"rambÓ"

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Libro de imágenes alrededor de Arthur Rimbaud y de su "Une saison en enfer", Bilingüe.

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EEll ff iilloo ddee llaa llooccuurraa

Rimbaud caminó por el borde dela locura, se internó en los terrenosmás sombríos de la propia humanidadpara ser escuchado. Se desangró en suobra y sólo contaba con diecinueveaños cuando dejó de escribir. Se per-dió en los infiernos, se abrazó a una re-alidad rugosa y cruel para desgarrarseel alma. Quizás porque el dolor era muyfuerte; quizás porque en su propia per-dición, quería liberarse de tanto sentir,de esa búsqueda de nuevas flores, nue-vos astros, nuevas carnes, nuevas len-guas que, tal vez, nunca supo haber al-canzado. Murió en Francia, el 10 de no-viembre de 1891. Tenía 37 años. Suobra y su vida aún siguen sacudiéndo-nos.

KKaarriinnaa SSaacceerrddootteeTomado en su web

hhttttpp::////rreevviissttaaaaxxoolloottll ..ccoomm..aarr//

Arti, Arthur, Arturito,Rimbe, Rambe, Rambó.“mademoiselle Rimbaut,”o Abdo Rimbo.

¡Monsieur... Rimbaud?¡Se crucificó!

¡Ché, Mallea! ¿Viste?¡Qué cosa!

MMaannuueell JJuullaarr ((22000099))

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UNE SAISON EN ENFERUNA TEMPORADA EN (EL) INFIERNO

DE ARTHUR RIMBAUD

PINTURAS DE MANUEL JULAR

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UNE SAISON EN ENFERUNA TEMPORADA EN(EL) INFIERNO

DE ARTHUR RIMBAUD

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‘‘RRAAMMBBÓÓ’’LLEE CCAAHHIIEERR RRIIMMBBAAUUDDPPIINNTTUURRAASS DDEE MMAANNUUEELL JJUULLAARR

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Jadis, si je me souviens bien, ma vie était

un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins cou-

laient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. –Et je l'ai

trouvée amère. –Et je l'ai injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est

à vous que mon trésor a été confié!

Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'es-

pérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le

bond sourd de la bête féroce.

J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre

la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouf-

fer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me

suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime.

Et j'ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.

Or, tout dernièrement m'étant trouvé sur le point de

faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du fes-

tin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

La charité est cette clef. –Cette inspiration prouve que

j'ai rêvé !

"Tu resteras hyène, etc..., "se récrie le démon qui

me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec

tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capi-

taux. "

Antaño, si mal no recuerdo, mi vida

era un festín donde se abrían todos los corazones, donde to-

dos los vinos corrían. Una noche, senté a la Belleza en mis

rodillas. –Y la hallé amarga. –Y la injurié.

Me armé contra la justicia.

Huí. ¡Oh brujas, oh miseria, oh odio! ¡A voso tros fue

confiado mi tesoro!

Conseguí desvanecer en mi espíritu toda esperanza

humana. Contra toda alegría, para estrangularla, di el salto si-

giloso del animal feroz.

Llamé a los verdugos para, mientras perecía, morder

las culatas de sus fusiles. Llamé a las plagas para ahogarme

en la arena, la sangre. La desgracia fue mi dios. Me tendí en

el fango. Me he secado con el aire del crimen. Y le he ju-

gado malas pasadas a la locura.

Y la primavera me trajo la risa horrenda del idiota.

Ahora bien, recientemente, habiendo estado a punto

de estirar la pata, se me ocurrió buscar la llave del antiguo fes-

tín, donde habría tal vez de recobrar el apetito.

Esa llave es la caridad. –¡Esa inspiración demuestra

que he soñado!

"Seguirás siendo una hiena, etc.", exclama el demonio

que me coronó de tan amables adormideras. "Gana la muerte

con todos tus apetitos, y tu egoísmo y todos los pecados ca-

pitales."

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Ah ! j'en ai trop pris: –Mais, cher Satan, je vous en

conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les

quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans

l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructi-

ves, je vous détache ces quelques hideux feuillets de mon

carnet de damné.

Mauvais sang

J'ai de mes ancêtres gaulois l'oeil bleu blanc, la cer-

velle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon ha-

billement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma

chevelure.

Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brû-

leurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.

D'eux, j'ai: l'idolâtrie et l'amour du sacrilège; –oh!

tous les vices, colère, luxure, –magnifique, la luxure; –sur-

tout mensonge et paresse.

J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers,

tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à cha-

rrue. –Quel siècle à mains! –Je n'aurai jamais ma main. Après,

la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me

navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés: moi, je

suis intact, et ça m'est égal.

Mais! qui a fait ma langue perfide tellement, qu'elle ait

guidé et sauvegardé jusqu'ici ma paresse? Sans me servir pour

vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j'ai

vécu partout. Pas une famille d'Europe que je ne connaisse.

-J'entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de

la déclaration des Droits de l'Homme. –J'ai connu chaque

fils de famille !

¡Ah! Ya he tenido bastante: –Pero, querido Satanás, se

lo suplico, ¡menos irritación en su mirada! Y mientras llegan

las pequeñas cobardías rezagadas, para usted que aprecia en

el escritor la carencia de facultades descriptivas o instructi-

vas, arranco unas cuantas hojas repelentes de mi cuaderno de

condenado.

Mala sangre

Tengo de mis antepasados galos el ojo azul pálido,

el cerebro estrecho y la torpeza en la lucha. Hallo mi ves-

timenta tan bárbara como la suya. Pero yo no engraso mi ca-

bellera.

Los galos eran los desolladores de animales, los que-

madores de hierba más ineptos de su época.

De ellos tengo: la idolatría y el amor al sacrilegio;

–¡oh! todos los vicios, cólera, lujuria –magnífica, la lujuria;

–sobre todo, mentira y pereza.

Aborrezco todos los oficios. Patronos y obreros, todos

palurdos, innobles. La mano de pluma vale igual que la mano

de arado. –¡Qué siglo de manos! –Yo nunca tendré mi mano.

Luego, la domesticidad lleva demasiado lejos. La honradez

de la mendicidad me aflige. Los criminales repugnan como

castrados: yo estoy intacto, y me da lo mismo.

Pero, ¿quién me hizo tan pérfida la lengua, que ha

guiado y protegido hasta aquí mi pereza? Sin servirme para

vivir ni siquiera del cuerpo, y más ocioso que el sapo, he vi-

vido por todas partes. No hay familia de Europa que yo no co-

nozca. –Me refiero a familias como la mía, que se lo deben

todo a la Declaración de Derechos del Hombre. –¡He cono-

cido a todos los niños bien!

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Si j'avais des antécédents à un point quelconque de l'-

histoire de France!

Mais non, rien.

Il m'est bien évident que j'ai toujours été race infé-

rieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se sou-

leva jamais que pour piller: tels les loups à la bête qu'ils n'ont

pas tuée.

Je me rappelle l'histoire de la France fille aînée de l'é-

glise. J'aurais fait, manant, le voyage de terre sainte; j'ai dans

la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de

Byzance, des remparts de Solyme; le culte de Marie, l'atten-

drissement sur le crucifié s'éveillent en moi parmi mille fée-

ries profanes. –Je suis assis, lépreux, sur les pots cassés et les

orties, au pied d'un mur rongé par le soleil. –Plus tard, reître,

j'aurais bivaqué sous les nuits d'Allemagne.

Ah! encore: je danse le sabbat dans une rouge clai-

rière, avec des vieilles et des enfants.

Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le

christianisme. Je n'en finirais pas de me revoir dans ce passé.

Mais toujours seul; sans famille; même, quelle langue par-

lais-je. Je ne me vois jamais dans les conseils du Christ; ni

dans les conseils des Seigneurs, –représentants du Christ.

Qu'étais-je au siècle dernier: je ne me retrouve qu'au-

jourd'hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race

inférieure a tout couvert –le peuple, comme on dit, la raison;

la nation et la science.

Oh! la science! On a tout repris. Pour le corps et pour

l'âme, –le viatique, –on a la médecine et la philosophie, –les

remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arran-

gés. Et les divertissements des princes et les jeux qu'ils inter-

disaient! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie !...

La science, la nouvelle noblesse! Le progrès. Le

monde marche! Pourquoi ne tournerait-il pas?

C'est la vision des nombres. Nous allons à l'Esprit.

C'est très-certain, c'est oracle, ce que je dis. Je comprends, et

¡Si tuviese yo antecedentes en un punto cualquiera de

la historia de Francia!

Pero no, nada.

Es evidentísimo que siempre he sido de raza inferior.

No puedo comprender la rebeldía. Mi raza nunca se levantó

más que para saquear: como los lobos con la presa que aun

no remataron.

Recuerdo la historia de la Francia hija primogénita de

la Iglesia. Yo habría hecho, villano, el viaje a tierra santa;

tengo en la cabeza caminos por las llanuras suabas, vistas de

Bizancio, murallas de Solima; el culto a María, la ternura por

el crucificado, se despiertan en mí entre mil hechicerías pro-

fanas. –Estoy sentado, leproso, entre las vasijas rotas y las or-

tigas, al pie de un muro desconchado por el sol.–Más tarde,

reitre, habría vivaqueado bajo las noches de Alemania.

¡Ah! Algo más: danzo el aquelarre en un rojo calvero,

con viejas y con niños.

No recuerdo más allá de esta tierra y el cristianismo.

Nunca dejaré de verme en ese pasado. Pero siempre solo,

sin familia; incluso ¿qué lengua hablaba? No me imagino

nunca en los consejos de Cristo; ni en los consejos de los se-

ñores, –representantes de Cristo.

¿Qué era yo en el siglo pasado? Sólo hoy vuelvo a en-

contrarme. No más vagabundos, no más guerras vagas. La

raza inferior lo ha llenado todo –el pueblo, como lo llaman–

; la razón, la nación y la ciencia.

¡Oh la ciencia! Se ha retomado todo. Para el cuerpo

y para el alma, –el viático, –tenemos la medicina y la filoso-

fía, –los remedios caseros y las canciones populares arregla-

das. ¡Y las diversiones de los príncipes, y los juegos que ellos

prohibían! ¡Geografía, Cosmografía, Mecánica, Química!…

¡La Ciencia, la nueva nobleza! El progreso. ¡El mundo

avanza! ¿Por qué no va a dar vueltas?

Es la visión de los números. Vamos hacia el Espíritu.

Es muy cierto, es un oráculo, lo que os digo. Comprendo y,

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ne sachant m'expliquer sans paroles païennes, je voudrais

me taire.

Le sang païen revient! L'Esprit est proche, pourquoi

Christ ne m'aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et

liberté. Hélas! l'évangile a passé! l'évangile! L'évangile.

J'attends Dieu avec gourmandise. Je suis de race infé-

rieure de toute éternité.

Me voici sur la plage armoricaine. Que les villes s'a-

llument dans le soir. Ma journée est faite; je quitte l'Europe.

L'air marin brûlera mes poumons; les climats perdus me tan-

neront. Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout; boire

des liqueurs fortes comme du métal bouillant, –comme fai-

saient ces chers ancêtres autour des feux.

Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau som-

bre, l'oeil furieux: sur mon masque, on me jugera d'une race

forte. J'aurai de l'or: je serai oisif et brutal. Les femmes soig-

nent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé

aux affaires politiques. Sauvé.

Maintenant, je suis maudit, j'ai horreur de la patrie.

Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève.

On ne part pas. –Reprenons les chemins d'ici, chargé

de mon vice, le vice qui a poussé ses racines de souffrance

à mon côté, dès l'âge de raison –qui monte au ciel, me bat,

me renverse, me traîne.

La dernière innocence et la dernière timidité. C'est dit.

Ne pas porter au monde mes dégoûts et mes trahisons.

Allons! La marche, le fardeau, le désert, l'ennui et la

colère.

A qui me louer? Quelle bête faut-il adorer? Quelle

como no sé explicarme sin palabras paganas, querría ca-

llarme.

¡Vuelve la sangre pagana! El Espíritu está cerca: ¿por

qué no me ayuda Cristo, dando a mi alma nobleza y libertad?

¡Ay! ¡El Evangelio pasó! ¡El Evangelio! El Evangelio.

Estoy esperando a Dios con glotonería. Soy de raza

inferior desde la eternidad.

Aquí estoy en la playa armoricana. Que las ciudades se

iluminen al atardecer. Mi jornada está acabada; dejo Europa.

El aire del mar me quemará los pulmones, los climas remotos

me curtirán. Nadar, desmenuzar la hierba, cazar, sobre todo

fumar; beber licores fuertes como metal hirviendo, –como ha-

cían los queridos antepasados alrededor de las fogatas.

Volveré, con miembros de hierro, con la piel oscura,

la mirada enfurecida: por mi máscara, me juzgarán de una

raza fuerte. Tendré oro: seré ocioso y brutal. Las mujeres cui-

dan de estos feroces enfermos cuando regresan de los países

cálidos. Me mezclaré en asuntos políticos. Salvado.

Ahora estoy maldito, tengo horror a la patria. Lo me-

jor es un sueño completamente borracho, en la playa.

Todavía no hay partida. –Reanudemos los caminos de

aquí, cargado de mi vicio, el vicio que ha hundido sus raíces

de sufrimiento a mi lado, desde el uso de razón –que sube al

cielo, me golpea, me derriba, me arrastra.

La última inocencia y la última timidez. Está dicho.

No llevar al mundo ni mis repugnancias ni mis traiciones.

¡Adelante! La marcha, la carga, el desierto, el hastío

y la cólera.

¿A quién alquilarme? ¿Qué bestia hay que adorar?

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sainte image attaque-t-on? Quels coeurs briserai-je? Quel

mensonge dois-je tenir? –Dans quel sang marcher?

Plutôt, se garder de la justice. –La vie dure, l'abrutis-

sement simple, –soulever, le poing desséché, le couvercle du

cercueil, s'asseoir, s'étouffer. Ainsi point de vieillesse, ni de

dangers: la terreur n'est pas française.

–Ah! je suis tellement délaissé que j'offre à n'importe

quelle divine image des élans vers la perfection.

O mon abnégation, ô ma charité merveilleuse! ici-

bas, pourtant!

De profundis Domine, suis-je bête!

Encore tout enfant, j'admirais le forçat intraitable sur

qui se referme toujours le bagne; je visitais les auberges et

les garnis qu'il aurait sacrés par son séjour; je voyais avec

son idée le ciel bleu et le travail fleuri de la campagne; je

flairais sa fatalité dans les villes. Il avait plus de force qu'un

saint, plus de bon sens qu'un voyageur –et lui, lui seul! pour

témoin de sa gloire et de sa raison.

Sur les routes, par les nuits d'hiver, sans gîte, sans ha-

bits, sans pain, une voix étreignait mon coeur gelé: "Faiblesse

ou force: te voilà, c'est la force. Tu ne sais ni où tu vas ni

pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera

pas plus que si tu étais cadavre." Au matin j'avais le regard si

perdu et la contenance si morte, que ceux que j'ai rencontrés

ne m'ont peut-être pas vu.

Dans les villes la boue m'apparaissait soudainement

rouge et noire, comme une glace quand la lampe circule dans

la chambre voisine, comme un trésor dans la forêt! Bonne

chance, criais-je, et je voyais une mer de flammes et de fu-

¿Qué imagen santa se ataca? ¿Qué corazones quebraré?

¿Qué mentira debo sostener? –¿Qué sangre pisotear?

Mejor, guardarse de la justicia. –La vida dura, el em-

brutecimiento simple –, levantar, con el puño descarnado, la

tapa del ataúd, incorporarse, asfixiarse. Así, ninguna vejez,

ningún peligro: el terror no es francés.

¡Ah! Estoy tan desesperado, que a cualquier imagen

divina ofrezco impulsos hacia la perfección.

¡Oh mi abnegación, oh mi caridad maravillosa! ¡Aquí

abajo, no obstante!

De profundis, Domine, ¡seré tonto!

Ya desde muy niño admiraba al forzado irreductible

tras el cual se cierra siempre la prisión; visitaba los albergues

y los alojamientos que el hubiera consagrado con su estan-

cia; veía con su idea el cielo azul y el trabajo florido del

campo, husmeaba su fatalidad en las ciudades. Tenía más

fuerza que un santo, más sentido común que un viajero –y

él ¡él solo! era testigo de su gloria y de su razón.

Por los caminos, en las noches de invierno, sin co-

bijo, sin ropa, sin pan, una voz me atenazaba el corazón he-

lado: "Debilidad o fuerza; héte aquí: es la fuerza. No sabes

ni adónde vas, ni por qué vas; entra en todas partes, contesta

a todo. No te matarán más que si fueras cadáver". Por la ma-

ñana, tenía la mirada tan perdida y la compostura tan muerta,

que quienes he encontrado quizá no me han visto.

En las ciudades el fango se me aparecía súbitamente

rojo y negro, como un espejo cuando la lámpara circula por

la habitación vecina, ¡como un tesoro en el bosque! Buena

suerte, gritaba yo, y veía un mar de llamas y de humo en el

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mée au ciel; et, à gauche, à droite, toutes les richesses flam-

bant comme un milliard de tonnerres.

Mais l'orgie et la camaraderie des femmes m'étaient

interdites. Pas même un compagnon. Je me voyais devant une

foule exaspérée, en face du peloton d'exécution, pleurant du

malheur qu'ils n'aient pu comprendre, et pardonnant! –

Comme Jeanne d'Arc! –"Prêtres, professeurs, maîtres, vous

vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de

ce peuple-ci; je n'ai jamais été chrétien; je suis de la race qui

chantait dans le supplice; je ne comprends pas les lois; je

n'ai pas le sens moral, je suis une brute: vous vous trompez...

"

Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Je suis une

bête, un nègre. Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nè-

gres, vous maniaques, féroces, avares. Marchand, tu es nègre;

magistrat, tu es nègre; général, tu es nègre; empereur, vieille

démangeaison, tu es nègre: tu as bu d'une liqueur non taxée,

de la fabrique de Satan. –Ce peuple est inspiré par la fièvre

et le cancer. Infirmes et vieillards sont tellement respectables

qu'ils demandent à être bouillis. –Le plus malin est de quit-

ter ce continent, où la folie rôde pour pourvoir d'otages ces

misérables. J'entre au vrai royaume des enfants de Cham.

Connais-je encore la nature? me connais-je? –Plus de

mots. J'ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour,

danse, danse, danse, danse! Je ne vois même pas l'heure où,

les blancs débarquant, je tomberai au néant.

Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse!

Les blancs débarquent. Le canon! Il faut se soumettre

au baptême, s'habiller, travailler.

J'ai reçu au coeur le coup de grâce. Ah! je ne l'avais

pas prévu!

cielo; y, a izquierda, a derecha, todas las riquezas, llame-

ando como millones de truenos.

Pero la orgía y la camaradería de las mujeres me es-

taban prohibidas. Ni siquiera un compañero. Me veía ante

una multitud exasperada, frente al pelotón de ejecución, llo-

rando la desgracia de que no hubieran podido comprender,

y perdonando. –¡Igual que Juana de Arco! –"Sacerdotes, pro-

fesores, maestros, os equivocáis al entregarme a la justicia.

Yo nunca formé parte de este pueblo, yo nunca fui cristiano;

soy de la raza que cantaba en el suplicio; no comprendo las

leyes; no tengo sentido moral, soy un bruto, os equivocáis…"

Sí, tengo los ojos cerrados a vuestra luz. Soy una ali-

maña, un negro. Pero puedo seré salvado. Vosotros sois fal-

sos negros, vosotros maniáticos, feroces, avaros. Mercader,

tu eres negro; juez, tu eres negro; general, tu eres negro; em-

perador, vieja comezón, tu eres negro: has bebido un licor li-

bre de impuestos, de la fábrica de Satanás. –Este pueblo está

inspirado por la fiebre y el cáncer. Los tullidos y los viejos son

tan respetables, que solicitan ser hervidos. –Lo más astuto es

abandonar este continente donde la locura ronda al acecho,

para proveer de rehenes a estos miserables. Entro en el ver-

dadero reino de los hijos de Cam.

¿Conozco todavía la naturaleza? ¿Me conozco? Basta

de palabras. Sepulto a losmuertos en mi vientre. ¡Gritos, tam-

bor, danza, danza, danza, danza! Ni siquiera veo la hora en

que, al desembarcar los blancos, caeré en la nada.

Hambre, sed, gritos, danza, danza, danza, ¡danza!

Los blancos desembarcan. ¡El cañón! Hay que some-

terse al bautismo, vestirse, trabajar.

He recibido en el corazón el golpe de gracia. ¡Ah!

¡No lo tenía previsto!

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Je n'ai point fait le mal. Les jours vont m'être légers, le

repentir va m'être épargné. Je n'aurai pas eu les tourments

de l'âme presque morte au bien, où remonte la lumière sé-

vère comme les cierges funéraires. Le sort du fils de famille,

cercueil prématuré couvert de limpides larmes. Sans doute la

débauche est bête, le vice est bête; il faut jeter la pourriture

à l'écart. Mais l'horloge ne sera pas arrivée à ne plus sonner

que l'heure de la pure douleur! Vais-je être enlevé comme

un enfant, pour jouer au paradis dans l'oubli de tout le mal-

heur!

Vite! est-il d'autres vies? –Le sommeil dans la richesse

est impossible. La richesse a toujours été bien public. L'a-

mour divin seul octroie les clefs de la science. Je vois que la

nature n'est qu'un spectacle de bonté. Adieu chimères, idé-

als, erreurs.

Le chant raisonnable des anges s'élève du navire sau-

veur: c'est l'amour divin. –Deux amours! je puis mourir de

l'amour terrestre, mourir de dévouement. J'ai laissé des âmes

dont la peine s'accroîtra de mon départ! Vous me choisissez

parmi les naufragés; ceux qui restent sont-ils pas mes amis?

Sauvez-les!

La raison m'est née. Le monde est bon. Je bénirai la

vie. J'aimerai mes frères. Ce ne sont plus des promesses d'en-

fance. Ni l'espoir d'échapper à la vieillesse et à la mort. Dieu

fait ma force, et je loue Dieu.

L'ennui n'est plus l'amour. Les rages, les débauches,

la folie, dont je sais tous les élans et les désastres, –tout mon

fardeau est déposé. Apprécions sans vertige l'étendue de mon

innocence.

Je ne serais plus capable de demander le réconfort

d'une bastonnade. Je ne me crois pas embarqué pour une

noce avec Jésus-Christ pour beau-père.

No he hecho mal alguno. Los días van a serme leves,

se me ahorrará el arrepentimiento. No habré conocido los

tormentos del alma casi muerta para el bien, donde se alza

la luz tan severa como los cirios funerarios. El destino del

niño bien: ataúd prematuro, cubierto de límpidas lágrimas.

Sin duda que el desenfreno es tonto, que el vicio es tonto; es

preciso arrojar la podredumbre aparte. ¡Pero el reloj no ha-

brá llegado a no dar ya sino la hora del puro dolor! ¿Van a

secuestrarme, como a un niño, para jugar en el paraíso, ol-

vidado de toda desgracia?

¡Rápido! ¿Hay otras vidas? –Dormir en la riqueza es

imposible. La riqueza siempre ha sido bien público. Sólo el

amor divino otorga las llaves de la ciencia. Veo que la natu-

raleza no es sino un espectáculo de bondad. Adiós, quime-

ras, ideales, errores.

El canto razonable de los ángeles se alza desde el na-

vío salvador; es el amor divino. –¡Dos amores! Puedo morir

de amor terrenal, morir de entrega. ¡He dejado almas cuyo

dolor aumentará con mi partida! Me escogéis entre los náu-

fragos; quienes se quedan, ¿no son acaso amigos míos?

¡Salvadlos!

La razón me ha nacido. El mundo es bueno. Bende-

ciré la vida. Amaré a mis hermanos. Ya no son promesas in-

fantiles. Ni la esperanza de eludir la vejez y la muerte. Dios

es mi fuerza, y yo alabo a Dios.

El aburrimiento ya no es mi amor. Las rabias, los des-

enfrenos, la locura, cuyos impulsos todos, cuyos desastres

conozco, –toda mi carga está depositada. Valoremos sin vér-

tigo el alcance de mi inocencia.

Ya no sería capaz de solicitar el consuelo de un apa-

leamiento. No me creo embarcado hacia una boda con Je-

sucristo como suegro.

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Je ne suis pas prisonnier de ma raison. J'ai dit: Dieu.

Je veux la liberté dans le salut: comment la poursuivre?

Les goûts frivoles m'ont quitté. Plus besoin de dévoue-

ment ni d'amour divin. Je ne regrette pas le siècle des mo-

eurs sensibles. Chacun a sa raison, mépris et charité: je re-

tiens ma place au sommet de cette angélique échelle de

bon sens.

Quant au bonheur établi, domestique ou non... non,

je ne peux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit

par le travail, vieille vérité: moi, ma vie n'est pas assez pe-

sante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher

point du monde.

Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage

d'aimer la mort!

Si Dieu m'accordait le calme céleste, aérien, la prière,

–comme les anciens saints. –Les saints! des forts! les ana-

chorètes, des artistes comme il n'en faut plus!

Farce continuelle! Mon innocence ferait pleurer. La

vie est la farce à mener par tous.

Assez! Voici la punition. –En marche!

Ah! les poumons brûlent, les tempes grondent! la

nuit roule dans mes yeux, par ce soleil! le coeur... les mem-

bres...

Où va-t-on? au combat? Je suis faible! les autres avan-

cent. Les outils, les armes... le temps!...

Feu! feu sur moi! Là! ou je me rends. –Lâches! –Je me

tue! Je me jette aux pieds des chevaux! Ah!...

–Je m'y habituerai.

Ce serait la vie française, le sentier de l'honneur!

No soy prisionero de mi razón. He dicho: Dios.

Quiero la libertad dentro de la salvación: ¿cómo alcanzarla?

Los gustos frívolos me han abandonado. Ya no hay necesi-

dad de entrega ni de amor divino. No añoro el siglo de los co-

razones sensibles. Cada cual tiene su razón, desprecio y ca-

ridad: yo conservo mi lugar en lo alto de la angélica escala

del sentido común.

En cuanto a la felicidad establecida, doméstica o no…

no, no la quiero. Estoy demasiado disperso, demasiado dé-

bil. La vida florece por el trabajo, vieja verdad; pero mi vida

no pesa lo bastante, se eleva y flota muy por encima de la ac-

ción, ese querido lugar del mundo.

¡Qué solterona me estoy volviendo, por falta de valor

para amar a la muerte!

Si Dios me concediera la calma celestial, aérea, la

plegaria, –como a los antiguos santos. –¡Los santos! ¡Fuer-

tes! ¡Los anacoretas! ¡Unos artistas como ya no hacen falta!

¡Farsa continua! Mi inocencia me haría llorar. La vida

es la farsa a sostener entre todos.

¡Basta! Llega el castigo. –¡Adelante!

¡Ah! ¡Los pulmones arden, las sienes braman! ¡La no-

che me da vueltas en los ojos, con ese sol! El corazón… Los

miembros…

¿A dónde vamos? ¿Al combate? ¡Soy débil! Los demás

avanzan. Las herramientas, las armas… ¡el tiempo!…

¡Fuego! ¡Fuego contra mí! ¡Aquí! O me rindo. –¡Co-

bardes! –¡Me mato! ¡Me arrojo a los cascos de los caballos!

¡Ah!…

–Ya me acostumbraré.

¡Sería la vida francesa, el sendero del honor!

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Arthur Rimbaud

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Nuit de l'enfer

J'ai avalé une fameuse gorgée de poison.

–Trois fois béni soit le conseil qui m'est arrivé! –Les

entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes mem-

bres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'é-

touffe, je ne puis crier. C'est l'enfer, l'éternelle peine! Vo-

yez comme le feu se relève! Je brûle comme il faut. Va,

démon!

J'avais entrevu la conversion au bien et au bonheur, le

salut. Puis-je décrire la vision, l'air de l'enfer ne soufre pas les

hymnes! C'était des millions de créatures charmantes, un

suave concert spirituel, la force et la paix, les nobles ambi-

tions, que sais-je?

Les nobles ambitions!

Et c'est encore la vie! –Si la damnation est éternelle!

Un homme qui veut se mutiler est bien damné, n'est-ce pas?

Je me crois en enfer, donc j'y suis. C'est l'exécution du ca-

téchisme. Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous

avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre. Pauvre in-

nocent! –L'enfer ne peut attaquer les païens. –C'est la vie en-

core! Plus tard, les délices de la damnation seront plus pro-

fondes. Un crime, vite, que je tombe au néant, de par la loi

humaine.

Tais-toi, mais tais-toi!... C'est la honte, le reproche,

ici: Satan qui dit que le feu est ignoble, que ma colère est af-

freusement sotte. –Assez!... Des erreurs qu'on me souffle, ma-

gies, parfums, faux, musiques puériles. –Et dire que je tiens

la vérité, que je vois la justice: j'ai un jugement sain et arrêté,

je suis prêt pour la perfection... Orgueil. –La peau de ma tête

Noche del Infierno

He tomado un enorme trago de veneno.

–¡Bendito sea tres veces el consejo que me llegó! –

Las entrañas me arden. La violencia del veneno retuerce mis

miembros, me vuelve deforme, me arroja al suelo. Me muero

de sed, me ahogo, no puedo gritar. ¡Es el infierno, la pena

eterna! ¡Ved cómo se reavivan las llamas! ¡Ardo como es de-

bido! ¡Venga, demonio!

Había entrevisto la conversión al bien y a la felicidad,

la salvación. Podía describir la visión, ¡pero el aire del in-

fierno no soporta los himnos! Eran millones de criaturas en-

cantadoras, un suave concierto espiritual, la fuerza y la paz,

las nobles acciones, ¿qué sé yo?

¡Las nobles ambiciones!

¡Y esto sigue siendo la vida! –¡Si la condenación es

eterna! Todo hombre que desee mutilarse está ya condenado,

¿verdad? Me creo en el infierno, luego estoy en el infierno.

Es la ejecución del catecismo. Soy esclavo de mi bautismo.

Padres, habéis hecho mi desgracia y la vuestra. ¡Pobre ino-

cente! –El infierno no puede atacar a los paganos. –¡Sigue

siendo la vida! Más tarde, las delicias de la condenación se-

rán más profundas. Un crimen, rápido, que caiga yo en la

nada, según la ley humana.

¡Calla, cállate de una vez!… Éste es lugar de vergüenza,

de reproche: Satanás diciendo que el fuego es innoble, que

mi cólera es espantosamente tonta. –¡Basta!… Errores que al-

guien me sopla, magia, perfumes falsos, músicas pueriles. –Y

decir que poseo la verdad, que veo la justicia: tengo un juicio

sano y firme, estoy listo para la perfección… Orgullo. –Se me

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se dessèche. Pitié! Seigneur, j'ai peur. J'ai soif, si soif! Ah!

l'enfance, l'herbe, la pluie, le lac sur les pierres, le clair de

lune quand le clocher sonnait douze... le diable est au clo-

cher, à cette heure. Marie! Sainte-Vierge!... –Horreur de ma

bêtise.

Là-bas, ne sont-ce pas des âmes honnêtes, qui me veu-

lent du bien... Venez... J'ai un oreiller sur la bouche, elles ne

m'entendent pas, ce sont des fantômes. Puis, jamais personne

ne pense à autrui. Qu'on n'approche pas. Je sens le roussi,

c'est certain.

Les hallucinations sont innombrables. C'est bien ce

que j'ai toujours eu: plus de foi en l'histoire, l'oubli des prin-

cipes. Je m'en tairai: poètes et visionnaires seraient jaloux. Je

suis mille fois le plus riche, soyons avare comme la mer.

Ah ça! l'horloge de la vie s'est arrêtée tout à l'heure.

Je ne suis plus au monde. –La théologie est sérieuse, l'enfer

est certainement en bas –et le ciel en haut. –Extase, cauche-

mar, sommeil dans un nid de flammes.

Que de malices dans l'attention dans la campagne...

Satan, Ferdinand, court avec les graines sauvages... Jésus mar-

che sur les ronces purpurines, sans les courber... Jésus mar-

chait sur les eaux irritées. La lanterne nous le montra debout,

blanc et des tresses brunes, au flanc d'une vague d'émeraude...

Je vais dévoiler tous les mystères: mystères religieux ou

naturels, mort, naissance, avenir, passé, cosmogonie, néant.

Je suis maître en fantasmagories.

Écoutez!...

J'ai tous les talents! –Il n'y a personne ici et il y a quel-

qu'un: je ne voudrais pas répandre mon trésor. –Veut-on des

chants nègres, des danses de houris? Veut-on que je dispa-

reseca la piel del cráneo. ¡Piedad! Señor, tengo miedo. Tengo

sed, ¡tanta sed! ¡Ah! La niñez, la hierba, la lluvia, el lago so-

bre las piedras, el claro de luna cuando el campanario daba

las doce… El diablo está en el campanario, a tal hora. ¡María!

¡Virgen Santa!… –Horror de mi estupidez.

Allá lejos, ¿no hay almas honestas que me quieren

bien?... Venid... Tengo una almohada sobre la boca y ellas

no me oyen, son fantasmas. Además, nadie piensa nunca en

los otros. Que nadie se acerque. Huelo a chamusquina, eso

es seguro.

Las alucinaciones son innumerables. Es lo que siem-

pre he tenido: ninguna fe en la historia, el olvido de los prin-

cipios. Me lo callaré: poetas y visionarios estarían celosos.Yo

soy mil veces más rico, seamos avaros como el mar.

¡Qué cosas! El reloj de la vida se acaba de parar. Ya

no estoy en el mundo. –La teología es seria, el infierno está

ciertamente abajo –y el cielo arriba. –Éxtasis, pesadilla, dor-

mir en un nido de llamas.

Cuánta maldad para atender el campo… Satanás, Pa-

teta, corre con las semillas silvestres… Jesús camina sobre

las zarzas purpúreas, sin inclinarlas… Jesús andaba sobre las

aguas. La linterna nos lo mostró de pie, blanco y con greñas

oscuras, en el flanco de una ola de esmeralda…

Voy a desvelar todos los misterios: misterios religiosos

o naturales, muerte, nacimiento, porvenir, pasado, cosmo-

gonía, nada. Soy maestro en fantasmagorías.

¡Escuchad!…

¡Tengo todos los talentos! –No hay nadie aquí, y hay

alguien: no querría divulgar mi tesoro. ¿Alguien desea cánti-

cos negros, danzas de huríes? ¿Alguien desea que desapa-

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raisse, que je plonge à la recherche de l'anneau?Veut-on? Je

ferai de l'or, des remèdes.

Fiez-vous donc à moi, la foi soulage, guide, guérit.

Tous, venez, –même les petits enfants, –que je vous console,

qu'on répande pour vous son coeur, –le coeur merveilleux!

–Pauvres hommes, travailleurs! Je ne demande pas de prières;

avec votre confiance seulement, je serai heureux.

–Et pensons à moi. Ceci me fait peu regretter le

monde. J'ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne

fut que folies douces, c'est regrettable.

Bah! faisons toutes les grimaces imaginables.

Décidément, nous sommes hors du monde. Plus au-

cun son. Mon tact a disparu. Ah! mon château, ma Saxe, mon

bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours... Suis-

je las!

Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon en-

fer pour l'orgueil, –et l'enfer de la caresse; un concert

d'enfers.

Je meurs de lassitude. C'est le tombeau, je m'en vais

aux vers, horreur de l'horreur! Satan, farceur, tu veux me dis-

soudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame! un coup

de fourche, une goutte de feu.

Ah! remonter à la vie! Jeter les yeux sur nos diffor-

mités. Et ce poison, ce baiser mille fois maudit! Ma fai-

blesse, la cruauté du monde! Mon dieu, pitié, cachez-

moi, je me tiens trop mal! –Je suis caché et je ne le suis

pas.

C'est le feu qui se relève avec son damné.

rezca, que me zambulla en busca del anillo? ¿Alguien quiere?

Haré, con el oro, remedios.

Confiad, pues, en mí: la fe conforta, guía, cura.Venid

todos, –hasta los niños, –para que yo os consuele, para que

se prodigue en vosotros su corazón, ¡el corazón maravilloso!

¡Pobres hombres, trabajadores! No pido oraciones; solamente

con vuestra confianza seré feliz.

–Y pensemos en mí. Todo esto me hace añorar poco

el mundo. Tengo la suerte de no sufrir más. Mi vida no fue

más que suaves locuras, es lamentable.

¡Bah! Hagamos todas las muecas imaginables.

Decididamente, estamos fuera del mundo. Ningún so-

nido. Mi tacto desapareció. ¡Ah! mi castillo, mi Sajonia, mi

bosque de sauces. Las tardes, las mañanas, las noches, los

días... ¡Estoy cansado!

Yo debería tener mi infierno para la cólera, mi infierno

por el orgullo, –y el infierno de la caricia; un concierto de in-

fiernos.

Me muero de cansancio. Es la tumba, voy hacia los

gusanos, ¡horror de los horrores! Satanás, farsante, quieres

disolverme con tus hechizos. Yo reclamo. ¡Yo reclamo un

golpe de tridente, una gota de fuego!

¡Ah! ¡Subir de nuevo a la vida! Poner los ojos en nues-

tras deformidades. Y ese veneno, ¡ese beso mil veces mal-

dito! ¡Mi flaqueza, la crueldad del mundo! ¡Dios mío, piedad,

ocultadme, me siento demasiado mal! –Estoy escondido y

no lo estoy.

Es el fuego que se reanima con su penado.

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DÉLIRES I Vierge folle

L'Epoux infernal

Ecoutons la confession d'un compagnon d'enfer:

"O divin Epoux, mon Seigneur, ne refusez pas la con-

fession de la plus triste de vos servantes. Je suis perdue. Je

suis soûle. Je suis impure. Quelle vie!

"Pardon, divin Seigneur, pardon! Ah! pardon! Que

de larmes! Et que de larmes encore plus tard, j'espère!

"Plus tard, je connaîtrai le divin Epoux! Je suis née

soumise à Lui. –L'autre peut me battre maintenant!

"A présent, je suis au fond du monde! O mes

amies!... non, pas mes amies... Jamais délires ni tortures

semblables... Est-ce bête!

"Ah! je souffre, je crie. Je souffre vraiment. Tout pour-

tant m'est permis, chargée du mépris des plus méprisables

coeurs.

"Enfin, faisons cette confidence, quitte à la répéter

vingt autres fois, –aussi morne, aussi insignifiante!

"Je suis esclave de l'époux infernal, celui qui a perdu

les vierges folles. C'est bien ce démon-là. Ce n'est pas un

spectre, ce n'est pas un fantôme. Mais moi qui ai perdu la

sagesse, qui suis damnée et morte au monde, –on ne me

tuera pas! –Comment vous le décrire! Je ne sais même plus

parler. Je suis en deuil, je pleure, j'ai peur. Un peu de fraî-

cheur, Seigneur, si vous voulez, si vous voulez bien!

"Je suis veuve... –J'étais veuve... –mais oui, j'ai été

bien sérieuse jadis, et je ne suis pas née pour devenir sque-

lette!... –Lui était presque un enfant... Ses délicatesses

mystérieuses m'avaient séduite. J'ai oublié tout mon de-

voir humain pour le suivre. Quelle vie! La vraie vie est ab-

sente. Nous ne sommes pas au monde. Je sais où il va, il

DELIRIOS I Virgen necia

El Esposo Infernal

Oigamos la confesión de un compañero de infierno.

"Oh divino Esposo, Dueño mío, no rechaces la con-

fesión de la más triste de tus siervas. Estoy perdida. Estoy bo-

rracha. Estoy impura. ¡Qué vida!

"Perdón, divino Señor, ¡perdón! ¡Ah! ¡Perdón! ¡Cuan-

tas lágrimas! ¡Y cuantas lágrimas aún, más adelante, espero!

"Más adelante ¡conoceré al divino Esposo! Nací so-

metida a Él. –¡Ya puede pegarme el otro ahora!

»¡Ahora, estoy en el fondo del mundo! ¡Oh amigas

mías!… no, no amigas mías… Nunca delirios ni torturas se-

mejantes… ¡Qué tontería!

»¡Ah! yo sufro, grito. Sufro en verdad. Sin embargo,

todo me está permitido, cargada con el desprecio de los más

despreciables corazones.

»En fin, hagamos esta confidencia, aunque haya de

repetírsela veinte veces más, ¡igualmente sombría, igualmente

insignificante!

"Soy esclava del Esposo infernal, aquel que perdió a

las vírgenes necias. Es precisamente ese demonio. No es un

espectro, no es un fantasma. Pero a mí, que he perdido la

prudencia, que estoy condenada y muerta para el mundo, –

¡nadie me matará!–¿Cómo describíroslo?Ya ni siquiera sé ha-

blar. Estoy de duelo, lloro, tengo miedo. Un poco de frescor,

señor, si no te importa, ¡si te parece bien!

"Soy viuda… –Era viuda… –Sí, sí, antaño era muy se-

ria, ¡y no nací para convertirme en esqueleto!… –Él era casi

un niño… Me habían seducido sus misteriosas delicadezas.

Olvidé todas mis obligaciones humanas para seguirlo. ¡Qué

vida! La auténtica vida está ausente. No estamos en el

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le faut. Et souvent il s'emporte contre moi, moi, la pauvre

âme. Le Démon! –c'est un Démon, vous savez, ce n'est

pas un homme.

"Il dit: "Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réin-

venter, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une po-

sition assurée. La position gagnée, coeur et beauté sont mis

de côté: il ne reste que froid dédain, l'aliment du mariage, au-

jourd'hui. Ou bien je vois des femmes, avec les signes du

bonheur, dont, moi, j'aurai pu faire de bonnes camarades,

dévorées tout d'abord par des brutes sensibles comme des

bûchers... "

"Je l'écoute faisant de l'infamie une gloire, de la

cruauté un charme. "Je suis de race lointaine: mes pères

étaient Scandinaves: il se perçaient les côtes, buvaient leur

sang. –Je me ferai des entailles partout le corps, je me ta-

touerai, je veux devenir hideux comme un Mongol: tu ve-

rras, je hurlerai dans les rues. Je veux devenir bien fou de

rage. Ne me montre jamais de bijoux, je ramperais et me tor-

drais sur le tapis. Ma richesse, je la voudrais tachée de sang

partout. Jamais je ne travaillerai... " Plusieurs nuits, son démon

me saisissant, nous nous roulions, je luttais avec lui! –Les

nuits, souvent, ivre, il se poste dans des rues ou dans des mai-

sons, pour m'épouvanter mortellement. –"On me coupera

vraiment le cou; ce sera dégoûtant." Oh! ces jours où il veut

marcher avec l'air du crime!

"Parfois il parle, en une façon de patois attendri, de

la mort qui fait repentir, des malheureux qui existent cer-

tainement, des travaux pénibles, des départs qui déchirent

les coeurs. Dans les bouges où nous nous enivrions, il pleu-

rait en considérant ceux qui nous entouraient, bétail de la

misère. Il relevait les ivrognes dans les rues noires. Il avait

la pitié d'une mère méchante pour les petits enfants. –Il s'en

allait avec des gentillesses de petite fille au catéchisme. –Il

feignait d'être éclairé sur tout, commerce, art, médecine. –

Je le suivais, il le faut!".

mundo. Voy adonde él va, así ha de ser. Y a menudo se en-

fada conmigo, conmigo, pobre almita. ¡El demonio! –Es un

demonio, sabéis, no es un hombre.

"Dice: "No me gustan las mujeres. Hay que volver a in-

ventar el amor, ya se sabe. Las mujeres ya no alcanzan a de-

sear más que una situación segura. Conseguida esta situa-

ción, el corazón y la belleza se dejan de lado; no queda sino

frío desdén, alimento del matrimonio, hoy en día. O bien

veo mujeres con las señales de la dicha; de ellas habría po-

dido hacer buenas camaradas, devoradas desde el principio

por brutos sensibles como fogatas ..."

"Yo le oigo cómo hace de la infamia gloria, de la cruel-

dad encanto. "Soy de raza lejana: mis antepasados eran es-

candinavos: se perforaban las costillas, se bebían su propia

sangre. –Yo me haré cortaduras por todo el cuerpo, me ta-

tuaré, quedaré más repugnante que un mongol; ya verás, au-

llaré por las calles. Quiero volverme loco de rabia. Nunca

me enseñes joyas, o me arrastraré y me revolcaré por las al-

fombras. Mi riqueza la querría manchada de sangre, por to-

das partes. Jamás trabajaré…" Muchas noches, poseyendome

su demonio, ambos rodábamos por el suelo, ¡yo luchaba con

él! –Por las noches, ebrio a menudo, se embosca en las ca-

lles o en las casas, para espantarme mortalmente. –"Me cor-

tarán de veras el cuello; será asqueroso." ¡Oh! ¡Esos días en

que gusta de andar con un aire de crimen!

"A veces habla, en una especie de jerga enternecida,

de la muerte que obliga a arrepentirse, de los desdichados

que ciertamente existen, de los trabajos fatigosos, de las se-

paraciones que desgarran el corazón. En los tugurios donde

nos emborrachábamos, lloraba al considerar a quienes nos

rodeaban, rebaño de la miseria. Levantaba del suelo a los

borrachos, en las calles negras. Sentía por los niños la com-

pasión de una mala madre. –Se marchaba con ternuras de

niña de catequesis. –Fingía estar al corriente de todo: co-

mercio, arte, medicina. –Yo lo seguía, ¡así ha de ser!

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Je voyais tout le décor dont, en esprit, il s'entourait;

vêtements, draps, meubles: je lui prêtais des armes, une au-

tre figure. Je voyais tout ce qui le touchait, comme il aurait

voulu le créer pour lui. Quand il me semblait avoir l'esprit

inerte, je le suivais, moi, dans des actions étranges et com-

pliquées, loin, bonnes ou mauvaises: j'étais sûre de ne ja-

mais entrer dans son monde. à côté de son cher corps en-

dormi, que d'heures des nuits j'ai veillé, cherchant pourquoi

il voulait tant s'évader de la réalité. Jamais homme n'eût pa-

reil voeu. Je reconnaissais, –sans craindre pour lui, –qu'il

pouvait être un sérieux danger dans société. –Il a peut-être des

secrets pour changer la vie? Non, il ne fait qu'en chercher, me

répliquais-je. Enfin sa charité est ensorcelée, et j'en suis la

prisonnière. Aucune autre âme n'aurait assez de force, –force

de désespoir! –pour la supporter, –pour être protégée et aimée

par lui. D'ailleurs, je ne me le figurais pas avec une autre

âme: on voit son Ange, jamais l'Ange d'un autre, –je crois. J'é-

tais dans son âme comme dans un palais qu'on a vidé pour

ne pas voir une personne si peu noble que vous: voilà tout.

Hélas! je dépendais bien de lui. Mais que voulait-il avec mon

existence terne et lâche? Il ne me rendait pas meilleure, s'il

ne me faisait pas mourir! Tristement dépitée, je lui dis quel-

quefois: "Je te comprends." Il haussait les épaules.

"Ainsi, mon chagrin se renouvelant sans cesse, et me

trouvant plus égarée à ses yeux, –comme à tous les yeux qui

auraient voulu me fixer, si je n'eusse été condamnée pour ja-

mais à l'oubli de tous! –j'avais de plus en plus faim de sa

bonté. Avec ses baisers et ses étreintes amies, c'était bien un

ciel, un sombre ciel, où j'entrais, et où j'aurais voulu être lais-

sée, pauvre, sourde, muette, aveugle. Déjà j'en prenais l'ha-

bitude. Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se

promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions.

Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une pé-

nétrante caresse, il disait: "Comme ça te paraîtra drôle, quand

je n'y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n'auras

"Veía todo el decorado de que, en imaginación, se ro-

deaba: vestiduras, paños, muebles; yo le prestaba armas, otro

rostro.Veía todo aquello que lo emocionaba, tal como él ha-

bría querido crearlo para sí. Cuando me parecía tener el es-

píritu inerte, lo seguía, yo, en actos extraños y complicados,

lejos, buenos o malos; estaba segura de jamás penetrar en su

mundo. Junto a su amado cuerpo dormido, cuántas horas

nocturnas he velado, preguntándome por qué desearía tanto

evadirse de la realidad. Nunca hombre alguno formuló un

voto semejante.Yo admitía, –sin temer por él, –que podía su-

poner un serio peligro para la sociedad. –¿Tiene quizá se-

cretos para cambiar la vida? No, tan sólo está buscándolos,

me replicaba yo. Por último, su caridad está embrujada, y yo

soy su prisionera. Ninguna otra alma tendría fuerza bastante

–¡fuerza de desesperación! –para soportarla –para ser prote-

gida y amada por él. Por otra parte, no me lo figuraba con otra

alma: se ve su Ángel propio, nunca el Ángel ajeno, –me pa-

rece. Yo estaba en su alma como en un palacio que se ha

abandonado para no ver una persona tan poco noble como

nosotros: eso es todo. ¡Ay! Dependía mucho de él. Pero ¿qué

quería él de mi existencia apagada y cobarde? ¡No me hacía

mejor, no haciéndome morir! Tristemente despechada, le dije

a veces: "Te comprendo". Y él se encogía de hombros.

"Así, renovándose sin cesar mi pena, y hallándomemás

extraviada a mis ojos, –como a todos los ojos que habrían que-

rido mirarme, si no hubiese sido condenada para siempre al ol-

vido de todos, –tenía cada vez más hambre de su bondad. Con

sus besos y sus abrazos amistosos, era en verdad un cielo, un

cielo lóbrego, donde entraba, y donde habría querido ser aban-

donada, pobre, sorda, muda, ciega. Ya empezaba a acostum-

brarme. Nos veía a ambos, como dos niños buenos, libres de

pasearse por el Paraíso de la Tristeza. Nos poníamos de

acuerdo. Muy emocionados, trabajábamos juntos. Pero, tras

una penetrante caricia, él decía: "Qué divertido te parecerá,

cuando yo ya no esté, esto por lo que has pasado. Cuando ya

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plus mes bras sous ton cou, ni mon coeur pour t'y reposer, ni

cette bouche sur tes yeux. Parce qu'il faudra que je m'en ai-

lle, très-loin, un jour. Puis il faut que j'en aide d'autres: c'est

mon devoir. Quoique ce ne soit guère ragoûtant..., chère

âme... " Tout de suite je me pressentais, lui parti, en proie au

vertige, précipitée dans l'ombre la plus affreuse: la mort. Je lui

faisais promettre qu'il ne me lâcherait pas. Il l'a faite vingt

fois, cette promesse d'amant. C'était aussi frivole que moi lui

disant: "Je te comprends."

"Ah! je n'ai jamais été jalouse de lui. Il ne me quittera

pas, je crois. Que devenir? Il n'a pas une connaissance; il ne

travaillera jamais. Il veut vivre somnambule. Seules, sa bonté

et sa charité lui donneraient-elles droit dans le monde réel?

Par instants, j'oublie la pitié où je suis tombée: lui me rendra

forte, nous voyagerons, nous chasserons dans les déserts, nous

dormirons sur les pavés des villes inconnues, sans soins, sans

peines. Ou je me réveillerai, et les lois et les moeurs auront

changé, –grâce à son pouvoir magique, –le monde, en restant

le même, me laissera à mes désirs, joies, nonchalances. Oh!

la vie d'aventures qui existe dans les livres des enfants, pour

me récompenser, j'ai tant souffert, me la donneras-tu? Il ne

peut pas. J'ignore son idéal. Il m'a dit avoir des regrets, des

espoirs: cela ne doit pas me regarder. Parle-t-il à Dieu? Peut-

être devrais-je m'adresser à Dieu. Je suis au plus profond de

l'abîme, et je ne sais plus prier.

"S'il m'expliquait ses tristesses, les comprendrai-je plus

que ses railleries? Il m'attaque, il passe des heures à me faire

honte de tout ce qui m'a pu toucher au monde, et s'indigne

si je pleure.

"–Tu vois cet élégant jeune homme, entrant dans la be-

lle et calme maison: il s'appelle Duval, Dufour, Armand, Mau-

rice, que sais-je? Une femme s'est dévouée à aimer ce mé-

chant idiot: elle est morte, c'est certes une sainte au ciel, à pré-

sent. Tu me feras mourir comme il a fait mourir cette femme.

C'est notre sort à nous, coeurs charitables... " Hélas! Il avait

no tengas mis brazos bajo tu cuello, ni mi corazón para des-

cansar en él, ni esta boca sobre tus ojos. Porque un día tendré

que irme, muy lejos. Pues es menester que ayude a otros: es

mi deber. Aunque no resulte muy apetecible…, alma que-

rida…" De inmediato yo me representaba, habiéndose mar-

chado él, presa del vértigo, precipitada en la sombra más es-

pantable: en la muerte. Y le hacía prometer que no me aban-

donaría.Veinte veces hizo, tal promesa de amante. Era tan frí-

volo como yo cuando le decía: "Te comprendo."

"Ah, jamás he tenido celos de él. Creo que no ha de

abandonarme. ¿Qué haría? No conoce a nadie, jamás traba-

jará. Quiere vivir sonámbulo. Su bondad y su caridad, por sí

solas, ¿le darán derechos en el mundo real? A ratos, olvido la

piedad en que he caído: él me hará fuerte, viajaremos, caza-

remos en los desiertos, dormiremos en las calles empedradas

de ciudades desconocidas, sin cuidados, sin sufrimientos. O

me despertaré, y las leyes y las costumbres habrán cambiado

–gracias a su poder mágico, –el mundo, siendo el mismo, me

dejará con mis deseos, mis alegrías, mis despreocupaciones.

¡Oh! La vida aventurera que existe en los libros infantiles, ¿me

la regalarás tú en recompensa porque he sufrido tanto? El no

puede. Ignoro su ideal. Me ha dicho que tiene pesares, espe-

ranzas: cosas que al parecer no me conciernen. ¿Es a Dios a

quien habla? Tal vez debería yo dirigirme a Dios. Estoy en lo

más profundo del abismo, y ya no sé rezar."

“Si él me explicara sus tristezas, ¿las comprendería yo

mejor que sus burlas? Me ataca, pasa horas avergonzándome

con todo lo que ha podido conmoverme en el mundo; y se

indigna si lloro.

"¿Ves a ese joven elegante que entra en una bella y

tranquila casa? Se llama Duval, Dufour, Armando, Mauricio,

qué sé yo. Una mujer se consagró a amar a ese idiota mal-

vado: ahora está muerta, es sin duda una santa del cielo. Tú

me harás morir como él hizo morir a esa mujer. Tal es el des-

tino de nosotros, corazones caritativos…" ¡Ay! Había días en

Una Temporada en(el) infierno

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des jours où tous les hommes agissant lui paraissaient les jouets

de délires grotesques: il riait affreusement, longtemps. –Puis,

il reprenait ses manières de jeune mère, de soeur aimée. S'il

était moins sauvage, nous serions sauvés! Mais sa douceur

aussi est mortelle. Je lui suis soumise. –Ah! je suis folle!

"Un jour peut-être il disparaîtra merveilleusement;

mais il faut que je sache, s'il doit remonter à un ciel, que je

voie un peu l'assomption de mon petit ami!"

Drôle de ménage!

DÉLIRES II

Alchimie du verbe

A moi. L'histoire d'une de mes folies.

Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les

paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la

peinture et de la poésie moderne.

J'aimais les peintures idiotes, dessus des portes, dé-

cors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures popu-

laires; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques

sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, pe-

tits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rhythmes

naïfs.

Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on

n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de

religion étouffées, révolutions de meurs, déplacements de ra-

que todos los hombres, actuando, le parecían juguetes de

grotescos delirios: reía espantosamente, largo rato. –Luego

volvía a sus maneras de madre joven, de hermana amada. Si

fuera menos salvaje, ¡estaríamos salvados! Mas también su

dulzura es mortal. Le estoy sometida. –¡Ah! ¡Estoy loca!

"Un día tal vez él desaparezca maravillosamente; pero

tengo que saberlo, si ha de subir a un cielo, ¡quiero ver un

poco la asunción de mi amiguito!"

¡Vaya pareja!

DELIRIOS II

Alquimia del verbo

A mí. La historia de una de mis locuras.

Desde hacía largo tiempo, me jactaba de poseer todos

los paisajes posibles, y encontraba irrisorias las celebridades

de la pintura y de la poesía moderna.

Me gustaban las pinturas idiotas, dinteles historiados,

decoraciones, telas de saltimbanquis, carteles, estampas po-

pulares; la literatura anticuada, latín de iglesia, libros eróticos

sin ortografía, novelas de nuestras abuelas, cuentos de ha-

das, libritos para niños, óperas viejas, canciones bobas, ritmos

ingenuos.

Soñaba cruzadas, viajes de descubrimientos de los que

no hay relatos, repúblicas sin historia, guerras de religión sofo-

cadas, revoluciones de costumbres, desplazamientos de razas

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Arthur Rimbaud

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ces et de continents: je croyais à tous les enchantements.

J'inventai la couleur des voyelles! –A noir, E blanc, I

rouge, O bleu, U vert. –Je réglai la forme et le mouvement de

chaque consonne, et, avec des rhythmes instinctifs, je me flat-

tai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre,

à tous les sens. Je réservais la traduction.

Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des

nuits, je notais l'inexprimable, je fixais des vertiges.

Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,

Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère

Entourée de tendres bois de noisetiers,

Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert?

Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,

-Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert!-

Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case

Chérie! Quelque liqueur d'or qui fait suer.

Je faisais une louche enseigne d'auberge,

Un orage vint chasser le ciel. Au soir

L'eau des bois se perdait sur les sables vierges,

Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares;

Pleurant, je voyais de l'or –et ne pus boire. -

A quatre heures du matin, l'été,

Le sommeil d'amour dure encore.

Sous les bocages s'évapore

L'odeur du soir fêté.

y de continentes: creía en todos los encantamientos.

¡Inventé el color de las vocales! –A, negra; E, blanca;

I, roja; O, azul; U, verde. –Reglamenté la forma y el movi-

miento de cada consonante y, con ritmos instintivos, me

precié de inventar un verbo poético accesible, cualquier

día, a todos los sentidos. Me reservaba la traducción.

Fue al principio un estudio. Yo escribía silencios, no-

ches, anotaba lo inexpresable. Fijaba vértigos.

Lejos de los pájaros, de los rebaños, de las aldeanas,

¿qué bebía yo, de rodillas en aquella maleza

rodeada de tiernos bosques de avellanos,

en una neblina de tarde tibia y verde?

¿Qué podía beber, en este joven Oise,

–¡olmos sin voz, césped sin flores, cielo cubierto!

¿Beber de los odres amarillos, lejos de mi choza

querida? Algún áureo licor que hace sudar.

Yo era un equívoco cartel de una taberna.

Una tempestad vino a borrar el cielo. En la tarde

agua del bosque se perdía en arenas vírgenes,

El viento de Dios arrojaba carámbanos en las charcas;

llorando, veía oro –y no pude beber.–

A las cuatro de la mañana, en verano,

el dormir del amor dura aún.

Bajo los sotos se evapora

el olor de la noche festejada.

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Là-bas, dans leur vaste chantier

Au soleil des Hespérides,

Déjà s'agitent –en bras de chemise -

Les Charpentiers.

Dans leurs Déserts de mousse, tranquilles,

Ils préparent les lambris précieux

Où la ville

Peindra de faux cieux.

O, pour ces Ouvriers charmants

Sujets d'un roi de Babylone,

Vénus! quitte un instant les Amants

Dont l'âme est en couronne.

O Reine des Bergers,

Porte aux travailleurs l'eau-de-vie,

Que leurs forces soient en paix

En attendant le bain dans la mer à midi.

La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon

alchimie du verbe.

Je m'habituai à l'hallucination simple: je voyais très-

franchement une mosquée à la place d'une usine, une école

de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes

du ciel, un salon au fond d'un lac; les monstres, les mystères;

un titre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi!

Puis j'expliquai mes sophismes magiques avec l'ha-

llucination des mots!

Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit.

J'étais oisif, en proie à une lourde fièvre: j'enviais la félicité

des bêtes, –les chenilles, qui représentent l'innocence des

Allá, en su vasto astillero,

al sol de las Hespérides,

ya se agitan –en mangas de camisa –

los Carpinteros.

En sus Desiertos de musgo, tranquilos,

preparan los artesonados preciosos

donde la ciudad

pintará falsos cielos.

Para los admirables obreros

vasallos de un rey de Babilonia,

¡Venus, deja un momento a los Amantes

cuyo alma es tu corona!

¡Oh Reina de los Pastores!

Lleva a los trabajadores el aguardiente,

que apacigüe sus fuerzas

en espera del baño de mar a mediodía.

La antigualla poética tenía gran importancia en mi al-

quimia del verbo.

Me acostumbré a la alucinación simple: Yo veía muy

claramente una mezquita en lugar de una fábrica, una es-

cuela de tambores instalada por los ángeles, calesas en los ca-

minos del cielo, un salón en el fondo de un lago; monstruos,

misterios; un título de vodevil erguía espantos ante mí.

¡Después explicaba mis sofismas mágicos con la alu-

cinación de las palabras!

Acabé por encontrar sagrado el desorden de mi espí-

ritu. Estaba ocioso, presa de pesada fiebre: envidiaba la feli-

cidad de los animales, –las orugas, que representan la ino-

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limbes, le sommeil de la virginité!

Mon caractère s'aigrissait. Je disais adieu au monde

dans d'espèces de romances:

Chanson

de la plus haute tour

Qu'il vienne, qu'il vienne,

Le temps dont on s'éprenne.

J'ai tant fait patience

Qu'à jamais j'oublie.

Craintes et souffrances

Aux cieux sont parties.

Et la soif malsaine

Obscurcit mes veines.

Qu'il vienne, qu'il vienne,

Le temps dont on s'éprenne.

Telle la prairie

A l'oubli livrée,

Grandie et fleurie

D'encens et d'ivraies,

Au bourdon farouche

Des sales mouches.

Qu'il vienne, qu'il vienne,

Le temps dont on s'éprenne.

cencia de los limbos, los topos, ¡el sueño de la virginidad!

Se me agriaba el carácter. Decía adiós al mundo en

una especie de romances:

Canción

desde la torre más alta

Que venga ya, que venga

el tiempo que enamore.

Tuve tanta paciencia,

que para siempre olvido;

miradas y sufrimientos

al cielo se marcharon.

Y la sed malsana

oscureció mis venas.

Que venga ya, que venga

el tiempo que enamore.

Igual la pradera

al olvido entregada,

creciendo y florecida

de incienso y de cizañas,

ante el feroz zumbido

de las sucias moscas.

Que venga ya, que venga

el tiempo que enamore.

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FAIM

Si j'ai du goût, ce n'est guère

Que pour la terre et les pierres.

Je déjeune toujours d'air,

De roc, de charbon, de fer.

Mes faims, tournez. Paissez, faims,

Le pré des sons.

Attirez le gai venin

Des liserons.

Mangez les cailloux qu'on brise,

Les vieilles pierres d'églises;

Les galets des vieux déluges,

Pains semés dans les vallées grises.

Le loup criait sous les feuilles

En crachant les belles plumes

De son repas de volailles:

Comme lui je me consume.

Les salades, les fruits

N'attendent que la cueillette;

Mais l'araignée de la haie

Ne mange que des violettes.

Que je dorme! Que je bouille

Aux autels de Salomon.

Le bouillon court sur la rouille

Et se mêle au Cédron.

HAMBRE

Si tengo apetito es sólo

de la tierra y a las piedras.

Yo siempre almuerzo aire,

roca, carbones, hierro.

Hambres mías, girad. Pasad, hambres,

del prado de los sonidos.

Atraed el alegre veneno

de los lirios.

Comeos los guijarros que se rompen,

las viejas piedras de iglesia;

los cantos rodados de los viejos diluvios,

panes sembrados en los valles grises.

El lobo aullaba entre el follaje

escupiendo las bellas plumas

de su yantar de volátiles:

como él yo consumo.

Las ensaladas, las frutas

sólo aguardan la cosecha;

pero la araña del seto

no come más que violetas.

¡Que duerma ya! Que borbotee

en los altares de Salomón.

el herbor fluye sobre la herrumbre,

y se mezcla con el Cedrón.

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Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui

est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature.

De joie, je prenais une expression bouffonne et éga-

rée au possible:

Elle est retrouvée!

Quoi? L'éternité

C'est la mer mêlée

Au soleil.

Mon âme éternelle,

Observe ton voeu

Malgré la nuit seule

Et le jour en feu.

Donc tu te dégages

Des humains suffrages,

Des communs élans!

Tu votes selon...

–Jamais l'espérance.

Pas d'orietur.

Science et patience,

Le supplice est sûr.

Plus de lendemain,

Braises de satin,

Votre ardeur

Est le devoir.

Elle est retrouvée !

–Quoi? -L'éternité.

C'est la mer mêlée

Au soleil.

Por último, oh felicidad, oh razón, separé del cielo el

azur, que es negro, y viví, centella dorada de la luz natural.

En mi alegría, adopté la expresione más bufa y extra-

viada que pude hallar.

¡Ha sido encontrada!

-¿ Qué? -La eternidad.

Es la mar fundida

con el sol.

Eterna alma mía,

observa tu voto

a pesar de la noche sola

y del día en llamas.

¡Así, pues, te desprendes

de los humanos sufragios,

de los comunes impulsos!

Vuelas según…

–Ninguna esperanza,

nada aparecerá.

Ciencia y paciencia,

el suplicio es seguro.

Ya no hay mañana,

brasas de satén,

vuestro ardor

es el deber.

¡Ha sido encontrada!

–¿Qué? –La eternidad.

Es la mar fundida

con el sol.

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Je devins un opéra fabuleux: je vis que tous les êtres

ont une fatalité de bonheur: l'action n'est pas la vie, mais

une façon de gâcher quelque force, un énervement. La mo-

rale est la faiblesse de la cervelle.

A chaque être, plusieurs autres vies me semblaient

dues. Ce monsieur ne sait ce qu'il fait: il est un ange. Cette

famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes,

je causai tout haut avec un moment d'une de leurs autres

vies. –Ainsi, j'ai aimé un porc.

Aucun des sophismes de la folie, –la folie qu'on en-

ferme, –n'a été oublié par moi: je pourrai les redire tous, je

tiens le système.

Ma santé fut menacée. La terreur venait. Je tombais

dans des sommeils de plusieurs jours, et, levé, je continuais

les rêves les plus tristes. J'étais mûr pour le trépas, et par

une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du

monde et de la Cimmérie, patrie de l'ombre et des tourbi-

llons.

Je dus voyager, distraire les enchantements assem-

blés sur mon cerveau. Sur la mer, que j'aimais comme si

elle eût dû me laver d'une souillure, je voyais se lever la

croix consolatrice. J'avais été damné par l'arc-en-ciel. Le

Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver: ma vie

serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et

à la beauté.

Le Bonheur! Sa dent, douce à la mort, m'avertissait

au chant du coq, -ad matutinum, au Christus venit, –dans les

plus sombres villes:

O saisons, ô châteaux!

Quelle âme est sans défauts?

J'ai fait la magique étude

Du bonheur, qu'aucun n'élude.

Me convertí en una ópera fabulosa: vi que todos los

seres tienen una fatalidad de dicha: la acción no es la vida,

sino una manera de echar a perder cierta fuerza: un enerva-

miento. La moral es la debilidad del cerebro.

Me parecía que a cada ser le eran debidas otras vi-

das. Ese señor no sabe lo que hace: es un ángel. Esta familia

es una camada de perros. Ante muchos hombres, hablaba yo

en voz alta con un momento de alguna de sus otras vidas. –

Así, amé a un cerdo.

Ninguno de los sofismas de la locura, –la locura de

atar– fue olvidado por mí; podría repetirlos todos; tengo el sis-

tema.

Mi salud fue amenazada. Me invadía el terror. Caía

en sopores de varios días, y una vez levantado, continuaba

con los sueños más tristes. Estaba maduro para la muerte, y

por una ruta de peligros, mi debilidad me conducía hacia los

confines del mundo y de la Cimeria, patria de la sombra y los

torbellinos.

Tuve que viajar, distraer los hechizos congregados so-

bre mi cerebro. De la mar, que amaba como si ella hubiera de-

bido lavarme de alguna inmundicia, veía elevarse la cruz con-

soladora. Había sido condenado por el arco iris. La dicha era

mi fatalidad, mi remordimiento, mi gusano: mi vida sería siem-

pre demasiado inmensa para consagrarla a la belleza y a la

fuerza.

¡La felicidad! Su diente, suave en la muerte, me avi-

saba al cantar el gallo, –ad matutinum, en el Christus venit,

–en las ciudades más sombrías:

¡Oh estaciones, oh castillos!

¿Qué alma no tiene defecto!

He hecho el mágico estudio

de la felicidad, que nadie elude.

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Salut à lui, chaque fois

Que chante le coq gaulois.

Ah! je n'aurai plus d'envie:

Il s'est chargé de ma vie.

Ce charme a pris âme et corps

Et dispersé les efforts.

O saisons, ô châteaux!

L'heure de sa fuite, hélas!

Sera l'heure du trépas.

O saisons, ô châteaux!

Cela s'est passé. Je sais aujourd'hui saluer la beauté.

L'impossible

Ah! cette vie de mon enfance, la grande route par tous

les temps, sobre surnaturellement, plus désintéressé que le

meilleur des mendiants, fier de n'avoir ni pays, ni amis, que-

lle sottise c'était. –Et je m'en aperçois seulement!

–J'ai eu raison de mépriser ces bonshommes qui ne

perdraient pas l'occasion d'une caresse, parasites de la pro-

preté et de la santé de nos femmes, aujourd'hui qu'elles sont

si peu d'accord avec nous.

Salud a ti, cada vez

que canta el gallo galo.

¡Ah! No tendré más envidia:

se ha hecho cargo de mi vida.

Este hechizo ha tomado alma y cuerpo,

y dispersado los esfuerzos.

¡Oh estaciones, oh castillos!

La hora de su huida, ¡ay!

será la de la muerte.

¡Oh estaciones, oh castillos!

Todo eso ha pasado. Hoy sé saludar a la belleza.

Lo imposible

¡Ah! La vida de mi infancia, la gran ruta accesible siem-

pre, sobrenaturalmente sobrio, más desinteresado que el me-

jor de los mendigos, orgulloso de no tener ni país ni amigos,

qué tontería era. –¡Y hasta ahora no me he dado cuenta!

–He tenido razón de despreciar a esos benditos que no

dejarían escapar la oportunidad de una caricia, parásitos de

la limpieza y de la salud de nuestras mujeres, hoy que ellas

están tan poco de acuerdo con nosotros.

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J'ai eu raison dans tous mes dédains: puisque je m'é-

vade!

Je m'évade!

Je m'explique.

Hier encore, je soupirais: "Ciel! sommes-nous assez

de damnés ici-bas! Moi j'ai tant de temps déjà dans leur

troupe! Je les connais tous. Nous nous reconnaissons tou-

jours; nous nous dégoûtons. La charité nous est inconnue.

Mais nous sommes polis; nos relations avec le monde sont

très-convenables." Est-ce étonnant? Le monde! les mar-

chands, les naïfs! –Nous ne sommes pas déshonorés. –Mais

les élus, comment nous recevraient-ils? Or il y a des gens

hargneux et joyeux, de faux élus, puisqu'il nous faut de l'au-

dace ou de l'humilité pour les aborder. Ce sont les seuls

élus. Ce ne sont pas des bénisseurs!

M'étant retrouvé deux sous de raison –ça passe vite!

–je vos que mes malaises viennent de ne m'être pas figuré

que nous sommes à l'Occident. Les marais occidentaux!

Non que je croie la lumière altérée, la formé exténuée, le

mouvement égaré... Bon! voici que mon esprit veut abso-

lument se charger de tous les développements cruels qu'a

subi l'esprit depuis la fin de l'Orient... Il en veut, mon esprit!

...Mes deux sous de raison sont finis! –L'esprit est au-

torité, il veut que je sois en Occident. Il faudrait le faire taire

pour conclure comme je voulais.

J'envoyais au diable les palmes des martyrs, les ra-

yons de l'art, l'orgueil des inventeurs, l'ardeur des pillards;

je retournais à l'Orient et à la sagesse première et éternelle.

-Il paraît que c'est un rêve de paresse grossière!

Pourtant, je ne songeais guère au plaisir d'échapper

aux souffrances modernes. Je n'avais pas en vue la sagesse

bâtarde du Coran. -Mais n'y a-t-il pas un supplice réel en ce

que, depuis cette déclaration de la science, le christianisme,

l'homme se joue, se prouve les évidences, se gonfle du plai-

sir de répéter ces preuves, et ne vit que comme cela! Torture

He tenido razón en todos mis desdenes: ¡la prueba es

que me evado!

¡Me evado!

Me explico.

Aún ayer, suspiraba: "¡Cielos! ¡No somos demasiados

condenados, aquí abajo! ¡Cuánto tiempo llevo ya en su cua-

drilla! Los conozco a todos. Nosotros nos reconocemos

siempre; nos damos asco. La caridad nos es desconocida.

Pero somos corteses: nuestras relaciones con el mundo son

muy correctas." ¿Es sorprendente? ¡El mundo, los mercaderes,

los necios! –Nosotros no estamos deshonrados. –Pero, ¿cómo

nos recibirían los elegidos?Y hay gentes ariscas y alegres, fal-

sos elegidos, puesto que necesitamos audacia o humildad

para abordarlos. Son los únicos elegidos. ¡No prodigan sus

bendiciones!

Habiendo recuperado una pizca de razón –¡poco va

a durar! –veo que mis desazones provienen de no haberme

figurado antes que estamos en Occidente. ¡Las ciénaga oc-

cidentales! No es que yo crea la luz adulterada, la forma ago-

tada, el movimiento extraviado… ¡Bueno! He aquí que mi

espíritu desea absolutamente hacerse cargo de todos los des-

arrollos crueles que ha sufrido el espíritu desde el fin del

Oriente… ¡Mi espíritu lo quiere así!

¡Mi pizca de razón se ha acabado! –El espíritu es au-

toridad, y quiere que yo esté en Occidente. Habría que ha-

cerlo callar para llegar a la conclusión que yo deseaba.

Yo mandaba al diablo las palmas de los mártires, los

esplendores del arte, el orgullo de los inventores, el ardor de

los pillastres; regresaba al Oriente y a la sabiduría primitiva y

eterna. –¡Parece que ha sido un sueño de grosera pereza!

Sin embargo, no pensaba para nada en el placer de es-

capar a los sufrimientos modernos. No tenía a la vista la sabi-

duría bastarda del Corán. ¿Pero no es un suplicio real el que,

a partir de esta declaración de la ciencia, el cristianismo, el

hombre se engañe, se pruebe las evidencias, se hinche de pla-

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subtile, niaise; source de mes divagations spirituelles. La

nature pourrait s'ennuyer, peut-être! M. Prudhomme est né

avec le Christ.

N'est-ce pas parce que nous cultivons la brume! Nous

mangeons la fièvre avec nos légumes aqueux. Et l'ivrognerie!

et le tabac! et l'ignorance! et les dévouements! –Tout cela

est-il assez loin de la pensée de la sagesse de l'Orient, la pa-

trie primitive? Pourquoi un monde moderne, si de pareils poi-

sons s'inventent!

Les gens d'Église diront: C'est compris. Mais vous vou-

lez parler de l'Eden. Rien pour vous dans l'histoire des peu-

ples orientaux. –C'est vrai; c'est à l'Eden que je songeais!

Qu'est-ce que c'est pour mon rêve, cette pureté des races an-

tiques!

Les philosophes: Le monde n'a pas d'âge. L'humanité

se déplace, simplement. Vous êtes en Occident, mais libre

d'habiter dans votre Orient, quelque ancien qu'il vous le

faille, –et d'y habiter bien. Ne soyez pas un vaincu. Philo-

sophes, vous êtes de votre Occident.

Mon esprit, prends garde. Pas de partis de salut vio-

lents. Exerce-toi! –Ah! la science ne va pas assez vite pour

nous!

–Mais je m'aperçois que mon esprit dort.

S'il était bien éveillé toujours à partir de ce moment,

nous serions bientôt à la vérité, qui peut-être nous entoure

avec ses anges pleurant!... –S'il avait été éveillé jusqu'à ce

moment-ci, c'est que je n'aurais pas cédé aux instincts délé-

tères, à une époque immémoriale!... –S'il avait toujours été

bien éveillé, je voguerais en pleine sagesse!...

Ô pureté! Pureté!

C'est cette minute d'éveil qui m'a donné la vision de

la pureté! –Par l'esprit on va à Dieu!

Déchirante infortune!

cer al repetir esas pruebas y no viva más que de ese modo?Tor-

tura sutil, bobalicona; fuente de mis divagaciones espirituales.

¡La naturaleza podría aburrirse, quizá! El señor Prudhomme

ha nacido a la vez que el Cristo.

¡No será porque cultivamos la bruma! Comemos fie-

bre con nuestras legumbres aguadas. ¡Y con la embriaguez!

¡Y el tabaco! ¡Y la ignorancia! ¡Y las abnegaciones! –¿No

queda todo ello bastante alejado del pensamiento de la sabi-

duría del Oriente, la patria primitiva? ¿Para qué un mundo mo-

derno, si se inventan tales venenos?

Las gentes de Iglesia dirán: Comprendido. Pero usted

quiere hablar del Edén. No hay nada que para usted en la his-

toria de los pueblos orientales. –Es verdad; ¡pensaba en el

Edén! ¡Qué es para mi sueño esa pureza de las razas antiguas!

Los filósofos: El mundo no tiene edad. La humanidad

se desplaza, simplemente. Está usted en Occidente, pero

nada le impide habitar su propio Oriente, tan antiguo como

le haga falta, –y habitarlo bien. No se declare vencido. Filó-

sofos, vosotros sois de vuestro Occidente.

Espíritu mío, ten cuidado. Sin violentas posturas de

salvación. ¡Ejercítate! –¡Ah! ¡La ciencia no va suficientemente

de prisa para nosotros!

–Pero me doy cuenta de que mi espíritu duerme.

Si estuviera siempre muy despierto, a partir de este

momento, pronto llegaríamos a la verdad, ¡que acaso nos ro-

dee con sus ángeles llorosos!… –Si se hubiese mantenido

despierto hasta ese momento, ¡sería por no haber cedido yo

a los instintos deletéreos, en época inmemorial!… Si siempre

hubiera estado bien despierto, ¡yo bogaría en plena sabidu-

ría!…

¡Oh pureza, pureza!

¡Este minuto de despertar me ha concedido la visión

de la pureza. –¡Por el espíritu hacia Dios!

¡Desgarrador infortunio!

Una Temporada en (el) infierno

Arthur Rimbaud

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L'éclair

Le travail humain! c'est l'explosion qui éclaire mon

abîme de temps en temps.

"Rien n'est vanité; à la science, et en avant!" crie l'Ec-

clésiaste moderne, c'est-à-dire Tout le monde. Et pourtant les

cadavres des méchants et des fainéants tombent sur le co-

eur des autres... Ah! vite, vite un peu; là-bas, par delà la

nuit, ces récompenses futures, éternelles... les échappons-

nous?...

–Qu'y puis-je? Je connais le travail; et la science est

trop lente. Que la prière galope et que la lumière gronde... je

le vois bien. C'est trop simple, et il fait trop chaud; on se pas-

sera de moi. J'ai mon devoir, j'en serai fier à la façon de plu-

sieurs, en le mettant de côté.

Ma vie est usée. Allons! feignons, fainéantons, ô pitié!

Et nous existerons en nous amusant, en rêvant amours mons-

tres et univers fantastiques, en nous plaignant et en nous que-

rellant les apparences du monde, saltimbanque, mendiant,

artiste, bandit, –prêtre! Sur mon lit d'hôpital, l'odeur de l'en-

cens m'est revenue si puissante; gardien des aromates sacrés,

confesseur, martyr...

Je reconnais là ma sale éducation d'enfance. Puis

quoi!... Aller mes vingt ans, si les autres vont vingt ans...

Non! non! à présent je me révolte contre la mort! Le

travail paraît trop léger à mon orgueil: ma trahison au monde

serait un supplice trop court. Au dernier moment, j'attaque-

rais à droite, à gauche...

Alors, –oh! –chère pauvre âme, l'éternité serait-elle

pas perdue pour nous!

El relámpago

¡El trabajo humano! Es la explosión que ilumina mi

abismo de vez en cuando.

"Nada es vanidad; ¡hacia la ciencia, y adelante!", grita

el Eclesiastés moderno, es decir: Todo el mundo. Y sin em-

bargo los cadáveres de los malvados y de los holgazanes caen

sobre el corazón de los demás… ¡Ah! Rápido, un poco de

prisa; allí, más allá de la noche, las recompensas futuras, eter-

nas… ¿las evitaremos?…

–¿Qué puedo hacer yo? Conozco el trabajo; y la cien-

cia es demasiado lenta. Que galope la plegaria y que truene

la luz… Lo veo bien. Es demasiado sencillo, y hace dema-

siado calor; se las compondrán sin mí. Tengo un deber, estaré

orgulloso de él como muchos hacen, poniéndolo aparte.

Mi vida está gastada. ¡Adelante! Finjamos, holgaza-

neemos, ¡oh piedad! Y existiremos divirtiéndonos, soñando

amores monstruosos y universos fantásticos, quejándonos y

atacando las apariencias del mundo, saltimbanqui, mendigo,

artista, bandido, –¡sacerdote! En mi cama de hospital, el olor

a incienso me volvió con tanta intensidad; guardián de los sa-

grados aromas , confesor, mártir…

Reconozco en esto mi sucia educación infantil. ¡Y

qué!…Vivir mis veinte años, si los demás los viven…

¡No! ¡No! ¡Ahora me rebelo contra la muerte! El tra-

bajo le parece demasiado ligero a mi orgullo: mi traición al

mundo sería un suplicio demasiado corto. En el último mo-

mento, atacaría a diestra y siniestra.

Entonces, –¡oh! –pobre alma querida, ¡no tendríamos

perdida la eternidad!

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Arthur Rimbaud

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Matin

N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque,

fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, –trop de chance! Par

quel crime, quelle erreur, ai-je mérité ma faiblesse actuelle?

Vous qui prétendez que des bêtes poussent des sanglots de

chagrin, que des malades désespèrent, que des morts rêvent

mal, tâchez de raconter ma chute et mon sommeil. Moi, je ne

puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses conti-

nuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler!

Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de

mon enfer. C'était bien l'enfer; l'ancien, celui dont le fils de

l'homme ouvrit les portes.

Du même désert, à la même nuit, toujours mes yeux

las se réveillent à l'étoile d'argent, toujours, sans que s'é-

meuvent les Rois de la vie, les trois mages, le coeur, l'âme,

l'esprit. Quand irons-nous, par delà les grèves et les monts,

saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouve-

lle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la supersti-

tion, adorer –les premiers! –Noël sur la terre!

Le chant des cieux, la marche des peuples! Esclaves,

ne maudissons pas la vie.

Adieu

L'automne, déjà ! –Mais pourquoi regretter un éternel

soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté

divine, –loin des gens qui meurent sur les saisons.

L'automne. Notre barque élevée dans les brumes im-

mobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au

ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le

Mañana

¿No tuve una vez una juventud amable, heroica, fa-

bulosa, digna de escribirse en hojas de oro? –¡Demasiada

suerte! ¿Por qué crimen, por qué error, he merecido mi de-

bilidad actual?Vosotros, que pretendéis que los animales so-

llocen de pena, que los enfermos se desesperen, que los ca-

dáveres tengan malos sueños, tratad de contar mi caída y mi

dormir.Yo ya no logro explicarme mejor que el mendigo con

sus contínuos Pater y Ave Maria. ¡Ya no sé hablar!

Sin embargo, hoy, creo haber terminado el relato de

mi infierno. Era de veras el infierno; el antiguo, aquel cuyas

puertas abrió el hijo del hombre.

Desde el mismo desierto, en la misma noche, siempre

se despiertan mis ojos cansados bajo la estrella de plata, siem-

pre, sin que se conmuevan los Reyes de la vida, los tres ma-

gos, el corazón, el alma, el espíritu. ¡Cuándo iremos más allá

de las playas y de los montes, a saludar el nacimiento del tra-

bajo nuevo, la sabiduría nueva, la huida de los tiranos y de

los demonios, el fin de la superstición, a adorar –¡los pri-

meros! –la Navidad en la tierra!

¡El canto de los cielos, el avance de los pueblos! Es-

clavos: no maldigamos la vida.

Adiós

¡Otoño ya! –Pero ¿por qué añorar un eterno sol, si es-

tamos comprometidos en el descubrimiento de la claridad

divina, –lejos de las gentes que mueren con las estaciones?

Otoño. Nuestra barca alzada en las brumas inmóviles

vira hacia el puerto de la miseria, la ciudad enorme con el cielo

manchado de fuego y de lodo. ¡Ah! ¡Los harapos podridos, el

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pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont

crucifié! Elle ne finira donc point cette goule reine de mi-

llions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me

revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein

les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans

le coeur, étendu parmi des inconnus sans âge, sans senti-

ment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation! J'exècre

la misère.

Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du com-

fort !

–Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin cou-

vertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or,

au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les

brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes,

tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de

nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues.

J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois en-

terrer mon imagination et mes souvenirs! Une belle gloire

d'artiste et de conteur emportée !

Moi! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de

toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher,

et la réalité rugueuse à étreindre! Paysan ! Suis-je trompé ? la

charité serait-elle soeur de la mort, pour moi?

Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de

mensonge. Et allons.

Mais pas une main amie! et où puiser le secours ?

Oui, l'heure nouvelle est au moins très-sévère. Car je

puis dire que la victoire m'est acquise: les grincements de

dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modè-

rent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers

regrets détalent, –des jalousies pour les mendiants, les bri-

pan empapado de lluvia, la embriaguez, los mil amores que

me han crucificado! ¡Nunca, pues, acabará este vampiro reina

de millones de almas y de cuerpos muertos y que serán juzga-

dos! Me veo de nuevo con la piel roída por el fango y la peste,

llenos de gusanos el pelo y las axilas y con gusanos todavía

más gruesos en el corazón, tirado entre desconocidos sin edad,

sin sentimientos… Habría podido morir allí… ¡Espantosa evo-

cación! Detesto la miseria.

¡Y temo al invierno, porque es la estación del bienes-

tar!

–A veces veo, en el cielo, playas sin fin, cubiertas de

blancas naciones alegres. Un gran bajel de oro, por encima

de mí, agita sus banderolas multicolores por las brisas de la

mañana. He creado todas las fiestas, todos los triunfos, to-

dos los dramas. He tratado de inventar nuevas flores, nuevos

astros, nuevas carnes, nuevas lenguas. He creído adquirir po-

deres sobrenaturales. Pues bien, ¡tengo que enterrar mi ima-

ginación y mis recuerdos! ¡Una hermosa gloria de artista y na-

rrador, desvanecidar!

¡Yo! ¡Yo, que me dije mago o ángel, dispensado de

toda moral, he sido devuelto al suelo, con un deber por en-

contrar y con la rugosa realidad por abrazar. ¡Paleto! ¿Estoy

engañado? ¿La caridad será, para mí, hermana de la muerte?

En fin, pediré perdón por haberme nutrido de men-

tira. Y vamos.

¡Pero ni una mano amiga! ¿Y dónde conseguir ayuda?

Sí, la hora nueva es por lo menos muy exigente. Por-

que puedo decir que alcancé la victoria: el rechinar de dien-

tes, el chisporroteo del fuego, los suspiros apestados se ate-

núan. Todos los recuerdos inmundos se desvanecen. Mis úl-

timas añoranzas se difuminan, –celos de los mendigos, de

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Arthur Rimbaud

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gands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. –

Damnés, si je me vengeais !

Il faut être absolument moderne.

Point de cantiques: tenir le pas gagné. Dure nuit ! le

sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que

cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi bru-

tal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est

le plaisir de Dieu seul.

Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de

vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ar-

dente patience, nous entrerons aux splendides villes.

Que parlais-je de main amie! Un bel avantage, c'est

que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper

de honte ces couples menteurs, –j'ai vu l'enfer des femmes

là-bas; –et il me sera loisible de posséder la vérité dans une

âme et un corps.

Avril-août 1873

los bribones, de los amigos de la muerte, de los rezagados de

toda índole. –Condenados, ¡si yo me vengase!

Hay que ser absolutamente moderno.

Sin cánticos: mantener el terreno ganado. ¡Dura no-

che! La sangre seca humea sobre miel rostro, y detrás de mí

no tengo sino ese horrible arbolillo… El combate del espíritu

es tan brutal como la batalla de los hombres; pero la visión

de la justicia es placer exclusivo de Dios.

Es, no obstante, la víspera. Acojamos todos los influ-

jos de vigor y de real ternura. Y a la aurora, armados de una

ardiente paciencia, entraremos en las espléndidas ciudades.

¡Qué hablaba yo de mano amiga! Es una gran ventaja

que pueda reírme de los viejos amores embusteros, y cubrir

de vergüenza a esas parejas embaucadoras, –he visto el in-

fierno de las mujeres allá abajo,; –y me será permitido poseer

la verdad en un alma y un cuerpo.

Abril–agosto, 1873.

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EESSTTEE libro está compuesto conimágenes personalísimas, en mestizaje conotras más objetivas, que proceden de la tra-dicional manera de retratar a Rimbaud. Es, nimás ni menos, el cuaderno de un pintor, aun-que AR está en él, presente y bilingüe, pre-cisamente porque las imágenes de ManuelJular reflexionan sobre el poeta y su obra.

En esta intensa estación en el infierno, omás bien temporada infernal, a mí, Rimbaudse me antoja una suerte de seminarista per-dido entre sueños capitales y el peso de laculpa original. Puede que sea esto lo quehaya tentado al pintor, que como exalumnomarista nunca ha conseguido liberarse deltodo de una cierta empatía con “lo trascen-dente”.

Estas líneas quieren explicar por qué (yhasta dónde) el pintor, que anda por los ino-centes –inefables– setenta años, se apoyaen un exasperante joven alocado, poeta yfrancés por más señas.

Dice Jular que leyó cuando era joven, osea hace mucho tiempo, este emocionado yemocionante texto de Eduardo Mallea. (HHiiss--ttoorriiaa ddee uunnaa ppaassiióónn aarrggeenntt iinnaa)):

... Pasión luego, de Rimbaud. a quién veíaanegado de salvaje y sublime arrebato...co-rriendo por las calles de Charleville...suble-vado contra las mentiras instituídas, la con-formidad burguesa, el fraude moral de loshombres; me arrastraba ardientemente suaspiración a fundirse con el infinito medianteun acto intrépido de su espíritu sin miedo aque esta intrepidez pudiera significar su pro-pia desaparición de todos los terrenos visi-bles para el resto de la humanidad, su huídahacia insondables mundos en los que no aca-baba de perderse...

Y por estos o parecidos pagos –¿Teacuerdas de cuando...?– debe ir la cosa estadel Jular, pringado hasta las cachas por el“niñato galo”. –Hay que ser absolutamentemoderno.

AAbbssoolluuttaammeennttee

Es julio de 1873. Este mozalbete de procedencia rural -

burguesa, que grita su desesperanza entrela paganidad y el “catolicismo” más cutre;tremendo visionario, rebelde con causa yprofundamente gamberro, según alguno desus contemporáneos (Albert Merat dixit)está a punto de convertirse en un "friki"aventurero.

Ha terminado "Une Saison en enfer".Tras editarlo en Bélgica, ha repartido el libroentre sus amigos y conocidos de París. Larecepción de los círculos literarios parisinosha entristecido (o cabreado) a Rimbaud,que de vuelta a la base natal de Charleville,abrasa todos sus papeles manuscritos.

Según RRaammóónn BBuueennaavveennttuurraa::Lo indiscutible es que la Operación Au-

tor Respetable termina en fracaso completo.Ello, por supuesto, no implica que dejara deescribir de golpe y hachazo, como han sos-tenido y siguen sosteniendo algunos. El«mono» de la tinta puede ser tan duro comoel de la nieve.

En cualquier caso, el asqueado poeta(que apenas cumple la veintena) va a dejarde lado toda literatura no epistolar y cederáel paso a un cínico vagabundo de difícil ca-lificación. Viajero sí, pero de ética tan aco-modaticia como excéntrica. De profesor defrancés a miembro –posiblemente adminis-trativo o servidor– de un circo, de comer-ciante a traficante de armas, resultará untestigo excepcional de las ansias colonialesde Francia e Inglaterra.

CCaammiinnoo pprreesseennttiiddoo

Cinco años más tarde (1879) ha cru-zado los Alpes (sin elefantes), y tras alis-tarse en la armada colonial holandesa,desertado en Java. ¿Lo tenía ya pensado, ono pudo resistir el régimen militar? Lo pro-bable es que, una vez más, el sueño ro-mántico de Rimbaud, como otras veces ensu vida, no casara con la insoportable rea-lidad:

... ¿A dónde vamos? ¿Al combate? ¡Soydébil! Los demás avanzan. Las herramien-tas, las armas… ¡el tiempo!… ¡Fuego!

¡Fuego contra mí! ¡Aquí! O me rindo. –¡Co-bardes! –¡Me mato! ¡Me arrojo a los cascosde los caballos! ¡Ah!…–Ya me acostumbraré.

¡Sería la vida francesa, el sendero del ho-nor!

En 1880 visitó Egipto y se enganchó ala rueda del trabajo, “moliendo” café desdeel Adén, actualmente yemení, hasta Harrar(hoy Etiopía).

Aborrezco todos los oficios. Patronos yobreros, todos palurdos, innobles. La manode pluma vale igual que la mano de arado. –¡Qué siglo de manos! –Yo nunca tendré mimano. Luego, la domesticidad lleva dema-siado lejos. La honradez de la mendicidadme aflige. Los criminales repugnan comocastrados: yo estoy intacto, y me da lomismo.

Una de sus expediciones (mercantilesof course) en Etiopía fue narrada, –¡oh laciencia!– y publicada por la Sociedad Nacio-nal Geográfica de Francia en 1884.

¡Oh la ciencia! … ¡La Ciencia, la nuevanobleza! El progreso. ¡El mundo avanza! ¿Porqué no va a dar vueltas?

Más adelante prueba también fortunacomo traficante de armas en distintas ex-pediciones a la Abisinia del Negus Menelik II.

Los blancos desembarcan.¡El cañón! Hay que someterse al bau-

tismo, vestirse, trabajar.He recibido en el corazón el golpe de

gracia. ¡Ah! ¡No lo tenía previsto!

FFaammiilliiaa ffoorreevveerr

En medio de tanta África colonizada, el"enfant terrible" Rimbaud sigue en contactocon su familia por medio de lacrimosas car-tas, bien que su afán literario ha desapare-cido y su principal ambición es ahorrar lomáximo posible, para vivir holgadamente enel suspirado retorno.

Volveré, con miembros de hierro, con lapiel oscura, la mirada enfurecida: por mimáscara, me juzgarán de una raza fuerte.Tendré oro: seré ocioso y brutal. Las muje-res cuidan de estos feroces enfermoscuando regresan de los países cálidos. Memezclaré en asuntos políticos. Salvado.

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Mala sangre. La vida es la farsa que to-dos debemos representar. Y también:"Apreciemos sin vértigo la dimensión de miinocencia". ¡Maldita inocencia!

A pesar de que, la grandeza del profeta,el cristo pagano, Carlomago, el cruzado le-proso, la pareja delirante, o el muchacho quepintaba las vocales –pongo por caso–, ha-yan dado paso a la jactancia soberbia y re-ticente del “hombre del cinturón de oro” oa la ira orgullosa del colono; si no supiéramoscon exactitud la fecha en que Une Saison enenfer está escrita, pensaríamos que es la au-tobiografía poética de un moribundo escritaen su último hospital de Marsella. ¡Con tanmala leche ha imitado la vida real sus visio-nes adolescentes!.

EEll ccaassttiiggoo ssooññaaddoo

En febrero de 1891, Rimbaud vendiósus propiedades en Etiopía. Se le había des-arrollado un tumor en la rodilla. Su llegada ytratamiento en Marsella no consiguieron evi-tar la amputación de la pierna derecha. Trasuna estancia en la granja de su familia enRoche, regresó a Marsella, donde falleció an-gustiosamente en el hospital de la Concep-ción, el 10 de noviembre de 1891.

¡Basta! Llega el castigo. –¡Adelante! ¡Ah!¡Los pulmones arden, las sienes braman! ¡Lanoche me da vueltas en los ojos, con esesol! El corazón… Los miembros…

...Me muero de cansancio. Es la tumba,voy hacia los gusanos, ¡horror de los horro-res! Satanás, farsante, quieres disolvermecon tus hechizos. Yo reclamo. ¡Yo reclamoun golpe de tridente, una gota de fuego!

"El hombre de suelas de viento. Es inútilperseguirlo. Tal es su velocidad que nadie loalcanzará jamás. Ni yo lo pude alcanzar me-diante el crimen", habla Verlaine . "El hom-bre de suelas de viento” ha sido alcanzadoy va a recibir un tremendo castigo.

–"La honestidad de la medicina me llenade dolor". Monstruosamente mutilado, tor-turado por la atroz dolencia que las drogasno consiguen calmar, la vierge folle de insó-lita mirada azul, desaparece dejando para elfuturo un enigma postrero.

¡Ah! ¡Subir de nuevo a la vida! Poner los

ojos en nuestras deformidades. Y ese ve-neno, ¡ese beso mil veces maldito! ¡Mi fla-queza, la crueldad del mundo! ¡Dios mío, pie-dad, ocultadme, me siento demasiado mal!–Estoy escondido y no lo estoy.

Es el fuego que se reanima con su pe-nado.

Bien. La sífilis ha devorado a Rimbaud. Yéste ha muerto sin saber que ya se ha con-vertido en un poeta inmortal. ¡O no ha que-rido saberlo!.

Porque la otra oveja negra, Verlaine,vuelta al redil interesado de la católica cruzha escrito en 1884 sobre el expatriado Rim-baud y publicado incluso una selección delos poemas del ”poeta maldito” (¡Malditopoeta!), al que por otra parte cree muerto.Dos años más tarde se publican (sin per-miso del autor) los poemas en prosa de las“Iluminaciones”. El malditismo está demoda. El gamberro ausente –tal vez porello– entusiasma. Hasta el fanatismo.

¿¿LLaa ggrraann iimmppoossttuurraa??

Pero nuestro loco “desalmado” (“Mi su-perioridad consiste en no tener corazón”)tiene otros "fans" más familiares y uno deestos, su hermana Isabel está completa-mente dispuesta a defender, hasta la nega-ción de lo evidente, la bondad naturalmente“cristiana” del salvaje poeta viajero ("Digoque es preciso ser vidente mediante unlargo, inmenso y sistemático desarreglo detodos los sentidos"). Para ello, primero,confesará, con la ayuda del limosnero cape-llán de turno, al crucificado – entre doloro-sos gemidos y angelical morfina– hermanoArturo. Más tarde, intentará borrarlo comopoeta, o mejor dicho, peleará por suprimirtodo verso indecente, satánico, etc...

De hecho el mismo día de su muerte ha-bía salido de una imprenta de mala reputa-ción, una edición de los poemas de ArthurRimbaud. Reliquaire, título absurdo, cuyocontenido escandaliza, y el libro es retirado.Algún artículo, escasas líneas en el periódicoprovinciano, ponen en marcha a la cruzadaIsabel, que escribe su primera carta en ho-nor de la vida respetabilísima de su her-mano.

¿No lo sabíamos? –El pobre desgraciadoque acaba de morir junto a ella, no es un ré-probo. Es un justo, un santo, un mártir, unelegido.

LLaa gglloorriiaa ddeell mmaallddiittoo

Lepelletier –una víbora– autor (cuandoRimbaud llegó por primera vez a París) deuna avergonzante nota sobre Verlaine y la«señorita Rimbaut», se apunta la última ven-ganza en el Echo de Paris. Publica esto:

La vida de Rimbaud fue tan movidacomo su ritmo, y tan incoherente como supensamiento de los días malos. Como con-temporáneo fue insoportable. Comía congula y se comportaba incorrectamente enla mesa. Se mantenía en desdeñoso silenciodurante horas, para, de pronto, ponerse asoltar con volubilidad injurias y paradojas.No tenía gracia ninguna. Los timoratos, ensu presencia, experimentaban determinadasansiedades. Uno, al verlo por vez primera,más pensaba en el niño Tropmann que en elShakespeare pueblerino. No estábamos se-guros, al levantarle el horóscopo, haceveinte años, de que no fuera a terminar enla guillotina; pero estábamos convencidosde que su cabeza caería en el cesto infamecon un nimbo de gloria alrededor».

Cito no textualmente, pero una vez más,a Ramón Buenaventura: Amor más allá de lamuerte, que se dice. De todas formas, estosdimes y diretes sirvieron para que el fiel Ver-laine (desreconvertido ya y vuelto al vinazode toda la vida) pudiera publicar las PPooéé--ss iieess CCoommppllèètteess de su amigo en 1895.Naturalmente, con la santa oposición de Isa-belle Rimbaud, que hizo todo lo posible porevitarlo.

Así, Arthur Rimbaud, que murió de pe-nosa muerte a los treinta y siete años yveinte días, cuando llevaba lustros sin es-cribir un verso, entró para siempre, en la his-toria de la literatura y del mundo. Cuyoshuéspedes de honor no son, todos, tan sua-ves como algunos lánguidos querrían.

�� MMaarrttaa DDeellggaaddoo ddee KKlleeee

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¿¿RRiimmbbaauudd ccoonnvveerrssoo??CCaarrttaa ddee IIssaabbeell llee RRiimmbbaauudd

aa ssuu mmaaddrree,, eell 2288 ddee ooccttuubbrree ddee 11889911

¡Sea Dios mil veces bendito! El domingohe experimentado la mayor felicidad que mefuera dable en este mundo. Ya no es un po-bre desgraciado réprobo quien va a morirjunto a mí, sino un justo, un santo, un már-tir, un elegido. En el transcurso de la semanapasada los limosneros vinieron a verlo endos ocasiones; él los recibió bien, pero contanta fatiga y tanto desánimo, que no seatrevieron a hablarle de la muerte.

El sábado por la noche todas las religio-sas unieron sus plegarias para que murierabien. El domingo por la mañana, después dela misa mayor, parecía más tranquilo y conconocimiento pleno: uno de los limosnerosregresó y le ofreció confesarse; ¡y él aceptó!

Cuando el sacerdote salió, me dijo, mi-rándome con aspecto turbado, de una ma-nera extraña: «Su hermano cree, hija mía;¿de qué me hablaba usted? No sólo tienefe, sino que nunca he visto ninguna mejor».Yo besaba la tierra entre lágrimas y risas.¡Oh Dios! ¡Qué alegría, a pesar de la muerte!¿Qué me importan la muerte y la vida, ytodo el universo, y toda la felicidad delmundo, ahora que su alma se ha salvado?Señor, endulzad su agonía, ayudadlo a lle-var la cruz, tened de nuevo piedad de él,apiadaos, vos que tan bueno sois. ¡Oh sí, tanbueno! ¡Gracias, Dios mío, gracias! Cuandovolví junto a él estaba muy emocionado,pero no lloraba; estaba serenamente triste,como nunca lo había visto antes. Me mirabacon unos ojos con los que nunca me habíamirado. Quiso que me llegara hasta muycerca de él, y me dijo: «Tú que eres de lamisma sangre que yo, ¿tú tienes fe, tú tie-nes fe?».

Yo respondí: «La tengo; otros, más sa-bios que yo, la han tenido; y ahora estoy se-gura, porque tengo esta prueba, hela aquí».Y es verdad, ¡hoy tengo la prueba! Me dijotambién, con amargura: «Sí, dicen quecreen, hacen como si se hubieran conver-tido, pero es para que lean lo que escriben,es una especulación». Yo dudé un momento,

y luego le dije: «¡Oh no, ganarían más dineroblasfemando!». Él me seguía mirando con encielo en los ojos. Quiso darme un beso;luego: «Bien pudiera ser que tuviéramos lamisma alma, puesto que somos de la mismasangre. ¿Tú tienes fe?». Y yo repetí: «Sí,tengo fe, hay que tenerla». Entonces él medijo: «Hay que disponer la habitación, hayque poner orden, porque va a volver con lossacramentos. Ya verás: traerán cirios y en-cajes; hay que poner paños blancos por to-das partes. ¡De manera que estoy muy en-fermo!».

Estaba ansioso, pero no desesperadocomo los demás días, y yo me daba cuentade que deseaba ardientemente los sacra-mentos, especialmente la comunión. Desdeese momento ha dejado de blasfemar; llamaa Cristo resucitado y reza, sí, reza ¡él! Peroel limosnero no ha podido darle la comunión;en primer lugar, teme que la impresión seademasiado fuerte; luego, está escupiendomucho en este momento, y no tolera nadaen la boca: hay razón para temer que se pro-duzca una profanación involuntaria. Y él, cre-yendo que lo ha olvidado, se ha puestotriste, pero sin quejarse.

La muerte se acerca a grandes zanca-das. Te dije en mi última carta, queridamamá, que se le había hinchado mucho elmuñón. Ahora es un cáncer enorme entre lacadera y el vientre, justo en lo alto delhueso; pero el muñón, que estaba sensibley que le dolía tanto, ya casi no le producemolestias.

Arthur no ha tenido ocasión de ver esemortal tumor; se sorprende de que todo elmundo venga a ver ese pobre muñón en elque ya no nota casi nada; y todos los médi-cos (habrán venido sus buenos diez desdeque yo puse en su conocimiento el terriblemal) se quedan mudos y aterrorizados anteeste extraño cáncer. Ahora quienes lo ha-cen sufrir son su pobre cabeza y el brazo iz-quierdo. Pero la mayor parte del tiempo estásumido en una especie de letargia que cons-tituye un dormir aparente, durante el cualpercibe todos los ruidos con una nitidez sin-gular. Después, por la noche, le ponen unainyección de morfina

Despierto, apura su vida en una especie

de ensoñación continua: dice cosas extra-ñas muy suavemente, con una voz que meencantaría si no me atravesara el corazón.Lo que dice son sueños, — sin embargo, noes ni mucho menos lo mismo que cuandotenía fiebre. Se podría decir, creo, que lohace adrede.

Mientras murmuraba cosas de esas, lahermanita me dijo en voz baja: «¿Ha vueltoa perder el conocimiento?». Él la oyó, y sepuso encarnado; no dijo nada más, pero,cuando se marchó la hermana, me dijo: «Metoman por loco. ¿Crees tú que estoy loco?».No, yo no lo creo: se ha trocado en un sercasi inmaterial, y el pensamiento se le es-capa sin querer. A veces pregunta a los mé-dicos si ellos ven las cosas extraordinariasque él percibe, y les habla y les cuenta consuavidad, en términos que yo no sabría re-producir, sus impresiones; los médicos lo mi-ran a los ojos, esos ojos que nunca han apa-recido más bellos ni más inteligentes, y sedicen unos a otros:

«¡Es insólito!». Hay, en el caso de Arthur,algo que no comprenden. Por otra parte, laverdad es que los médicos ya casi no vie-nen, porque él suele llorar cuando les habla,y eso los sacade quicio. Reconoce a todo elmundo. A mí, a veces, me llama Djami perosé que lo hace porque quiere, porque encajaen el sueño; por lo demás, lo mezcla todo…y con arte. Estamos en Harrar, siempre par-tiendo hacia Aden, y hay que buscar los ca-mellos, organizar la caravana; anda muy fá-cilmente con la nueva pierna articulada, da-mos unas cuantas vueltas de paseo a lomosde hermosas mulas ricamente enjaezadas;después hay que trabajar, llevar las anota-ciones, escribir cartas. Rápido, rápido, quenos están esperando; cerremos las maletas;vamos. ¿Por qué lo han dejado dormir? ¿Porqué no lo ayudan a vestirse? ¿Qué van a de-cir si no llegamos en el día concertado? ¡Novolverán a creer en su palabra, perderántoda confianza en él! Y se pone a llorar, la-mentando su torpezay mi negligencia: por-que yo siempre estoy con él y soy la encar-gada de cumplir con todos los preparativos.

Ya no toma casi ningún alimento, y loque toma lo hace con extremada repugnan-cia. Está flaco como un esqueleto, y con la

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piel cadavérica. ¡Y todos sus pobres miem-bros paralizados, mutilados, muertos a sualrededor! ¡Dios mío, qué lástima tan grande!

A propósito de tu carta y de Arthur: nocuentes en absoluto con su dinero. Tras él,y una vez pagados los gastos fúnebres, losviajes, etc., hay que contar con que su di-nero irá a parar a otros; estoy absoluta-mente resuelta a respetar su voluntad, yaunque no haya más que yo en el mundopara cumplirla, el dinero irá a quien a él leparezca. Lo que he hecho por él no ha sidopor interés, sino porque es mi hermano y,abandonado por el universo entero, no hequerido dejarlo morir solo y sin socorro; perodespués de su muerte seré tan fiel como an-tes, y lo que me haya dicho que haga con sudinero y sus pertenencias, eso será lo quehaga exactamente, aunque me duela. QueDios me ayude, y a ti también, que tenemosgran necesidad del socorro divino…

�� IIssaabbeell llee RRiimmbbaauudd© Copyright Ramón Buenaventura, 1985

EDICIONES HIPERIÓN, S.L.

AAcceerrccaa ddee llaa ttrraadduucccciióónn

Suscribo este texto de OOll ii vveerr iioo GGii --rroonnddoo y EEnnrriiqquuee MMoolliinnaa (Editorial Argo-nauta), sobre las dificultades que entrañatraducir a “Rimbe”.

"No desconocemos la responsabilidadque implica una tarea tan ardua y arriesgada.Pese a la humilde dedicación con que la he-mos realizado, es posible que, con dema-siada frecuencia, no hayamos encontrado lamás valedera solución a los múltiples pro-blemas que ella plantea. Además de los queofrece cualquier traducción, se añaden, en elcaso de Rimbaud, los provocados por la in-candescencia y la extrema tensión que decontinuo alcanza su poesía. Nacen otros dela riqueza polifónica de sus resonancias ymodulaciones, de los relampagueos de suritmo interior y, mucho más aún, del ex-traordinario poder de síntesis que logra suestilo, mediante el empleo de las más vio-lentas contracciones y de la supresión deimprescindibles nexos sintácticos; licenciasque obedecen a perentorios designios ex-presivos o responden a una lógica más pro-funda que la gramatical. Agréguese a todo

esto el uso -y el abuso- de interjecciones,modismos y frases hechas que no siempreposeen una estricta equivalencia en nuestralengua, y se percibirán las dificultades detrasvasar a ella, o a cualquiera otra, la ver-tiginosa fuerza de encantamiento de unaobra, sobre la que puede afirmarse, sin te-mor a exagerar, que es una de las más be-llas del mundo."

Según XXiimmeennaa OOrrtteeggaa::Leer un texto traducido es encontrar-

nos con un "similar" a la obra original; elgrado de similitud depende siempre de unoficio y conocimiento riguroso que respete-en lo posible- las raíces de las lenguas conla que se trabaja. En este sentido el caste-llano es una suma de voces y acentos quedeberían olvidarse a la hora de traducir cual-quier obra (de otra lengua) extremando loscuidados si se trata de poesía.

Puede ser.

UUnnaa oobbvviieeddaadd ppaarraa nnoo oollvviiddaarr

Buceando en internet en el entorno deRimbaud encontré una web apasionada porel poeta y en ella este texto clarividente.

Esta página es el homenaje de un viejopoeta, Ramón Buenaventura, al joven po-eta Arthur Rimbaud, que nació el 20 de oc-tubre de 1854 y murió el 10 de noviembrede 1891, recién cumplidos los treinta ysiete de su edad y habiendo abandonado laliteratura quizá cuando toda persona sen-sata debe abandonarla, es decir en torno alos veinte años.

Por muy obvias razones, las mejores pá-ginas dedicadas a Arthur Rimbaud están enlengua francesa.

Por razones todavía más obvias, la me-jor lectura de Rimbaud siempre será la quese haga en francés. A pesar de que las tra-ducciones aquí incluidas son todas ellasobra mía, tendría yo que estar loco para re-comendárselas a quien pueda leer el origi-nal.

Digo más: si tiene usted un leve cono-cimiento del francés, insuficiente para la lec-tura de textos tan elevados, intente al me-

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Ramón Buenaventura.

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nos, ayudándose de las traducciones, ha-cerse una idea del original.

Ramón Buenaventura es poeta y tra-ductor de AR. La carta de Isabelle Rimbaudestá tomada de su libro AArrtthhuurr RRiimmbbaauudd,,eessbboozzoo bbiiooggrrááff iiccoo, publicado por Edito-rial Hiperión, S. L. en Madrid en 1985.

Este libro de imágenes, o mejor, ManuelJular y Marta Delgado tienen con Ramón B.una deuda impagable.

hhttttpp::////rriimmbbaauudd..rrbbuueennaavveennttuurraa..ccoomm

MMááss ttrraadduuccttoorreess vviissiittaaddooss

Xoán Abeleira, Paula Cifuentes, RamónBuenaventura, Gabriel Celaya, Oliverio Gi-rondo y Enrique Molina. Enrique Diez Canedo.Miguel Casado y Eduardo Moga.

LLaa ooppiinniióónn ––eessccrriittaa––ddee VVeerrllaaiinnee

CCOONN gozo hubimos de cono-cer a Arthur Rimbaud. Hoy, muchas cosasnos separan, sin que, claro está, haya nuncafaltado o disminuido nuestra profunda ad-miración por su genio y su carácter.

En aquella época, relativamente lejana,de nuestra intimidad, Arthur Rimbaud era unniño de dieciséis o diecisiete años, ya porentonces afianzado a todo el caudal poé-tico, que sería menester que el público co-nociera, y del cual ensayaremos un análisisal tiempo que citemos cuanto nos sea posi-ble.

Físicamente era alto, bien conformado,casi atlético; su rostro tenía el óvalo de unángel desterrado; los despeinados cabelloseran de un color castaño claro y los ojos deun azul pálido inquietante. Como era de lasArdenas, además de un lindo dejo del te-rruño, pronto perdido, poseía el don de laasimilación rápida, propio de sus paisanos,y esto puede explicar la pronta desecaciónde su numen (veine) bajo el sol insulso deParís (hablemos como nuestros antepasa-dos, cuyo lenguaje directo y pulcro, al fin ya la postre, no estaba tan mal).

Empezaremos por la primera parte de laobra de Arthur Rimbaud, producto de la mástierna adolescencia –¡sublime erupción, ma-ravillosa pubertad!– y luego, examinaremoslas diversas evoluciones de este espíritu im-petuoso, hasta su literario fin.

Abramos aquí un paréntesis y, por si es-tas líneas caen casualmente bajo su mirada,sepa Arthur Rimbaud que nosotros no juz-gamos los móviles de los hombres, y tengapor segura nuestra aprobación (y nuestranegra tristeza también) de su abandono dela poesía, supuesto que este abandono hayasido para él lógico, honesto y necesario, locual no dudamos.

La obra de Rimbaud, remontándose alperíodo de su extrema juventud, es decir, a1869, 70 y 71, es asaz abundante y for-maría un respetable volumen. Se compone

de poemas generalmente cortos, letrillas,sonetos, o composiciones de cuatro, cincoo seis versos. El poeta nunca emplea el pa-reado heroico (rime plate). Su verso, firme-mente encajado, usa de pocos artificios; hayen él pocas cesuras literarias y no encabalga.La selección de palabras es siempre exqui-sita, a veces pedante adrede. El lenguaje espreciso y permanece claro aun cuando laidea suba de color o el sentido se oscurezca.Las rimas son muy honorables.

........

La Musa (¡vivan nuestros padres!), laMusa, decimos, de Arthur Rimbaud toma to-dos los tonos, pulsa todas las cuerdas delarpa, rasguea en la guitarra y acaricia el ra-bel con el más ágil de los arcos.

Arthur Rimbaud es zumbón y malignosocarronamente como nadie, cuando le con-viene, sin dejar de ser por ello ese gran poe -ta que es por la gracia de Dios.

........

Si le hubiéramos consultado a él (sépaseque ignoramos su dirección, inmensamentevaga, además) probablemente nos hubieradesaconsejado de emprender esta tarea porlo que a él le atañe. ¡Así, se maldijo a símismo este Poeta Maldito! Pero la amistady la devoción literarias que siempre le otor-garemos nos han dictado estas líneas indu-ciéndonos a indiscreción. ¡Peor para él!Tanto mejor –¿no es cierto?– para vosotros.Del tesoro olvidado por su poseedor másque frívolo, no se habrá perdido todo, y si esque cometemos en ello un crimen, enton-ces felix culpa!

Después de alguna permanencia en Pa-rís y de diversas peregrinaciones más o me-nos aterradoras, Rimbaud cambió de rumboy trabajó (él) en lo ingenuo, y ya en el planode lo muy sencillo adrede, no usó más queasonancias, palabras vagas, frases infanti-les o populares. Así consiguió prodigios detenuidad, de verdadero matiz débil, de en-canto inapreciable, a fuerza de ser delgadoy sutil.

¡Ha reaparecido! ¿Qué? La eternidad.Con todos los soles se ha marchado el mar.

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Pero el poeta desaparecía –nos referi-mos al poeta correcto, en el sentido un pocoespecial del vocablo.

Se convertía en un prosista sorpren-dente. Un manuscrito cuyo título no recor-damos y que contenía extraños misticismosy agudísimos atisbos psicológicos, cayó enunas manos que le extraviaron sin darsecuenta de lo que hacían.

UUnnaa tteemmppoorraaddaa eenn eell IInnff iieerrnnoo, pu-blicada en Bruselas, en 1873, por la casaPoot y C., calle de las Berzas, num. 37, sehundió totalmente en un monstruoso olvido,por no haber preparado el autor el más in-significante bombo. Tenía que hacer más ymejores cosas.

Recorrió todos los continentes, todoslos océanos, pobre y altivamente (rico, ade-más, si hubiera querido, por su familia y suposición) después de haber escrito, tambiénen prosa, una serie de soberbios trozos conel título de LLaass IIlluummiinnaacciioonneess, creo quepara siempre perdidos.

Dijo en su Temporada en el Infierno: “Yahe hecho mi jornada. Me voy de Europa. Elaire marino quemará mis pulmones; me tos-tarán los perdidos climas.”

Esto está muy bien, y el hombre cum-plió su palabra. El hombre que Rimbaud llevadentro es libre, bien claro está, y ya se loconcedimos al empezar con una reserva le-gitima que acentuaremos al resumir. Peroen cuanto a este loco poeta, ¿no tuvo razónal aprisionar a esa águila y ponerla en estajaula, con la presente etiqueta? ¿Y no po-dríamos, por añadidura, y supererogación (sies que la Literatura ha de ver consumarsesemejante pérdida) exclamar con Corbière,su hermano mayor, no el mayor de sus her-manos, irónicamente?, no; ¿melancólica-mente?, sí; ¿furiosamente?, ya lo creo;aquellos versos:

El óleo santo se apagó ya,¿ya se ha apagado el sacristán?

LLooss ppooeettaass mmaallddiittooss22.. AArrtthhuurr RRiimmbbaauudd ddee PPaauull VVeerrllaaiinnee

TTrraadd.. MMaauurriicciioo BBaaccaarriissssee ((11992211))

EEssttaass ppáággiinnaassnnoo eessttáánn ccoommpplleettaass

Pero, difícilmente podrían estarlo, si seintenta poner en ellas toda la “información”sobre Rimbaud que, arrastra, reabsorbe, ma-nipula o, simplemente, contempla la obragráfica de Manuel Jular. Tras haber nave-gado docenas de páginas impresas y virtua-les alrededor de AR, tan ávida como desor-denadamente, sólo es posible citar algunosnombres –algunas ideas–, que creo han in-fluído decisivamente en el pintor.

“Ver lo invisible, oír lo inaudible”...”Me-diante la poesía llegar a lo desconocido”. Loha escrito TToommááss BBaarrnnaa,, en su artículoRIMBAUD: Un volcán de "Música Atonal" enbusca de lo desconocido.

GGrraahhaamm RRoobbbb, en su Rimbaud (Tus-quets, 2001), bucea en los márgenes másoscuros de los intensos 37 años de Rim-baud, ("Un verdadero dios de la pubertad",dijo de él Breton). "Durante su trayectoriapóstuma como simbolista, surrealista, po-eta beat, estudiante revolucionario, letristade rock, pionero del movimiento gay e ins-pirado consumidor de drogas, cuatro gene-raciones vanguardistas han visto en él unasalida de emergencia de las convenciones".

EEnniidd SSttaarrkkiiee, superbiógrafo de AR enEditorial Siruela. No quiero estractarlo. Us-tedes pueden hallarlo a través de la red, porejemplo tecleando: http://buscador.emol.com/noticias/Enid+Starkie

En Chile, EEnnrriiqquuee LLaaffoouurrccaaddee, publicóen LOM Ediciones, EEll IInneessppeerraaddoo, que no-vela los once años de Rimbaud en tierrasafricanas. Según parece se apoyó en lasprincipales biografías del bardo: Rimbaud(Tusquets, 2000), de Graham Robb; ArthurRimbaud (Siruela, 2000), de Enid Starkie yRimbaud en Abisinia (FCE, 1997), de AlainBorer. Para Lafourcade era esencial “estarseguro de la primera parte de su vida, para‘inventar’ la segunda, cuando ingresa almundo sombrío, africano, islámico, abju-rando de su existencia anterior”.

En el continente negro llevará una vidade nómada, desempeñándose en diversosoficios: obrero en Alejandría; capataz decantera en Chipre; traficante de marfil, oro,cuero y fusiles en Arabia y África.

Ya lo hemos leído en LLaa SSaa iissoonn eenneennffeer: “¡Tendré oro!”... “He cumplido mi jor-nada; abandono a Europa. El aire marinoquemará mis pulmones; me curtirán los cli-mas perdidos”.

Enrique Lafourcade saluda los 150 añosdel nacimiento del autor francés con estanovela presentando al poeta como un hom-bre dividido por su pasado al que se le de-rrumban los sueños. El chileno nos notifica labixesualidad africana de Abdo Rimbo y casipone la mano en el fuego por la conversióndel poeta. El sabrá por qué lo cree.

AAllgguunnaass ppeerrllaass ffiinnaalleess ddee ddeessiigguuaall ppeerrffuummee((pprrooppiiaass yy aajjeennaass))

"Yo digo que hay que ser vidente, ha-cerse vidente por medio de un inmenso yrazonado desarreglo de todos los sentidos",entregándose a "todas las formas de amor,sufrimiento y locura". A. Rimbaud al poetaPPaauull DDeemmeennyy.

Su madre al profesor, GGeeoorrggeess IIzzaamm--bbaarrdd, después de leer “Rimbo” Los misera-bles, de Victor Hugo: “Usted sabe, señorprofesor, que hay que tener mucho cuidadoal elegir los libros que uno pone al alcance delos niños".

Rimbaud, hombre de negocios, (Cartadel 4 de mayo de 1881), desde Harar,donde parece que contrajo la sífilis:

"En cuanto a mí, cuento con abandonarpróximamente esta ciudad para ir a comer-ciar en lo desconocido. Hay un gran lago aalgunas jornadas y está en el país del mar-fil; voy a intentar llegar allí. Aunque el paísdebe ser hostil".

Carta del 14 de abril de 1885: "Sufro de fiebre gástrica y no puedo di-

gerir casi nada. Se vive horriblemente malaquí. En fin, llevo la vida más atroz delmundo".

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Carta del 23 de agosto de 1887: “Estoy excesivamente cansado. Ahora

no tengo empleo. Me asusta perder lo pocoque tengo. Figuraos que llevo continua-mente al cinto dieciséis mil y pico francosde oro; pesa unos ocho kilos y me provocadisentería. Sin embargo, no puedo ir a Eu-ropa, por muchas razones; primero, porqueme moriría en invierno; luego, porque estoydemasiado acostumbrado a la vida erra-bunda y gratuita; por último, porque carezcode posición”.

Un año más tarde. Carta del 4 de agosto de 1888:“Me aburro mucho, siempre; nunca he

conocido a nadie que se aburriera tantocomo yo. Y, luego, ¿no es miserable estaexistencia sin familia, sin ocupación intelec-tual, perdido entre negros cuya suerte que-rría uno mejorar, mientras ellos no se dedi-can más que a sacarte todo lo que puedeny a hacer que no haya manera de resolverningún asunto a breve plazo? Obligado a far-fullar en sus jergas, a comer sus sucias co-midas, a padecer mil fastidios originados ensu pereza, su traición, su estupidez.

Y lo más triste no es eso, sino el temora irse uno embruteciendo, por culpa del ais-lamiento y la lejanía de toda sociedad inte-ligente…“

Carta a su madre (1890):"Nadie en Adén puede decir algo malo

de mí. Al contrario. Soy conocido como elbenefactor de todos en este país desdehace una década".

Según HHeennrryy MMii ll lleerr: "A.R. dirigió suspasos a África para transformarse en todocuanto había profetizado".

PPaauull CCllaauuddeell, posiblemente tras un ex-ceso de cristofagia, llamó a Rimbaud "unmístico en estado salvaje".

JJaaccqquueess RRiivviièèrree:: "Escribir no fue ja-más para Rimbaud otra cosa que un medio;un medio para desembarazarse de su alma,de proyectar fuera de sí el mal maravillosoque lo aquejaba"

EEmmii ll CCiioorraann:: "Si Rimbaud sobrevive alas fluctuaciones de la moda, se lo debe a la

gratuidad de su crueldad, a su cirugía de-moníaca, a la generosidad de su hiel. Lo quele permite a una obra durar, lo que le impideenvejecer es su ferocidad"

RRooggeerr MMuunniieerr :: "No es un ser, es unimpulso: el tránsito aparecido-desaparecidode un impulso puro"

DDooss ooppiinniioonneess bbiippoollaarreessssoobbrree hheetteerroosseexxuuaalliiddaaddaaffrriiccaannaa

Para EEnnrr iiqquuee LLaaffoouurrccaaddee::Rambó quiso formar una familia. Ena-

morado, enamoró a una abisinia, de nombreBrisa o Mahadmi, soñadora compulsiva dedesgracias, a la que perseguían insomniostribales amenazadores Abdo Rimbo (comollamaban a Rimbaud en Etiopía) intentó “ci-vilizarla”, enseñándole francés y modales eu-ropeos. Tras vivir tres años con ella, la ex-pulsó de casa, dándole algún dinero para queregresara a su tribu.

Hacia el final de su existencia le surge el“respetable” deseo de casarse. En agostode 1890, le comunica a su madre: "¿Podríallegar a casarme donde ustedes para la pró-xima primavera? (...) ¿Creen que pueda en-contrar a alguien que consienta en seguirmeen este viaje?".

¡Vaya por Dios!

Para RRaammóónn BBuueennaavveennttuurraa::Sobre las mujeres en la vida africana de

Rimbaud hay toda clase de chismes y opi-niones. Alguien afirma que se mantenía enestado de perfecta castidad; pero esta opi-nión se contradice con el único dato exis-tente: el testimonio de una francesa que tra-bajaba también para los Bardey y que solíapasar las tardes de los domingos en casa deRimbaud. Según ella, con Arthur vivía unamujer alta, delgada y guapa, de tez clara,que vestía a la europea y que hablaba muymal el francés, aunque era de religión cató-lica. No consta que fuera la misma personade que Rimbaud habla en su carta al perio-dista italiano Franzoj, porque la testigoafirma que Arthur la trataba bien y que in-

cluso tenía intención de casarse con ella… También se dice que tuvo varios hijos

con una mujer indígena. Pero lo cierto es queno se puede atribuir absoluta veracidad aninguna declaración, porque los testigosfueron localizados años después de lamuerte de Rimbaud, ya con la leyenda enmarcha.

UUnnaa ““gguuiinnddaa”” mmiinniimmaalliissttaa

Jean Nicolas Arthur Rimbaud (Charleville,20 de octubre de 1854 – Marsella, 10 denoviembre de 1891) fue un poeta francés,al que adscriben ––EEllllooss,, llooss qquuee hhaacceenneessaass ccoossaass–– unas veces al movimientosimbolista, junto a Mallarmé, y otras al de-cadentista, junto a Verlaine. Siendo todavíaun niño, uno de sus profesores, DDeessddoouueettssdirá de él esta perogrullada tan francesa:«Nada banal germina dentro de esta cabeza.Será un genio del Mal o un genio del Bien»

LLaa hhiissttoorriiaa iinntteerrmmiinnaabbllee

Estas notas se tienen que acabar, por-que la información sobre Rimbaud tienecientos de frentes abiertos y este libro –lorepetimos– es el cuaderno de un pintor,Manuel Jular, aunque no deje de ser el librodel poeta maldito.

http://www.arthur-rimbaud.es/http://rimbaud-arthur.fr/

http://rimbaud.rbuenaventura.com/

Si quieren entrar más a fondo en el ver-tiginoso océano de A.R tecleen en el orde-nador una de esas tres direcciones (es sóloun ejemplo) o escriban en un buscador lafascinante invocación –aarrtthhuurr rriimmbbaauudd–y naufraguen en los pantanos marinos, na-veguen los ríos impasibles. Allí encontraránlas desbordadas culpas de lo pagano, lastorturas proféticas de la videncia inasequi-ble, o la crueldad casi circense de la mística.

Así lo ha hecho, para “ejecutar” estecuaderno de grabados, este pintor, suyoque lo es...

MMaannuueell JJuullaarr (2009)

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TTRREESS MMOOSSCCAASS SSOOBBRREE UUNNAA PPÁÁGGIINNAA

“No tengo nada que decir. Sólo mostrar”(Walter Benjamin)

Así arrancó nuestro bailecito de una solanoche en aquella Discoteca del Infierno.Ante Su Majestad Satánica (Satanic Majes-tic Respect, cantaban los Stones). Bailandodentro del círculo mágico, la pista de las ilu-siones y las renuncias.

IEn aquel tiempo nos alimentábamos con

la papilla de los significados, untos del men-saje, blefa del adolescente (“poblad el cielode semen y de estrellas”, escribió uno denosotros). Hundirse hasta ese fondo, sólo él,sólo unos pocos como él (y qué bien lo com-prendíamos, incluso nosotros, los untadospor la mierda de las imposibilidades, cómo anosotros mismos nos venían las moscasmensajeras, el Señor de las Moscas nos en-viaba otras moscas diferentes de las que en-vió al abuelo Machado). Sólo algún otrocomo él, entre la mugre de las trincheras, enla Gran Guerra, iba escribiendo cristales delsentido: “Sería posible calzar el guante dere-cho en la mano izquierda si cupiera darle lavuelta en el espacio cuatridimensional”.(Ludwig Wittgenstein, Tractatus Logico-Phi-losophicus. 6.3611). (Yo no dominaré nuncami mano).

Nosotros, en el infierno doméstico delas repeticiones, en el corro escolar, cantá-bamos: Kanchatka, Corea, Malaka, Indostán.Y después, voces inexplicables: costan pí-ribi, costan píribi.

Nuestra pista se expandía con los girosde los bailarines: era el bosque de Bocè-liande, donde el mago Merlín se volvió loco.Y nos entregábamos a la melancolía, can-ción dulce de otro mundo (Géza Csáth). “Él,por la noche, -en Java- trepaba a los árbo-les y dormía sobre el tupido ramaje, comoun mono. El concierto nocturno de miste-riosas gargantas y picos de animales era en-sordecedor. Así se imaginaba la música delfuturo, un barullo átono, una cacofonía desonidos, destemplados y a la vez de unadulzura fascinante”. (Henning Boëtius, Co-razón robado).

IISon moscas del vinagre. Esta especie y

el hombre comparten el mismo código ge-nético. (Estoy sentado, leproso, sobre loscacharros rotos y las ortigas, al pie de unmuro roído por el sol… el zumbido feroz delas sucias moscas).

En la pista se hacen más confusas lasvoces, las luces, los colores que desprendennuestras bebidas: pipermín con ginebra.(Bebiste un licor libre de impuestos, en lafábrica de Satán).

Anfetas y humo y después, todas lasdudas: Estoy escondido y no lo estoy. Dor-mir en un nido de llamas.

Y, con todo, aspirábamos a ciertas for-mas de idealidad, queríamos vivir sonámbu-los, como él. (Por eso cultivamos bruma.Comemos fiebre con nuestras acuosas le-gumbres. Y las borracheras, y el tabaco, y laignorancia, y la abnegación).

“Panorámica de la ciudad de Interzonas.En el Mercado de la Ciudad está el café deReunión. Un lugar donde el pasado desco-nocido y el futuro que se anuncia confluyenen una vibración silenciosa… (William Bu-rroughs, El almuerzo desnudo).

(…hoy creo haber terminado la crónicade mi infierno).

De nuestro verano ya sólo queda unamosca.

III((DDiissccootteeccaa GGaarrddeenn,, LLeeóónn,, 11997722DDiissccootteeccaa AAddeellpphhii ,, HHuull ll ,, IInnggllaatteerrrraa,,22000022))

El tiempo que era nuevovolvió amargossus líquidos: licores con mucho azúcarlos bailarines de la madrugadaen la pista con zapatos bicolores

qué antigua quedaaquellaalegría

olores y risas confusasen nuestros umbrales.

II llddeeffoonnssoo RRooddrr íígguueezz

MMOORRIIRR EENN UUNN WWÁÁTTEERR DDEE TTÁÁNNGGEERR**

“Ya sé, ya sé que Rimbaud tesube los testículos a los ojos y los ojos losolvidas siempre que puedes allá en tierrasde la India o en los ovarios de alguna lejanay hermosa mujer”.

(Antonio Beneyto)

Infierno, el de Dante. El de Arthur, másbien dante y tomante, húmedo, lúbrico…Como las aceras de Bruselas o las tabernaslondinenses. ¡CULPABLE!, culpable es la pa-labra. Culpable de dar y tomar: Pas de deux.COUPABLE! En francés. ¿Capable? Visiona-rio, el pintor capa el artículo de esta Tem-porada en infierno. Un ratito, la puntita nadamás, en avernos de sexo y pólvora. Dando,dándose con el cilicio, apartándose para queel crucifijo no les cruja. La madre que lo pa-rió bramando de palidez (¡Oh, Santos!), y élpintando en las iglesias los bramidos de sumadre de mirada azul. La mujer de Verlainebarritando y su madre, la suegra de Ver-laine, con su cerbatana fálica. ¡Ah! La litera-tura, poniéndonosla dura (la vida). Me hagocruces, me escurro de colores, me la ma-chaco (la vida) en una pensión barata. Elmono de la tinta, el perro negro que te lameel cráneo. Hachís y absenta. Afterpunk enlos tiempos de Carracuca ¡Ah! La Ciencia, laficción: el mundo girando. África, Asia…Ver-laine rezando a las cuatro esquinitas quetienen tus canas. O, “Rimbodito de mi vida,tú eres niño como yo, por eso te quierotanto y te la chupo con pudor”. ¿El payasovelazqueño que yo veo eres tú, o soy yo enel escaparate de mi vuelta? Vuelta al mundoo del revés, qué jodido anciano muchachoque todo lo ves.

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* (Este título es un verso prestado por mi amado Leopoldo María Panero)

Varios autores

A propósito/despropósito de LLaa tteemmppoorraaddaa eenn iinnffiieerrnnoo de A. R.

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Las imágenes relacionadascon Rimbaud y Verlaine utilizadas por Manuel Jularen sus pinturashan sido descargadas de la webhhttttpp::////rriimmbbaauudd--aarrtthhuurr..ffrr//dedicada al 150 aniversario del poeta de Roche/Charleville.

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MMaannuueell JJuull aarr SSaanntt aammaarrttaaha nacido en León en febrero de 1939.

EExxppooss iicciioonneess ccoolleecc tt iivvaass

1956. Arte universitario. MadridExaltación de los Valores Leoneses. León

1957. Exaltación de los Valores Leoneses. León1958. Antológica de Pintores Leoneses.

Casa de León. MadridConcurso Nacional de Pintura. Madrid

1959. Concurso Nacional de Pintura. MadridExaltación de los Valores Leoneses. León

1960. Exaltación de los Valores Leoneses. León1961. Con Alejandro Vargas. Sala de la Diputación Provincial. León1962. Certamen de Navidad. Palma de Mallorca1963. Salón de Otoño. León1964. Salón de Otoño. León1965. Salón de Otoño. León1966. Exposición “Lo que pasa en España”.

Comunales de Bolonia y Milán1969. Exaltación de los Valores Leoneses. León.

Medalla de oro y Primer Premio1970. Varios pintores. Sala Pelaires. Palma de Mallorca1971. I Bienal “Provincia de León”. León

Exposición “Todos somos Picasso”. Galería Machado. Madrid1973. Colectiva inauguración de la Sala Bernesga. León

II Bienal “Provincia de León”. León1974. Exposición-Homenaje a Manuel Millares. Sala Provincia. León1975. Club Cultural y de Amigos de la Naturaleza. León

VIII Premio Caja de Ahorros y Monte de Piedad de León. Primer Premio

1986. Artistas Plásticos en el Bimilenario de Astorga. AstorgaVII Bienal “Provincia de León”. León

1987. II Muestra Plástica “San Juan Ortega”. Colegio de Arquitectos Técnicos. León

1988. “Volumen”. Escultores Leoneses. Salón de las Artes Pallarés. León

1992. “C.C.A.N.”, un quinto de centenario”. Salón de las Artes Pallarés. León

1994. “Reencuentro”. Sala Provincia. León2009. “10 años”. Galería Ármaga. León

EExxppooss iicc iioonneess iinnddiivv iidduuaa lleess

1962. Galería Costa. Palma de Mallorca1964. Sala Altamira. Gijón

Sala de la Diputación Provincial. León1965. Sala de la Caja de Ahorros de León. León

Sala Altamira. Gijón1968. Ateneo de Salamanca. Salamanca1970. Galería Tassili. Oviedo1972. Sala Provincia. León

Sala Jacobo. ValladolidGalería Naharro. Zaragoza

1975. Librería-Galería Antonio Machado. Segovia1978. Sala de la Obra Cultural de la Caja de Ahorros de León. León1987. Sala de la Biblioteca Pública del Estado. León

Sala de la Caja de Ahorros Provincial. Valladolid1989. Sala de la Casa de León. Madrid1990. “Proyecto 1991”. Galería Centro Arte. León1992. Galería Zero. Murcia1995. Galería Centro Arte. León2000. Sala Lucio Muñoz. Junta de Castilla y León2004. Galería “Detrás del Rollo”. Murcia2005. Con Juan Carlos Uriarte. “Our Way” (A nuestra manera).

Patio del Palacio de los Guzmanes Sala del Viejo Ayuntamiento. León

2007. “Preguntas/Respuestas”. Galería Ármaga. León

OObbrraass vvaarr iiaass

Murales, altorrelieves y esculturas en diferentes edificios públicos y privados

EEddiicciioonneess

Carpeta de litografías “Viva Picasso”. (1974)Carpeta-libro “Trece de los llamados Arcanos Mayores encoladopara Gloria y Aviso de un magistrado”. (1987)

OOttrraass aacctt iivv iiddaaddeess ggrráá ff iiccaass

1956/57. Dibujos, portadas, comics en “RC”, revista del Colegio Mayor Reyes Católicos. Valladolid

1957/58. Dibujante en Publicidad Arce & Potti. Madrid

1958. Funda con Eduardo Rodríguez Velasco la agencia de servicios generales de publicidadRodríguez & Jular de León

1962. Dibuja para Publicidad Aries de Palma de Mallorca1965. Dibuja humor en el periódico “Proa”, de León1962. Dibuja humor en “Diario de León”.1978. Dibujos, comics en el diario “Mundo Obrero”1978. Dibuja Museo Imaginario en el periódico “Pueblo”, de Madrid1980/82. Diseñador maquetista de la revista de cine “Casablanca”

1985. Funda con Jaime Ara el taller free-lance Grafismo y diseño

Desde 1990 hasta 2004 fué Director de Arte en el Grupo NUEVO LUNES (editordel semanario económico EL NUEVO LUNES y de la revista de información gene-ral EL SIGLO DE EUROPA)

EEnn llaa rreedd

http://www.jular.nethttp://www.sinespatula.blogspot.com/http://www.loscuadernosdejular.blogspot.com/

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�Oisive jeunesseA tout asservie �Par d�licatesse� J�ai perdu ma vie...�

A. R.