du FFS imposer Ahmed Betatache. Le jeu de coulisses tait galement de mise Tizi Ouzou.

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La nouvelle direction du FFS a fort faire avec les remous qui caractrisent la confection des listes

Khaled Tazaghart, et Arezki Derguini pour chapeauter la liste du parti dans cette wilaya. A moins que la direction du parti ne dcide autrement, la tte

de liste sera soit Arezki Derguini, soit Khaled Tazaghart qui est un militant trs actif au niveau de la base. Les chances de Chafa Bouache sont trs

Rachid Hallet, Karim Tabbou, Moussa Tamadartaza, mais aussi dautres membres du secrtariat national sont en concurrence pour prendre lune des premires places sur la liste du FFS dans cette wilaya. Le choix ne sera certainement pas facile pour la commission de validation des candidatures. Qui conduira le parti Tizi Ouzou ? Lancien premier secrtaire Karim Tabbou et Rachid Hallet partent favoris. A Alger, la voie semble tre grande ouverte devant Ahmed Djeda, ancien dput (1997) et ex-premier secrtaire du FFS. Il sera, croit savoir notre source, second par lancienne dpute, Dalila Taleb. Dans dautres wilayas (le FFS participera dans une trentaine de wilayas), la tche semble tre moins difficile pour la direction du FFS. Le FFS envisage galement de prsenter des listes en particulier Boumerds, Stif, Bordj Bou Arrridj, Ghardaa, Chlef, indique encore notre source. Madjid Makedhi

Ahd 54 dvoile sa liste ChlefLe parti Ahd 54 a arrt la liste de ses candidats aux prochaines lgislatives. Celle-ci sera conduite par le coordinateur du bureau de wilaya, Abdelkader Serbah, candidat issu de la ville de Chlef, prsidant cette instance depuis sa cration dans la rgion. La liste comprend, en outre, des cadres nanciers, des femmes, un oprateur conomique, des enseignants et des jeunes diplms, selon le responsable de cette structure. Il a annonc que la liste sera dpose, cette semaine, au niveau de la DRAG, prcisant que les candidats ont t retenus par une commission du parti, selon des critres bien dnis. Pour ce qui est de la campagne lectorale, qui dbutera le 15 avril prochain, la reprsentation locale de Ahd 54 devrait compter sur ses propres moyens pour mener les activits sy rapportant. Par ailleurs, les autres formations en lice nont pas encore nalis leurs listes. Nanmoins, les ttes de liste seront connues cette semaine, notamment en ce qui concerne les partis traditionnels. Nous y reviendrons. A. Yechkour

Contestation au FLN MascaraLes militants du parti de Abdelaziz Belkhadem, Mascara, sont mcontents. Ils dnoncent ce quils qualient de la confection sur mesure de la liste de candidature aux prochaines lections lgislatives, prvues le 10 mai prochain. Nous sommes choqus dapprendre que certains noms de personnes contestes par les militants et mme par la population ont t retenus dans la liste de candidatures de notre parti, nous dira dun ton nerveux un lu de lAssemble populaire de wilaya (APW) de Mascara. En ajoutant que cette liste que chapeaute le mouhafadh est compose essentiellement des trois dputs en fonction, de quatre ex-dputs et autres cadres de la mouhafadha. Nous aurions souhait que notre parti prospecte dans le milieu des jeunes, ayant les capacits dassumer une telle tche et dhonorer la formation politique que nous dfendons. Les militants FLNistes, qui aspirent au changement, souhaiteraient voir des ttes nouvelles sur la liste de candidatures de lex-parti unique, pour rompre avec la traditionnelle reconduite de candidats atteints de longvit. Dans les coulisses, nous avons appris que des jeunes, porteurs de changement, sorganisent Mascara, Sig, Mohammadia et Tighennif ainsi que dans dautres circonscriptions, an de proposer des candidats susceptibles de les reprsenter dignement en faisant parvenir leurs messages ceux ayant le pouvoir de dcision. Dans le mme contexte, il nous a t signal que des jeunes FLNistes de la rgion de Tighennif, 20 km de Mascara, qui se sont dplacs notre rdaction, nont pas hsit interpeller le secrtaire gnral du parti, Abdelaziz Belkhadem, pour que les candidats placs en tte de liste soient de leur rgion, limage de lavocat Senoussaoui Khaled qui fait lunanimit au sein de la jeunesse. A. Souag

PHOTO : B. SOUHIL

253 militants quittent le FNA OranLa confection des listes des candidats pour les lgislatives provoque remous et malaise au FNA. Hier, 253 militants de ce parti Oran, dont 12 membres du conseil national et les prsidents des bureaux des communes de Bir El Djir, Arzew et Tafraoui, ont dpos leur dmission. Le PV de cette dmission collective a t certi par huissier de justice et transmis la centrale du parti. Parmi les causes invoques par les dmissionnaires gure linstruction du prsident du parti imposant aux trois premiers de la liste de candidats pour les lgislatives le versement de 400 millions de centimes. Un des dmissionnaires dit ce propos que le prsident du parti a demand que cette somme lui soit remise en espces pour nancer la campagne lectorale. Notre interlocuteur ajoute : Nous aurions accept sil avait demand que cet argent soit vers sur le compte bancaire du parti. Signalons que parmi les dmissionnaires, gurent Bouhali Mbarek, Aoun Allah Abdelhamid (ancien dput FNA qui a rejoint le parti Majd) et Mekhaldi Mohamed (qui a rejoint le FND). Selon nos sources, M. Mekhaldi est tte de liste de ce parti pour les lgislatives. Le FND a t renforc, Oran, par la Hada B. majorit des dmissionnaires du FNA.

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LACTUALIT COLLOQUE AUJOURDHUI VIAN

Est-il possible, cinquante ans aprs les Accords dEvian, de sortir de la guerre dAlgrie avec des regards croiss, regards apaiss ? Cest en tout cas la dmarche et la volont des organisateurs du colloque qui se tiendra Evian ce samedi et demain dimanche. Cette volont nest pas partage par des associations de rapatris et des harkis, qui ont dcid dorganiser des manifestations de protestation aujourdhui et demain.Paris De notre correspondante

Harkis et ultras franais veulent perturber lvnementPHOTO : D. R.

Les membres des dlgations franaise et algrienne emmenes respectivement par Louis Joxe et Krim Belkacem , lhtel du Parc Evian

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ar ce colloque les associations organisatrices, aides pas les associations partenaires ont pour objectif de donner la parole aux chercheurs, pour que leur parole rayonne au-del du cercle des seuls spcialistes lintention de tous ceux qui cherchent sinformer, comme citoyens responsables, soucieux de connatre, comprendre et assumer le pass dans toute sa complexit, sa profondeur, en coutant les voix sexprimant dans chacun des camps qui sopposrent pendant plus de sept annes de douleurs, de larmes et de souffrances. Plus longue est la guerre, plus complexes sont les voies de la ngociation pour btir la paix. Loriginalit du colloque repose, selon ses organisateurs, sur La dimension savoyarde avec la prsentation de Camille Blanc, maire assassin au tout dbut des premires ngociations, celle de Mgr Duval, hritier spirituel de la rsistance haut-savoyarde, vque de Constantine puis archevque dAlger ; le rle des Franais libraux capables de comprendre la ncessit de faire voluer de manire fondamentale les rapports entre colonisateurs et coloniss, rebours de lopinion dominante. Quelles furent les raisons de cette comprhension ? La proximit de la Suisse et la diplomatie helvtique ; mais quelle diplomatie pour un pays neutre ? Le regard des Allemands est

lui aussi original alors que ce peuple na pratiquement pas t colonisateur. Le point de vue des Algriens, au titre des regards croiss, est capital. Pour eux, la priode dcisive, la diffrence des Franais, est postrieure aux Accords dEvian ; elle prcde la proclamation de la Rpublique algrienne en juillet 1962, elle est aussi postrieure cette proclamation et se manifeste au cours de lt de la discorde : les Algriens ngociateurs des Accords dEvian prfrent perdre le pouvoir au profit de Ben Bella et de Boumedine, chef de lArme de libration nationale plutt que dentrer dans la logique dune guerre civile ; autres regards croiss avec coups de projecteur sur lenseignement de la Guerre dAlgrie de chaque ct, des deux rives de la Mditerrane. Enseignement qui volue dans le temps, en fonction de lvolution de la recherche, mais qui pose la question pralable, fondamentale, sur les objectifs de lenseignement de lhistoire. Pour sa part, la Ligue des droits de lhomme (LDH) considre que le temps est venu de poser enfin un regard apais sur la fin tragique de la priode coloniale de notre histoire. Elle condamne vivement les forces politiques qui, dans un but lectoraliste, encouragent les nostalgiques de la colonisation. Tel le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a tent, les 10 et 11 fvrier dernier, dempcher la tenue dun colloque organis par la section locale de la Ligue des droits de lhomme sur le

FONDATION DU 8 MAI 1945 La criminalisation de la France coloniale est un acte de souverainetFaisant de la criminalisation de la France coloniale son principal cheval de bataille, la fondation du 8 Mai 1945 revient la charge, par le biais de son nouveau prsident, Abdelhamid Salakdji qui sest rapproch, hier, de notre bureau de Stif. Une loi criminalisant le colonialisme de 1830 1962 est un principe que nous dfendrons jusquau bout. Le moment est venu pour que la France reconnaisse les crimes perptrs en son nom en Algrie qui ne peut effacer dun trait les atrocits endures par son peuple humili et brim durant 130 ans. Cette action concerne tous les Algriens ayant obligation dhonorer le sacrifice de nos martyrs. Nous profitons de la tenue du 11e congrs de lOrganisation nationale des moudjahidine (ONM) pour saluer la position de lONM ne mnageant aucun effort pour ladoption dune loi mettant aux bancs des accuss la France coloniale. La fondation du 8 Mai 1945 sassocie lONM pour interpeller les institutions constitutionnelles et leur tte la prsidence de la Rpublique pour quun tel projet puisse aboutir. Pour la fondation, une loi criminalisant la colonisation est un acte de souverainet nationale. Une telle loi est le meilleur legs que nous puissions laisser nos enfants, a dclar Salakdji Kamel Beniaiche

thme Algrie 1962, pourquoi une fin de guerre si tragique ? au motif quil ne sinscrivait pas dans lesprit de la commmoration que sa municipalit organise. La LDH dnonce galement avec force le fait que, le 10 mars Nmes, des lus de lUMP et du Nouveau centre (maires, dputs, snateurs et conseillers gnraux) se soient joints aux agitateurs du Front national et aux anciens de lOAS pour tenter de sopposer la tenue dun colloque dhistoriens consacr par un collectif dassociations dans les locaux du conseil gnral du Gard La Fdration de France du FLN (1954-1962). Ce colloque sera, selon la LDH, loccasion de raffirmer sa demande aux autorits franaises quelles abandonnent le discours insidieux tenus depuis llection de Nicolas Sarkozy sur le refus de la repentance et lloge de luvre civilisatrice de la colonisation pour formuler une vritable reconnaissance des injustices fondamentales qui ont marqu cette poque. Le terme regards apaiss, signalent les organisateurs, est la reprise du titre dun

livre Guerre dAlgrie, une histoire apaise ? de lhistorienne Raphalle Branche. Parmi les confrenciers, il y aura notamment les historiens Alain Ruscio, Gilbert Meynier, Gilles Manceron, Yann ScioldoZurcher, Franoise BreuillaudSottas, Amar Mohand-Amer, Lydia At Saadi, Dalila At El Djoudi, Christiane ChauletAchour (professeur aux universits dAlger et de Cergy), ainsi que Martine Buron (fille de Robert Buron, un des ngociateurs des Accords dvian, ancienne dpute europenne, maire de Chateaubriant), Marie-Christine Ray (biographe de Monseigneur Duval, archevque dAlger), Louis-Pascal Jacquemond (inspecteur dacadmie), Michel Wilson (n Alger, prsident rgional de Coup de soleil), Andr Legrand et Jeannet Bottolier (association 4ACG, Anciens appels et amis de lAlgrie contre la guerre). Le colloque sera accompagn dune exposition de photographies de Jean Mohr (photographe suisse) et de la projection de films de lInstitut national de laudiovisuel sur les Accords dEvian. Une pice de th-

tre, Le Contraire de lamour, daprs le journal de Mouloud Feraoun, mise en scne par Dominique Lurcel, suivie dun dbat, est au programme dimanche 18 mars. Une crmonie commmorative du cessez-lefeu de la guerre dAlgrie, organise par la fdration des anciens combattants en Afrique du Nord, est prvue lundi 19 mars au Monument aux morts. Nadjia Bouzeghrane Le colloque est organis par la socit dhistoire La Salvienne ; lassociation Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons ; lAssociation nationale pour la protection de la mmoire des victimes de lOAS (Anpromevo) ; la Ligue des droits de lhomme (LDH) ; luniversit populaire de lAQCV, en partenariat avec la Ville dEvian, le Conseil gnral de Haute-Savoie, luniversit de Savoie, lAssociation des professeurs dhistoire et de gographie de Grenoble et Coup de soleil. Dtails du programme sur www.villeevian.fr

DOSSIER SPCIAL DU COURRIER INTERNATIONAL

LAlgrie se raconte en partenariat avec El Watana dernire livraison de lhebdomadaire franais Courrier International (15-21 mars) consacre un dossier spcial lAlgrie loccasion de la clbration du 50e anniversaire du cessez-le-feu. Ralis en partenariat avec El Watan, ce dossier comprend une srie darticles annoncs en couverture de lhebdo sous le titre gnrique LAlgrie se raconte. Courrier international a souhait commmorer de manire spciale ce tournant crucial dans lhistoire de lAlgrie, mais aussi dans lhistoire de la France, lancienne puissance coloniale. Nous avons donc propos Omar Belhouchet, le directeur dEl Watan, un journal qui a fait preuve plus dune fois dune libert de ton lgard des pouvoirs, de publier un supplment

L

commun, indique ldito de la publication. Ainsi donc, Courrier international ouvre ses pages aux articles des journalistes du quotidien algrien, traitant de lcriture de lhistoire et des enjeux de la mmoire, de la prise de pouvoir au lendemain de lindpendance, des relations algro-franaises et du poids des contentieux, du combat des femmes, des rats conomiques, du regard de la jeunesse algrienne sur le pass et son mal-vivre dans le pays Le tout est confort par des tmoignages et des entretiens avec des acteurs de la Guerre de Libration, notamment le commandant Azzedine, ainsi que Rdha Malek, un des membres de la dlgation algrienne aux ngociations dEvian. Dautres articles consacrs la presse et aux mdias en gnral ainsi

qu leur volution lombre des restrictions des liberts, aux lgislatives du 10 mai prochain et leurs implications, ou encore lurbanisme dans cette Algrie qui ne sait pas assumer ses hritages, sont repris par lhebdo aussi bien dans son dition print que sur son site web. En tout donc une somme de papiers qui, tout en revisitant le pass, reprennent des instantans de ce prsent tourment ou le soumettent analyse pour donner de lAlgrie limage dun pays qui crapahute encore, cinquante ans aprs son indpendance, dans les ornires de ses contradictions et de ses checs. A noter que la matire reprise par Courrier International fait partie dun supplment spcial gratuit quEl Watan publie ce dimanche 19 mars. M. S.

El Watan - Samedi 17 mars 2012 - 5

LACTUALIT CHU DE STIF SOS VILLAGES DENFANTS NACIRIA

Les conditions de travail dsastreuses au niveau des services des urgences mdicales et chirurgicales et linscurit en ces lieux la nuit, sont les principaux points abords lors de lAG.e corps mdical du centre hospitalo-universitaire Sadna Abdenour de Stif nest pas pay depuis 3 mois. Ne voyant rien venir, la section locale du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) a organis mercredi dernier, une assemble gnrale pour dbattre du point prcit et de la situation prvalant au sein dun hpital agonisant. En dpit de la fin de non-recevoir de la direction du CHU, qui na pas voulu leur octroyer lauditorium o ils avaient lhabitude de se concerter, des centaines de praticiens (tous grades confondus) ont tenu leur AG ciel ouvert. Les conditions de travail dsastreuses au niveau des services des urgences mdicales et chirurgicales, linscurit en ces lieux la nuit, sont les principaux points abords. Les protestataires remettent aussi sur le tapis la rupture de stocks de mdicaments et produits pharmaceutiques durgence. Ltablissement des listes de garde, qui ne rpond, selon eux, aucune rgle dimpartialit, a t aussi signal. Ces points ont t consigns dans une plateforme de 6 revendications. Au lieu de rgler les problmes socio-

Les praticiens sans salaire depuis trois mois

Inauguration dun centre de formation pour femmesassociation SOS Villages denfants a inaugur, le 14 mars, un espace de formation entirement ddi aux femmes dans la wilaya de Boumerds, annonce un communiqu du reprsentant en Algrie de SOS Kinderdorf International, Assa Grard Ruot. Dans le cadre de son programme de renforcement de la famille et du dveloppement communautaire, lassociation a ainsi procd louverture, en prsence de Son Excellence lambassadeur dAllemagne et de Mme le consul dAutriche, dun centre de formation dans le village de Boumarou, dans la commune de Naciria. Cet espace est compos dateliers de coiffure, de tissage ou encore de couture. Ce centre vise faciliter laccs la formation professionnelle pour un maximum de femmes et de jeunes filles de la commune, afin de les rendre autonomes, est-il expliqu dans le communiqu. Les bnficiaires de ces formations pourront ainsi dvelopper leurs outils de production et crer par la suite des activits gnratrices de revenus par lacquisition dun vrai mtier, quelles pourront mettre en application pour la cration de microprojets, afin datteindre leur autonomie. SOS Villages denfants nen est pas sa premire initiative dans laide aux franges de la socit les plus vulnrables et les plus dmunies. Installe en Algrie depuis une trentaine dannes, lassociation a ainsi ouvert, il y a vingt ans, SOS Villages denfants Draria, o vivent des centaines denfants abandonns, orphelins ou en dtresse. Ils y vivent au sein de familles recomposes, o ils peuvent grandir dans un foyer protecteur. De mme, de nombreux centres daide aux femmes en situation de dtresse, o elles sont assistes et formes une activit, ont t Ghania L. ouverts dans diverses localits du pays.

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Le CHU de Stif rencontre des problmes qui se rpercutent sur la prise en charge des malades

professionnels des praticiens, ladministration, faisant dans lintimidation la veille de lAG, a affich de nuit une note plthorique en crits menaants, incompatibles avec la lgislation. Ce document nest quun tract mettant en danger tout le corps des hospitalouniversitaires. En plus des salaires qui sont, semble-t-il, bloqus par une histoire de visa du contrleur financier, nous navons pas peru les rappels de la prime de rendement depuis 2008. Ceci nest que la partie merge de liceberg car le CHU patauge dans dinextricables problmes qui

se rpercutent sur la prise en charge du malade. Au lieu douvrir les voies du dialogue, la direction fait dans la diversion et linvective dit le professeur Soualili, reprsentant des docents et professeurs. Le docteur Hamadouche, dlgu des matres assistants du CHU, abonde dans le mme sens : Pour freiner lhmorragie vers dautres CHU du pays ou vers le secteur priv o les conditions sociales sont meilleures, on doit loger tous les mdecins hospitalo-universitaires qui ne demandent pourtant pas la lune. Le Snechu exige la non-immixtion

de la direction de lhpital dans les activits du syndicat et demande que cesse toute entrave lexercice de lactivit syndicale. En dpit de la campagne dirige contre notre Syndicat, celui-ci reprsente, quon le veuille ou non, plus de 80% du corps mdical de ltablissement. En dpit des coups bas, nous continuerons dnoncer les abus et les problmes. Le dlgu signale en outre que les membres de lAG ont vot, une crasante majorit, le dpt dun pravis de grve qui interviendra dans les prochains jours. Kamel Beniaiche

PHOTO : D. R.

UN TRAVAILLEUR MIS ILLGALEMENT LA RETRAITE

Abus la CNEP n de Caisse nationale dpargne de prvoyance Ude employvientladtre remerci pour tous sesetsacrifices dune (CNEP), la direction rgionale centre (Alger), qui cumule 35 ans service,manire, disons-le sans dtour, odieuse. Alors quil avait pens rester encore en poste deux ou trois semaines supplmentaires pour bnficier des 6 points de laugmentation de salaire de janvier qui auraient pu sajouter sa modeste retraite, Gacem Djilali, puisque cest de lui dont il sagit, sest vu pouss de manire aussi inattendue que brutale la retraite en dcembre 2011, alors quil tait en cong. En plus du fait que cette mise la retraite force est contraire la lgislation, M. Gacem sest vu raccourcir ses vacances par son administration rien que pour, dit-il, lempcher de profiter des dernires hausses de salaire dcides par les pouvoirs publics. Alors quil a frapp toutes les portes et crit au prsident-directeur gnral de la CNEP, personne na daign prendre en considration sa dolance lgitime. Gacem Djilali, qui sest prsent notre rdaction avec des documents prouvant effectivement quil a t victime de hogra, narrive pas croire quon ait pu le traiter de la sorte vu sa carrire exemplaire. Contact par nos soins pour connatre les raisons qui poussent la CNEP se dbarrasser de la sorte de ses employs, un responsable de cette institution reconnat que le procd utilis dans le cas Gacem Djilali nhonore pas du tout la CNEP. Il indique, sous le sceau de lanonymat, que la direction a donn pour consigne dobtenir le dpart de tous les retraitables sans distinction, et cela en application dune instruction du gouvernement. Reste savoir maintenant si lExcutif a demand la CNEP dappliquer son instruction laveuglette et spolier les gens de leurs droits. La rponse est connue davance. A. Z.

PMI DE OUED SMAR

Un technicien suprieur en pidmiologie crie linjusticede larbitraire, J edesuis victimede harclement dun abus pouvoir, moral et dinjustice. Ce qui touche profondment mon intgrit physique et morale. Cest ainsi que commence son histoire. Zenati Nedjmeddine, technicien suprieur en pidmiologie, coordinateur du programme largi de vaccination (PEV), est affect depuis 1992 la polyclinique de Beaulieu (Oued Smar), qui releve de ltablissement de sant publique de Baraki. Une situation qui la pouss faire des rapports pour se plaindre de son premier responsable, la surveillante mdicale de la polyclinique, auprs du directeur gnral de lEPSP aprs avoir saisi le mdecin coordinateur du secteur de Oued Smar. Mais ses requtes sont restes, selon lui, sans rponse. M. Zenati vient dtre affect au bureau communal dhygine (BCH) de la commune des Eucalyptus. On ma affect au BCH o il y a dj un technicien alors que le service a besoin dun mdecin, a-t-il soulign. Une dcision quil juge punitive pour avoir dnonc le harclement moral et les comportements inadmissibles de la part de sa responsable, Mme Hafsi. Je me suis plaint dune injustice et dun abus de pouvoir et cest moi qui me retrouve sanctionn, a-t-il rsum en prcisant quil a t dj sanctionn par un refus de cong, une ponction sur salaire pour une absence pour tre enfin cart de mon poste. Il sadresse alors la direction de la sant et de la population (DSP), o il a t reu mais sans rsultat. La DSP estime que laffaire est gre au niveau administratif et sa mutation rpond une ncessit de service. Dans des rapports dats du 16 novembre 2011, du 20 dcembre 2011 et du 11 fvrier 2012, adresss au directeur du secteur sanitaire de Baraki, dont des copies ont t remises la directrice du personnel et au divisionnaire de la sant et de la population, M. Zenati signale : Je fais lobjet depuis quelque temps de pressions assimilables un harclement moral et un comportement inadmissible et rvoltant, des carts de langage de la part de ma responsable du secteur de Oued Smar. Il affirme aussi : Tous mes rapports adresss mes suprieurs sont rests sans suite et aucune solution na t propose. Pourquoi le directeur ne nous a-t-il pas convoqus pour couter les deux versions des faits ? Il a prfr signer mon transfert pour mcarter de mon poste et le laisser quelquun dautre qui a t install. Pour le directeur de lEPSP, M. Guendouz, laffectation de M. Zenati na rien dune sanction : Il a t affect pour ncessit de service, car son profil rpond parfaitement la demande du prsident de lAPC et du wali dlgu de la commune des Ecalyptus. Ses suprieurs ont galement adress un rapport pour manque de respect et comportement indisciplin au sein de la clinique, que je nai pas pris en compte. Pour Mme Hafsi, la surveillante gnrale, le problme est dordre disciplinaire : Il refuse de porter la blouse au sein de ltablissement rserv aux femmes alors que cest obligatoire ; il vient quand il veut, il sort quand il veut. Il a fallu quon applique la loi avec une ponction sur salaire de trois jours pour une absence injustifie et M. Zenati est mont au crneau. Il ma manqu de respect ainsi qu la coordinatrice en chef de la clinique. Elle estime que la dcision daffectation dun technicien suprieur comme lui au service relve de la direction gnrale et il navait pas la contester : Je pense que tout a commenc ce moment-l puisque dans sa demande de cong, que jai effectivement dchire, il avait mis comme remplaant le nom de quelquun dautre alors que sa collgue venait dtre installe. Je lui ai alors demand de refaire une demande avec le nom de sa collgue. M. Zenati interpelle les plus hautes autorits, savoir le ministre de la Sant, se pencher sur son cas afin quil soit remis dans ses droits et pour que justice lui soit rendue et quil rintgre son poste. Djamila Kourta

MECHERIA

Un poste de police attaqu au cocktail MolotovIl tait 23h50, mercredi dernier lorsquun individu lance un cocktail Molotov en direction dun poste de police o un agent tait en faction et un autre dans un vhicule de service stationn devant la sret de dara. Alerts, plusieurs policiers sortent prcipitamment des bureaux de lunit pour se diriger vers le poste en question et le vhicule senamme. Fort heureusement le feu a t vite matris. Rapidement identi, lauteur des faits, A. Kh., g de 51 ans, a t arrt et prsent le lendemain au parquet pour rpondre de ses actes. Notons que lors de son interpellation, le pyromane tait en possession de huit autres cocktails Molotov placs dans un sac en plastique. D. Smaili

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CONOMIE LES 50 PROPOSITIONS ISSUES DU FCE

Les mesures visant simplifier lenvironnement de lentreprise et amliorer le climat des affaires sont rsumes dans une dizaine de propositions Le FCE appelle avoriser les prts long terme pour les projets dinvestissement maturation lente.

Appel un nouveau pacte de croissance conomique

Lentreprise prive entre le marteau et lenclumeadre institutionnel inadapt, climat des affaires dgrad, systme bancaire obsolte, immobilisme conomique, lentreprise prive est entre le marteau et lenclume. Cest le constat dress, jeudi dernier, par des conomistes et des chefs dentreprise qui participaient au symposium organis par le Forum des chefs dentreprise (FCE) lhtel El Aurassi, Alger. Auteur dun livre sur lindustrie algrienne, Mahrez Hadjseyed estime que la frnsie dans la dpense publique est devenue une consommation improductive et na pas cr un tissu industriel. Le modle conomique actuel est contreproductif, analyse M. Hadjseyed, qui intervenait comme panliste sur le thme Lentreprise : moteur de croissance. Il suggre une rforme du mode de gouvernance, un partenariat sincre avec les acteurs conomiques et le dveloppement des capacits de mobilisation des comptences. De son ct, lconomiste Mohamed Cherif Belmihoub relve que le cadre institutionnel algrien est inadapt. Laccs aux ressources financires est soumis des contraintes bureaucratiques et le climat des affaires est contraignant, analyse-t-il, citant le rapport de Doing Business, dans lequel lAlgrie figurait au 136e rang mondial en 2011. Limmobilisme de lEtat est proccupant, dplore M. Belmihoub. Lconomiste recommande, entre autres, la mise en place de simplifications administratives, asseoir une gouvernance paritaire et consacrer le principe de dcentralisation. Pour sa part, Rda Hamiani, prsident du FCE, labore un inventaire critique. On devrait avoir 1,5 million dentreprises. LAlgrie nen a que 600 000, dont 95% sont des TPE qui emploient moins de dix salaris. Que pouvons-nous faire avec des artisanats ? Nous avons trs peu de champions conomiques, regrette le prsident du FCE. Selon lui, il y a plus grave que limmobilisme : labsence dune vision claire. Expert auprs de la Banque mondiale, Najjy Benhacine estime, quant lui, quil y a un effort colossal engager pour amliorer le climat des affaires et lenvironnement de lentreprise. Pour lui, la priorit doit aller vers la rforme de ladministration. En matire de droit algrien, la juriste Mme Yakout Akroun dclare : Il y a urgence rformer le droit des affaires algrien. Le droit algrien souffre depuis 1962 dune incohrence globale () Le droit algrien est malade de son mode de production, en rappelant llaboration la hussarde du code des marchs publics. Il ny a pas dimmobilisme juridique, mais une inscurit juridique et linstabilit juridique qui produisent de limmobilisme conomique, dira la juriste. Pour elle, il faut un traitement de choc. Slim Othmani, patron de NCA Rouiba, appelle, quant lui, pour asseoir une solidarit patronale, proposant la cration dun front patronal. Cest dune absence de vision claire en faveur de lentreprise dont souffre lconomie nationale, rsume-t-il. Un avis que partage lconomiste Mohamed Bahloul, pour qui lAlgrie est en pleine errance, incapable de fabriquer une vision conomique. Selon lui, notre pays souffre dune double incapacit produire le savoir et le droit. Pour Abdou Attou, spcialiste de la finance internationale, lurgence consiste refonder le systme bancaire, puisque lactuel est obsolte. Outre la cration dune politique de change adapte, il suggre un accompagnement des champions conomiques. Issad Rebrab, PDG de Cevital, insiste sur la ncessit de lunification patronale dans lespoir de peser dans le processus dcisionnel. Il sinsurge en revanche contre les blocages que dressent les dcideurs. La Constitution algrienne garantit le libre investissement, mais aujourdhui, il y a des injonctions qui nous bloquent, soffusque-t-il. Le patron de Sim, Abdelkader Taieb Ezzerami, sest dit inquiet face lampleur de lconomie informelle. Lconomie connat une forte saigne. Des produits fuient vers les pays frontaliers. Cela a pris de lampleur et assch le march local (...) il est temps de ragir, insiste-t-il. Patron du groupe priv Amor Benamor, Mohamed Lad Benamor voque le secret de la russite de son investissement dans lagroalimentaire : association des agriculteurs en tant que partenaires, formation, usage de techniques innovantes Il souhaite que son approche soit exprimente Hocine Lamriben dans dautres filires.

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e Forum des chefs dentreprise (FCE) a dvoil, jeudi, au terme du symposium quil a organis sur ltat et les perspectives de lconomie algrienne, les cinquante propositions qui devraient, dit-il, favoriser la mise en place dune nouvelle conomie moins dpendante de la rente des hydrocarbures et porteuse dun nouveau pacte de croissance. Classes en quatre catgories, ces propositions concernent essentiellement le soutien linvestissement, la lutte contre lconomie informelle, le climat des affaires et lorganisation conomique dans son aspect institutionnel. Concernant linvestissement, le FCE appelle rtablir la libert totale de lacte dinvestir, pour que linvestissement ne soit plus soumis aucune autorisation ou agrment. Il propose, en matire dinvestissement direct tranger (IDE), dabandonner la rgle des 51/49 applique systmatiquement, tout en affichant, cependant, les branches et filires considres comme stratgiques, o la partie algrienne est obligatoirement majoritaire, telles que lnergie, les hydrocarbures, les TIC, les banques, le transport, etc. Quant linformel, le FCE suggre, entre autres, dopter pour une amnistie fiscale en taxant hauteur de 10% les montants dclars au fisc, puis dposs dans les banques. Il en exclut, cependant, les liquidits

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Les animateurs du symposium organis par le FCE les 14 et 15 mars Alger

dont lorigine est criminelle. Lorganisation patronale propose galement de relever le plafond du chiffre daffaires des entreprises et activits soumises limpt forfaitaire unique (IFU) 30 millions de DA. Les mesures visant simplifier lenvironnement de lentreprise et amliorer le climat des affaires sont, par ailleurs, rsumes dans une dizaine de propositions dont celles suggrant la rforme en profondeur du droit conomique algrien, de la fiscalit et du systme appliqu limpt sur les bnfices (supprimer la double

imposition en matire dIBS et dIRG). En matire de financement des entreprises, le FCE appelle favoriser les prts long terme pour les projets dinvestissement maturation lente, relever le taux de rmunration des dpts pour encourager lpargne et lever lautorisation de la Banque centrale pralable a la mise en place des agences bancaires. Parmi les propositions dont lobjectif est de revoir lorganisation conomique dans son aspect institutionnel, lon cite celles suggrant la cration dun minis-

tre de lEconomie nationale, la dpnalisation, dans les faits, des actes et des fautes de gestion dans les entreprises publiques conomiques, ou encore la reprsentation des entreprises dans tous les conseils, offices, commissions ou organes de mdiation ou de recours. Le forum des chefs dentreprise croit que ses propositions peuvent contribuer renforcer leffort dinvestissement en le faisant reposer essentiellement sur lentreprise, partir dobjectifs clairs de nature donner lieu des niveaux de croissance de 8 10%. Lyes Mechti

RDA HAMIANI. Prsident du Forum des chefs dentreprises (FCE)

Nos propositions sont plus prcises et compltesPropos recueillis par Lyes Mechti Vous tes sortis de ce symposium avec 50 propositions que vous allez soumettre lexcutif gouvernemental. En quoi ces propositions sont-elles diffrentes de celles dj proposes par votre organisation ou par les autres organisations patronales ? Elles sont plus oprationnelles, plus prcises et compltent lensemble des mesures qui ont dj t nonces. Certaines dentre elles reprennent les mmes thmes, comme le fait de favoriser linvestissement travers la cration dune banque dinvestissement spcialise, ou amliorer notre climat des affaires. Plus prcisment, nous demandons par exemple au sujet de la rgle 49/51, ce quil y ait plutt des ngociations avec le partenaire tranger. On aimerait aussi que notre gouvernement dfinisse les secteurs stratgiques pour quil y ait une meilleure comprhension de cette rgle. Appliquer cette mesure au secteur du tourisme, par exemple, na aucun sens. On demande aussi renforcer dinvestissement, la simplification des procdures pour que celui qui veut investir nait pas demander des autorisations. On propose galement dappliquer le principe de la dcentralisation pour la rgion tic ne soient pas ceux des patrons. Ce sont des spcialistes dune notorit morale et intellectuelle. On nest pas en train dinventer des diagnostics qui nexistent pas. Certains experts, justement, ont appel une sorte de fdration de toutes les forces patronales en Algrie, pour que les propositions soient plus vigoureuses ; quen pensezvous ? Nous lavons propos maintes reprises. Mais aujourdhui, nous proposons quelque chose de plus simple et qui est notre porte rapidement : mme si les patronats gardent leur identit, il faudrait quil y ait, dans les actions qui sont envisages, une concertation entre nous et que les dnonciations soient collectives. Cette solidarit patronale devrait tre une premire tape, avant daller vers une fdration. Nous allons encore une fois essayer de raliser cela, car il y va de lintrt des secteurs quon reprsente. Le secteur priv a besoin dtre solidaire, dautant plus que nous ne sommes pas reprsents dans le monde politique. Jaurais aim quil y ait des ministres pour reprsenter notre sensibilit, des snateurs, des chefs de dara ou des walis qui soient proches de nous. Ce que je dplore, cest labsence dune proximit entre les gouvernants et les chefs dentreprise. L. M.

du Sud. Car, il nest pas normal pour ce qui est du foncier, par exemple, de trouver dans cette rgion les mmes lois appliques dans le Nord. Certains pensent que ces propositions risquent de connatre le mme sort que celles dj soumises au gouvernement. Avez-vous, cette fois-ci, une quelconque garantie pour quelles soient prises en considration ? Non, nous navons aucune garantie. Justement, nous avons organis ce symposium avec la participation des experts et des professeurs en conomie, pour que le constat et le diagnos-

PHOTO : H.LYS

PHOTO : H. LYES

El Watan - Samedi 17 mars 2012 - 8

R E P O R TA G E SOUFFRANT DURANT DES ANNES DANONYMAT TOURISTIQUE

La station de Tikjda nattire pas uniquement les touristes en qute de villgiature Les commerants la sauvette y viennent galement, chaque week-end, installer leur charrette.

Le site de Tikjda renat de ses cendres

En attendant le tlphrique Pour admirer, en altitude, les paysages pittoresques de la station de Tikjda, seul le tlphrique peut offrir une telle opportunit. Jadis, ces remontes mcaniques offraient une vue magnifique, ce que lon voit en venant du chalet de Kef vers lhtel. Aussi, le fait de ne pas remettre en marche ces remontes mcaniques pnalise les skieurs. Eux qui en ont vraiment besoin pour bien sentraner. Cependant, lespoir est permis. Car, selon le directeur gnral du CNSLT, Meziane Smal, le projet, tant attendu par les skieurs et les amoureux de la nature, va se concrtiser. Car une enveloppe de 100 milliards de centimes a t accorde. Ltude du projet, confie lentreprise Etusa, est finalise, il reste trouver lentreprise qui assurera la ralisation de ces remontes mcaniques, a indiqu M. Meziane. Outre la remise en marche de ce tlphrique, le DG affirme quil y aura une extension pour la piste de ski dAkoukeur. Dsormais, les amateurs des sports de montagne nauront pas monter la moiti de la piste pour pouvoir emprunter le tlski. Mais le projet dextension consiste raliser de nouvelles installations permettant de transporter les gens depuis la RN 33. Les remontes mcaniques permettent dinitier les jeunes aux sports des montagnes, notamment le ski, notamment lcole de ski qui se trouve au chalet de Kef, Tighzert. Une fois que ces jeunes apprennent skier, ils rejoignent la piste dAkoukeur, ajoute-t-il. Afin de dvelopper davantage la station de Tikjda, M.Meziane met le souhait que les autorits comptentes pensent raliser un autre tlphrique en aval du site touristique. Cela attirerait beaucoup de visiteurs et contribuerait la protection de lenvironnement en rduisant le nombre de voiture. Aprs la station de Chra (wilaya de Blida), il est temps de mettre la main la poche pour permettre au site touristique de Tikjda de redorer son A. C. blason.

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ikjda, une station climatique perche plus de 1400 m daltitude, situe une vingtaine de kilomtres au nord de la commune dEl Asnam, attire de plus en plus de visiteurs ces dix dernires annes. Au fil des week-ends, ce cur palpitant du Djurdjura sanime. Les visiteurs viennent des quatre coins dAlgrie. Il faut rappeler que ce haut lieu de villgiature na pas t pargn par la sauvagerie des hordes terroristes. Au dbut des annes 1990, les infrastructures htelires ont t incendies. Le site a donc t dsert pendant une dizaine dannes. Mais, depuis lan 2000, Tikjda reprend ses couleurs. Dame nature charme lhomme et le temps de la disette touristique est bel et bien rvolu. Samedi 25 fvrier. Premier week-end ensoleill aprs deux semaines dintempries dprimantes qui avaient paralys tout le nord du pays, la station de Tikjda, encore couverte dune couche importante de neige, a t prise dassaut par des centaines de personnes. Manifestement, cette poudreuse qui, il y a quelques jours, avait provoqu la colre des populations, aujourdhui se fait pardonner. Les enchante. Leur fait oublier les soucis du quotidien. L homme se rconcilie avec la neige. La journe sannonce radieuse. Un doux soleil de fvrier rchauffe le corps et le cur. Il est dj 11 h et le calme y rgne encore ! Les villgiateurs, ce samedi, ne sont pas encore arrivs. Contrairement la journe de vendredi o la route a t bloque ds le dbut de la matine. Du ct du Centre national des sports et loisirs (CNSLT), les employs de lhtel travaillent sans rpit. L tablissement tourne

a, les gens pourront venir et repartir tranquillement , a-t-il ajout. A cause de ce bouchon, nous avons appris galement que plusieurs familles qui avaient rserv lhtel, nont pu rejoindre leurs chambres quaux environs de 22 h. LINFORMEL AU SECOURS DES TOURISTES La station de Tikjda nattire pas uniquement les touristes en qute de villgiature. Les commerants la sauvette y viennent galement, chaque week-end, installer leur charrette nimporte o. Ces derniers ne sinquitent pas dtre chasss par les services de scurit. Ils sont nombreux squatter les bords de la route. On y vend tout, du th, des sandwichs, des cailles, etc. Une vritable activit commerciale qui sanime en toute irrgularit et une absence totale des normes dhygine. La prsence de ces commerants, bien quillicite, rend service beaucoup de gens. Pour ceux qui ne peuvent se permettre un plat de 1000 DA dans les restaurants du CNSLT, ils peuvent tout de mme casser la crote chez ces restaurateurs de circonstance, sans trop dpenser. Il est impratif que les pouvoirs publics mettent au point une stratgie afin de mettre un terme cette anarchie qui prend de lampleur, et surtout offrir tout le monde, riches et pauvres, lopportunit de passer un agrable sjour Tikjda. La journe tire sa fin. Daucuns sont dus de ne pas avoir pu visiter Tighzert. La route y menant est encore bloque par la neige. Idem pour lAkoukeur. Mais chacun promet de revenir. Le soleil se retire doucement vers lOuest et le silence ne tarde pas envelopper Tikjda. Sur le chemin du retour, on nentend plus que le son des eaux qui ruissellent sous la neige. En Attendant la fonte des neiges avec larrive du printemps, les randonneurs redcouvriront un autre visage de Tikjda, celui de la verdure, dair frais et de srnit. Ali Cherarak

Cette station touristique retrouve son rythme dantan

plein rgime. Les responsables du centre sen rjouissent, videmment. Le fait quil ait neig en grande quantit cette fois, a fait venir beaucoup de touristes. Que la neige reste encore longtemps ! , esprent-ils. LHOMME CHARM PAR DAME NATURE A quelques encablures de la station, la RN 33 commence se rtrcir. Ici, la neige na pas totalement fondu. Dans lenceinte du CNSLT, la neige est si abondante, que les employs et les clients empruntent une sorte de labyrinthe pour aller dun endroit un autre. Les automobilistes nont pas le droit de sarrter une fois sur la route, car cela cre dnormes embouteillages. Il faut tout prix rouler. La neige, dont lpaisseur dpasse de loin un

mtre, cerne le chemin des deux cts. Regardez ! On dirait quil a neig hier. Tout est encore blanc, sexclament les visiteurs tombant nez nez avec limmensit de cette neige immacule qui domine le flanc sud du Djurdjura. Midi approche. Quelques familles font leur apparition dans ce dcor hivernal. Mme les visiteurs, qui ont pass la nuit lhtel, devraient tre debout cette heure-l. Les enfants, eux, ne perdent pas de temps pour se mettre jouer. Les uns font des bonhommes de neige et les autres courent et se jettent sur la poudreuse. Un peu plus loin, dautres gamins font du ski. Dailleurs, cest la saison pour les amoureux des sports de montagne de sadonner au plaisir de la glisse et au slalom. Dans ce site touristique, on ren-

a capacit daccueil dont dispose actuellement la station de Tikjda ne peut satisfaire le nombre croissant de touristese. Le Centre national des sports et loisirs (CNSLT), rouvert au public en 2006, qui est charg daccueillir exclusivement les sportifs de haut niveau, ouvre ses portes aux touristes. Une stratgie pour rentabiliser ltablissement et prendre en charge les vacanciers qui sy rendent. Ainsi, le problme dhbergement ne se poserait plus lavenir. Le fameux htel Djurdjura, incendi et mis sac par les terroristes en 1993, est en train de renatre de ses cendres. Selon Meziane Smal, cet tablissement htelier rouvrira ses portes le mois du juin prochain. Les travaux de rhabilitation sont achevs et lappel doffres pour lacquisition du matriel dhtellerie a t lanc, affirme le DG. Quant sa capacit daccueil, lhtel Djurdjura dispose de prs de 160 lits et dune dizaine de suites bien dcores et toutes quipes de sauna. La piscine de lhtel a galement t rhabilite. Outre les infrastructures existantes, notamment lhtel du CNSLT, lauberge et le chalet de Kef Tighzert, de nouveaux blocs jusque-l inexploits, seront rhabilits prochainement. Une fois ces projets raliss, la station deTikjda sera dote dune capacit dhbergement qui dpassera les 800 lits.

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Lhtel Djurdjura oprationnel au mois de juin

Ainsi, ces nouveaux investissements permettront la cration de plusieurs postes demploi. Il est ncessaire que les responsables du secteur du tourisme de Bouira se posent les vraies questions et pensent srieusement encourager linvestissement dans ce domaine porteur qui est le tourisme. A. C.

contre des personnes de tout ge. Mais, il ny a pas que les humains qui ont droit den profiter. Le singe magot nest pas en reste. Ce primate a d quitter sa cdraie d ct pour venir qumander de la nourriture chez les visiteurs, bien quil soit interdit par la loi du Parc national de Djurdjura (PND) o se situe Tikjda, de leur donner manger. Les autres singes qui ne saventurent par vers les gens, fouillent dans les poubelles. A quelques mtres plus haut, sur les cimes des cdres, la neige niche encore. Cependant, un bmol ce cadre idyllique, cest labsence de parking pour garer les vhicules. La neige a tout couvert. Il ny a que les routes qui sont ouvertes la circulation. Aussi, durant la journe de vendredi, les automobilistes sont rests bloqus dans un immense embouteillage. Il y avait beaucoup de monde. La route tait pleine de voitures, nous avancions difficilement. Nous sommes rests coincs dans lembouteillage pendant plusieurs heures. Ce nest quen fin daprs-midi que nous avons pu sortir, tmoigne un visiteur qui tait l le vendredi. Aujourdhui, il y a moins de monde. Cest mieux comme

SITE TOURISTIQUE SANS LIGNE DE TRANSPORT Bien que situe une trentaine de kilomtres de la ville de Bouira et traverse par la RN 33, la station climatique de Tikjda demeure le site touristique le plus isol dAlgrie. Cette station na jamais eu de ligne de transport de voyageurs. En dautres termes, les responsables du secteur des transports nont jamais, ne serait-ce par une proposition, pens mettre en place un rseau de transporteurs qui permettrait aux citoyens de se dplacer et de profiter de la montagne. Ou tout simplement de dcouvrir Tikjda ! Il ne serait donc pas tonnant que des personnes de la rgion ne connaissent pas ce bel endroit. Car, il y en a beaucoup qui ny ont jamais mis les pieds, mme sil est vident de fait quon ne peut sy rendre chaque week-end en dboursant, chaque fois, 1000 DA dans le transport. Surtout quand on nest pas trs riche. Lanecdote du jour, cest que nous avons mis, ce samedi, plus de ? heures pour arriver la station, alors que vhiculs, le trajet se ferait en un quart dheure. Pourquoi ? A dfaut de transport de voyageurs, nous tions contraints de jouer les autostoppeurs. Aprs le calvaire endur guetter tous les vhicules qui passent, un automobiliste de la rgion nous a emmens jusqu notre destination. Lautomobiliste affirme que, de nos jours, les autostoppeurs font peur aux gens. Si tu connais la personne, tu lemmnes avec toi, sil sagit dun tranger vaut mieux ne pas sarrter, dit-il. Mme scnario au retour. Nous avons fait presque la moiti du chemin pied. Cette fois-ci, cest grce au bus de transport du personnel du CNSLT. Cest dire lutilit dune ligne de transport de voyageurs pour Tikjda, ne serait-ce que pendant les weekends. Cela attirerait davantage de visiteurs. Ainsi la station touristique de Tikjda ne sera pas la destination exclusive des personnes aises. A. C.

PHOTO : EL WATAN

El Watan - Samedi 17 mars 2012 - 9

I N T E R N AT I O N A L E NICOLAS SARKOZY LA MOSQUE DE PARIS CONSTITUTION EN TUNISIE

Opration de dminage du candidat-prsident Le prsident sortant, candidat sa propre succession, a rencontr les dirigeants de la communaut musulmane franaise la Grande Mosque de Paris Il en a profit pour envoyer des signes dapaisement.Paris De notre correspondant fciellement, il sagissait de rendre hommage aux combattants musulmans morts pour la France, en inaugurant une plaque leur mmoire dans lenceinte de ce btiment mauresque, construit dans les annes 1920. Et Nicolas Sarkozy sy est rendu en tant que prsident de la Rpublique et non comme candidat. Ofcieusement, il sagissait de dminer le terrain. Jai voulu dire nos compatriotes de confession musulmane quils ont naturellement le droit de vivre leur foi comme nimporte quel citoyen a le droit de vivre sa religion, que nous souhaitons un Islam de France, a-t-il expliqu. Et dinsister, semblant oublier quil est aussi lorigine de la polmique : Je leur ai dit galement combien je souhaitais quen cette priode lectorale, certains de nos compatriotes ne se sentent pas blesss par des polmiques qui nont pas lieu dtre. Ce message dapaisement, aux six millions de musulmans de France irrits par la rcente polmique sur labattage rituel lance par le Front national lavaient eux-mmes alimente, le premier en invitant musulmans et juifs renoncer labattage rituel, le second en souhaitant un tiquetage obligatoire de la viande halal et casher. Nicolas Sarkozy et Franois Fillon se sont employs mettre n une polmique qui a empoisonn la campagne prsidentielle. Le premier a pris ses distances avec les propos de Claude Guant et le second a reu les reprsentants des deux communauts. Je ne pense pas que les musulmans de France aient sinquiter de la position fondamentale du gouvernement franais, ou en tout cas, du prsident de la Rpublique, et de lopinion franaise en gnral, a dclar le trs conciliant Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosque de Paris. Dalil Boubakeur sest lev contre la notion dlectorat musulman. Nous ne savons pas ce quest le vote musulman. Il y a des citoyens qui ont le droit de voter. Nous les encourageons se comporter comme des lecteurs part entire, qui jugeront selon leur conscience. Selon plusieurs sources, il y aurait plus de trois millions dlecteurs musulmans. Yacine Rmy

Des milliers de manifestants pour la chariaPlusieurs milliers de protestataires ont manifest hier devant le sige de lAssemble nationale constituante Tunis pour rclamer lapplication de la charia dans la future Constitution du pays, a constat une journaliste de lAFP. Le peuple veut lapplication de la charia de Dieu ! Notre Coran est notre Constitution !, Pas de Constitution sans la charia, criaient les manifestants, appartenant en majorit la mouvance salafiste. Ni laque ni scientifique, la Tunisie est un Etat islamique, scandaient-ils aussi. Femmes dun ct, hommes de lautre, ils brandissaient les drapeaux noirs de lislam, mais aussi quelques drapeaux tunisiens. La foule grossissait peu peu aprs la fin du prche du vendredi. Lappel la manifestation du vendredi pour soutenir la charia, la loi islamique, a t lanc par plusieurs groupes islamistes et de la mouvance salafiste. Elle se droule alors que les constituants ont commenc travailler la rdaction de la constitution de la Tunisie. La rfrence la charia comme source principale de la lgislation, rclame par les islamistes, suscite dpres dbats au sein de lAssemble, lue fin octobre et domine par le parti islamiste Ennahda. Nous sommes ici pour rclamer pacifiquement lapplication de la charia dans la nouvelle Constitution. Nous nimposons rien avec la force au peuple tunisien, on veut que le peuple luimme soit convaincu de ces principes, a dclar lAFP Marouan, un commerant de 24 ans. Les mdias vhiculent de fausses ides sur le salafisme qui aurait recours la violence et nous disons clairement que nous sommes contre toute forme de violence et nimposerons rien avec la force, a-t-il ajout. AFP

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Sarkozy sortant de la Grande Mosque de Paris

mais alimente par lui-mme et son ministre de lIntrieur, se veut un solde de tous comptes. Le prsident-candidat a opportunment report sa visite la grande Mosque, initialement programme la semaine dernire. Un report ofciellement justi par des raisons dagenda, mais qui a permis de laisser retomber le dbat sur la viande halal. Llectorat musulman aura-t-il digr la boulimie

sur la viande halal ? Pas sr que ce message sufse, tant la communaut musulmane sest sentie blesse par des polmiques rptition. Claude Guant a estim que donner le droit de vote aux trangers aux lections locales favoriserait le communautarisme, la remise en cause de la mixit des piscines et lobligation doffrir de la viande halal dans les cantines scolaires. Le Premier ministre, Franois Fillon, et le chef de lEtat

PHOTO : D. R.

SYRIE

Damas veut cooprer avec Ko AnnanLa Syrie a assur hier quelle cooprerait avec lmissaire international Kofi Annan qui doit rendre compte lONU dans la journe de sa mission Damas, mais a raffirm sa dtermination combattre les terroristes qui elle attribue les violences dans le pays. Le gouvernement syrien est dtermin protger ses citoyens en dsarmant les terroristes et continue chercher une solution politique la crise en cooprant avec lmissaire spcial Kofi Annan, selon une lettre du ministre des Affaires trangres adresse lONU et au chef du Conseil de scurit et reproduite par lagence officielle Sana. Dans cette lettre, la Syrie invite galement tous les pays et organisations qui luttent contre le terrorisme (...) faire pression sur toutes les parties connues pour quelles cessent de soutenir le terrorisme et pour mettre un terme leffusion de sang (...) conformment aux rsolutions du Conseil de scurit de lONU sur la lutte contre le terrorisme. La Syrie a fait le choix de la voie du dialogue national pour rsoudre le problme auquel elle fait face en faisant participer des courants de lopposition et des indpendants au processus visant (...) un retour de la scurit et de la stabilit en Syrie. Le rgime syrien, confront depuis un an une rvolte populaire rclamant sa chute, refuse de reconnatre lampleur de la contestation quil assimile du terrorisme. Depuis le dbut le 15 mars 2011 de cette rvolte, ne dans le sillage du Printemps arabe, plus de 9000 personnes, en grande majorit des civils, ont pri dans les violences, selon lObservatoire syrien des droits de lhomme (OSDH). M. Annan, missaire de lONU et de la Ligue arabe, a rencontr le week-end dernier Damas le prsident Bachar Al Assad lors dune mission axe sur la ncessit dun arrt immdiat des violences et des meurtres, dun accs aux organisations humanitaires et dun dialogue politique. Il a reu mercredi une rponse de M. Al Assad ses propositions de rglement, mais a soulign avoir demand des claircissements. Lmissaire international devait rendre compte hier au Conseil de scurit de son valuation de la situation, ainsi que R. I. des dtails de ses discussions avec Damas.

MARIE-CHRISTINE BLANDIN. Snatrice du Nord, propos du Sahara occidental

La France doit lever son veto lONUPropos recueillis par Keltoum Stali Vous avez fait partie dune dlgation dlus franais qui sest rendue dans les camps de rfugis sahraouis linvitation du Comit algrien de solidarit avec le peuple sahraoui. Quavez-vous retenu de ce sjour ? Limmersion dans les camps de rfugis sahraouis rvle le vcu quotidien dune insupportable situation transitoire, dune part, la solidarit des ONG et de lAlgrie, dautre part, qui permet la satisfaction des besoins matriels de base. Cest une aberration qui subsiste encore en 2012, une terre dAfrique non dcolonise ofciellement, et donc un peuple sans Etat aux frontires reconnues de tous. Ce manque darbitrage international favorise, hlas, le grignotage arbitraire dun territoire, au risque de la conscation illgitime de ses ressources. Les rcents accords de pche, par exemple, se sont faits sans aucune prise en considration des Sahraouis. Comment expliquez-vous que ce conit soit si peu mdiatis en France ? Il y a les raisons mdiatiques et les raisons politiques. La presse crite, comme laudiovisuel, sont aujourdhui tiraills par des contraintes conomiques : le sensationnel des vnements, souvent tragiques, se vend mieux que le dossier de fond qui analyse froid une situation gostratgique, fut-elle potentiellement explosive. Politiquement, la France entretient des liens privilgis avec le Maroc, liens appuys par des accords conomiques, et il semblerait quelle ne veuille pas dplaire, au risque de cautionner une injustice. Simultanment, les blessures de lhistoire coloniale avec lAlgrie ne sont toujours pas refermes, car notre pays na pas fait son travail sur la guerre. Le dialogue reste tendu. Ds lors que les Sahraouis sont soutenus par les uns et malmens par les autres, la France na pas le courage de regarder en face o sont les droits de lhomme, ni celui de faire des arbitrages clairs. Quel rle la France peut-elle jouer dans la rsolution de ce conit ? Le renoncement la lutte arme est un acte que je salue. Jen mesure le poids, et en tant que paciste convaincue, je mindigne que cet acte fort nait pas t suivi de la mise en uvre dun rfrendum dautodtermination. Encore faut-il que les conditions dun vote transparent et libre soient runies : la France doit lever son veto lONU et permettre que la mission de la Minurso puisse sexercer partout o il y a un corps lectoral potentiel. Les Sahraouis qui vous ont reus attendent beaucoup des lus franais qui ils ont demand dtre leurs ambassadeurs. Quelles suites pensez-vous donner cette visite ? De nombreux lus locaux franais, tous motivs, taient prsents. Ils souhaitent jouer ce rle dambassadeurs. Malheureusement, malgr des demandes rptes, nous navons pas eu la liste des contacts de ces lus et lues. Avec quelques uns, nous nous sommes retrouvs pour laborer sur place un texte de diagnostic, de propositions et dinterpellation des candidats llection prsidentielle, destin tre sign par tous ceux qui le souhaiteraient, et tre mdiatis pour faire connatre la cause sahraouie et ce qui fait obstacle sa rsolution. Malheureusement, ce texte, remis aux organisateurs de la soire conclusive, a t escamot, et na pu tre sign largement. Nous navons pas compris ce choix qui nous a paru contraire la cause dfendue. Nous restons bien sr disponibles. K. S.

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ARTSFRONTON

&LETTRESSamedi 17 mars 2012 - 11

MOULOUD FERAOUN

IL Y A CINQUANTE ANS, BEN AKNOUN

Le Tour et ses atoursPAR AMEZIANE FERHANI Lundi dernier, le Tour dAlgrie cycliste tait Sidi Bel Abbs o il avait dpos, la veille, sa longue et belle procession de couleurs. Pour la premire fois, notre connaissance, cette manifestation sportive a pdal aussi sur le terrain de la culture, accompagnant la comptition dune tourne artistique rythmant les haltes dtape. Une belle rencontre entre un univers sportif qui aime les chappes et lexpression culturelle qui en est une, plusieurs titres. Bien sr, les mdias suivaient et la radio nationale, travers lmission culturelle matinale, Cest tout chaud (chane 3), qui couvre lvnement de son point de vue, a contact Massa Bey par tlphone. Quon ne nous accuse pas de faire la promotion de cette crivaine dont nous avons publi une interview la semaine dernire. Si nous allons encore parler delle, ce nest pas pour traiter de ses livres, de ses personnages ou de son style dcriture, mais de la citoyenne quelle est et, en loccurrence de la Abbassia quelle est devenue depuis de longues annes. Il fallait lentendre parler de la ville avec clart, prcision, et surtout passion. Evoquer rapidement son histoire. Mettre en valeur sa beaut et celle de ses alentours. Souligner son patrimoine architectural, sa contribution lexpression culturelle nationale, notamment musicale. En quelques minutes, tout est pass : le thtre, la cinmathque, les associations, les traditions, lesprit du lieu et mme les pratiques culinaires. Sil existe encore un Syndicat dinitiative Sidi Bel Abbs, franchement, il devrait octroyer une prime de reprsentation lcrivaine. Deux rflexions sur cette belle intervention. La premire est que cette crivaine est compltement implique dans lespace social et les relations humaines de sa ville, o elle a contribu notamment la cration dune bibliothque remarquable. Cette qualit est assez rare pour tre releve. On ne peut accuser tous nos crivains et artistes de vivre dans une tour divoire, pour reprendre lexpression consacre. Dailleurs, pour la plupart, ils vivent plutt dans des tours HLM ou AADL. Mais leur tendance vivre entre eux en partie naturelle car ils ont besoin dchanges professionnels et humains , tourne souvent lisolement. Il est vrai, a contrario, que dans de nombreux cas, ce sont les institutions de toutes sortes qui les tiennent distance, ne les associant pas la vie publique ou, carrment, veillant les drober aux regards. La deuxime remarque est que lAlgrie, qui souffre dun dficit gravissime de communication, gagnerait se faire dire, dans les espaces publics et mdiatiques internationaux, par ses artistes et crivains qui le font dj travers leurs uvres. Une telle approche suppose quils sexpriment librement. Le risque, pour la bureaucratie, est quils ne cachent pas les choses ngatives. Mais, bnfice norme, ce qui est positif deviendrait crdible.

ZESTE D'CRITURELe soir, nous avions tout juste le temps de dbter nos chameaux, dallumer le feu que, dj, la nuit comme un voile noir, sabattait sur nous. Mais alors, quel fantastique spectacle que ces innombrables toiles qui habitaient limmensit du ciel et qui semblaient si proches quen grimpant sur un pic, on aurait pu les toucher.

vant-hier, le compteur de lhistoire a marqu 50 ans depuis lassassinat de lcrivain Mouloud Feraoun parmi six personnes excutes contre un mur, lors de lattentat de Chteau Royal, ainsi quon dsignait le sige Ben Aknoun des Centres socio-ducatifs dAlgrie. Ce crime fut perptr le 15 mars 1962, 10h45 par un commandant Delta de la sinistre OAS. Les Centres socioducatifs avaient t crs en 1955 par Germaine Tillion, la demande du gouverneur gnral, Jacques Soustelle, qui tentait alors de crer des trompe-lil pour contrecarrer la dynamique du 1 er Novembre 1954. Ils mobilisrent cependant des personnes de bonne volont, convaincues de lutilit dune alphabtisation en arabe et en franais des innombrables exclus du systme scolaire (prs de 90% des enfants algriens !) et dactions sociales diverses. La DST, qui les surveillait de prs, les accusa de servir de couverture des menes nationalistes. En 1956 et 1959, plusieurs de leurs membres

A

Ecrire, mourirfurent arrts. Les Centres taient dj dans le collimateur des autorits coloniales, et donc des dserteurs franais rallis lOAS. Et, quatre jours du cessez-le-feu, cette organisation redoublait de rage meurtrire, non pas pour arrter un processus quelle savait inexorable, mais pour accomplir sa politique de la terre brle. Il est symptomatique que la dimension culturelle nait pas chapp riens : Instruire nos sujets, cest les rendre aujourdhui nos gaux, demain nos matres(1). En tant quinstituteur, Mouloud Feraoun stait battu sur ce terrain. En tant qucrivain, il donna ce roman, Le Fils du pauvre (publi compte dauteur en 1950), dans lequel il montre lacharnement des Algriens ne pas sombrer dans lignorance. Lhistoire a prouv que cet effort, men au prix de trs lourds sacrifices des familles, a permis de fournir les cadres du mouvement nationaliste et de la guerre de Libration nationale, puis ceux de lindpendance. Luvre littraire de Mouloud Feraoun a t considre par certains comme en retrait du combat librateur. En fait, maints gards, elle la traduit sa manire, un peu la faon de Mohammed Racim, lequel gommait toute prsence franaise dans ses miniatures, sappliquant reprsenter lAlgrie davant 1830, ainsi que lanalysera Bachir Hadj Ali. Pour luniversitaire, Christiane Achour, la littrature de Feraoun est une littrature de la rectification et non de la remise en cause.

Je prfre souffrir avec mes compatriotes que de les regarder souffrir.ces criminels. Lincendie de la bibliothque de lUniversit, celui de lAcadmie et dautres lieux culturels sont des symboles forts de cette volont dempcher le peuple algrien daccder au savoir. Ils ntaient cependant quun paroxysme violent de la politique suivie depuis plus dun sicle. En 1908, le Congrs des Colons refusa unanimement linstruction aux Alg-

Suite page 12

MAIS ENCORE... LAFFICHE LA VOLE VRAI DIRE LA PAGE LIRE Suite Mouloud Feraoun : Ecrire, mourir/ Peintre par les mots Marseille/ Nassima/ Maghnia/ France Culture/ Magie/ Moebius/ Bou Sada... Amine Kouider, chef dorchestre : Inscrire notre musique dans luniversalit Posie : le dernier recueil de Abderrahmane Djelfaoui / Abcdarius Extraits de Le Choix de lAlgrie de Pierre et Claudine Chaulet 12 13 14 15 16

Djamel Souidi Amastan Sanhadji (tome 2)

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PHOTO : MONTAGE MOHAMED KHIAT

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L'AFFICHEMOULOUD FERAOUN UNE VIE, UNE UVRE, UN DESTIN

Peintre par les motsCinquante ans aprs, il demeure une immense rfrence de la littrature algrienne.

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Il tordait le cou aux prjugs coloniaux qui clamaient que les coloniss navaient ni sensibilit ni culture

ouloud Feraoun est une figure incontournable de la littrature algrienne. Sa carrire littraire fut courte ainsi que sa vie, brutalement interrompue le 15 mars 1962. Ce jour-l, Ben Aknoun, lcrivain fut lchement assassin par un commando de lOAS, quatre jours avant la signature des accords dEvian. Il venait de fter ses 47 ans une semaine auparavant. Il a t tu avec cinq de ses amis et collgues, Ali Hamoutne, Max Marchand, Salah Ould Aoudia, Robert Eymard et Marcel Basset. N un 8 mars 1913, Tizi Hibel, village de Kabylie, il fut un brillant lve et tudiant. Il avait en effet russi entrer lEcole Normale dInstituteurs de Bouzarah. Fin connaisseur des belles Lettres et amoureux de la littrature, il est devenu instituteur en Kabylie, puis au Clos Salembier (auj. El Madania) Alger, o il transmettait son amour du savoir et les principes dgalit et de tolrance. Son enfance, il la raconte dans son roman, devenu un classique que tous les collgiens et lycens algriens connaissent (est-il encore enseign ?), Le Fils du pauvre. Dans ce roman semiautobiographique, Mouloud Feraoun narre lhistoire

SCNE DU FILM FERAOUN DE ALI MOUZOUI

de Fouroulou avec toutes les pripties que pouvait vivre un enfant de cette poque, dans un village de montagne aux dures conditions dexistence. Cest la vie conte avec les yeux et la perception dun enfant, comme en tmoigne cet extrait : Mes tantes travaillaient largile et la laine. La courette tait toujours encombre de poterie. Voici, langle, prs du portail, un gros tas de bois qui servira la cuisson. Largile se travaille ds le printemps. Baya et Khalti vont la chercher dans des paniers, plusieurs kilomtres du village. Les mottes schent au soleil dans la cour, puis elles sont crases et rduites en poussire. Ces quelques lignes clairent sur le style raliste et prenant de lauteur, fond sur la simplicit et le rythme. Aujourdhui encore, la lecture de ses uvres de fiction procure autant de plaisir. Avec des mots de tous les jours, Mouloud Feraoun avait lart de raconter des histoires et dentraner son lecteur dans les mandres des souvenirs et de la mmoire. Cette aptitude lui vient probablement des soires o sa tante lui racontait des histoires et o son imagination denfant senvolait : Pendant les rcits, nous tions, elle et moi, des tres part. Elle savait crer de toutes pices un domaine imaginaire sur lequel nous rgnions. Je devenais arbitre et soutien du pauvre orphelin qui veut pouser une princesse. Jassistais tout puissant au triomphe du petit MQuidech qui a vaincu logresse cest ainsi que jai fait la connaissance avec la morale et le rve. Lenfance de lart est prsente dans ces souvenirs. Mouloud Feraoun tordait ainsi le cou aux prjugs coloniaux qui clamaient que les coloniss navaient ni sensibilit ni culture. Son dsir dcrire tait aussi une rponse Albert Camus avec qui il correspondait. Dans les romans de ce dernier, les personnages algriens taient absents ou rduits des silhouettes tandis que Mouloud Feraoun crivait pour mettre les Algriens au cur de ses rcits et dcrire leur existence. Cest ce qui apparat dans La Terre et le sang et Les Chemins qui montent qui se lisent avec autant dintrt que Le Fils du Pauvre et o les thmes de lmigration, de lexil, de la misre des paysans dans les montagnes kabyles sont narrs avec force et vrit. Toute la complexit des sentiments dcrits ajoute lintrt des textes. Fin observateur, Mouloud Feraoun dcrit aussi les petitesses de ltre humain telles que la haine, la jalousie, lenvie mais aussi ses grandeurs travers le

partage, la solidarit et la gnrosit qui animent la vie quotidienne au village malgr la guerre et les affres de linjustice coloniale. La force des rcits et de la narratologie rside dans ce mlange dhistoires individuelles puises dans le quotidien de lAlgrie colonise. Mouloud Feraoun a su dpeindre de manire magistrale les liens qui peuvent lier deux tres dans un contexte historique particulier, celui de la relation entre la France et lAlgrie durant la colonisation. Ceci apparat particulirement travers le personnage de Madame, la Franaise que Amer NAmer, travailleur migr, ramne avec lui au village. Le romancier dmontre comment le peuple algrien est trs ouvert, gnreux, tolrant quand les gros colons franais ne sont que dans lexploitation et le rejet de lAutre. Il a su montrer que lamour tait prsent, car la Franaise qui fuyait une France froide et sectaire, a trouv lamour dans le village de son compagnon. Le travailleur migr tait le rconfort et lhumanit. Vivre dans cette Algrie profonde, sadapter avec aisance la vie du village kabyle dIghil Nezman, est dcrit avec une prcision et une justesse surprenantes de la part de lartiste littraire qutait Mouloud Feraoun. Malgr de nombreuses critiques qui cataloguent Mouloud Feraoun comme crivain ethnologique, force est de constater quil a su transmettre lamour du pays, lamour des siens, lamour de la justice et de la tolrance avec une grande authenticit. Tout ce que dsirait Mouloud Feraoun, ctait la reconnaissance du droit vivre du droit linstruction et au progrs, du droit dtre libre, comme il la clam en 1956. Son discours est loin dtre ambigu vis--vis du colonialisme en tant que systme. Il a toujours appel la gurison des souffreteux, comme il lcrit dans une des lettres publies dans son Journal. Il avait dnonc le plan machiavlique de la terre brle poursuivi par lOAS qui faisait tout pour laisser des ruines derrire elle et dtruire ce qui pouvait aider au rapprochement et la connaissance mutuelle, une fois lindpendance recouvre. LOAS voulait assassiner tous les cadres et les ttes pensantes de lAlgrie la veille de lindpendance. Cest dans ce cadre que lorganisation criminelle a brl la Bibliothque de lUniversit dAlger. Mouloud Feraoun qui tait hant par la mort, si prsente dans ses romans, a reu douze balles dans le corps, comme le rappelle son fils. Benaouda Lebda

MOULOUD FERAOUN

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IL Y A CINQUANTE ANS, BEN AKNOUNqualits de concision, du rythme et des tournures proches du roman moderne anglo-saxon. Dune manire globale, ses crits constituent aujourdhui un patrimoine littraire prcieux que lcole a contribu longtemps enraciner dans limaginaire des Algriens. Sil sinscrit dans une phase classique de la littrature algrienne dont lhistoire sest acclre et condense (comme les autres expressions artistiques), il a ouvert la voie aux crivains novateurs qui suivront et permet ainsi de marquer une volution. Mouloud Feraoun a crit : Je prfre souffrir avec mes compatriotes que de les regarder souffrir ; ce nest pas le moment de mourir en tratre puisquon peut mourir en victime(2). Lhistoire a, en quelque sorte, exauc sa prfrence. En tombant sous les balles criminelles de lOAS, il est devenu, avec Rda Houhou, assassin en 1956 Constantine, le deuxime crivain martyr de lAlgrie en lutte. A. F. 1) Ch.-R. Ageron. Histoire de lAlgrie contemporaine. PUF, 1979. p 162). 2) M. Feraoun. Journal 1955-1962. Seuil. pp. 132133

Sil sinscrit dans une phase classique de la littrature algrienne, il a ouvert la voie aux crivains novateurs

PHOTO : D. R.

ivant et travaillant en Algrie, Mouloud Feraoun tait directement expos la surveillance et aux reprsailles des autorits coloniales ainsi qu la vindicte des colons. Son refus de lexil, et sans doute une certaine prudence, lauraient conduit crire entre les lignes et paratre timor par rapport au conflit historique de la guerre dindpendance. Pourtant, son uvre littraire a t perue en son temps comme pleine de symboles cachs. Ainsi, en 1953, le titre La Terre et le sang, au-del de son rcit, prend une dimension immdiatement lisible dans le contexte, et ce, de part et dautre. On y trouve, pour la premire fois dans la littrature algrienne, un adultre dcrit avec une audace dsarmante. Il est le fait dun migr rentr au pays avec une pouse franaise quil trompera avec une parente, galement marie, qui reprsenterait lappel de sa terre et lindivisibilit de celle-ci et du sang. En 1957, il publie Les Chemins qui montent et, l aussi, son titre a t considr par plusieurs lecteurs algriens de lpoque comme une allusion aux maquis. On a fait galement le procs de son criture, vue par certains critiques comme scolaire et lisse. Sa relecture, un demi-sicle aprs, souligne des

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LA VOLEBRVESEXPO

ET AUTRES NOUVELLESNASSIMA

Noire en couleursDes artistes algriens et espagnols proposent une exposition la Galerie Art et Culture, Place Maurice Audin, Alger. Plutt engags dans lart contemporain, il sagit de Maza Djab, Kenza Bourenane, Maka Fidyka, Joan Parramon et Mohamed Benhadj qui proposera une performance artistique au public. Le vernissage de lexposition a lieu aujourdhui 18h et sera suivi de la perfor