may golan the hebrew city - מאי גולן - יו"ר העיר העברית

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May Golan The Hebrew City - מאי גולן - יו"ר העיר העברית Haeer Haivrit NGO

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Page 1: May Golan   The Hebrew City - מאי גולן - יו"ר העיר העברית

46 GRAZIA •14.09.2012

Les10newsde la semaine

14.09.2012 • GRAZIA 47

Dix-huit hommes, deux femmes et un ado, coincés sous un soleil de plomb dans le no man’s land séparant l’Egypte et Israël.

Revenir sur leur pas, côté égyptien, c’est tomber entre les mains des terribles tribus bédouines. Mais la route qui mène à Israël est désormais barrée. Les images du martyre de ces réfugiés africains ont tourné en boucle sur les télévisions israéliennes début septembre, bouleversant l’opinion. Mais le ministre de l’Intérieur Elie Ishaï est resté inflexible : à part trois d’entre eux, aucun n’a été autorisé à entrer en Israël. La question des clandestins est désormais un sujet brûlant dans un pays qui n’avait jusqu’à présent connu – et encouragé – qu’une immigration juive. Ces dernières années, 62 000 clandestins venus principalement d’Erythrée et du Soudan se sont infiltrés à travers le Sinaï, fuyant

l’état hébreu menace d’arrêter en masse ses clAndestIns AfRIcAIns. une question qui agite l’opinion depuis quelques semAInes. à tel-AvIv, grazia a rencontré deux voIsInes que tout oppose : mAy, lA pRo expulsIon, et nAdAk, lA RéfuGIée.Par Hadrien Gosset-Bernheim à Tel-Aviv Photos Yonathan Weitzman pour Grazia

israël

pas de quartier

la misère et les conflits ethniques. Un casse-tête pour les autorités israéliennes, qui refusent de leur accorder le statut de réfugiés, mais qui ne peuvent pas les expulser. Le gouvernement les a toutefois menacés de procéder à des arrestations massives à partir du 15 octobre prochain. En attendant, la colère gronde chez les habitants des quartiers populaires du sud de Tel-Aviv où échouent les Africains. Pour comprendre, Grazia a donné la parole à Nadak et May, qui vivent à quelques mètres l’une de l’autre dans le quartier de Neve Shaanan, au sud de Tel-Aviv. La première, Sud-Soudanaise, s’est installée près de l’ancienne gare routière, avec son mari et leurs trois enfants. Elle va bientôt accoucher d’une petite fille. La seconde est l’égérie du mouvement de protestation contre les immigrants. •

May Golan, 26 ans« vous avez votre passeport ? parce qu’ici, vous débarquez en Afrique… J’exagère à peine. Il n’y a plus que des noirs dans le quartier. ma mère et moi sommes les seules blanches à être restées. depuis qu’ils sont arrivés, il y a cinq ans, notre vie est devenue un enfer : des milliers de types qui dorment dehors, boivent, volent et se battent. Je me suis fait agresser plusieurs fois. Il y a quelques mois, je suis intervenue dans une émission de radio pour raconter ce qu’est devenu le sud de tel-Aviv :

Nadak Mikhaël, 30 ans« J’ai fui le soudan à 18 ans à cause de la guerre civile. des gens du nord sont venus dans mon village et ont tué tout le monde. J’ai rencontré mon mari en egypte, au caire. Il est soudanais lui aussi. c’était très dur : pour les egyptiens, nous sommes des animaux. Il y a cinq ans, nous sommes passés en Israël après plusieurs jours de marche dans le désert du sinaï. comme moïse. nous sommes chrétiens, et pour nous, Israël, c’était la terre de la résurrection. depuis, je travaille dur : j’ai ouvert un salon de coiffure et j’ai même suivi une formation de maquilleuse. J’ai beaucoup appris au contact des Israéliens, en particulier qu’il faut saisir les opportunités et foncer. Regardez le pays qu’ils ont construit en soixante ans, à partir de rien. et en tant que femme, je me sens respectée. mais ils ne veulent pas de nous, les Africains. A part l’éducation pour les enfants, nous n’avons aucun droit. n’importe quel juif qui veut s’installer en Israël est accueilli à bras ouverts. mais nous, ils nous font sentir que nous sommes juste tolérés. depuis plusieurs mois, c’est devenu difficile. la police est sur notre dos et il y a eu des manifestations contre les Africains. plusieurs de mes amis se sont fait insulter dans la rue. pas moi, mais je sens parfois des regards hostiles. on a peur que ça dégénère. Ils disent que les Africains sont responsables de la délinquance. mais quand on laisse des hommes sans visa, sans travail et sans espoir, il ne peut rien en sortir de bon. J’aimerais pouvoir construire ma vie ici, que mes enfants aillent à l’armée et à l’université. nous resterons toujours des étrangers ici. Je vais attendre quelque mois après la naissance du bébé, pour les vaccins, et après nous rentrerons au soudan du sud. J’ouvrirai un institut de beauté dans le genre de ceux de tel-Aviv. comme on dit ici, “yihyeh beseder”, tout ira bien ! »

le dépotoir d’Israël. J’ai parlé avec mon cœur et ça a touché beaucoup de gens. depuis, je suis de toutes les manifestations contre les clandestins. J’ai grandi dans ce quartier. quand j’étais petite, c’était le coin des putes et des camés. mais au moins, c’était chez nous. les bobos des beaux quartiers disent que je suis raciste. si c’était des suédois, je dirais la même chose. ma famille a fui l’Irak en 1950. Je sais ce que c’est que l’exil. mais ces Africains ne sont pas des réfugiés politiques, d’ailleurs ils sont très peu à en obtenir le statut. Ils viennent

des camés, mais au moins c’était chez nous »« avant, il y avait des putes et

« pour nous, israël, c’était

pour les réfuGiés

chercher du travail en Israël et ensuite ils voudront faire venir leurs familles. mais ils doivent comprendre qu’ici, on ne veut pas d’eux. les palestiniens sont déjà une menace démographique, nous ne pouvons pas nous permettre d’accueillir des gens dont la plupart sont musulmans, par-dessus le marché. si le gouvernement veut qu’Israël reste un etat juif, il doit les expulser sans attendre. tous. Je rêve de calme et de propreté. en attendant, je ne bougerai pas d’ici et je continuerai à marcher la tête haute dans ma rue. Je suis peut-être maso. »

May, à l’entrée du quartier de Neve Shaanan, au sud de Tel-Aviv.

Nadak, dans le salon de coiffure qu’elle a créé.

la terre de la résurrection »