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    Lacier dans

    lhabitat

    Construire en acier Documentation du Centre suisse de la construction mtallique

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    Comptence en construction mtallique

    Le Centre suisse de la construction mtallique SZS est

    une organisation professionnelle qui runit les entreprises

    de construction mtallique, les fournisseurs et sous-traitants et les bureaux d'tudes les plus importants de

    Suisse. Avec ses actions, les SZS atteint un large public

    de concepteurs, institutions et dcideurs. Le SZS informe

    ses membres et le public de l'volution dans la construc-

    tion mtallique et offre un forum pour les changes et

    la collaboration. Le SZS met disposition les informations

    techniques, encourage la recherche et la formation des

    professionnels et s'engage dans la collaboration au-del

    des frontires. Ses membres profitent d'une vaste palette

    de prestations.

    www.szs.ch

    Centre suisse de la construction mtallique

    Stahlbau Zentrum Schweiz

    Centrale svizzera per le costruzioni in acciaio

    Editorial 3

    Lacier dans lhabitat une approche

    par Alois Diethelm 4

    Maison Sobek, Stuttgart

    Transparence radicale 8

    Maison Expo, Paris

    Bote ides 14

    Maison Pomponne

    Luminosit de lespace 18

    Maison Steeman, Epe

    Agrandissement dsinvolte 22

    Picture Window House, Japon

    Un paysage pour cadre de vie 26

    Impressum 31

    Table des matires

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    Editorial

    Dj dans les annes 1920, la maison dhabitation en acier faitdpasser les conventions de la culture bourgeoise de lhabitat.La construction en acier venait tout juste dtre acceptepour les btiments industriels seuls quelques reprsentantsextravagants de la modernit voulaient aussi y habiter. Ils pas-saient pour puristes, minimalistes ou technocrates en tous cas

    pour assez dtachs des conceptions courantes de lhabitat.

    Il restait prouver que de vivre dans une maison en acier pou-vait tre confortable. Les annes 1950 et 1960 ont vu nombrede maisons en acier ouvrir de nouvelles voies lhabitat. Cestaussi cette poque que larchitecte suisse Fritz Haller a crun systme modulaire en acier pour la construction de mai-sons individuelles prfabriques. Toutefois, ce systme na pasconnu le succs de ses meubles de bureau USM, adopts parune partie importante de la population comme standard. Au-jourdhui encore, il est plutt rare de rencontrer lacier dans lesmaisons dhabitation en Suisse. Une des raisons en est sansdoute quaux yeux de la plupart des matres douvrage, lacierpasse pour trop sobre et peu agrable habiter.

    La prsente dition de steeldoc aborde la question : quest-cequi rend confortable la vie dans une maison en acier et na-turellement aussi : quels systmes de construction peuvent ycontribuer. Plus quen tout autre domaine, la simplicit estde rigueur. La plupart du temps, une maison individuelle vo-lue dans un espace dtermin ne rencontrant que des contrain-tes climatiques et topologiques. Le volume est bien lisible et seprte lapplication pure dun principe de construction. Les d-tails posent un dfi rel larchitecte car ils sont directementvisibles et dterminent laspect du btiment.

    Bien que les maisons individuelles reprsentent une partmodeste du march de la construction en acier, elles en illus-trent cependant les avantages de manire exemplaire.Les traves restent certes modestes, mais la normalisation, larapidit, la simplicit et la durabilit gagnent dautant plus enimportance. Ce dernier argument se reflte par lconomie

    dnergie, par une construction lgre et flexible et le recyclagetotal du matriau. Celui qui, de surcrot, dcouvre les qualitsde confort dune maison en acier, fait un pas considrablevers la durabilit de sa joie de vivre. Nous souhaitons bien duplaisir la lecture et ltude des pages qui suivent.

    Evelyn C. Frisch

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    Lacier dans lhabitat une approche

    Depuis toujours, lacier est plutt associ aux ouvrages

    techniques qu lhabitat. Produit de la rvolution in-dustrielle, lacier tait ressenti comme empreintde technicit, ne pouvant tre ni confortable, ni repr-sentatif. Dans ce contexte, le prince britannique devenu par la suite le roi George IV apparat commeparticulirement courageux. Lors de la transformation

    et lagrandissement du Royal Pavilion Brighton(18181821), il a permis son architecte, John Nash,demployer des colonnes en fonte non seulementdans la cuisine mais aussi dans les salons. Toutefois,peintes et ornementes par des chapiteaux et desembases, leur matrialit passe larrire-plan, dumoins dun point de vue actuel. Ces colonnes sint-grent sans discontinuit dans les formes de lamnage-ment opulent. Soixante-dix ans plus tard, en 1893,lorsque, Bruxelles, les htels Tassel de Victor Horta,un des pres fondateurs de lArt nouveau, ont tachevs, les colonnes en fonte dans les habitationstaient toujours rvolutionnaires. Sagissant du RoyalPavilion, Sigfried Giedion crivait dans Raum, Zeit,Architektur (1964, dition originale en anglais : 1941):

    Personne, avant Horta, navait os suivre cet exempleet laisser pntrer la structure apparente dans lin-timit de lhabitat. Pour cette raison, Horta est souvent

    mentionn comme le premier qui aurait employ lefer dans la construction dhabitations.

    Art nouveau ennoblissement dun produit delindustrie

    Le recours des colonnes de fer a permis Horta decrer des plans plus transparents et plus flexibles.Ou, comme crivait Paolo Portoghesi dans sa biogra-phie de Horta avec Franco Borsi (1970) : Le fer a aid gagner de la place, a permis dutiliser un mmeespace des fins varies, a rendu lger et transparentce qui tait opaque et massif dans la construction tra-ditionnelle. Outre les changements spatiaux, le fer,par sa mallabilit, a ouvert la voie vers un nouveaulangage architectural. En rupture avec les styles histo-riques, les lignes courbes, inspires de la nature, mar-

    quent lespace dans les uvres de Horta et dautresreprsentants de lArt nouveau. Mais le motif ducoup de fouet, comme on appelle galement ceslignes, ne se limite pas aux lments en fer, il se

    retrouve galement dans la dcoration peinte desmurs et des plafonds, ainsi que dans les mosaquesqui recouvrent le sol. Horta intgre le nouveau mat-riau autant par le travail artisanal que par les motifs.Chez Nash, les colonnes avec leurs grands chapiteauxrappellent des arbres ou des ombrelles. Chez Horta,au contraire, le fer est ennobli sans alination: lors-que les poteaux comme dans le cas de la maisonvan Eetvelde 1895) se composent de divers profils,les rivets demeurent visibles et la section nest modi-fie quen tte o une masse de mtal forme un chapi-teau voquant une dissimulation des circonstancestectoniques.

    A la sortie du XIXe sicle, les questions dominantestaient : dans quel style devrait-on construire ? Etcomment ragir la conqute principale de ce queLe Corbusier appellera plan libre. A ct de cela,Porthogesi voit dans lemploi du fer par Horta un troi-sime aspect, de nature sociale: En introduisantles caractristiques de larchitecture industrielle etnavale dans les salons de la grande bourgeoisie et,inversement, en appliquant des solutions essayes dans

    les habitations prives la Maison du Peuple, Hortaa donn la plus claire expression des efforts rfor-mistes et politiques du XIXe sicle.

    Entre machine habiter et romantisme industriel

    De retour la question : comment introduire lacierdans lhabitat ? La Maison de Verre (1928 1932) dePierre Chareau offre lexemple dune constructionen acier qui ne saurait tre moins raffine. Situe dans

    une cour Paris, lhabitation avec atelier rsultedune transformation. Ltage suprieur ne pouvaitpas tre modifi car il nappartenait pas au matre delouvrage. Alors quau Royal Pavilion les poteauxdsormais apparents ont t introduits par ncessitpour remplacer des murs dmolis, ici, ils fonctionnent

    comme uniques supports de ltage suprieur. Lespa-ce compltement vid mme les faades ont tdmolies , un appartement trois niveaux a pris laplace de lancien qui nen comptait que deux. Ses murs

    extrieurs sont exclusivement en briques de verre.Jusque l, Chareau stait surtout illustr comme desi-gner de mobilier et comme architecte dintrieur.Orchestrs par un amnagement de lintrieur qui sedistingue par son raffinement technique et sa prci-sion mcanique, les poteaux rivets et boulonns ontun effet brutal. Seule la couleur rouge applique auxassemblages parat scarter dune logique simpliste etlaisse deviner la main cratrice de larchitecte. On a

    tort de sy laisser prendre. En fait, il sagit de lexactoppos. Le rouge est du minium, un vernis anti-rouillecourant en oxyde de plomb, alors que la bridenoire se rvle tre une doublure en ardoise !

    Essai

    A la diffrence des maisons en bois, simaginer une habitation douillette dans

    une maison en acier est, pour la plupart des gens, difficile. Penser construction

    mtallique veille des associations avec une fonctionnalit sobre ou une audace

    constructive. Pourtant, lhistoire de larchitecture du XXe sicle nous prsente

    des uvres cls de lhabitat moderne qui voquent hier comme aujourdhui

    une atmosphre stimulante et confortable.

    par Alois Diethelm

    Royal Pavilion, Brighton (GB),1818 1821, de John Nash :Le tout premier exemple dunecolonne en fonte dans unsalon. Trs ornemente, ellesintgre parfaitement la

    dcoration opulente de lint-rieur.

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    Dans la critique rcente de la Maison de Verre, on asurtout fustig la technique suranne des assemblages rivets et boulons, en la comparant lImmeubleClart de Le Corbusier construit la mme poque Genve, o les poteaux taient souds larc lectri-que. Il tait question dun intrieur industriel art-dco (Christian Sumi) et dun procd dont lesprittait plus proche des temps hroques du mtro que de

    la ralisation dun espace rationnel et moderne(Bernard Bauchet/Marc Vellay). Aucun des auteurscits ne semble stre particulirement intress auxdoublures en ardoise. Pourtant, il serait intressant deconnatre lorigine dune telle combinaison surpre-nante. Est-ce que Chareau voulait ennoblir lacier ourecherchait-il un apaisement visuel? Composs duneme et de deux cornires chaque ct, les poteauxlaissent apparatre des joints peu esthtiques, dissi-muls sous des couvre-joints en ardoise. Ou autre hy-pothse : pour viter que le poteau au salon lequel, la diffrence des autres quon vient de dcrire, disposede semelles rivetes aux cornires, napparaissecomme exception, tous les poteaux ont d tre munisdune semelle.

    Balanant entre posie et rationalit, la Maison deVerre chappe un classement clair. Elle exerceun effet contradictoire par la juxtaposition de techni-ques nouvelles et surannes, entre laboration in-dustrielle et artisanale. Pourtant, elle reprsente plusque toute autre maison de son poque le modle de lamachine habiter et passe pour luvre cl dumouvement anglais du high-tech autour de RichardRogers qui la visite tant tudiant en 1955.

    Revtement authentique

    Un revtement en tle est aux poteaux en acier cequest le crpi la maonnerie. Cette ide simpose

    lors de ltude des poteaux dacier du Pavillon deBarcelone (1929) et de la villa Tugendhat Brno (1930)

    de Mies van der Rohe. Comme le crpi na pas seule-ment une fonction de protection mais sert aussi unirles diffrents substrats que lon pense au voisinagede la pierre et du mortier dans une constructionmassive , la tle chrome enrobe chez Mies une sec-tion compose de cornires rivetes. Bien que lestraces du travail artisanal y soient perdues, lauthenti-cit du matriau est intacte. On pense alors la sur-face laquelle devient plus prcieuse mais est toujoursen mtal, ainsi qu la forme. A peine plus grandsque le noyau porteur, les poteaux sont encore si lan-cs quaucun autre matriau ne pourrait les con-currencer. Etait-ce intentionnellement ou par igno-rance que Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnsondans Der Internationale Stil(1932), prcisment auchapitre viter les dcorations rapportes serfrent la villa Tugendhat et crivent : L o lesprescriptions anti-incendie ne prescrivent pas un re-vtement complet, les poteaux dacier apparentsaffichent une lgret et une lgance insurpassables.

    En outre, le revtement en tle montre une grandeflexibilit: lintrieur de lhabitat il est chrom alorsque sur la terrasse il est galvanis seulement. Cettediffrenciation a permis Mies dadapter des l-ments des ambiances diffrentes sans gard leurforme ou fonction. Le mur en demi-cercle en bois deMacassar, la paroi droite en onyx, ou les poteaux enacier chrom, sont tous des lments prsents ausalon, dont certains sont porteurs alors que dautressont des sparateurs seulement ; ils sont insrs entredeux surfaces blanches : lune en linolum, lautreen pltre, qui leur confrent une matrialit prcieuse.

    Lintgration de lacier dans lespace dhabitation de lavilla Tugendhat procde encore dune autre mthode.

    Maison van Eetvelde, Bruxelles(B), 1895, de Victor Horta :

    Profils traditionnels avec desrivets apparents. Les lmentsstatiques et dcoratifs ne seconfondent quau chapiteau.

    Maison de Verre, Paris (F),19281930, de PierreChareau : La fabrication a crune riche articulation. Toutefois,les brides noires sont unedoublure en ardoise.

    Maison Tugendhat, Brno (CZ) ,1930, de Mies van der Rohe :Bois dbne, onyx et chrome.Des surfaces prcieuses unis-

    sent des lments de forme etde fonction diffrentes.

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    Essai

    Raliss en tubes dacier et de fers plats, les chaises etles fauteuils ont galement des surfaces chromes.Ceci rappelle quen fait, aujourdhui, lacceptation dumtal dans les espaces dhabitation est acquise delongue date. Quil sagisse de la balanoire de Breuer,des lampadaires dIKEA ou du systme de mobilierUSM de Haller, on rencontre des meubles en mtaldans chaque pice ou presque.

    Avec la villa Tugendhat on dispose dun premier ex-emple de lemploi de lacier dans lhabitat qui ne soitpas la transposition de modles historiques (colonnesen fonte chez Nash), ni dune esthtique dduitedu procd de fabrication (appuis rivets chez Hortaet Chareau). Le poteau enrob deviendra par la suitecourant dans la plupart des constructions tagesmultiples (pas pour les maisons individuelles), sansjamais galer llancement de Brno ou de Barcelone.Les revtements atteindront de telles dimensionsquils pourront englober, outre les couches de protec-tion anti-incendie, mme les diverses conduites. Ayant,

    depuis lors, les mmes dimensions quun poteauen bton, le poteau en acier avec revtement nen dif-fre que par une plus grande facilit daccs auxconduites.

    Fouillis victorien

    En 1945, John Entenza, diteur de la revueArts &Architecture, a lanc un programme pour lencourage-ment de la construction de maisons dhabitationabordables et modernes autour de Los Angeles. Denombreux bureaux darchitectes connus ont particip ce projet de Case Study Houses. Lattention la plusgrande revenait Charles et Ray Eames pour la mai-son Numro 8, Pacific Palisade, leur propre habi-tation et atelier, termine en 1949. Elle dispose dunestructure porteuse en profils standards, et les faadesont t ralises avec des panneaux en verre et en tleprovenant galement de la production industrielle.Comme on peut lire dans Eames House(1994) deMarilyn et John Neuhart, danciens collaborateurs desarchitectes auraient racont que les lments de fe-ntre ont ncessit beaucoup de travail dadaptationmanuel. Ainsi, quand les fentres ont t livres aubureau Eames, un collaborateur aurait d procder plus de deux cents diffrentes soudures avant queles cadres produits de srie industriels puissent tre

    monts. A lintrieur, la structure tait partiellementrevtue de bois, mais les poutres et les panneauxde Ferroboard en acier de la dalle demeuraient appa-rents.

    Avec ces panneaux (des caissons paroi mince, sem-blables par leur fonction et par leur aspect aux tlesnervures trapzodales), des poutres en treillis et desprofils lamins larges ailes, les produits employsincarnent une technologie et un langage de formesvalables encore de nos jours et qui sont tout faitreprsentatifs au moins dans le cas de constructions

    de dimensions modestes. Toutefois des signes multi-ples indiquent que, dans le cas de maisons indivi-duelles et collectives, on emploie de plus en plus dessystmes avec des profils en tle forms froid.Comme dans le cas des parois de sparation intri-eure ralises en panneaux de pltre, les profilsmtalliques disparaissent derrire des panneaux derevtement et mnent vers une construction enacier dmatrialise. De surcrot, avec la maisonEames, on a atteint le point o lossature en acier pou-vait tre franchement montre dans lespace delhabitat. Finis les temps o tout au plus des poteauxou une partie de ceux-ci pouvaient tre vus. De

    mme, la modification des sections pour des raisonsesthtiques a t abandonne. Le confort se manifestediffremment, si, toutefois, il est en rapport avec leslments mtalliques. Robert Venturi, dans son Die

    Eames House, Pacific Palisade(USA), 1949, de Ray et Char-les Eames : Ici, on vit ! Dans unfouillis cratif, la structure enacier apparent et le plafond entle seffacent.

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    Welt von Charles und Ray Eames(1997), se souvientdavoir jadis crit avec grand plaisir que les Eames,dans leur maison, ont rintroduit le bon vieux fouil-lis victorien. Larchitecture des modernes voulaittoujours avoir tout bien ordonn et propre, alors queles Eames sen sont loigns et ont distribu leursassemblages clectiques travers tout lintrieur. Onpouvait en tirer la conclusion que la maison en acierest aussi confortable que ses occupants le veulent.Mais il est possible que seules les articulations multi-ples de la construction apparente ont permis untel jeu copieux: la maison ressemble une casse detypographe.

    La couleur de lacier

    Dans le cas de la maison Eames, lacier se prsentesous une forme considre encore 50 ans plus tardcomme reprsentative de ce matriau. Partant, laquestion de ladaptation des tendances architectoni-ques changeantes se pose. Toutefois, on ne doit pasoublier que tous les mouvements nont pas manifestle mme intrt pour les structures laisses appa-rentes. Il est intressant dobserver larchitecture an-glaise high-tech des annes 1970. Leurs reprsentantsne se rfrent pas seulement la Maison de Verre(19281932) de Chareau, ils considrent galement lamaison Eames comme exemplaire. Le changementdans lemploi des couleurs saute aux yeux. Dans le cas

    de la maison Eames, la gamme des nuances de grisemployes pour lossature stend du noir au blanc etla couleur napparat que sur les panneaux extrieurs.Dans des constructions plus rcentes, comme lamaison dhabitation de Michael Hopkins Hampstead(19751976), la structure primaire aussi est colore.Le bleu franc suggre fortement que lacier ne montrepratiquement jamais sa propre couleur. Mais quelleserait sa couleur propre? Le gris bleutre sa sortiedusine? Ou le brun rougetre aprs une premire

    oxydation? Avec lacier corten, on a essay dassocierla couche de couleur rouille la protection contre lacorrosion avec des rsultats hlas ingaux. Laisserlacier montrer sa propre couleur aurait pour cons-quence que sa matrise chappe larchitecte. De cepoint de vue, le zingage chaud devrait tre le plusproche du concept de matrialit sans alination.Toutefois, dune usine lautre, la densit et la dispo-sition des cristaux sont diffrentes, et il sagit duntraitement expos au vieillissement sans une pertencessaire de la qualit : lapparition dune patine.

    Depuis la colonne en fonte au salon, plus arbre que

    poteau, et jusquaux diffrentes mthodes pourennoblir le matriau acier, avec la construction zin-gue chaud, on a abouti une forme dpourvuede prtentions de crativit. Lunique dcision dordre

    Hopkins House, Hampstead(GB), 1975 1976, de MichaelHopkins : Lacier devient color.Le bleu soulign impose lideque lacier ne montre jamais sapropre couleur.

    Maison de vacances, Cap Ferret(F), 1998, de Lacaton & Vassal :Produits tels que disponibles surle march des matriaux deconstruction. Irrgulier etchappant au contrle des

    architectes, le zingage chauddevient lquivalent dune mat-rialit sans alination.

    esthtique consiste en la volont de lemployer. Lestravaux des deux architectes franais Lacaton &Vassal sont exemplaires cet gard. En 1998, ils ontconstruit une maison de vacances situe dans unefort de pins au bord de lAtlantique Cap Ferret. Los-sature en acier et la tle nervure trapzodale sontzingus chaud, la surface taloche du bton de ladalle mixte fonctionne comme revtement de sol et les

    balustrades consistent en un grillage. Lide dunemaison confortable en acier est par l peut-tre unpeu exagre, car il ne faut pas cacher que lintrieurparat plutt industriel et fruste. Mais la transforma-tion dinnombrables usines en lofts ne mne-t-ellepas un renouveau de lacier dans lhabitat, prcis-ment dans un environnement industriel ? Ind-pendamment de la valeur pittoresque aujourdhui re-connue aux colonnes en fonte jadis si mal vues, onapprcie simplement les structures qui permettent la-daptation des besoins et des styles de vie les plusdivers. Et qui cela ne suffirait pas : une pince defouillis victorien fait parfois des miracles.

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    Nulle cloison, nul store ou rideau pour cette maisonde cristal, transparente de haut en bas, construitepar lingnieur Werner Sobek pour lui-mme et safamille. Lespace est ouvert, volutif. Le mobilier mini-mal dessin sur mesure est facilement dplaable, ycompris la baignoire monte sur roulettes. Dans laligne des maisons manifestes que furent la villa

    Transparence radicale

    Maison Sobek, Stuttgart

    Matre douvrage

    Ursula et Werner Sobek

    Conception et structure

    Werner Sobek Ingenieure, Stuttgart

    Anne de construction

    2001

    Niche mi-pente sur les hauteurs dominant Stuttgart, cette maison en forme de

    paralllpipde aux faades intgralement habilles de verre dcoupe sa silhou-

    ette inattendue sur un fond bois, servie par un site o les arbres distance

    tiennent lieu de rideau. Le plan est dune simplicit biblique.

    Farnsworth de Mies et la maison New Canaan parPhilip Johnson, o la transparence absolue desfaades et de lespace intrieur tait avant tout affi-che comme une affirmation plastique et un conceptspatial, la maison Sobek se veut dabord cologique.Compltement autosuffisante sur le plan nergtique,conue pour tre facilement dconstruite et recycleen fin de vie pas un gramme de pltre ou de bton cette maison sinscrit dans la logique du dveloppe-ment durable, installe avec le moins de prisespossibles dans lenvironnement naturel, sans canali-sations enterres.

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    Le plan est dune simplicit biblique: en commenantpar le haut o se fait lentre travers une troitepasserelle, avec la cuisine et la salle manger ; sous levide traversant, le sjour et le coin bureau, avec unbloc sanitaire ferm; un palier plus bas, la chambre etla baignoire, et un autre sanitaire ; au rez-de-chausse,

    la chambre denfant, et un rservoir deau de 12 m3

    servant au stockage des calories. Le succs tient lexploitation maximale des dispositifs techniquesdisponibles. Cette maison se prsente comme un labo-

    ratoire dinnovations technologiques, construite avecla complicit des autorits locales, qui ont comprisla force de ce prototype. Recyclables, les matriaux,comprennent une ossature lgre poteaux/poutres enacier, des planchers en bois, des plafonds en alumi-nium et une enveloppe en verre. Lapport nergtiqueest fourni par le soleil, travers le triple vitrageaussi isolant que 10 centimtres de laine de rochemais laissant passer lumire et chaleur. Des cassettescouvrant 40 % de la surface de plafond et dotes detubulures intgres rgulent la temprature, lex-clusion de tout autre systme. Des cellules photo-voltaques en toiture assurent la production dlectri-cit, avec recours au rseau public pour la rgulation.Le systme est pilot par ordinateur, toutes les com-mandes se faisant distance et par capteurs sensitifs.cologique et technologiquement davant-garde,lisse, lgre et claire : un style de vie.

    Un module plac dans la maison contient les installa-tions sanitaires. Elles se trouvent ainsi concentres etrduites au maximum. Commands grce des cap-teurs, les portes, la chasse deau et les robinets desvasques sont automatiques. Le module sanitaire estcach par des panneaux en aluminium et par uneporte en verre de scurit sabl. Une autre caractris-tique intressante de ce module sanitaire concerne lesvasques : leau ne coule pas directement dans le rci-

    pient, elle glisse sur une plaque en verre do ellescoule le long du bord travers une troite fente. Lavolont des matres douvrage de disposer dune sour-ce dnergie sans mission polluante sappuie sur lalocalisation de leur maison. Le terrain se trouve eneffet dans lun des rares grands espaces verts qui ser-vent de poumons la ville de Stuttgart. Ce facteurcomme leur dcision de disposer dune faade enti-rement vitre afin de jouir sans obstacle du panoramasur la ville, a conduit aux limitations et aux contrain-tes qui ont rgi la conception de la maison du point devue nergtique et climatique. (bl)

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    Maison Sobek, Stuttgart

    niveau 1

    niveau 2

    niveau 3

    niveau 4

    Coupe / plans, chelle 1:200

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    Conception et structure Werner Sobek Ingenieure GmbHMatre douvrage Ursula et Werner Sobek, StuttgartIngnierie climatique Transsolar Energietechnik GmbHIngnierie rseaux Ing.-Bro Frank MllerIngnierie automatismes Baumgartner GmbHCommandes distances Jochen KhnleinConstruction Ossature en acier compose de poteaux enprofils creux carrs et de poutres IPE ; raidissement par destirants sur trois faades et dans les dalles ; faades rideaux sanscadres, triple vitrage isolant, valeur U = 0,45 W/m2K ; dallesintermdiaires : panneaux en sapin trois couches (bois massif,60 mm), poss sur lossature en acier, revtus de rsine poxySurface habitable 250 m2

    Poids 38 tDure de la planification 10 moisDure de la ralisation 2 mois

    Anne de construction 2001

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    Maison Sobek, Stuttgart

    Raccordement de la faadechelle 1:101 poutre de la dalle IPE 2002 console pour la suspension

    de la faade3 cache en aluminium4 tirant pour la suspension

    de la faade5 triple vitrage isolant

    avec feuille de convectionintgre

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    Coupe verticalechelle 1:20

    1 lment photovoltaque2 isolation thermique3 raidisseur horizontal4 rgulateur de temprature5 dal le, a luminium6 clairage incorpor7 galerie de conduites8 lment de dalle en bois massif9 fentre triple vitrage

    10 fentre bascule, triple vitrage11 dispositif douverture des fentres12 poteau en acier : profil creux section carre 100/100/413 poutre IPE 20014 console pour la suspension de la faade

    Nud1 poteau en acier : profil creux section carre 100/100/42 poutre IPE 2003 tirant raidisseur vertical4 tirant raidisseur horizontal

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    En labsence de clients mme hypothtiques, laccentdu projet est mis sur la pdagogie. Plus crbrale, lamaison mtal sabstrait du contexte et se fixe pour ca-dre thorique un carr de 13 mtres de ct. Cetteemprise lemporte-pice se prolonge dune frangevgtale qui repousse les limites de lhabitation. Leprogramme se traduit par la sparation entre parentset enfants sur deux niveaux. La maison se ddoubleentre un rez-de-chausse ouvert sur son environne-ment et un tage repli sur son jardin en terrasse.Cette dialectique guide la conception et engendre unesrie de contrastes formels dont le plus flagrant tient la superposition dune assise transparente en verre etinox poli miroir et dun bandeau de bardage aveugleou presque (perforations) ltage. Un patio intrieuropre la partition de lespace rez-de-chausse. Lesfonctions sgrnent autour de ce prisme de verre posdans laxe de lentre : sjour, cuisine, salle manger.Une unique cloison isole lespace des parents et leslocaux techniques. Cette succession despaces abolit lanotion de pice au profit dune polarisation suffisante,le bocal du patio ralisant la mise distance dans latransparence. La simplicit recherche dans la gnra-tion des espaces partir du carr de base se retrouvedans la construction ralise pour un cot trs raison-nable. La hauteur sous plafond de 2,5 mtres rabaisse 2,26 mtres dans la cuisine-salle manger, est effa-

    ce par la prsence du cur de verre et des longuesparois vitres aux chssis coulissants. Le sjour bn-ficie dun lger gain volumtrique induit par la contre-pente du jardin amnag en terrasse. Les murs seffa-cent, les limites sestompent, la lumire se croise et sediffuse au cur de la maison.

    Lossature mtallique participe de cette dmatrialisa-tion sensible par des angles vitrs dont celui du sjourqui souvre sur le jardin dans une fluidit totale. Leporte--faux tient une simple adaptation du systmeStyltech. Les bardages en acier laqu du couronne-ment sont galement des produits standard : bardage

    plan fixation cache sur lextrieur et ondes verti-cales sur lintrieur. Caprice ou exploit, ce beau bande-au a subi des perforations alatoires comme autant declins dil aux visiteurs. (fl)

    Bote ides

    Maison Expo, Parc de la Villette, Paris

    Matre douvrage

    Association 1.2.3 architecte / rseau Rnov

    Architectes

    Galle Hamonic et Jean-Christophe Masson

    Structure

    Profil du Futur, Arcelor

    Anne de construction

    2003

    Pour prolonger le succs des Journes de la maison contemporaine, deux maisons

    significatives dun art de vivre et dhabiter sont actuellement prsentes dans le

    parc de la Villette Paris. Linstallation temporaire qui recoupe les objectifs du

    dveloppement durable a conduit au choix de techniques sches et lgres pour

    la construction : le bois et le mtal. Les concepteurs ont t choisis parmi les lau-

    rats des Nouveaux albums de la jeune architecture franaise.

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    Maison Expo, Parc de la Villette, Paris

    tage

    rez

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    1

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    Lieu Maison mtal, Exposition Vivre cest habiter,Parc de la Villette, ParisMatre douvrage Association 1.2.3 architecte / rseau RnovArchitectes Galle Hamonic et Jean-Christophe MassonPaysagistes Daphn Mandel-Bouvard et Claire GilotStructure Profil du Futur Styltech, ArcelorEnveloppe Haironville, Mecachim,Ugine&ALZ avec menuiseries alu Flandria et vitrages GlaverbelVolume 5/13/13 mtresAnne de construction 2003

    AxonomtrieProfil du Futur Styltech

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    Luminosit de lespace

    Maison Pomponne, France

    Matre douvrage

    Branca Rodriguez, Martin Xavier,Lagny sur Marne

    Architectes

    Marin-Trottin Architectes Groupe Priphriques, Paris

    Anne de construction

    2003

    Cette petite maison dhabitation est situe parmi des pommiers sur un versant

    sud de la valle de la Marne. Ses trois volumes cubiques, dcals lun par

    rapport lautre, suivent linclinaison du terrain, crant ainsi des nouvelles con-

    ditions dclairage et de perspectives pour chaque volume. Elle offre beaucoup

    despace habitable en lien troit avec le jardin et le paysage.

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    Coupes/planschelle 1:2001 chambre coucher2 alcve3 salle de bains4 bureau5 cuisine6 salle manger

    7 salon

    rez-de-chausse

    demi-tage, niveau intermdiaire

    1er tage

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    5 6 71 1

    C

    AB

    D

    Pomponne est une petite localit lest de Paris. LaMarne serpente travers une valle verdoyante maisla proximit de la mtropole est sensible par laprsence des routes de desserte et un peuplementassez dense. La maison, isole et calme, est sise parmide vieux pommiers de ce qui fut un verger. Lespanneaux de la faade refltent les couleurs du milieuet prtent ldifice lgret et vivacit mme pen-dant la saison dhiver.

    La maison, de forme allonge, est compose de troiscubes de hauteur diffrente et sadapte ainsi lin-clinaison du terrain. Les locaux se suivent de faonlinaire depuis la cage descalier au nord jusqu lasalle de sjour avec faade vitre au sud. Les trois vo-lumes sont verticalement dcals dun demi-tagepermettant daccder au jardin en plusieurs endroitset donnant plus de lumire aux espaces intrieurs.La maison offre une gnreuse zone de sjour et derepas ainsi que cinq chambres spares, rparties surtrois niveaux. Au niveau infrieur, les espaces sen-chanent et crent ainsi un lien visuel entre les ni-veaux suprieur et infrieur du jardin. Les vitragesfixes sur toute la hauteur renforcent les liens entrelintrieur et lextrieur. Pour laration, des volets t-roits vers lextrieur et intgrs dans les panneaux

    de la faade ont t prvus.

    Lossature en acier est complte par des lmentshorizontaux et verticaux en tle nervure. A la faceinfrieure des dalles, la tle ondule est laisse appa-rente, crant ainsi une surface claire et rflchissantedans les pices. De surcrot, cela cre un contrastedynamique entre les surfaces industrielles et brutesde lacier et les contours doux de la vgtation envi-ronnante. La face extrieure de la faade se composede panneaux de fibrociment vernis. Le chant desdalles et de la toiture est soulign par un revtementen tle de zinc sur toute la longueur. (ef)

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    Maison Pomponne, France

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    Coupes, chelle 1:101 tle de zinc 1 mm2 profil en acier LI 260/90/15 mm3 construction de la toiture:

    tanchit bitumineuse isolante thermique 60220 mmbac en acier 58/59/2 mm

    4 construct ion du mur :panneau de fibrociment plaqu 12 mmprofil en acier galvanis 40 mmcassette en acier 22/38,5/2 mm thermiquement isolEspace 25 mm

    isolation thermique en laine de roche 40 mmpanneau de pltre 10 mm

    5 profil en acier L 80/80/2 mm6 profil en acier IPE 1807 dalle mixte bac dacier et bton 110 mm,

    surface traite par projection de sable8 profi l HEB 1609 profil en acier rectangulaire 70/50 mm

    10 vitrage isolant verre de scurit simple ESG 5 mm +vide 10 mm + verre de scurit feuillet 2x 5 mm

    11 bton arm 160 mm,surface trait par projection de sableisolation thermique polystyrne 50 mm

    12 ouvrant battant panneau tle dacieravec isolation thermique 50 mm

    13 panneau de fibrociment plaqu 12 mm

    14 profil acier HEB 180

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    Lieu Pomponne (Seine et Marne, France)Matre douvrage Branca Rodriguez, Martin Xavier,Lagny sur MarneArchitectes Marin-Trottin Architectes Groupe Priphriques, ParisConstruction mtallique M2V, MontfermeilConstruction ossature en acier avec remplissage en tlenervure section trapzodale, dalle mixte bton-tle

    nervure, panneaux peints en fibrociment, tle de zincAnne de construction 2003

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    Maison dhabitation Steeman Epe, Pays-Bas

    Agrandissement dsinvolte

    Matre douvrage

    J. Steeman, Epe

    Architectes

    Borren Staalenhoef Architekten, Leeuwarden

    Anne de construction

    2002

    Larchitecte J.A.F. Staalenhoef a construit cette maisondhabitation en maonnerie pour la famille Steemanen 1978. Bien proportionne et bien intgre dans sonmilieu naturel, la maison tait cependant petite etdisposait seulement dun quipement spartiate: unevraie salle de bains faisait dfaut et les parents dor-maient dans une partie du salon. Entre-temps lamaison devait tre adapte aux circonstances et aux

    Sur une parcelle boise slve Epe, au Pays-Bas, cette boite habiter abs-

    traite destine un collectionneur dart. Lextension par une structure en

    ossature dacier contraste avec la maonnerie de la maison ralise dans les

    annes 1970. Pourtant, la parent entre les parties nouvelles et anciennes les

    fond en une nouvelle entit.

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    Une discontinuit dans les matriaux employssemble tre une solution adquate pour tenir comptedes 30 annes coules. Malgr cela, la suite desespaces devait paratre naturelle et harmonieuse. Lasimplicit apparente est trompeuse, car derrire lessurfaces lisses se cache une construction sophistique.

    Elle est base sur une ossature simple de profils HEA

    et IPE reprenant toutefois le rythme des entre axesdu btiment ancien. Dans toutes les pices climatises,

    le revtement de la faade est visiblement spar dela structure porteuse, cest--dire que la faade estpose comme un rideau, une certaine distance de-vant les poteaux. Alors que, au sud et louest, la mai-son souvre entirement grce aux faades vitrestransparentes ou opaques, au nord et lest, elle estplutt dpourvue douvertures. Le revtement ex-trieur est plac directement entre les profils en acier

    seulement dans les locaux sans climatisation. Le re-vtement de la toiture se dtache aussi 30 cm dela structure porteuse. La raison en est que lanciendifice a une hauteur de 2,6 m seulement. Ainsi, dansla partie nouvelle on peut gagner en hauteur sansaltrer la trame de la partie ancienne. Les lments delossature ont t fabriqus en usine et assembls surle chantier par des assemblages boulonns.

    Aration intelligente

    Une structure lgre abondamment vitre peut facile-

    ment schauffer en t, bien que dans ce cas, cerisque soit moindre en raison de la prsence de nom-breux arbres portant leur ombre sur la maison. Pouramortir les changements de temprature, on achoisi un sol massif avec un revtement de carrelage,comprenant galement le chauffage. Le sol est arpar dessous travers une grille ce qui lui permet derefroidir pendant la nuit.

    Aujourdhui, on ne distingue plus entre ldifice ancien

    et son extension. Ensemble, les deux constituent untout nouveau. La maison a conserv son caractremais dispose dsormais de beaucoup plus de confort

    et despace. Le lien avec lextrieur est sensible danstoutes les pices. Des zones intermdiaires avec desterrasses en bois et lextension souligne de lossatureen acier soulignent le rapport enjou avec la nature.(ef)

    besoins nouveaux. Lagrandissement comprend deuxchambres avec salle de bains, une pice claire parle nord pour abriter la collection destampes, ungarage double, plus despace de rangement ainsi quelintgration du jardin par des zones intermdiaires etune structure dossature ouverte. Lextension a tconfie au fils de larchitecte de ldifice original quidispose de son propre bureau dtudes.

    Plan, chelle 1:400A gauche :la partie prexistant

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    Coupe de la faadechelle 1:20

    1 Section de la bordure dutoit, ruban disolation

    2 profil lamin froid section U 65/165/65,zingu chaud

    3 profil creux en acier100/100/4

    4 verre mail lremplissageisolation thermiquepare-vapeurrglageMultiplex d = 15 mm

    5 verre mail lrglageportes

    6 profil creux en acier100/100/4

    7 joint mast iqu8 panneaux prfabriqus

    50x309 joint vertical ouvert

    10 so l f in i11 dalle isolant thermique12 aration par gril le13 feuille de polythylne

    Maison dhabitation Steeman Epe, Pays-Bas

    Plan de la faadechelle 1:20

    1 poteaux HEA 120comprenant :

    2 encastrement3 paroi de sparation en

    placopltre4 remplissage, isolation

    thermique, pare-vapeurMultiplex d = 10 mm

    5 tle dacier,zingue chaud

    6 porte tournanteen verre durci

    7 tle de couverture8 poteaux en profil

    creux 100/100/5,zingu chaud

    9 grille, zingue chaud10 vitrage isolant

    1

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    Sud

    Nord

    Ouest Est

    Emplacement Larkinsweg 9, Epe, Pays-BasMatre douvrage J. Steeman, EpeArchitectes Borren Staalenhoef Architekten, LeeuwardenProjet de structure Stoel Partners, ZwolleConstruction mtallique Horst Stahlbau, EpeSurface habitable 180 m2

    Extension 120 m2

    Structure ossature en acier, profils creux rectangulaireszingus chaud, assemblages boulonns, faade vitreCot 226000 EurosAnne de construction 2002

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    Lorsquon construit des maisons comme des ponts, cest en gnral pour surmon-

    ter des obstacles. Tantt il faut franchir une rivire ou une rue, tantt ce sont

    des conditions topographique ou gologiques qui exigent une solution sans appuis

    intermdiaires. Le dcor se passe rarement dune certaine dimension dramatique,

    mais les espaces sous le pont ne jouent la plupart du temps pas de rle pour

    lhabitat. Il en est tout autrement dans le cas de la Picture Window House de

    larchitecte japonais Shigeru Ban. Le terrain ne prsente pas dobstacles et sous

    le pont, le salon souvre sur lespace infini du paysage.

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    Un paysage pour cadre de vie

    Picture Window House Izu, Japon

    Architecte

    Shigeru Ban, Tokyo

    Ingnieurs

    Hoshino Architect & Engineer, Tokyo

    Anne de construction

    2002

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    Depuis lExpo 2000 Hanovre au moins, Shigeru Bannest plus un inconnu en Europe. Le pavillon japonaisque Ban a construit avec le soutien dOtto Frei estune construction trs remarque. Comme dans le casde ses logements de fortune pour les victimes dutremblement de terre de Kobe (1995), la structure por-teuse est essentiellement en carton. A Kobe, les tubesen carton taient assembls en pans de mur, alorsqu Hanovre, les mmes tubes formaient un voile.Ban a galement construit divers pavillons, unemaison individuelle et mme une glise partir detubes en carton. Au Nemunoki Art Museum(1999), il aemploy du carton ondul pour la dalle porteuse dela toiture. Connaissant son intrt marqu pour lesproblmes de construction, il nest pas surprenant queBan nemploie pas lacier simplement comme unmatriau courant au Japon pour la ralisation de la

    Picture Window House. Son interprtation des lieuxexigeait un rez-de-chausse libre dappuis et une pou-tre en treillis longue de 20 mtres lui a offert lasolution du problme statique. Cette poutre dont lahauteur atteint presque 3 mtres devait rester troitepuisquelle flanque la fentre de ltage suprieur.

    Espace intrieur ou extrieur?

    La Picture Window House, habite toute lanne parson propritaire, un veuf, est situe sur la presquleIzu, une zone de rsidences secondaires apprcie parles citadins aiss de Tokyo, distante de 90 km. Laparcelle se trouve prs du sommet dune colline et

    offre une vue merveilleuse sur le Pacifique lton-nement de larchitecte lui-mme libre de toutediversion dsagrable. Ban voulait encadrer cette vue;la maison devait devenir une fentre. Louverture,

    longue de 20 mtres et haute de 2,50 mtres, nest paspratique seulement du ct de la vue. Cette optiontmoigne de lintention de larchitecte de prserver lacontinuit du terrain naturel depuis locan jusquausommet de la colline. Ainsi, la maison nest pasconstruite comme un pont pour surmonter un obstacle,

    mais pour constituer elle-mme une petite barrire.Un but quon peut considrer comme atteint, dumoins tant que les fentres coulissantes sont ouvertes.Leffacement de la limite entre lintrieur et lextrieurest alors vident. Pas dagrandissement timide delespace dhabitation o, dans le meilleur des cas, laterrasse en porte--faux ferait partie du salon; aucontraire : cest lespace intrieur qui est une zone cou-verte de lespace extrieur. Ces fentres, peine

    visibles lorsquelles sont ouvertes, bien quelles forment

    de vritables masses devant les piliers, constituent

    probablement la vraie innovation. Aussi hardiequelle puisse paratre et part quelques petites sur-prises, la construction en treillis procde de mthodesconfirmes. Sans recourir des fentres escamota-bles, comme dans la villa Tugendhat de Mies van derRohe Brno (1930) o les rails demeurent quandmme visibles, la Picture Window Houseles lments

    en verre disparaissent alors quils nont ncessitque les systmes couramment disponibles dans lecommerce.

    Outre deux modules de cuisine et un bras descalierdgag, conduisant ltage suprieur abritant quatre

    chambres coucher et les salles de bains aux extr-mits du corridor, la salle de sjour dpouille donneune impression de purisme et ne laisse apparatrerien de plus. Par contre, les deux piles de pont sont

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    Picture Window House Izu, Japon

    volumineuses. Elles comprennent, ct accs, len-tre et une salle de bains au rez-de-chausse et unespace de rangement au-dessus; et de lautre ct unatelier avec accs direct la chambre coucher dupropritaire.

    Poutre en treillis dissimule

    La Picture Window Housepossde deux visages. Ctsud, la construction est dune franchise significative.La charpente et les piliers, disposs de faon visiblederrire la faade vitre, donnent une ide claire de la

    fonction de la structure porteuse et des forces im-portantes qui y agissent. Pourtant, la construction pa-rait discrte. Cela serait d, dune part, aux stores lamelles, lesquels, sur la photo reproduite, jettent unvoile sur louvrage dingnieur, dautre part lim-pression dominante donne par la vue extraordinaireet les dimensions de lespace. Ct nord, cependant,tout cela est absent. Rien ny indique comment les dal-les tiennent ; seuls les cadres minces du vitrage y sontapparents. Par exprience, on devine le rle porteurdu mur du corridor en mme temps que les ouvertures

    dclairage qui y sont pratiques en font douter. Letoit, a-t-il un revtement? Sur le plan, on voit des

    poteaux massifs ; les 5 mtres qui les sparent sont ledouble de la distance entre les montants de la faade.Il doit alors sagir dune poutre Vierendeel, cettestructure avec des nuds rigides unissant poteaux et

    poutres et rendant superflues les diagonales! En fait,le placard cache aussi une poutre en treillis (pourquoises diagonales ne figurent-elles pas sur les planspublis alors quelles ne manquent nulle part ailleurs ?).

    Dans limposte, on aperoit un petit triangle, au bordinfrieur de la vitre lendroit prcis o elle jouxtela barre au-dessus les portes. Il fait partie de la dia-gonale qui plonge en bas dans le placard et disparatderrire les lamelles en haut. Ds lors il nest passurprenant que les portes soient situes lextrmit

    des chambres, alors quau centre de ldifice, l o lesdiagonales changent de direction, elles sont lune ct de lautre. Reste encore la question: pourquoi lespoutres ne sont-elles pas identiques? La rponse estvite trouve : si la poutre ct corridor tait pareille celle ct faade, les diagonales toucheraient auxportes ; grce au doublement dj mentionn de ladistance entre les montants, elles sont moins raides,ce qui dsamorce la situation. En mme temps, les dia -gonales tendues se changent en diagonales com-primes. La raison nen est pas dordre statique : ilserait mieux de solliciter les longues diagonales entraction, ce changement est motiv par lorganisation

    dans le plan. Les diagonales inclines dans lautresens bloqueraient laccs aux chambres coucher de-puis le corridor et elles ne seraient accessibles qutravers la salle de bains. La section ainsi augmente

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    Planschelle 1: 2001 e nt r e2 s jour3 cuisine4 studio5 chambres6 rserve7 aration

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    explique aussi pourquoi les deux poutres ne sont pasidentiques. Au lieu de tubes de 115 mm de diamtre,un profil larges semelles de 250 x 250 mm passe-rait travers la fentre de la chambre. La poutrect faade, visible, est entirement soude, alors quecelle cache dans le placard a des assemblagesboulonns principalement. Dans les deux cas, les mem-brures sont pareilles; hautes de 30 cm, elles sontcaches dans la dalle de 40 cm dpaisseur globale (ycompris plafond en pltre et revtement de sol).

    Certainement, il aurait t plus simple de disposer lesdeux poutres le long des faades, comme dans denombreux projets de Craig Ellwood (19221992).Mais la pntration dans lespace et le flou cr autour

    de la structure contribuent puissamment au charmede la maison. Limportance de la logique de lingnieur

    comme gnratrice de formes est relativise, latechnique nest pas dissimule mais elle nest pas c-lbre non plus. (ad)

    Axonomtriechelle 1:400

    Coupechelle 1:200

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    Picture Window House Izu, Japon

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    1

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    Lieu Peninsule de Izu, Shizuoka, JaponArchitecte Shigeru Ban, TokyoEntrepreneur gnral Daido KogyoConstruction ossature treillis enprofils larges ailes ; au sud : mon-tants et diagonales en profils creux, section respectivement carre etronde ; dalles mixtes acier-btonSurfae dhabitation 275 m2

    Dure de construction mars 2001 fvrier 2002

    5 5

    5 5

    Poutre en treillis, ct faadechelle 1:1001 membrure infrieure :

    poutrelle H300/300/10/15

    2 membrure suprieure :poutrelle H300/300/10/15

    3 montants : tubes carrs150/150/6

    4 diagonales : tubes ronds115/6

    Poutre en treillis, ct corridor

    chelle 1:1001 membrure infrieure :

    poutrelle H300/300/10/15

    2 membrure suprieure :poutrelle H300/300/10/15

    3 montants :poutrelles H250/250/9/14

    4 diagonales :poutrelles H250/250/9/14

    5 assemblage soud

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    Construire en acier / steeldoc est la documentation darchitec-ture du SZS Centre suisse de la construction mtallique et paratquatre fois par an en allemand et en franais. Les membres duSZS reoivent labonnement ainsi que les informations techniquesdu SZS gratuitement.

    Toute publication des ouvrages implique laccord des architectes,le copyright des photos est rserv aux photographes. Unereproduction et traduction mme partielle de cette dition nestautorise quavec lautorisation crite de lditeur et lindicationde la source.

    steeldoc 03/04, septembre 2004Construire en acierDocumentation du Centre suisse de la construction mtallique

    Editeur:SZS Centre suisse de la construction mtallique, ZurichEvelyn C. Frisch, Directrice

    Conception graphique :Gabriele Fackler, Reflexivity AG, Zurich

    Rdaction:Evelyn C. Frisch, SZS

    Textes:Alois Diethelm (ad)Evelyn C. Frisch (ef)Bertrand Lemoine (bl)Franois Lamarre (fl)

    Photos :Page de titre: Hiroyuki HiraiEssai : Nash: Franco Cianetti; Horta: Reiner Lautwein; Chareau :Jordi Sarr et Jacques Vasseur ; Tugendhat: Rui Morais de Sou-sa ; Eames : Tim Street-Porter/Elizabeth Whiting & Associates,Hopkins : Matthew Weinreb ; Lacaton & Vassal : Philippe RuaultMaison Sobek : Josef SchulzMaison Expo : A. Rinuccini / P. CostesMaison Pomponne: Herv Abbadie / Luc Boegly, ArchipressMaison Steeman: Pieter KersPicture Window House: Hiroyuki Hirai

    Autres sources :Les plans et informations sur les projets nous ont t fournis deleurs auteurs.Maison Pomponne : Detail 1/2003Maison Steeman: Bouwen met Staal 177/2004

    Administration :Andreas Hartmann, SZS

    Impression:Kalt-Zehnder-Druck AG, Zoug

    ISSN 0255-3104

    Abonnement annuel CHF 40.

    Numros isols CHF 15.

    Impressum

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