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1 PRAGMATIQUE C. ROMERO Pragmatique s’entend comme pragmatique linguistique Définition : Etude de l’usage du langage par opposition à l’étude de la structure du langage. S’arrête à la sémantique. S’oppose à envisager le langage comme une action (ce que fait la pragmatique). Parler c’est agir. S’oppose à l’étude du système. Phonétique et phonologie s’occupent des sons, des phonèmes. Morphologie et syntaxe s’occupent des morphèmes et de leur combinaison. Sémantique s’occupent de toutes ces unités indépendamment de leur forme. Réincarner le langage » pour faire le lien avec le système. Les phrases sont replacées dans la bouche des locuteurs qui sont des êtres qui ont des expériences du monde et qui cherchent à interagir. On se rapproche de la question du sens. Cela peut être l’intention du locuteur. Finalement, pragmatique serait très proche de la sémantique mais il faut rajouter les données de la situation. Phrases de la syntaxe deviennent des unités. Quand on fait de la pragmatique, on parle d’énoncés et d’énonciation (fait de produire un énoncé). On ne peut pas séparer la structure du langage de l’usage qu’on en fait. Oswald DUCROS : « pragmatique intégrée », intégrée à la sémantique, pour lui, cela forme un ensemble. Aux USA, la linguistique est dominée par la grammaire générative qui vise à établir une grammaire universelle. La grammaire générative de CHOMSKY (modèle capable de générer toutes les phrases correctes d’une langue). La pragmatique s’est développée dans l’aire de la philosophie. Pour le cours, prise en compte des travaux européens (énonciation) vs les travaux américains (pragmatique). Etude de faits qui rendent manifeste le fait de prendre en compte l’énonciation (cas considérés comme faisant partie du langage ordinaire) : PRAGMATIQUE – C. ROMERO – SDL FLE – Trimestre 6 - Page 1

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PRAGMATIQUE

C. ROMERO

Pragmatique s’entend comme pragmatique linguistique

Définition :Etude de l’usage du langage par opposition à l’étude de la structure du langage. S’arrête à la sémantique. S’oppose à envisager le langage comme une action (ce que fait la pragmatique). Parler c’est agir. S’oppose à l’étude du système.

Phonétique et phonologie s’occupent des sons, des phonèmes.Morphologie et syntaxe s’occupent des morphèmes et de leur combinaison.Sémantique s’occupent de toutes ces unités indépendamment de leur forme.

Réincarner le langage » pour faire le lien avec le système. Les phrases sont replacées dans la bouche des locuteurs qui sont des êtres qui ont des expériences du monde et qui cherchent à interagir.

On se rapproche de la question du sens. Cela peut être l’intention du locuteur. Finalement, pragmatique serait très proche de la sémantique mais il faut rajouter les données de la situation. Phrases de la syntaxe deviennent des unités. Quand on fait de la pragmatique, on parle d’énoncés et d’énonciation (fait de produire un énoncé). On ne peut pas séparer la structure du langage de l’usage qu’on en fait.

Oswald DUCROS : « pragmatique intégrée », intégrée à la sémantique, pour lui, cela forme un ensemble.

Aux USA, la linguistique est dominée par la grammaire générative qui vise à établir une grammaire universelle. La grammaire générative de CHOMSKY (modèle capable de générer toutes les phrases correctes d’une langue). La pragmatique s’est développée dans l’aire de la philosophie.

Pour le cours, prise en compte des travaux européens (énonciation) vs les travaux américains (pragmatique).

Etude de faits qui rendent manifeste le fait de prendre en compte l’énonciation (cas considérés comme faisant partie du langage ordinaire) :

- L’énonciation a des conséquences sur des liens tels que les connecteurs : « quel âge avez-vous si je peux me permettre ? » le « si » n’enchaîne pas sur la première partie (vs « « viendrez-vous s’il fait beau ? »). Porte sur le fait de demander et non sur la question (sur le fait d’énoncer et non sur le contenu de l’énoncé).« Il est mourant puisque tu veux savoir » : le « puisque »enchaîne sur l’acte d’énonciation et non sur l’énoncé (vs « il est mourant, puisque son état a empiré »)« Marie est enceinte mais le ne dis à personne ! » : le « mais » enchaîne

- Il y a des négations qui portent sur le contenu de l’énoncé et d’autres qui portent sur l’énonciation :« Ce n’est pas triste », peut laisser penser que ce n’est pas gai. « Ce n’est pas triste, c’est lamentable. » c’est le fait de dire que c’est triste qui est nié. « je ne l’ai pas quitté : il a tout fait pour que je parte.»

- Adverbes qui portent sur toute une énonciation : « franchement, ça ne me plaît pas ! » porte sur le fait de dire. A comparer à « ça ne me plaît pas franchement ». Autre ex : « sincèrement, que faisais-tu hier soir ? » porte sur le fait de répondre sincèrement.

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Il lui a dit : « je te remercie » = il l’a remercié

Il lui a dit : « je te crois » # il l’a cru

Enoncé performatif : qui accompli l’action « je te promets que… ». On ne peut pas dire c’est vrai, c’est faux

17/03/2010

1) Complexité de la communication humaine

Parcours interprétatif nécessaire pour comprendre le véritable de l’énoncé.

La communication humaine repose sur un certain nb d’actes de foi que l’on accorde au locuteur. Tout repose sur la confiance de la volonté de l’autre à comprendre ce que l’on dit. Accord tacite entre les locuteurs appelé « principe de coopération ». (Paul GRICE).

Cela implique que A sait que B veut communiquer et B sait que A sait que B veut communiquer

2) Le principe de coopération lui-même et ses maximes

Pour Grice, il y a des règles qui vont guider le parcours interprétatif.

Cf. articles :

° doc 1   Grice  : Quand qlq’1 parle on suppose que l’énoncé respecte les maximes de quantité, de véridicité,, de pertinence et de manière.

Si une maxime est violée, cela va déclencher un parcours interprétatif

- Maxime de quantité : celle qui fait que si on demande à Jean « Combien avez-vous d’enfants ? » et qu’il réponde « J’ai trois enfants » ; alors c’est cette maxime de quantité qui permet d’interpréter que Jean a exactement trois enfants, on suppose qu’il donne exactement la quantité d’informations pertinente à ce moment-là. S’il avait cinq enfants, l’énoncé de base ne serait pas faux mais il ne donnerait pas toute l’information. Grice appelle cela une implicature. Certains énoncés sont des tautologies (vérités de La Palisse…). Si on a mal évalué la quantité d’informations à donner, cela peut être mal interprété. Parfois, la communication peut être rompue (Coluche « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés… »).

- Maxime de qualité : fait de donner une information que l’on croit véridique. Lorsque que l’on dit « P », cela implique que l’on pense que « P » est vrai et si l’on sait que « P » est faux, on implicite quand même que c’est vrai. (ex. l’ironie). Si on donne une information dont on sait qu’elle est fausse, si un jour s’est découvert, cela peut être reproché, il peut y avoir rupture de la communication.

- Maxime de pertinence = répondre à propos.- Maxime de manière (modalité)

° doc 2   : les différents types d’implicature

- Conventionnelles : dépend entièrement de l’expression.- Conversationnelles : dépend entièrement de la situation (le facteur vient de passer : implicite qu’il est à

peu près 11h00) – peuvent être totalement dépendantes ou implicatures conversationnelles particulières.

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24/03/2010

LA THEORIE DES ACTES DE LANGAGE

3 étapes : (seule la 2ème sera développée ans le cours)

1- Les pionniers  : Reinach et Gardener2- La théorie classique   : Austin et Searle3- La critique   : Sperber et Wilson (la pertinence)

La théorie classique se développe à partir des 50’ jusqu’aux 80’. S’affirme l’idée que la conception du langage comme un système servant uniquement à la transmission d’informations ou servant à décrire le monde est insuffisante. Le langage n’est pas juste la fonction référentielle.

Dans l’Antiquité déjà, on n’a pas toujours conçu le langage comme un système de transmission de l’information. Avec la rhétorique, la langage était considéré comme un moyen d’action pour convaincre, persuader, faire penser, faire agir. On prenait en compte les effets.

Pour la théorie des actes de langage, on envisage les actions accomplies par le langage lui-même. Il constitue déjà une action. L’action est déjà dans le fait de parler. En plus, on se situe dans un cadre interactionnel, ce que la rhétorique ne prenait pas en compte.

Renouvellement de la tradition ancienne dans les 50’ avec des auteurs comme Perelman, Olbrechts-Tyteca (« l’empire rhétorique »).

1- Les pionniers  :

Commence avant la 1ère GM. Reinach avait déjà repéré des énoncés susceptibles de contenir des valeurs de vérités et d’autres non (« viens ici »). Il appelle « actes sociaux » l’ensemble des droits et obligations crées par la seule parole le fait que je dise « viens ici » et que l’autre le comprenne. Cela crée une sorte d’obligation, que l’autre va respecter ou pas. Si l’interlocuteur ne peut pas comprendre, l’obligation n’est pas créée (âge de l’interlocuteur, langue…).

Ces actes sociaux sont censés correspondre à une expérience interne, un affect particulier comme le désir dans le cadre d’une requête (comme dans « viens ici »)

Entre deux guerres, Gardinet note qu’une « phrase », unité de discours (qui s’oppose à un mot. Aujourd’hui, on dirait énoncé), procède d’une intention du locuteur mais que l’on n’a pas directement accès à l’intention mais à la forme linguistique de cet énoncé. Va classer les phrases en 4 types de phrases :

- Déclaration : « je pensais que tu dînais à la maison ce soir »- Questions : « quelqu’un a-t-il téléphoné ? »- Requête : se manifeste par un impératif : « chut ! Tais-toi ! »- Exclamation : se manifeste par une intonation, propre à la fonction expressive. « Comme c’est idiot ! ».

Type d’énoncé qui ne peut pas se reproduire tel quel.

Dès le début du 20ème siècle circule les prémices d’une théorie des langages fondée sur le fait que celui-ci sert à accomplir des actes sociaux, c'est-à-dire à interagir avec ses semblables et pas seulement à représenter le monde. On reconnaît aussi la nécessité pour les locuteurs en interaction une intention de présupposer et que cette intention soit reconnue.

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2- La théorie classique  : Austin et Searle

a) John AUSTIN

Associé aux débuts de la pragmatique. Ouvrage fondateur de 1962 « Quand dire c’est faire » = publication des conférences prononcées en 1965.

- 1ère étape : Les affirmations qui lui semblent accomplir un acte particulier = énoncés performatifs (accomplissent une action, ne sont pas susceptibles d’être vrais ou faux) vs énoncés constatifs (ne font que décrire la réalité - susceptibles d’être vrais ou faux selon l’état du monde au moment où on le dit). Exemples énoncés performatifs :« Je baptise ce bateau Queen Elisabeth » : quand cet énoncé est prononcé dans des conditions particulières :« Je vous déclare unis par les liens du mariage » : état social particulier qui crée des droits et des obligations. L’action est accomplie au moment où la phrase est prononcée.« Je te parie cinq euros qu’il va pleuvoir avant une heure » : accomplissement d’un acte social car création d’une sorte d’obligation entre les deux locuteurs.Forme particulière des énoncés performatifs : commencent par « je » - verbe au présent de l’indicatif – il faut que l’action décrite par le verbe s’accomplisse. Ce n’est pas le verbe lui-même qui est performatif, c’est son emploi au présent. L’action décrite doit s’accomplir en parlant, c.à.d. au moment où l’on parle ET par le fait que l’on parle ; simultanéité et causalité.Si l’on remplace « je » par « tu », cela devient du constatif « tu baptises… ».Si l’on change le temps également « je vous ai déclaré unis… ».C’est l’énoncé qui est performatif, pas le verbe.

« J’arrive » : non performatif – ce n’est pas le fait de le dire qui fait l’action.« Je t’aime » ou « Je te hais »Exercice :

PERFORMATIF NON PERFORMATIF

RemercierPromettreRésilier un contratS’excuser (accomplit l’action en même temps qu’on le dit)Souhaiter « je te souhaite un joyeux Noël »

Travailler (constatatif)MenacerTricherSouhaiter

Pour savoir si un énoncé est performatif, on remet l’énoncé en style direct :« Il a dit : « je te remercie » » = il a remercié. Performatif« il a dit : « je m’excuse » » = il s’est excusé. Performatif« il a dit : « je travaille dur » » # il a travaillé dur

Bonheur / échec des énoncés performatifs : pour être performatif, il faut que les circonstances soient appropriée, c. à d. que la personne soit habilitée à le faire. Si les circonstances ne soient pas appropriées, on dit que l’acte échoue, qu’il est malheureux.Austin établit une typologie de toutes les causes possibles d’échec d’un acte.

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- 2ème étape : pour que les énoncés constatifs deviennent un cas particulier des performatifs. Austin abandonne la distinction constatatif/performatif. Résultat = radicalisation : tout énoncé est performatif, tout énoncé accomplit une action. Cela peut être implicite ou explicite. Les constatatifs accomplissent une action, ne serait-ce que de déclarer quelque chose ; affirment…Les énoncés peuvent être explicites ou implicites.Le performatif : expliciteLe constatatif : impliciteL’action de menacer est un acte de langage.On fait l’hypothèse que tout énoncé, même s’il n’a pas l’air performatif, l’est implicitement.On passe de notion d’énoncé performatif à celle d’acte de langage c. à d. l’action qu’on accomplit en parlant.L’acte de langage et regardé du point de vue de l’action accomplie. On y voit 3 actions simultanées :- Acte locutoire (ou locutionnaire) consiste dans le fait de parler, de prendre la parole, d’émettre des sons qui sont du langage.- Acte illocutoire (ou illocutionnaire) consiste en l’acte spécifique qui correspond à la dimension performative (promettre, conseiller…) Intention que l’on souhaite faire reconnaître. Considéré comme conventionnel. Avec les paroles que l’on emploie, on veut que l’intention soit reconnue, accomplie. Action spécifique que l’on accomplit au moment où l’on parle. Conventionnel : on veut que ce soit reconnu comme tel.- Acte perlocutoire : toujours ce que l’on fait en parlant mais l’on ne voulait pas que ce soit reconnu comme tel. C’est l’effet qu’on aura produit sur autrui (volontaire ou non). Par exemple, la culpabilité…. (effrayer, convaincre…). On n’est pas totalement maître voire même conscient des actes perlocutoires. On parle aussi d’effet perlocutoire.

Typologie des actes de paroles établie par Austin (doc 3) est revue par Searle.

b) John SEARLE

Réfléchir aux énoncés « je te parle » « prenez un R Thé Thé » : est-ce qu’une maxime de coopération est violée ? Si oui, laquelle et pourquoi ?

31/03/2010

Je te parle : locutoire mais pas performatif : il a dit « je te parle » # il a parlé

Prenez un R Thé Thé : maxime violée = manière car obscur, pas clair. Deux fois + de sens qu’il y en a habituellement

Apports de Searle :

- Les conditions de félicité (ou de bonheur) des actes -> actes indirects- Taxinomie des actes

2 aspects dans un acte illocutoire :

- Type d’acte particulier proprement dit : La force illocutoire peut être rendue explicite « j’ordonne que »- un contenu propositionnel : tu fermes la portesi contenu propositionnel = « jean s’asseoit » : F(p) il y a Jean qui s’asseoit (remarque)

F’(p) Jean s’asseoit il ? (question)F’’(p) « Assieds-toi Jean » (autorisation)

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F’’’(p’) Assieds-toi Jean (ordre)Fa (p’) Si seulement Jean s’asseyait ! (regret)

Les conditions de félicité des actes de langage :Pour pouvoir ordonner, il faut être en position d’ordonner. Par exemple, officier / général : l’officier ne peut pas ordonner à un gradé.Conditions de félicité = règles constitutives ie nécessaires, définitoires. Ce sont ces règles qui définissent l’acte. 2 types de règle : de recommandation (permettent de faire bien quelque chose. Ex. : recette de cuisine ou règles de politesse)Règles normatives # règles constitutives : ex. règles de jeu (taille du plateau ne fait pas partie des règles constitutives).Un acte de langage se définit par des règles constitutives qui se veulent universelles.Exemple développé par Searle (4) :3- pour que ce soit une promesse, il faut que ce soit un acte futur le L (locuteur)« je te promets que je

viendrai ». Condition qui concerne le contenu de (p)4- et – 5 sont dites « conditions préliminaires » :4 : l’acte futur est quelque chose que le locuteur (A)

souhaite « je te promets que je viendrai ». L’acte futur doit être favorable à A.5- Si quelque chose est prévu (par ex. cours de la semaine prochaine), on ne peut pas parler de promesse.6- =condition de sincérité : L a l’intention d’effectuer C. Toute promesse est sensée et doit être sincère. A

distinguer du fait qu’ensuite elle sera tenue ou non. On parle de l’intention que l’on a au moment où l’on promet. Si L n’a pas l’intention d’effectuer C, il est en train de faire une fausse promesse. A ne peut pas le savoir. De l’extérieur, on ne peut pas distinguer la promesse de la fausse promesse.

7- = condition essentielle. Caractérise la promesse. En prononçant T, L a l’intention de se mettre dans l’obligation d’effectuer C.

8- Reconnaissance de l’intention de L (7) par A. Intention mutuellement reconnue. L se met dans l’obligation d’effectuer C en disant T ; A le reconnaît.L a l’intention de faire que A reconnaisse qu’il se met dans l’obligation. L’intention doit être reconnue. Comment A a connaissance de l’intention (4). Il faut ajouter 2 niveaux. (voir schéma au dos de la feuille 2)

9- Si 1 à 8 est réalisé alors les énoncés dédiés à la promesse sont correctement utilisés. Il faut employer un marqueur de force illocutoire « je te promets que », par exemple

Les actes indirects   conventionnels et non conventionnels   : (non conventionnels, chez Grice = implicature conversationnelle particulière « il y a des courants d’air »-> requête)Un acte est dit indirect lorsque le marqueur de force illocutoire ne correspond pas à l’intention du locuteur. Quand pour un acte tel qu’une requête, si on utilise un impératif, cela fonctionne. Quand cela ne fonctionne pas, on a affaire à un acte indirect. Ex. : « est-ce que tu peux fermer la porte ? » (correspond chez Grice aux implicatures conversationnelles généralisées. Pas le même sens de conventionnel chez Grice)

Texte 7 : procédure de dérivation de l’acte primaire

Texte 8 : différentes manières d’accomplir un acte de langage indirect (cf. conditions de satisfaction)

L’interprétation des actes indirects comporte un risque de malentendu. Ex. : le responsable du supermarché dit à un chef de rayon « ce produit-là ne se vend pas ». Le chef de rayon peut prendre cela pour un reproche et

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répondre « c’est pas de ma faute ». Il y a eu surinterprétation. On a dérivé un acte primaire. On peut cadrer le type d’acte que l’on veut faire s’il y a risque de surinterprétation : « ne le prends pas mal… »

Sous interprétation : même situation mais cette fois, c’est un reproche indirect. Si la personne qui devrait se sentir concernée, ne se sent pas visée, c’est qu’elle n’est pas allée jusqu’au bout de l’interprétation. Elle peut aussi feindre de ne pas percevoir la valeur indirecte.

Valeur erronée : requête qui serait interprétée comme une proposition : « vous êtes en voiture » (pour se faire ramener), réponse « oui, je vous remercie » (a compris que l’autre proposait de le ramener en voiture)

La taxinomie : document 6 « classification Searlienne des actes de langage)

Parle vraiment des actions dans une visée universelle. Actes sociaux qui ont toutes les raisons de varier d’une culture à l’autre.

Austin était plutôt dans une classification des verbes illocutoires.

Searle se veut universel, totalement indépendant des langues et des mots utilisés pour en parler.

Document 5 : le but de l’acte : correspond aux conditions essentielles (à l’intention du locuteur). Les mots / le monde : quelque chose va s’ajuster à l’autre. On affirme quelque chose qui existe dans le monde (alors que dans une, c’est le monde qui va s’ajuster aux mots).

Lire docs 5 et 6

07/04/2010

Doc 5 :

- Critère 4 : nous pourrions est sensé être moins fort que je suggère. Echelle sur l’ordre de la classe des directifs.

- Critère 2 : concerne le contenu propositionnel de l’acte. Quand on affirme qlq chose, c’est sensé être vrai, ça s’ajuste avec l’état du monde. Des mots vers le monde.

Dans une promesse, c’est le contraire, le monde s’ajuste aux mots. Je te promets que nous irons au cinéma demain : ce qui va se passer va s’ajuster aux mots.

Pour une requête : comme pour la promesse : ajustement du monde aux mots

- Critère 5 : pour un ordre, il faut avoir un certain statut par rapport à celui à qui on donne un ordre.- Critère 6 : dans une promesse, il faut que les contenus propositionnels soient favorables à l’un ou à l’autre.- Critère 7 : on peut répondre s’il y a déjà eu une question, conclure, s’il y a déjà eu qlq chose avant….- Critère 8 : le rapport est considéré comme un acte de langage : prendre une décision peut correspondre à un

acte de langage ou de pensée. La question se pose pour remercier : un geste peut il représenter à un acte de langage (implicite éventuellement. Ex. envoi de fleurs en provenance de untel)

- Critère 10 : actes qui supposent des institutions, des états : déclaration de guerre… n’importe qui ne peut pas déclarer la guerre

- Critère 11 : se vanter ou menacer : on utilise ces verbes pour parler d’un autre. Si l’on parle de soi « je me vante de « , cela n’accomplit pas l’action de se vanter

- Critère 12 : entre annoncer et confier différence de par le style.

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Doc 6 :

- Les représentatifs  : le locuteur s’engage sur la vérité exprimée.

- Les directifs  :

- Les promissifs  :

- Les expressifs  : exprimer un état psychologique. Pas de direction d’ajustement.

- Les déclaratifs  : restent des actes sociaux. Le langage qui provoque qlq chose est un acte social. Fonctionnent si les gens souscrivent à l’institution (ex. : « le corps du Christ » ne fonctionne qu’avec les gens qui croient). Fonctionnent si les gens sont d’accord.La direction d’ajustement est double : « je vous déclare unis par les liens du monde » on fait à la fois une assertion (affirmer qlq chose qui n’était pas vrai) et juste après cela devient vrai.

Annale examen de pragmatique :

I. Actes de langage

« je te parie un café qu’il va encore se tromper »

- Enoncé performatif ou constatif ? Performatif : cet énoncé ne peut pas être vrai faux.

- Performatif explicite ou implicite : explicite : le verbe performatif « parier » est présent, accomplit l’action de parier.

- Quel acte de langage accomplit-il (l’action que l’on fait en parlant) ? lancer un pari- Enoncer deux règles constitutives de cet acte : présuppose que l’on connaît les actes de la personne dont

on parle – présuppose que l’on possède ce que l’on parie – il faut aussi que ce soit un acte futur de « il » - qlq chose sur lequel je n’ai pas d’influence –

- Donnez un énoncé performatif implicite qui accomplisse exactement le même acte de langage : « je te devrais un café si il se trompe encore »

- Classe : les promissifs – le locuteur s’engage à faire quelque chose. A distinguer de l’intention elle-même.

- Direction d’ajustement : le monde s’ajuste aux mots. Les faits ne sont pas encore arrivés.

II. Communication humaine, principe de coopération

A « tu aimes la glace à la fraise ? »

B « laisse tomber, je suis allergique aux fruits rouges »

Imaginez une situation d’énonciation : on est probablement en train d’offrir de la glace à B. B comprend que la question est en fait une proposition.

Etapes du raisonnement :Enoncé nécessite de savoir :

Moteur de cette interprétation est dans le principe de coopération.

On cherche le sens le + pertinent dans la situation de communication.

Eléments de la situation d’énonciation :

- Il fait chaud- Il y a un glacier

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Connaissances générales (pour l’interprétation de l’énoncé de B). Sachant que :

- Que la fraise est un fruit rouge- Quand on est allergique aux fraises, on va être malade- On n’a pas envie d’être malade

Principe de coopération :

La maxime de pertinence est apparemment violée mail A présuppose qu’elle ne l’est pas pour interpréter

l’énoncé de B

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THEORIE DE L’INTERACTION

Goffman (1973) – anthropologie langagière.

Observer les interactions entre les personnes pour répondre à des questions telles que :

- Qui peut-on inviter chez soi à dîner ?- Peut-on refuser ?- Comment- Faut-il dire bonjour ?- Quand et à qui faut il dire bonjour ?

Place de la parole dans la société américaine

Finalement, dans une société, qui a le droit de dire quoi et à qui

Comment se structurent les échanges verbaux en général ?

Paramètres qui vont définir les caractéristiques d’une interaction verbale ?

- De quel type d’interaction s’agit il ?- Relations entre les inter actants ??-

14/04/2010

- Marqueurs paraverbaux : on est dans le verbal et pas le segmental. Dans certaines cultures, Chinois par exemple. Quasiment grammaticalisé

Dans les communautés plurilingues, il y a parfois une langue plus prestigieuse que l’autre, ou la mieux maîtrisée.

Une grande dissymétrie implique une distance.

- Principe de la politesse  :

Concept de face : dans le sens « garder la face, sauver la face ». chaque individu (en tant qu’individu social) est doté de deux faces :

1) Une face positive : correspond à son amour propre, honneur2) Une face négative : territoire, ce qui nous appartient, notre temps, les personnes qui nous sont chères…

(tout ce qui est en rapport avec nous sauf notre honneur)

Grand principe de la politesse : préservation des faces (face work). Dans les interactions, il s’agit de préserver toutes les faces, en particulier celle de son auditeur, mais les siennes aussi. Pour ça, on peut se rabaisser soi-même (« je suis désolée… »). On a le droit d’attaquer ses propres faces mais pas trop quand même. Si possible, flatter les faces de l’autre.

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05/05/2010

CHAPITRE III   : Théories de l’interaction

I- Typologies des interactions

II- La relation interpersonnelle

III- La politesse

A- Modèles théoriques

1) Brown et Levinson (1978, 1987)1.1 La notion de face : tout être social possède deux faces : la face négative qui

correspond à ce que Goffman appelle « le territoire du moi ». Territoire corporel, spatial ou temporel. Il existe également une propriété privée intellectuelle. Face positive = narcissisme.

1.2 La menace omniprésente : dans toute relation duelle, 4 faces en présence. Participants amenés à accomplir des actes verbaux et non verbaux. Ces actes sont susceptibles de menacer l’une ou l’autre des 4 faces en présence (FTE : face threatening Act = acte menaçant).

4 types d’actes menaçants :- actes menaçants pour la face négative du locuteur : offre, promesse par lequel on

s’engage à venir léser son propre territoire (on va prendre sur son temps, se départir de biens matériels…)

- actes menançant pour la face positive du locuteur : aveu, excuse, autocritique, autoaccusation. Tous les actes autodégradants.

- Acte menaçant pour la face négative de l’interlocuteur : offenses proxémiques, contacts corporels indus, non respect des places dans une file d’atente, fouille des poches… Questions indiscrètes, comportements dérangeants ou intrusifs… toute la catégorie desw directifs pour Searle

- Acte menaçant pour la face positive de l’interlocuteur : critique, reproche, insulte, injure, moquerie et autre farce

Des actes ambigus : à la fois menaçants et valorisants. Ex. : faire un cadeau

La déclaration d’amour : constitue un anti FTA pour celui qui la reçoit mais en même temps une menace. Assujetti à une menace d’amour

1.3 La préservation des faces : c’est le rôle de la politesse. « ménagez vous les uns les autres ». La face est à la fois objet de menace permanente et objet de préservation.

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« face work » : « tout ce qu’une personne entreprend pour que ses actions ne face perdre la face à personne, y compris elle-même ». en mettant en œuvre différentes stratégies de politesse : désir mutuel de préservation de face.

5 grandes stratégies :- ne pas accomplir le FTA- accomplir le FTA : non ouvertement (être ambigü, être vague, faire des insinuations…)

ou ouvertement avec actions réparatrices (compenser un reproche par une plaisanterie ou un compliment) ou ouvertement sans action réparatrice (le moins poli)

2) Leech (1983)

Echelle coût/bénéfice, doublement orientée. Comme le principe de politesse (PP) : maximes. FFA : face flattering act (contrebalance FTA)

Politesse négative : absentionniste ou compensatoire, il s’agit de minimiser.

Politesse positive : actes flatteurs

3) Synthèse de Kerbrat-Orecchioni (doc3) : -> PARTIEL ????

. Principes A-orientés : favorable à A (allocuatire):

1. politesse négative : évitez ou atténuer les menaces2. politesse positive : produisez les antimenaces

. Principes L-orientés (locuteur)

1. versant négatif : ne pas perdre trop ostensiblement la face négative et la face positive2. versant positif : n’existe pas

« tu es nul » est inacceptable, « tu es génial » : acceptable, à renforcer

Principes de politesse présentent des contradictions : on se trouve dans des contradictions. Double contrainte ou injonction contradictoire.Il faut menacer ses doubles faces mais pas trop.

Différences interculturelles : certaines cultures vont mettre + l’accent sur certains principes et d’autres sur d’autres. Ce qui conviendra de faire sera pas la même chose.

B- Manifestations linguistiques  :

1) L’évitement :

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2) Procédés para verbaux (voix timide) ou péri verbaux (sourire)3) Procédés substitutifs : au lieu de faire une requête directe, on pose une question : « est-ce

que tu as un stylo ? » question préparatoire au fait de prêter le stylo. Question partielle remplacée par question totale.

4) Procédés additifs (= actions réparatrices)

C) variations culturelles

L’ampleur des variations est sujet à controverse

Sociétés type communautaire valorise la solidarité, la proximité et d’autres de type individualiste, favorise les distances.

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